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3,77

sur 189 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

J'ai mis un peu de temps à entrer dans cette histoire. Il faut dire que l'univers des affaires m'est assez étranger et qu'il m'intéresse peu.
Au fur et à mesure de la lecture, l'histoire se centre sur la solitude de David Golder et devient plus prenante.
Petit émigré juif qui a épousé une fille pauvre avant de faire fortune, il n'est pour son entourage qu'un distributeur de liasses de billets et de bijoux. Quand il tombe malade et ne peut plus travailler, il devient inutile aux yeux de sa femme. Quant à sa fille, c'est à peine mieux ; si elle va le voir elle ne manque jamais de réclamer de l'argent.

J'ai plaint cet homme qui malgré une honnêteté discutable, se révèle attachant.

Irène Némirovski était elle-même fille d'un banquier juif d'Ukraine et avait semble t'il des relations assez froides avec sa mère, sans doute y a t-il beaucoup de sa propre expérience dans ce roman.

Challenge ABC 2016-2017


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J'ai lu plusieurs personnages De Balzac dans celui de David Golder, ce vieil homme d'affaires fatigué et malade.
D'abord, le père Goriot pour l'amour paternel envers leurs filles respectives. David Golder amasse de l'argent pour sa fille, pour la rendre heureuse en satisfaisant tous ces caprices, "il se crève à la tâche" pour elle, elle qui est ingrate et intéressée et ne câline son père que pour avoir de nouveaux bijoux ou une nouvelle voiture. Golder sait qu'il va le payer physiquement, mais il cherche à ramener de l'argent à sa fille.
Ensuite, le père Grandet. Tous deux s'enrichissent sans jouir de leur argent, ce qui les intéresse est plus l'énergie engagée pour conclure une affaire que de dépenser et de s'enrichir. Golder sait qu'il se tue au travail, mais il est prêt à continuer, car c'est ce qui donne du sens à sa vie.
Enfin, Gobseck, le vieil usurier juif. Golder est un juif russe, qui a migré aux Etats-Unis, fait du commerce de fourrures, fait tout ce qu'il pouvait, pour gagner de l'argent, vivant dans un bidonville, mourant presque de faim.
Et j'en viens à quelque chose qui m'a beaucoup gênée. J'ai lu que l'autrice était elle-même issue d'une famille russe juive, qu'elle a ensuite regretté certains passages de qui est son premier roman publié, mais certains passages reprennent tous les clichés antisémites : le juif au nez crochu et aux doigts recourbés qui ne pense qu'à l'argent.
Un certain sentiment de malaise à la lecture donc, d'autant qu'aucun personnage n'inspire la sympathie, on ne ressent d'empathie pour aucun de ces parvenus, de ces nouveaux riches qui préfèrent les relations tarifées à leurs sentiments réels. Comme un sentiment d'indécence à lire en période de crise des personnages se plaindre en caressant leur collier de perles...
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France, milieu des années 20.
David Golder est un homme d'affaires brillant et intraitable. Cet émigré juif d'origine russe, issu d'un milieu misérable, s'est fait tout seul, comme on dit. Il a été craint et détesté toute sa vie, a écrasé ceux qui lui voulaient du mal…

Mais son corps, vieillissant, lui envoie ses premières alertes, et son coeur fragile lui impose bientôt de se retirer du monde de la finance, aux dépens de sa fortune qui, bâtie sur le perpétuel engrenage de la spéculation à court terme fond à vue d'oeil, sa femme et sa fille refusant de sacrifier la moindre habitude et la moindre dépense de leur luxueux train de vie. Harcelé par cette dernière, dont les extravagants caprices et les incessants besoins matériels éclipsent la gravité de l'état paternel, il cède, et tente un dernier coup de maître sur une affaire qui le mène jusqu'en Russie, et lui coûte ses dernières forces…

Je connais la férocité d'Irène Némirovsky pour avoir admiré, dans d'autres de ses romans, l'insolente virulence avec laquelle l'impitoyable acuité de son regard lui permet de pointer les travers de ce milieu bourgeois dont elle est issue. Mais il m'a semblé qu'on atteignait avec ce premier roman des summums de cruauté. Une grande partie du récit met en scène les affrontements entre David et sa femme ou sa fille, l'une mauvaise et froide, l'autre minaudant, capricieuse et frivole, mais toutes deux poursuivant le même but : extorquer à cet homme toujours plus d'argent.

Cela donne lieu à des épisodes d'un cynisme et d'une cruauté intenses, sa femme se plaignant du dénuement dans lequel risque de le laisser la mort de cet époux qu'elle traite avec un mépris haineux même lorsqu'il est au plus mal, sa fille venant lui faire admirer la dernière et très coûteuse robe qu'elle a achetée, tournoyant devant le lit où son père presque agonisant est couché, sans même songer à s'enquérir de sa santé.

David Golder a certes connu la réussite, le succès, mais il est désespérément seul, abandonné par une famille qui n'en a jamais été une, ses membres n'ayant été liés que par l'amour de l'argent et le besoin qui en découle. Il mesure la futilité de sa vie, de son incompréhensible destin tourné vers un seul but : laisser une fortune aux siens, mais aussi, bien que de manière fugace, de sa propre responsabilité, liée à son âpreté au gain, dans la nature des rapports qu'il a instaurés avec les autres. On en vient presque à se prendre de pitié pour cet homme pourtant guère sympathique, dont la dignité est bafouée, qui au pire moment de sa vie ne peut même pas prétendre à quelque manifestation d'amour ou de compassion filiale.

Les Golder représentent ce milieu de parvenus sans pitié, où tout est calcul et intérêt, qu'abhorrait Irène Némirovsky, qui s'est inspiré, pour écrire ce roman, du monde que fréquentaient ses parents.

Si la cruauté et la violence qui en émanent rendent le texte marquant, leur systématisme dote aussi l'intrigue et les personnages d'une dimension caricaturale. La mère et la fille, vénales et infectes, ne sont traitées que sous l'angle de leur rapport à l'argent, comme si l'auteure avait répondu à une volonté obsessionnelle de démontrer leur cupidité et leur ignominie.


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Homme d'affaire juif riche et implacable, David Golder est parti de rien et a connu l'exil. Qu'y a t'il gagné ? Que sa femme n'aime en lui que son argent ? Que sa fille le mène par le bout du nez ? Que cette fortune est au final bien fragile ? Que son coeur finit par le lâcher ?

Rapide dégringolade d'un homme qui s'est trompé de but dans la vie, ce roman dénonce les ravages d'un argent comme seule fin ensoi dans un monde dont le sentiment semble par conséquent exclu.

Irène Nemirovsky mène impeccablement son récit, mais elle n'y va pas de main morte pour camper ses personnages sans toujours de nuance: c'est un premier roman et il est bien possible qu'elle ait des comptes à régler avec sa famille.
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Mi figue mi raisin.

C'est un roman très fort, d'une intelligence et d'une puissance incroyables. Il est inouï qu'une jeune femme ait pu produire ces mots, cette histoire.
Ce genre de roman n'est pas ma tasse de thé. Un personnage qui se regarde le nombril, se regarde vivre, m'ennuie toujours prodigieusement. Que ce soit Katherine Pancol ou Jean Paul Dubois.
Mais pour un genre que je n'aime pas, je dois avouer que c'était très bien. Je ne le recommande pas forcément mais comme c'est Irène némirovski, c'est à lire...
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David Golder - Irène Némirovsky

Malade, trahi et abandonné par les siens, David Golder, essaye de reprendre du poil de la bête pour refaire surface après sa ruine.
Un dialogue quelque peu vieilli lie l'histoire entre David Golder, sa femme et sa fille dépensières tous deux et avide de luxe.
Une histoire sur les illusions de l'argent et qui est toujours anxiogène pour ceux qui en recherchent.
Une écriture d'Irène Némirovsky toujours agréable à lire, mais qui n'est pas son meilleur roman.
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Irène Némirovsky devint célèbre en 1929 avec la publication de son deuxième roman "David Golder" chez Grasset, adapté au cinéma en 1931 par Julien Duvivier.
C'est un livre excellent, dur, impitoyable, sur l'affairiste David Golder qui va s'enrichir puis se ruiner à côté d'une femme dépensière et froide et d'une fille volage qui en fait, n'est pas sa fille.
Malgré tout David Golder voudra protéger sa fille au delà de sa mort.
Il va y avoir de la grandeur dans le sordide.
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