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4,18

sur 1495 notes
Nemirovsky Irène
Suite française
Pratiquement tout le livre décrit l'exode sur les routes de France à la guerre.
Des familles riches, pauvres, apeurées, attaquées par les stukas.
Malgré cette situation désastreuse, les riches restent les riches et les pauvres les pauvres
Elle décrit bien la mentalité de chacun ainsi les idées préconçues de chacun
C'est bien triste de voir cette humanité qui manque de sens commun, de modifier leur petite vie de bourgeois ainsi que les habitudes de tous les jours.
Un livre intéressant mais qui met en lumière le monde qui même dans une situation semblable de malheur réagit suivant ses idées, son idéologie religieuse et politiques
Soit ils ne comprennent pas, soit, l'homme est tristement égoïste

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Je ne connaissais rien de Suite Française avant d'ouvrir le roman d'Irène Nemirosvki. J'avais simplement constaté il y a quelques années que l'oeuvre avait été portée à l'écran mais sans aller voir le film non plus. C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai donc découvert qu'il y avait ici très peu de place pour la fiction. En effet, les faits relatés sont bien réels et avérés puisqu'il s'agit de décrire la seconde guerre mondiale et plus particulièrement l'épisode de l'exode de Paris à l'été 1940. Ce qui surprend pourtant plus encore c'est de constater que l'auteur a pratiquement écrit son roman au moment où elle était touchée elle-même par les tragiques évènements. Quelle force de narration, quelle capacité de recul dans ce récit où Irène Nemirovski était elle-même le tragique protagoniste de cette crise ! Comment peut-on avoir suffisamment de force d'esprit et à la fois de sens de la fatalité pour produire ce récit ?
Une lecture essentielle et marquante.
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La débâcle. La France est vaincue, et c'est le sauf qui peut général, les gares étant fermées, les gens sont sur les routes pour sauver ce qui peut l'être encore, dans une cohue indescriptible, qui en voiture, qui en charrette, qui à vélo, qui sur ses jambes. Et l'on scrute le ciel d'un regard inquiet dans la crainte des avions funestes. C'est une transhumance pitoyable où toutes les classes de la société sont jetées dans la poussière de ce mois de juin. Puis c'est le retour dans ses foyers pour s'accommoder du mieux possible de la vie sous l'occupant, puisqu'il faut bien vivre.

Ce roman écrit lui-même dans l'urgence, dans l'insécurité, retrace avec une actualité poignante, par l'entremise de personnages des classes populaires, de la petite et de la grande bourgeoisie, cette page peu glorieuse de notre histoire. L'auteur trace un tableau acerbe de la société française d'alors partagé entre la peur, l'opportunisme, la mesquinerie et la lâcheté. Pour l'heure très peu d'héros, quelques velléités d'entraide, mais c'est tout. La plume est virulente, dissèque les coeurs froidement. le texte est complété judicieusement par des notes manuscrites de l'auteur où l'on découvre le roman dans sa genèse, roman qui devait faire partie d'un ensemble plus vaste. Puis les annexes se concluent sur une correspondance émouvante et tragique entre l'auteur, son mari, son éditeur et des amis, avant que les époux ne disparaisse à jamais victimes de la barbarie nazie.
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Irène Némirovsky - Suite française

le recueil "Suite française" comprend deux récits, d'une écriture élégante et enlevée.
le premier intitulé «Tempête en juin» relate les errements de plusieurs couples jetés sur les routes dans la grande débâcle de juin 1940. le témoignage d'Irène Némirovsky recoupe largement les récits que j'ai entendus dans ma propre famille, de la part de nombreux parents qui vécurent "l'exode" consécutif à l'invasion de juin 1940, depuis la frontière belge jusqu'aux ponts de la Loire rendus impraticables. Bombardements, mitraillages, fuite éperdue, dislocation de la tribu familiale, et - le plus choquant - le mauvais accueil des "français de l'intérieur" alors que les gens du Hainaut et de Flandre avaient encore en mémoire la fuite de 1914, avec sa terrible connotation de "boches du Nord".
le second récit s'intitule «Dolce» et relate l'occupation allemande d'un village jusqu'en juin 1941. Quelques scènes des plus réussies : l'arrivée des troupes allemandes dans le village, l'hébergement des soldats dans les maisons françaises, l'opposition farouche de la vieille dame Angellier... et cette explication implicite des débuts de la résistance lorsque l'agriculteur assassine l'allemand qui «tourne trop autour de sa femme», même si ce n'est pas son unique motivation.
Irène Némirovski ose ainsi soulever un point douloureux, sur lequel nos historiens n'insistent guère : l'attitude des jeunes femmes françaises éblouïes par ces fringants soldats allemands qui se comportaient le plus souvent comme des gens bien élevés, parlaient bien souvent le français (ou tentaient de l'apprendre) et les réactions que ces attitudes équivoques ont suscité chez les hommes français, en rage de voir les jeunes femmes se compromettre aussi facilement... Avec dans le Nord, l'écho encore à vif des compromissions de l'occupation 1914-1918 et son cortège d'enfants "nés de père inconnu"...
Un témoignage incontournable sur la débâcle de juin 1940, bénéficiant d'une écriture magistrale, pleine de subtilités.
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Certains connaissent peut-être l'histoire de ce roman, et celle de son auteur. C'est une belle et triste histoire. Si vous ne la connaissez pas, elle est relatée dans la préface de l'ouvrage.

Il y a certains livres qui sont si bien écrits, dont l'histoire est si juste, qui montrent que l'écrivain a un regard extrêmement lucide sur sa société, qu'on a peur de les entacher par des critiques. J'ai donc peur que ma critique ne soit pas à la hauteur de cet excellent ouvrage.
Après un tel début, vous comprendrez que je recommande absolument ce roman. Il est composé de deux livres: «Tempête en juin« et «Dolce«.

A travers des exemples pris dans différentes classe sociales, Irène Némirovsky nous présente des hommes qui sont le plus souvent abjects. Dans "Tempête en juin", Gabriel, par exemple, a un caractère méprisable. En temps de guerre, il ne comprend pas qu'il devrait peut-être mettre sa vanité de côté. Tout lui est dû, il ne prend pas la mesure de ce qui se passe, il regarde son nombril.
Au début du roman, madame Perricant se vante,en pensée, d'être une brave femme.
[...]
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Relecture juin 2013 :

Irène Némirovsky avait conçu "Suite française" comme une série composée de cinq romans.
Arrêtée, déportée à Auschwitz et morte en 1942, l'auteur n'aura eu le temps d'écrire que les deux premiers et d'esquisser les grandes lignes du troisième, dans des cahiers précieusement conservés par ses filles qui ne les liront qu'en 1998.
Ils seront alors publiés à titre posthume en 2004 en un seul roman qui recevra le Prix Renaudot la même année, propulsant ce roman et cette auteur sur le devant de la littérature française.

Le premier roman, "Tempête en juin", se situe en juin 1940, lorsque les allemands ont envahi le Nord de la France et se dirigent vers la capitale, Paris.
L'histoire s'attache à suivre quelques groupes de personnages qui fuient avec pertes et fracas Paris pour trouver refuge à la campagne.
Mais au même moment, l'armée française est en déroute, les transports ne fonctionnent plus, le ravitaillement est coupé et les routes, les lignes ferroviaires et les villes sont régulièrement bombardées.
C'est dans ce chaos que les Péricand cherchent à rejoindre Nîmes, au passage Charlotte Péricand en oubliera son beau-père tandis que son fils cadet Hubert s'échappera pour rejoindre l'armée dans un idéal de jeunesse et de patriotisme ; que l'insupportable écrivain Gabriel Corte gagne Vichy en compagnie de sa maîtresse ; que Charles Langelet part vers la Loire et dépouille au passage d'essence un couple rencontré sur la route ; que Maurice et Jeanne Michaud cherchent à gagner Tours où l'activité de la banque pour laquelle ils travaillent s'est délocalisée alors qu'ils sont sans nouvelle de leur fils unique Jean-Marie, que le lecteur découvrira gravement blessé et soigné chez des fermiers dans le village de Bussy.
Ici, le chaos n'est pas que sur les routes mais également dans les familles et dans les personnalités de chaque individu.
Irène Némirovsky a la plume féroce : "Elle disait "nous" à cause de ce sentiment de pudeur qui nous fait, vis-à-vis d'un malheur, feindre des maux semblables aux siens (mais l'égoïsme déforme si naïvement nos meilleures intentions que nous disons en toute innocence à un tuberculeux au dernier degré : "Je vous plains, je sais ce que c'est, j'ai un rhume dont je n'arrive pas à me débarrasser depuis trois semaines").", et croque sans vergogne des personnages aux caractères exacerbés par cette situation : égoïstes, voleurs, coléreux, où l'ordre des puissances est renversé : "La charité chrétienne, la mansuétude des siècles de civilisation tombaient d'elle comme de vains ornements révélant son âme aride et nue. Ils étaient seuls dans un monde hostile, ses enfants et elle. Il lui fallait nourrir et abriter ses petits. le reste ne comptait plus." ; retraçant avec justesse des épisodes qui ont sans nul doute eu lieu sur les routes de France et des personnages qui devaient se rencontrer un peu partout.
Au milieu de tout ce fatras, il y a le couple Michaud qui est épargné et est bien l'un des seuls à maintenir son intégrité dans tout ce chaos et cette occupation qui commence, le rendant ainsi extrêmement attachant pour le lecteur.
L'auteur y esquisse aussi les balbutiements d'une résistance qui ne dit pas encore son nom, qui n'est même pas consciente qu'elle existe et du rôle qu'elle va pouvoir jouer, à travers le personnage de Hubert : "Maman, je pars. Je ne peux pas rester là ... Je mourrai, je me tuerai si je dois rester là, inutile, les bras croisés pendant que ... et vous ne comprenez pas que les Allemands vont arriver et enrôler tous les garçons de force, les obliger à se battre pour eux. Je ne veux pas ! Laissez-moi partir.", mais également ce qui adviendra par la suite de la France.
Aurait-elle eu une boule de cristal qu'elle n'aurait sans doute pas pu prévoir avec autant de justesse et de discernement ce que l'avenir réservait à l'Europe entière.

Le second roman, "Dolce", se passe quelques mois après le premier et a pour cadre le village de Bussy évoqué précédemment.
Si le premier roman s'attachait à montrer le chaos humain, celui-ci s'attache plutôt à l'occupation allemande et aux relations qui se nouent entre les français et les soldats allemands.
Ainsi, il y a Benoît qui revient dans la ferme de ses parents après s'être évadé et qui finit par épouser Madeleine, celle-là même qui avait soigné Jean-Marie Michaud.
Pour lui, l'allemand est un ennemi à abattre, jaloux comme un pou, en particulier de cet interprète allemand qui loge chez eux et qu'il soupçonne de tourner autour de sa femme, il va commettre l'irréparable, menaçant la vie de tous les habitants de Bussy et l'obligeant à se cacher et à fuir.
Et il y a la tendre Lucile Angellier dont le mari est absent, en plus d'être infidèle et ce bien avant la guerre, et dont les relations avec sa belle-mère sont tendues, celle-ci lui reprochant de ne pas pleurer plus que cela l'absence de son mari et de ne pas apparaître éplorée aux yeux de tous, et surtout, de chercher à se lier avec le jeune commandant allemand Bruno von Falk logé chez eux.
Lucile et Bruno se cherchent, se tournent autour, se découvrent des points communs : la culture et la musique, et finissent par ressentir l'un envers l'autre un tendre sentiment, jusqu'à la chute : le départ des soldats allemands au Front de l'Est.
Une histoire qui ne dit jamais son nom mais qui éblouit par sa beauté et sa discrétion : "Pas un aveu, pas un baiser, le silence ... puis des conversations fiévreuses et passionnées où ils parlaient de leurs pays respectifs, de leurs familles, de musique, de livres ... L'étrange bonheur qu'ils éprouvaient ... une hâte d'amant qui est déjà un don, le premier, le don de l'âme avant celui du corps.".
Les envahisseurs, perçus comme la peste, ne sont au final pas si différents des français qu'ils côtoient quotidiennement, bien qu'ils subsistent des différences entre eux : "La guerre ... oui, on sait bien ce que c'est. Mais l'occupation en un sens, c'est plus terrible, parce qu'on s'habitue aux gens; on se dit : "Ils sont comme nous autres après tout", et pas du tout, ce n'est pas vrai. On est deux espèces différentes, irréconciliables, à jamais ennemis.", c'est en tout cas ce que s'attache à démontrer ce roman.
Ceci est d'autant plus remarquable qu'il a été écrit pendant la période dont il est question, démontrant une fois de plus la clairvoyance d'Irène Némirovsky à dépeindre l'âme humaine.
L'ombre du "Silence de la mer" de Vercors plane sur ce second roman et il est difficile de ne pas faire de parallèle entre ce roman et cette nouvelle écrits sensiblement à la même période.

J'ai longtemps rêvé d'une adaptation cinématographique de cette oeuvre que j'ai redécouvert récemment et qui demeure aussi sublime après relecture, de savoir que c'est un Britannique qui va le faire rend la pastille un peu difficile à avaler.
Par chauvinisme littéraire, je dirais que ce qui a été créé et se passe en France reste en France.
L'auteur signe pourtant là une oeuvre remarquablement et typiquement française, légère ironie du sort quand on sait qu'Irène Némirovsky a souhaité devenir française mais que cela lui a toujours été refusé, qui dépeint avec une clairvoyance remarquable les différents caractères, façons d'agir et situations qui se rencontraient dans cette époque agitée qui fut fatale à l'auteur et à des millions d'autres personnes, connues ou inconnues.

1er avis :

Ce qui m'a le plus frappée à la lecture de ce roman, c'est l'exactitude des propos de l'auteur.
Tout ce qu'elle écrit est d'une lucidité à faire peur.
Elle a réussi à cerner toutes ces personnes, à leur donner vie dans son roman, à transcrire leurs pensées et leurs émotions.
A tel point que le lecteur a l'impression de vivre l'Exode, de faire partie de ces gens errant sur les routes.
C'est d'autant plus effrayant quand on connaît la vie de l'auteur et que l'on sait la fin tragique qu'elle a rencontrée.
Irène Némirovsky a réussi à porter un regard sans complaisance sur ses concitoyens, mais elle a aussi su le traduire par des mots.
Ce que je retiens ensuite, c'est la beauté de l'écriture.
Voilà un écrivain qui savait écrire et manier la langue française, car c'est un vrai régal de lire ce roman.
J'ai été aussi très frustrée à la lecture car c'est une oeuvre inachevée et c'est une vraie perte pour le monde de la littérature.
J'ai rarement ressenti une telle frustration en arrivant à la fin d'un livre, j'avais envie de lire la suite, c'était tellement juste tout ce qui était écrit.
C'est un roman qui décrit parfaitement l'ambiance qui régnait en 1940, d'une rare justesse et utilisant toujours les mots qu'il faut.
C'est une claque littéraire de le lire, d'autant plus qu'il aura fallu attendre tout ce temps pour qu'il soit enfin publié.
J'aurai trouvé cela dommage s'il n'avait jamais été publié, encore plus de ne pas avoir connu cette auteur.
Je ne peux que recommander la lecture de cette oeuvre, tant c'est un bonheur de lire ce livre.
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Je redoutais quelque peu de me plonger dans cette lecture et finalement, j'ai dévoré ce roman.

Je me suis laissée porter par la plume d'Irène Némirovsky dont je redoutais pourtant le style ; je me suis “attachée” aux divers personnages (même les plus exécrables) et j'étais vraiment curieuse de découvrir leur histoire et de suivre leurs destins croisés. de les quitter, puis de les retrouver, et d'avoir ce lien qui les relie, aussi ténu soit-il. Et j'aurais tellement aimé les retrouver encore et connaître la fin de ce récit inachevé…

Car sur les 5 parties prévues, l'auteure n'aura eu le temps de n'en écrire que deux : Tempête de juin, relatant l'exode de juin 1940 et Dolce, qui conte le début de l'Occupation allemande dans un village français. Dans ces deux parties, plutôt indépendantes car nous n'y retrouvons pas les mêmes visages, Irène Némirovsky va surtout se concentrer sur ses personnages, leur état d'esprit, leurs choix et les relations qu'ils entretiennent durant cette trouble période plutôt que sur les faits historiques en eux-mêmes.

Ainsi, dans Tempête de juin, elle s'attache surtout à relater l'égoïsme et le chacun pour soi de ces bourgeois parisiens qui fuient la capitale en toute hâte, face à l'avancée de l'armée allemande. On y découvre divers portraits allant de la famille nombreuse et bien pensante, au couple modeste dont le fils unique est soldat, en passant par un odieux écrivain et sa maîtresse. Tous ont le même objectif : fuir. Mais ils ne prendront pas les mêmes chemins, ne rencontreront pas les mêmes obstacles et leur finalité ne sera pas la même tout compte fait.

Dans Dolce, Irène Némirovsky nous parle de l'occupation, assez douce bien qu'encombrante et indésirable. Les français ne fuient plus, ils attendent, retiennent leur souffle après le tumulte, chacun tentant de reprendre le cours de sa vie là où il l'avait laissée. L'auteure ne dramatise pas les faits. Elle tend même à redonner un visage humain à ces jeunes soldats étrangers qui ont, pour la plupart, le mal du pays… Elle s'attache à faire naître une histoire d'amour entre une jeune française et un officier allemand. Mais un amour interdit, tout en pudeur et retenu.

Par ailleurs, l'autrice ne fait aucun cas de ce qu'il advient des juifs. Les drames sont feutrés, on en croise mais cela demeure peu appuyé, ils se fondent dans le décor. Elle évoque les exécutions arbitraires et les ordres abjectes de l'armée allemande sans pour autant se focaliser dessus. Ce qui ressort vraiment ce sont les personnages et leurs décisions, leurs comportements. Bref, elle dépeint leur quotidien, même si ce dernier est chamboulé. Et c'est très intéressant d'avoir ce parti pris lorsque l'on connaît le destin tragique d'Irène Némirovsky.

Pour moi, ce livre est un monument. Une part de l'Histoire. Et lorsqu'on lit ce récit en gardant en tête le contexte de sa création, sa lecture ne peut que nous faire d'autant plus frémir. Irène Némirovsky a rédigé ce manuscrit quasiment en temps réel avant d'être déportée en 1942, puis assassinée à Auschwitz. Son oeuvre va demeurer cachée de nombreuses années au fond d'une valise conservée par ses deux filles, qui sont alors orphelines, et elles-mêmes recherchées par les “autorités” en place, afin d'être déportées, tout comme leurs parents...

C'est un récit touchant et captivant. Que de personnages, hauts en couleurs, chacun avec leurs failles et leurs défauts. J'avais adoré la série Un village français, et ce roman, de part sa construction, m'y a agréablement fait repenser.

Bref, lisez-le!

Challenge Multi-Défis 2023
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Irène Némirovsky écrit ce roman alors qu'elle est elle-même en résidence surveillée de part son statut de juif apatride (Irène est russe blanche ayant fui la révolution russe, convertie au catholicisme mais d'origine juive).
Son récit commence au moment de la débâcle de juin 40 alors que tout semble perdu, les français se jettent sur les routes pour fuir vers le sud. Une marée humaine composée de pauvres gens, de bourgeois, d'écrivains célèbres et d'hommes politiques.
Une fois les Allemands installés, chacun regagne Paris et on s'intéresse alors à l'occupation d'une petite ville bourguignonne. L'auteure se penche sur les relations entre la population et les forces d'occupation en entrant dans le détail de la lâcheté de chacun. Ici point d'héroïsme mais des arrangements quotidiens.
Irène Némirovsky avait prévu la suite du roman comme on peut le voir dans les notes qui ont été insérées en fin de roman mais son arrestation et sa déportation à Auschwitz ne l'ont pas permis.
C'est un jugement dur et implacable qu'elle porte ici sur les français pendant l'occupation auxquels elle n'attribue aucun sentiment patriotique et au contraire un égoïsme à toute épreuve.
Les notes et les correspondances en fin d'ouvrage se révèlent à mon sens indispensable à la lecture du roman.
Quelle magnifique écriture et une perte épouvantable.
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rène Némirovsky a été né pour écrire ce chef-d'oeuvre. Une juive originaire de Kiev, elle a passé les années vingt et trente à écrire des romans qualifiés d'antisémites aujourd'hui qui contiennent des descrptions fort méchantes jes juives de sa communauté fraichement arrivés de l'Est.

Alors les Allemands envahissent son pays et Irène Némirovsky trouve la vocation pour laquelle elle était né celle d'écrire sur les moeurs et les actions des francais sous le l'occupation Nazi. Irène Nemirovksy trouve un brio et un intelligence dans son écriture dont ses romans antérieurs n'avaient pas donné le moindre presage.

La suite Francaise est un chef d'oeuvre de la qualité qui parraissent rarement en France depuis une cinquante d'années.
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J'ai vraiment apprécié la 1ère partie sur l'exode. Par rapport à mes précédentes lectures sur ce thème (week-end à Zuydcoote, la débâcle) , ici c'est rythmé , très bien décrit , on est plus facilement transporté sur les routes à coté des personnages. le rythme de la 2ème partie se calme, c'est l'occupation... Il n'y aura pas eu de suite puisqu'Irene Némerovsky est morte en déportation en 1942 à Auschwitz...
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