Le roman de
Marie NDIAYE dépeint trois femmes aux rapports filiaux ratés qui disent non, chacun à leur façon. Norah, avocate à Paris, qui rend visite à son père en Afrique. Une épreuve de vérité pour elle. Fanta, quasi invisible durant toute la durée du récit, qui a quitté le Sénagal pour suivre son mari, Rudy, en France. Et enfin, Khady, jeune africaine, contrainte à l'exil par le veuvage, exil qui ne la mènera nulle part.
Les deux premiers récits peinent malgré une écriture riche et exigeante, mais parfois lourde, rebutante, monotone. Les états d'âme du mari de Fanta me parurent des plus ennyeux, pour ne pas dire indigeste. L'écrivain nous expose sa prose monumental, mais pour aller où au juste? Nulle part hélas!
Et puis, au moment où l'on n'y croit plus, survient le dernier récit qui nous propose enfin quelque chose, du rythme et de la "lumière". La lumière de Khady, attachante, courageuse, à la fois perdue et héroïque. La seule femme puissante de l'ouvrage, à n'en point douter, les autres étant comprise qu'en fonction de l'ordre établi, dont elles sont le maillon mais jamais le moteur.
Ecrivain prodige, style à la
Proust, et ci, et ça, peut-être bien, mais j'ai été bien soulagé lorsque j'ai refermé définitivement le livre. Désolé, mais je préfère encore mieux ses frasques contre la droite que ses romans.