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sur 5648 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un livre encensé par les critiques, du cinq étoiles à foison, pourtant je parviens, après hésitation, à lui donner un peu mieux que la moyenne.

L'histoire est pathétique, douloureuse et l'univers féroce de la jungle de Calais suscite bien sûr d'abord honte dans le pays des droits de l'homme. Sommes-nous bien encore dans ce pays où les haines sont devenues si fortes, haine de l'étranger, du juif, de l'arabe, de l'homosexuel, de l'Eglise avec l'aveuglement de trop nombreux soutiens pour un parti qui se dit premier de France?

Alors, dans ce cas, nous méritons sans doute cette jungle qui nous entoure et, si celle de Calais a été démantelée, d'autres sont à côté de nous que nous ignorons ou pas suivant nos convictions.

Et alors, ce livre d'Olivier Norek a le mérite de secouer très fort tout cela et de nous réveiller s'il en est temps. Et là, il mérite les cinq étoiles.

Mais c'est sa construction littéraire et les invraisemblances de l'histoire qui me l'ont rendu pénible à lire, et non l'aspect documentaire sur les migrants et la jungle. C'est sûrement difficile de mêler roman et document, il m'a donc manqué quelque chose d'indéfinissable et pourtant essentiel.
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Ayant entamé une carrière d'écrivain dans le domaine du polar, Olivier Norek est un lieutenant de police en disponibilité depuis quelques années et l'on peut parier qu'au vu du succès qu'il rencontre, il le restera probablement encore très longtemps. Nul doute d'ailleurs qu'il figurera parmi les célèbres auteurs populaires du roman policier ou du thriller, comme Thilliez, Chattam ou Minier auxquels il emprunte la même écriture convenue que j'ai pu parcourir avec Code 93, premier roman de la série du capitaine Victor Coste, dont j'ai abandonné la lecture après deux chapitres évoquant pour le premier, la sempiternelle scène gore d'examen médico-légal et pour le second, l'habituel réveil du flic buvant son café avant de se rendre sur les lieux d'un crime. Je suis donc passé à côté des aventures du capitaine Coste et de son équipe officiant dans le département de Seine-Saint-Denis et dont les enquêtes ont fait l'objet de trois romans assurant une notoriété grandissante pour un auteur faisant valoir des récits réalistes basés sur son expérience de policier. Néanmoins avec la parution de son dernier ouvrage intitulé Entre Deux Mondes, Olivier Norek a laissé de côté les protagonistes de la série Coste pour dépeindre la bouleversante destinée de migrants échouant dans la tristement célèbre Jungle de Calais.

Ex flic, fuyant le régime syrien, Adam doit retrouver sa femme Nora et leur petite fille Maya qui ont emprunté la longue et périlleuse trajectoire méditerranéenne des migrants leur permettant d'atteindre Calais. Ainsi tous réuni, ils effectueront ensemble une ultime traversée pour rejoindre l'Angleterre. Mais une fois arrivé dans la Jungle, Adam découvre, sur cette terre dite civilisée, un univers sans foi ni loi. Et surtout nulle trace de Nora et de Maya. En quête des siens, Adam pourra-t-il compter sur l'aide de Bastien, ce jeune lieutenant de police nouvellement affecté au commissariat de Calais qui découvre cet endroit ahurissant où l'on peut tuer sans que des investigations sérieuses ne soient entreprises ? Pourra-t-il compter sur Kilani, ce jeune garçon muet qui a échoué, comme lui, dans cet enfer en faisant l'objet de la concupiscence abjecte de certains occupants du camp ?

En abordant un sujet aussi sensible que la jungle de Calais, on décèle dès les premières pages de l'ouvrage, un manque d'ampleur avec cette écriture standard très visuelle se dispensant de toute forme d'analyse pour surfer sur une vague émotionnelle qui ne manquera pas de saisir les lecteurs, ceci d'autant plus qu'Olivier Norek a une certaine tendance à vouloir forcer le trait en dupliquant, par exemple, quelques scènes clés de l'intrigue comme c'est le cas pour l'introduction que l'on retrouve quelques chapitres plus loin à l'identique mais désormais chargée de son contexte tragique. Une démarche narrative d'autant plus maladroite que la scène, qui se suffisait à elle-même, prend soudainement une forme racoleuse quelque peu dérangeante. Mais au-delà de ces quelques travers, le lecteur sera bien évidemment bouleversé par le sort de ces migrants sortant de cet anonymat glaçant où ces silhouettes errantes, que l'on entrevoit au gré des images de l'actualité, prennent les traits d'Adam, l'ex-flic syrien, de Kilani, le gamin muet et d'Ousmane, pilier du camp, bénéficiant d'un portrait plus nuancé suscitant un intérêt qui ne sera pourtant guère satisfait. Il en va d'ailleurs de même pour Thomas Lizion, ce journaliste calaisien par l'entremise duquel on appréhende tout le contexte du camp sans pour autant aborder les questions sensibles. Malheureusement, une fois son rôle de « présentateur » achevé, cet échotier local disparaîtra du champ de l'intrigue tout comme les thèmes délicats qui feront l'objet de quelques petites allusions sibyllines extrêmement vagues tout en se gardant bien d'offusquer qui que ce soit. Documenté et emprunt des observations qu'il a faites en se rendant sur les lieux, comme il se plait à le souligner dans ses interviews, Olivier Norek s'est attaché à dépeindre une situation dramatique sur le registre d'une intrigue policière presque ordinaire se déroulant dans un environnement extraordinaire sans vouloir se lancer dans un examen poussé du processus ou des responsabilités ayant conduit à une telle tragédie humaine, ce qui est plutôt regrettable.

En parcourant les nombreux retours enthousiastes des chroniqueurs, Entre Deux Mondes devient un document pour les uns, un thriller pétri d'humanité pour les autres tout en abordant les thèmes de l'intrigue policière agrémentée de quelques péripéties propres aux romans d'espionnage. A n'en pas douter, le roman emprunte chacun de ses éléments sans pour autant aller au fond des choses en conférant à l'ensemble un sentiment d'inachevé, voire même de superficialité avec un récit partant dans tous les sens. Ainsi les investigations criminelles vont se révéler très succinctes tout en faisant l'objet de quelques manipulations narratives, parfois extrêmement artificielles, particulièrement lorsque l'auteur dissimule des éléments du parcours d'un des protagonistes, ceci dans le but de ne pas dévoiler trop tôt les indices et les mobiles des deux meurtres perpétrés dans la Jungle qui se fondent sur un somme de hasards douteux frisant l'invraisemblance. Il en va de même pour tout ce qui concerne l'infiltration du noyau islamiste, flirtant avec l'amateurisme et dont on se demande encore sa raison d'être dans le cours de ce roman à moins que l'auteur ait souhaité mettre en évidence un panel représentatif des individus fréquentant la Jungle de Calais. On aurait voulu percevoir cette même représentativité au sein des forces de l'ordre qui apparaissent sous un jour extrêmement favorable, bien éloigné des visions plus nuancées et plus critiques que nous ont proposé certains auteurs policiers comme Hugues Pagan, Joseph Wambaugh ou Kent Anderson lorsqu'ils évoquaient les aspects peu reluisants de leur profession. A l'instar du lieutenant Bastien Miller, personnage central du récit, ou du chef de groupe de la BAC Ludovic Passaro, Olivier Norek décline toute une série de flics attachants, pétris d'humanités, capables de remettre en cause les missions qu'on leur a confiées. Nous avons ainsi une bonne perception de ces flics en souffrance, ne supportant que très difficilement la situation en se retrouvant dans une impasse puisque toutes les demandes de mutation sont systématiquement refusées. Mais qu'en est-il de ceux qui estiment leurs actions légitimes ou de ceux pour qui leur travail ne pose aucun problème de conscience ? Nous n'en saurons pas grand-chose tout comme du positionnement d'une hiérarchie policière qui demeure très en retrait. Paradoxalement, Max, ce maître-chien complètement cinglé, l'un des rares flics extrémistes, pour ne pas dire le seul, apparaît, dans ce climat de bienveillance et d'humanisme, comme une espèce de caricature dénaturant ainsi une vision de l'institution policière qui se voulait réaliste et exhaustive.

Témoignage poignant d'un univers improbable, Entre Deux Mondes dépeint avec beaucoup d'émotions cette jungle de Calais aujourd'hui disparue sans que l'on ait la moindre idée des disfonctionnements qui ont conduit à de telles dérives institutionnelles. Ce n'était sans doute pas l'intention d'Olivier Norek qui parviendra à bouleverser le lecteur sans qu'il ne se pose trop de questions. Triste et émouvant. C'est déjà ça.

Oliver Norek : Entre Deux Mondes. Editions Michel Lafon 2017.

A lire en écoutant : C'est Déjà Ca d'Alain Souchon. Album : C'est Déjà Ca. Virgin 1993.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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📚 Olivier Norek nous offre un récit poignant sur la réalité de la vie des migrants au travers de Adam, policier Syrien qui vient cherche l'asile en France avec sa femme et sa fille parties avant lui. Un homme bien sous tout rapport qui même dans l'exil et l'adversité reste intègre.
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📚 Cette lecture vous insuffle une multitude d'émotions en passant par l'indignation, l'attendrissement, la tristesse et à nouveau l'indignation ! de belles rencontres humaines à venir semées d'embûches et de violences. L'histoire est basée sur des faits réels mise à part l'enquête qui a été romancée par l'auteur.
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📚 Une belle ouverture d'esprit dans ce récit sans prendre partie ni aucun jugement. Vous aurez entre les mains de quoi vous remettre en question et vous faire réfléchir... A lire en tant que récit d'histoire de vie et non comme un policier.
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Voilà un roman pour lequel j'étais très emballé, mais qui finalement fait pschitt.

Je m'attendais à lire un polar comme le suggère la quatrième de couverture : détrompez-vous, ce n'en est pas un. Un polar propose une enquête policière, ce n'est pas le cas ici. Ce roman est plutôt un témoignage du calvaire vécu par les migrants clandestins qui une fois à Calais, se trouvent pris entre le marteau et l'enclume. D'un côté, ils ne peuvent plus rebrousser chemin car ont fui leur pays en guerre en vue de rejoindre l'Eldorado britannique. de l'autre côté, se retrouvent coincés dans la jungle de Calais à la merci de la mafia locale avec la bénédiction des autorités françaises.

Mais passons ce détail sur le genre littéraire du roman. Là où le bât blesse, c'est dans les personnages. Je ne me suis attaché ni ressenti de l'empathie pour aucun des protagonistes du roman malgré les épreuves terribles qu'ils traversent. Certaines aberrations n'y sont pas étrangères, comme lorsqu'Adam a vite fait d'oublier sa famille en adoptant un enfant (pour remplacer sa fille Maya) en l'espace de quelques jours seulement, une chose inconcevable pour moi.

Point positif de cette lecture : la mise en lumière des actes de violences commis dans ce camp de réfugié ainsi le silence de la France qui pendant de longues années a préféré ignorer ce sujet et faire comme si de rien n'était alors que cela se passait sur son territoire. Un point n'a pas été abordé : que sont devenus les réfugiés après le démantèlement de la jungle?
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C'est un roman policier pas comme les autres dont je vous parle ici. Un roman qui n'en est pas vraiment un puisque l'auteur, Olivier Norek nous le précise immédiatement : « Face à la violence de la réalité, je n'ai rien osé inventer. Seule l'enquête de police, basée sur des faits réels, a été romancée… ». Nous voilà prévenu, quelque soit l'horreur que l'on découvre au fil des pages, elle a existé, en France, et existe encore aujourd'hui.
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Véritable plaisir de retrouver l'auteur que j'avais découvert avec Code 93 et Surface. Aujourd'hui, je me retrouve face à Entre deux mondes, un roman différent de ceux déjà lus d'Olivier Norek. Cette fois, on plonge en plein dans la misère humaine, à travers la tristement célèbre Jungle de Calais.

Une chose à savoir, et que l'on comprend très rapidement : aucun ménagement dans la cruauté et la violence : personne ne sera épargné, ni les lecteurs, ni les personnages. On commence donc le périple avec deux chapitres d'où suinte la menace de la mort. le long voyage que l'on va suivre avec la plume de l'auteur risque de déterrer des choses que personne ne veut voir, ou n'ose pas regarder.

D'une part, l'histoire de ce flic syrien : Adam. Lui et sa famille sont dans de sales draps, pire que ça même. Son histoire à lui, c'est retrouver sa femme et sa fille, Nora et Maya, une fois qu'il rejoint la sécurité (en apparence) de la France. le voilà projeté dans l'enfer de la Jungle de Calais.

De l'autre côté, c'est avec Bastien que l'on suit une intrigue qui rejoint vite celle d'Adam. Les deux hommes se ressemblent tout en étant différents, l'un a sa famille (en très mauvais état, bien sûr) et l'autre attend de la rejoindre. Les voilà à devoir se battre tous les deux pour quelque chose qui les dépasse complètement. Il y a peu que l'Humain puisse faire là-dedans.

Entre deux mondes nous enfonce dans les horreurs et la cruauté. C'est en lisant ce roman qu'on se rend compte qu'on peut rien faire, ou si peu. Au fond, c'est l'Humain qui s'inflige ses propres malheurs, soit par des guerres, soit par un manque d'empathie ou de compréhension, soit parce qu'il veut rester aveugle face aux problèmes les plus durs.

Autre chose que l'on voit au fur et à mesure des différentes intrigues et des personnages qui nous sont présentés, c'est le côté des migrants qui débarquent à Calais après avoir risqué leur vie, et qui ne souhaitent pour la plupart qu'une chose : retrouver une vie qu'ils ont perdu, ne plus être en danger, connaître la paix. de l'autre côté, on explore, bien que très peu, le point de vue des locaux qui subissent des comportements inexcusables, et qui ne peuvent rien faire. de l'autre côté encore, la police, qui assiste mais n'a pas la main, car dans ce monde, tu peux commettre tous les crimes sans être punissable. Tout est permis dans cet enfer, y compris les pires actes.

Dans toute cette noirceur humaine qui ne trouvera pas de solution de sitôt, voilà qu'un personnage nous redonne l'espoir, ou tout du moins une illusion d'espoir. Kilani est comme l'ombre d'Adam, c'est le petit gars que le flic a sauvé au sein de la Jungle. Un petit gars plus qu'attachant, rendu muet par la violence de son passé, mais qui trouve le moyen de nous livrer son histoire par des chapitres de son point de vue. On y apprend davantage sur ce qui se passe à l'autre bout de la planète, des choses que nous, avec notre vision, ne voyons pas ou ne voulons pas toujours voir.

Malgré cette intrigue qui s'éloigne de ce qu'on lit d'habitude chez Olivier Norek, il y a des regrets. Cette intrigue terroriste par exemple, qui n'est exploitée que du bout des doigts, pour faire entrer un ou deux personnages éphémères. L'impression qu'il y a des tons moralisateurs à certains passages. Ça plaira à certains, d'autres n'aimeront pas cette manière de faire. En tout cas, chaque lueur d'espoir est vite arrachée, comment peut-on espérer dans cet enfer ? Les portes de sortie sont dangereuses et peuvent vous broyer. Mais ça, vous le découvrirez de vous-même en vous lançant dans Entre deux mondes, un des rares romans policiers à se passer en plein dans la misère de Calais. Si tous les aspects ne sont pas abordés longuement, on a au moins une vision globale de ce qui se passe, peut-être de quoi ouvrir les yeux sur quelque chose qui se passe pas si loin de chez nous.

Regret aussi en rapport avec la fin, un petit goût amer devant certaines questions qui ne semblent pas trouver leurs réponses. Globalement, une bonne lecture qui permet de s'ouvrir et d'essayer de comprendre. Une introduction si l'on veut en savoir plus sur la Jungle de Calais, qui nous fournit un contexte claire. Pas mon préféré de l'auteur, mais il en faut pour tout le monde !
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Second livre d'Olivier Norek après Surtension que je lis, je me retrouve à peu de choses près dans le même état d'esprit que lors de ma première lecture de l'auteur.
J'ai plongé assez rapidement dans l'histoire.
Difficile de ne pas s'attacher à Adam, ce flic syrien qui risque sa vie en luttant à la fois contre DAESH et contre le gouvernement en place. Sur le point d'être découvert, il envoie en urgence sa femme et sa fille en France par la voie périlleuse des passeurs.
Elles doivent l'attendre dans la « jungle de Calais », de là, ils comptent rejoindre l'Angleterre ensemble.
Bond en avant de plusieurs semaines, et nous rencontrons Bastien. Flic dépassé par la dépression de sa femme, il a accepté d'être muté à Calais pour qu'elle puisse se rapprocher de sa mère.
Il accepte mal l'attitude de ses collègues vis-à-vis des migrants : l'inertie. Qu'ils se battent, s'entretuent, s'en prennent aux calaisiens, rien n'est fait. La police ne rentre pas dans la jungle de Calais et se contente d'y reconduire les migrants qui ont commis des actes répréhensibles à l'extérieur sans les inquiéter.
La jungle de Calais est donc une zone de non droit, et, à part quelques personnages comme Adam ou le petit Kalini, je n'ai pas ressenti la moindre empathie pour cette population violente, qui semble penser que les malheurs qu'ils ont vécu leur donnent tous les droits en compensation et sont incapable de se serrer les coudes entre eux, alors qu'ils sont dans la même galère.
Les actes qui se déroulent dans ce camp sont insoutenables et on ne peut pas trouver des excuses à ceux qui les commettent.
Petit bémol dans ma lecture, comme dans Surtensions, plusieurs histoires sont entamées, de manière fort détaillée, pour finir en queue de poisson ou même disparaitre en cours de route.
Si je ne doute pas que, dans la vraie vie, cela doit arriver fréquemment, il n'en demeure pas moins que n'étant pas flic mais lectrice et lisant un thriller et non un documentaire, j'aurais apprécié d'avoir le fin mot de toutes les histoires entamées.
J'ai aussi trouvé que le 4ème de couverture induisait en erreur concernant le contenu du roman.
On nous promet des meurtres et une enquête là où il faut attendre plus de la moitié du roman pour qu'il y ait un meurtre, sans qu'aucune enquête soit faite.
Le roman s'attache bien plus à parler des migrants, des passeurs, et de leurs méthodes, des trafics, des tentatives de passage en Angleterre…
Le livre est résolument pro-migrant, rejetant la faute de l'attitude des migrants, afghans et libyens surtout, qui créent une vrai mafia à l'intérieur de la jungle, sur le gouvernement anglais (français aussi mais dans une moindre mesure) qui leur refuse l'installation dans leur pays.
Un engagement politique qui est tout à l'honneur de l'auteur mais qui ne m'a pas apporté ce que je cherchais : un thriller.
En dehors de cet aspect politique qui m'a dérangée, la lecture n'était pas déplaisante, bien au contraire.

La fin est bouleversante et terriblement frustrante.
Mais, malgré la frustration, elle rattraperait presque les éléments négatifs du récit.
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Ce roman a le mérite de faire parler de la situation des migrants en France. C'est à peu près le seul point positif que je lui trouve. Car le gros problème de ce livre est qu'il n'est pas écrit ! le style est télégraphique. Je suis peut-être sévère, parce que je sors de la lecture d'un livre de Fernando Pessoa, mais passer de l'écriture d'un grand poète à celle d'Olivier Norek peut faire mal. Certains diront que le style est efficace et visuel. Personnellement, je trouve qu'il n'y en a aucun. L'auteur se contente d'enchaîner les situations, il s'évertue à nous les "montrer". Mais s'il s'agit de "voir", je peux aussi regarder BFMTV. J'attends d'un livre et d'un auteur un peu plus que cela. le médium de l'écrit est particulier et il impose un filtre qu'il ne faut pas évincer. Ce filtre de l'écriture permet au contraire d'enrichir la matière première. L'écrit doit faire naître des images dans notre esprit, mais de manière différente de celle du cinéma ou de la télévision. Je suis frappé par beaucoup de romans actuels, dans lesquels les auteurs cherchent à nous décrire ce qu'ils voient. On a parfois l'impression de lire des scénarios de films. L'image prédomine sur leur façon d'écrire. Quand on lit des auteurs du dix-huitième siècle, ou n'importe quel auteur d'avant l'invention du cinéma, on constate que leur manière d'écrire était différente. Ils utilisaient une autre langue, qui faisait elle aussi naître des images dans notre esprit, mais de manière différente des auteurs contemporains. Les images doivent naître de l'écriture et non l'inverse ! Malheureusement, ce non style rencontre énormément de succès. C'est également la marque d'autres auteurs célèbres (Levy, Musso, Bussi...) qui offrent à leurs lecteurs du prêt à lire qui évite de trop faire travailler leur imagination.
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Je découvre l'auteur, quant au sujet du livre j'avoue n'avoir rien appris de plus que tout ce qui a pu être dit ou écrit. Bien que le style soit agréable, visuel, je regrette cependant le manque de profondeur des personnages. Entre fiction et réalité, l'auteur s'est lui-même perdu entre ces 2 mondes.
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J'ai adoré les 3 précédents livres d'Olivier Norek . " Entre deux mondes " est donc le 4e roman de cet auteur que je lis .
Ce roman nous plonge dans " la jungle " de Calais , aujourd'hui démantelée ( ..? ..) .
J'ai apprécié le côté " docu-reportage " sur ce monde qui est totalement inconnu et inaccessible pour qui n'est ni policier ni humanitaire calaisien . Mais l'intrigue ( qui finalement est au second plan ) ne m'a pas passionné et je n'ai pas été happé par l'histoire comme dans les autres romans d'Olivier Norek ...
Je referme le livre un peu déçu !
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