Admiré par certains, mais vilipendé par la plupart de ses contemporains, il a dû faire face aux ciseaux de la censure, se démener pour vivre, fulminer contre ses contemporains qui ne percevait pas son génie. Nourri de romantisme, tourné vers le classisme, son oeuvre apparaît de nos jours comme une sorte de synthèse entre le Parnasse et le symbolisme, étiquette imparfaite puisque l'homme était unique en son genre, précurseur et authentique, doté d'une plume particulièrement singulière et pétrie de sentiments exaltés.
Marie-Christine Natta, agrégée de lettres, nous offre une biographie soignée, revient sur le dandisme de l'auteur, son addiction à la drogue, sa quête perpétuelle d'argent pour régler ses dettes, la puissance de son écriture, la syphilis qui a eu raison de lui et les diverses interprétations véhiculées depuis plus de cent cinquante ans concernant sa personnalité et son oeuvre. Il apparaît que son aspect errant ou « bohémianisme » aurait été à la fois une bénédiction et une malédiction dans la mesure où il ne s'est enraciné nulle part et a pu donner libre cours à son expression sans digues aucunes.