Ainsi c'est donc cela un
Amélie Nothomb...
Oserais-je dire. Puisque c'est mon dépucelage en la matière et que du haut de mes trois pommes de béotien, il me faut tout de même faire l'hypothèse que les livres de l'une de notre plus célèbres écrivaines belges ne doivent probablement pas tous se ressembler !
Ce voyage d'hiver ne commençait pas pour moi sous les meilleures auspices. Peu à l'affaire avec le style littéraire d'Amélie, j'ai eu ce sentiment étrange qu'elle recherchait à outrance la moindre occasion pour nous servir de belles références historiques ou de jolis mots perdus, qui sonnent bien dans les conversations mondaines mais que personne ne comprend... Oops...
Passé ce sentiment et avec l'envie de me plonger davantage dans cette histoire de coeurs que dans un dictionnaire, j'ai fini par m'attacher au fil des pages à celle-ci.
A ce triangle sentimental... A cet amour impossible... A ce que le coeur nous force parfois impulsivement à faire par dépit, lorsque les amours ne sont pas en phase...
C'est le froid de l'hiver qui s'installe dans l'appartement d'Astrolabe, tellement froid « qu'on pourrait y découper l'air en cubes ».
De la chaleur, Zoïle en a à revendre, lui qui travaille chez EDF et dont le coeur s'est épris de la belle.
Mais « l'hiver et l'amour ont ceci de commun qu'ils inspirent le désir d'être réconforté d'une telle épreuve ; la coïncidence de ces deux saisons exclut le réconfort. Soulager le froid par la chaleur écoeure l'amour d'une impression d'obscénité ».
Alors Zoïle prend une décision grave... Puisqu'il ne peut vivre de cet amour impossible, il lui faudra en mourir...
S'il est déjà difficile pour deux êtres d'aimer, il tient du miracle qu'un tel amour soit finalement réciproque dans le temps.
Ce voyage d'hiver, qui nous porte de A à Z, ou plutôt de Z à A comme Zoïle se sent porté par ses sentiments pour Astrolabe, se parcourt finalement beaucoup trop vite...
On ne peut que se demander ce qu'a dû absorber Amélie pour nous servir de façon étonnante cette comparaison entre le bruit des pas de la concierge de son immeuble et l'épreuve divine, celle de l'existence ou la non-existence de Dieu... Sans doute ces psilocybes guatémaltèques dont les effets secondaires, qu'elle décrit avec cet humour terriblement succulent, feraient passer
Bob Marley pour un petit enfant de choeur. Vingt pages d'un bad trip à lire absolument sur fond musical d'Aphex Twin et de leurs chansons aussi sidérales que « Kladfvgbung Mischk » ou « Beskhu3epnm »... Je vous jure qu'on s'y croirait ! ;o)
Vivement le prochain, Amélie ! Merci...