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sur 5781 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Rien à voir avec ses 3 premiers romans.
Là nous sommes au milieu de la Jungle de Calais avec un minimum d'intrigues.
J'ai aimé moyennement
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Témoignage douloureux et déchirant des méfaits de la cruauté humaine. Olivier Norek a su nous transporter et nous décrire la Jungle de Calais, celle dont tout le monde a entendu parler mais celle dont personne n'a cherché à en savoir plus, par peur, par crainte et par lâcheté. Certes ça manque un peu d'envergure avec un style cherchant à titiller l'émotionnel cependant la vérité est là et il faut se la farcir, comme une épreuve. Difficile de fermer le roman et passer tout de suite à autre chose, nos opinions sont bouleversées.
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Ayant entamé une carrière d'écrivain dans le domaine du polar, Olivier Norek est un lieutenant de police en disponibilité depuis quelques années et l'on peut parier qu'au vu du succès qu'il rencontre, il le restera probablement encore très longtemps. Nul doute d'ailleurs qu'il figurera parmi les célèbres auteurs populaires du roman policier ou du thriller, comme Thilliez, Chattam ou Minier auxquels il emprunte la même écriture convenue que j'ai pu parcourir avec Code 93, premier roman de la série du capitaine Victor Coste, dont j'ai abandonné la lecture après deux chapitres évoquant pour le premier, la sempiternelle scène gore d'examen médico-légal et pour le second, l'habituel réveil du flic buvant son café avant de se rendre sur les lieux d'un crime. Je suis donc passé à côté des aventures du capitaine Coste et de son équipe officiant dans le département de Seine-Saint-Denis et dont les enquêtes ont fait l'objet de trois romans assurant une notoriété grandissante pour un auteur faisant valoir des récits réalistes basés sur son expérience de policier. Néanmoins avec la parution de son dernier ouvrage intitulé Entre Deux Mondes, Olivier Norek a laissé de côté les protagonistes de la série Coste pour dépeindre la bouleversante destinée de migrants échouant dans la tristement célèbre Jungle de Calais.

Ex flic, fuyant le régime syrien, Adam doit retrouver sa femme Nora et leur petite fille Maya qui ont emprunté la longue et périlleuse trajectoire méditerranéenne des migrants leur permettant d'atteindre Calais. Ainsi tous réuni, ils effectueront ensemble une ultime traversée pour rejoindre l'Angleterre. Mais une fois arrivé dans la Jungle, Adam découvre, sur cette terre dite civilisée, un univers sans foi ni loi. Et surtout nulle trace de Nora et de Maya. En quête des siens, Adam pourra-t-il compter sur l'aide de Bastien, ce jeune lieutenant de police nouvellement affecté au commissariat de Calais qui découvre cet endroit ahurissant où l'on peut tuer sans que des investigations sérieuses ne soient entreprises ? Pourra-t-il compter sur Kilani, ce jeune garçon muet qui a échoué, comme lui, dans cet enfer en faisant l'objet de la concupiscence abjecte de certains occupants du camp ?

En abordant un sujet aussi sensible que la jungle de Calais, on décèle dès les premières pages de l'ouvrage, un manque d'ampleur avec cette écriture standard très visuelle se dispensant de toute forme d'analyse pour surfer sur une vague émotionnelle qui ne manquera pas de saisir les lecteurs, ceci d'autant plus qu'Olivier Norek a une certaine tendance à vouloir forcer le trait en dupliquant, par exemple, quelques scènes clés de l'intrigue comme c'est le cas pour l'introduction que l'on retrouve quelques chapitres plus loin à l'identique mais désormais chargée de son contexte tragique. Une démarche narrative d'autant plus maladroite que la scène, qui se suffisait à elle-même, prend soudainement une forme racoleuse quelque peu dérangeante. Mais au-delà de ces quelques travers, le lecteur sera bien évidemment bouleversé par le sort de ces migrants sortant de cet anonymat glaçant où ces silhouettes errantes, que l'on entrevoit au gré des images de l'actualité, prennent les traits d'Adam, l'ex-flic syrien, de Kilani, le gamin muet et d'Ousmane, pilier du camp, bénéficiant d'un portrait plus nuancé suscitant un intérêt qui ne sera pourtant guère satisfait. Il en va d'ailleurs de même pour Thomas Lizion, ce journaliste calaisien par l'entremise duquel on appréhende tout le contexte du camp sans pour autant aborder les questions sensibles. Malheureusement, une fois son rôle de « présentateur » achevé, cet échotier local disparaîtra du champ de l'intrigue tout comme les thèmes délicats qui feront l'objet de quelques petites allusions sibyllines extrêmement vagues tout en se gardant bien d'offusquer qui que ce soit. Documenté et emprunt des observations qu'il a faites en se rendant sur les lieux, comme il se plait à le souligner dans ses interviews, Olivier Norek s'est attaché à dépeindre une situation dramatique sur le registre d'une intrigue policière presque ordinaire se déroulant dans un environnement extraordinaire sans vouloir se lancer dans un examen poussé du processus ou des responsabilités ayant conduit à une telle tragédie humaine, ce qui est plutôt regrettable.

En parcourant les nombreux retours enthousiastes des chroniqueurs, Entre Deux Mondes devient un document pour les uns, un thriller pétri d'humanité pour les autres tout en abordant les thèmes de l'intrigue policière agrémentée de quelques péripéties propres aux romans d'espionnage. A n'en pas douter, le roman emprunte chacun de ses éléments sans pour autant aller au fond des choses en conférant à l'ensemble un sentiment d'inachevé, voire même de superficialité avec un récit partant dans tous les sens. Ainsi les investigations criminelles vont se révéler très succinctes tout en faisant l'objet de quelques manipulations narratives, parfois extrêmement artificielles, particulièrement lorsque l'auteur dissimule des éléments du parcours d'un des protagonistes, ceci dans le but de ne pas dévoiler trop tôt les indices et les mobiles des deux meurtres perpétrés dans la Jungle qui se fondent sur un somme de hasards douteux frisant l'invraisemblance. Il en va de même pour tout ce qui concerne l'infiltration du noyau islamiste, flirtant avec l'amateurisme et dont on se demande encore sa raison d'être dans le cours de ce roman à moins que l'auteur ait souhaité mettre en évidence un panel représentatif des individus fréquentant la Jungle de Calais. On aurait voulu percevoir cette même représentativité au sein des forces de l'ordre qui apparaissent sous un jour extrêmement favorable, bien éloigné des visions plus nuancées et plus critiques que nous ont proposé certains auteurs policiers comme Hugues Pagan, Joseph Wambaugh ou Kent Anderson lorsqu'ils évoquaient les aspects peu reluisants de leur profession. A l'instar du lieutenant Bastien Miller, personnage central du récit, ou du chef de groupe de la BAC Ludovic Passaro, Olivier Norek décline toute une série de flics attachants, pétris d'humanités, capables de remettre en cause les missions qu'on leur a confiées. Nous avons ainsi une bonne perception de ces flics en souffrance, ne supportant que très difficilement la situation en se retrouvant dans une impasse puisque toutes les demandes de mutation sont systématiquement refusées. Mais qu'en est-il de ceux qui estiment leurs actions légitimes ou de ceux pour qui leur travail ne pose aucun problème de conscience ? Nous n'en saurons pas grand-chose tout comme du positionnement d'une hiérarchie policière qui demeure très en retrait. Paradoxalement, Max, ce maître-chien complètement cinglé, l'un des rares flics extrémistes, pour ne pas dire le seul, apparaît, dans ce climat de bienveillance et d'humanisme, comme une espèce de caricature dénaturant ainsi une vision de l'institution policière qui se voulait réaliste et exhaustive.

Témoignage poignant d'un univers improbable, Entre Deux Mondes dépeint avec beaucoup d'émotions cette jungle de Calais aujourd'hui disparue sans que l'on ait la moindre idée des disfonctionnements qui ont conduit à de telles dérives institutionnelles. Ce n'était sans doute pas l'intention d'Olivier Norek qui parviendra à bouleverser le lecteur sans qu'il ne se pose trop de questions. Triste et émouvant. C'est déjà ça.

Oliver Norek : Entre Deux Mondes. Editions Michel Lafon 2017.

A lire en écoutant : C'est Déjà Ca d'Alain Souchon. Album : C'est Déjà Ca. Virgin 1993.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Ce roman a le mérite de faire parler de la situation des migrants en France. C'est à peu près le seul point positif que je lui trouve. Car le gros problème de ce livre est qu'il n'est pas écrit ! le style est télégraphique. Je suis peut-être sévère, parce que je sors de la lecture d'un livre de Fernando Pessoa, mais passer de l'écriture d'un grand poète à celle d'Olivier Norek peut faire mal. Certains diront que le style est efficace et visuel. Personnellement, je trouve qu'il n'y en a aucun. L'auteur se contente d'enchaîner les situations, il s'évertue à nous les "montrer". Mais s'il s'agit de "voir", je peux aussi regarder BFMTV. J'attends d'un livre et d'un auteur un peu plus que cela. le médium de l'écrit est particulier et il impose un filtre qu'il ne faut pas évincer. Ce filtre de l'écriture permet au contraire d'enrichir la matière première. L'écrit doit faire naître des images dans notre esprit, mais de manière différente de celle du cinéma ou de la télévision. Je suis frappé par beaucoup de romans actuels, dans lesquels les auteurs cherchent à nous décrire ce qu'ils voient. On a parfois l'impression de lire des scénarios de films. L'image prédomine sur leur façon d'écrire. Quand on lit des auteurs du dix-huitième siècle, ou n'importe quel auteur d'avant l'invention du cinéma, on constate que leur manière d'écrire était différente. Ils utilisaient une autre langue, qui faisait elle aussi naître des images dans notre esprit, mais de manière différente des auteurs contemporains. Les images doivent naître de l'écriture et non l'inverse ! Malheureusement, ce non style rencontre énormément de succès. C'est également la marque d'autres auteurs célèbres (Levy, Musso, Bussi...) qui offrent à leurs lecteurs du prêt à lire qui évite de trop faire travailler leur imagination.
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Pour avoir dévoré en un week-end les trois premiers ouvrages d'Olivier Norek, en ayant apprécié l'épaississement de la trame narrative au fur et à mesure, j'attendais avec impatience son nouveau livre.

Et je dois avouer que j'ai été déçu.
Je le trouve nettement inférieur à Surtensions même s'il faut avouer que les deux ne sont pas totalement comparables.
J'avais apprécié dans les précédents la noirceur du trait, l'intrigue, voire le suspens.

Certes Entre deux mondes est noir aussi, de la noirceur d'une réalité que l'on connaît mal mais qui est décrite de belle façon dans l'ouvrage.
C'est la vraie force de ce livre, décrire de façon presque journalistique ce qu'est la "jungle de Calais", sans avoir besoin d'en rajouter.
On ne peut qu'apprécier le travail du policier à ce niveau et de mettre en lumière ce qui peut se passer à l'intérieur.
Et l'ouvrage est à lire ne serait-ce que pour ça.

Ma déception est sur l'intrigue policière, bien mince, avec au final des ressorts bien éloignés de ses autres livres et que je pensais retrouver ici.

Alors non ce n'est pas un mauvais livre, et il est même très bon à plein d'égards, mais il faut savoir qu'il n'est pas dans la lignée de ceux qui l'ont précédé.

C'est une autre facette d'Olivier Norek qui nous est donnée ici. Ce n'est pas ma préférée et j'aurais aimé plus de profondeur dans ce livre, plus de densité mais j'ai quand même passé un agréable moment de lecture.


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