Quand je suis avec vous, j'ai une impression très étrange : celle d'exister.
Pour en revenir au Comte de Monte-Cristo, quand les deux détenus se rencontrent après des années de solitude, ils se mettent à parler, à parler. Ils sont toujours dans leur cachot, mais c'est comme s'ils étaient déjà à moitié libres, parce qu'ils ont trouvé un ami à qui parler. La parole émancipe. C'est curieux, n'est ce pas ?
- Dans certains cas, c'est le contraire. Il y a des gens qui vous envahissent avec leur logorrhée : on a la pénible impression d'être prisonnière de leurs mots.
- Ceux-ci ne parlent pas, ils bavardent. J'espère que vous ne me rangez pas parmi eux.
- Vous, j'aime vous écouter. Vos récits sont des voyages.
-Si c'est le cas, tout le mérite vous en revient. C'est l'auditeur qui forge la confidence. Si votre oreille ne me paraissait pas amie, elle ne m'inspirerait rien. Vous avez un talent rare, celui d'écouter.
Pourquoi est impossible de faire du bien à quelqu'un sans lui faire du mal?
Vous avez un talent rare, celui d'écouter.
«Pour la plupart des gens, aimer est un détail de l’existence, au même titre que le sport, les vacances, les spectacles. L’amour a intérêt à être pratique, à cadrer avec la vie que l’on s’est choisie.»
L'amour n'est pas la spécialité des humains.
- (...). C’est qu’il y a dans l’incarcération un mystère formidable: quand un être humain ne dispose plus d’autres ressources que sa propre personne, comment va-t-il continuer à vivre ? (p. 113)
"L’amour : c’est une maladie qui rend mauvais. Dès que l’on aime vraiment quelqu’un, on ne peut s’empêcher de lui nuire, même et surtout si l’on veut le rendre heureux."
Le propre des grands livres est que chaque lecteur en est l'auteur. Vous lui faites dire ce que vous voulez. Et vous voulez peu de choses.
C'est vrai, j'ai les jouissances que je peux. Et figurez-vous qu'elles sont délectables et très supérieures aux satisfactions faciles de la jeunesse. J'étais fait pour être vieux. Ça tombe bien, je le suis depuis longtemps.