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3,24

sur 1145 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Des souvenirs d'enfance surgissent de la mémoire de l'autrice, il semble qu'elle ait eu très jeune un goût prononcé pour l'ornithologie qu'elle nous dévoile avec passion et érudition. Elle se livre à une comparaison entre le besoin de voler de l'oiseau et le besoin d'écrire aussi légèrement que son vol. Adolescente anorexique, pour être plus légère et voler mieux, elle côtoie la mort qu'elle apprivoise en convoquant les « psychopompes » et une communication par la pensée avec son père auquel elle a eu le bonheur de dire « je t'aime » pendant qu'il était encore en vie. Après « soif », et « premier sang », cet ouvrage intime et personnel nous dévoile avec pudeur et délicatesse une amoureuse de la littérature qui a su nous surprendre par la diversité de son oeuvre, avec des hauts et des bas, mais quand même, surtout des hauts !
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Mine de rien, j'ai lu pratiquement tous les livres d'A. Notomb. Dans celui-ci, j'ai apprécié l'érudition, l'humour, et le regard qu'elle porte sur elle, et les siens.
Un livre à ne pas rater, surtout pour les afficionados d'Amélie Notomb.
La couverture constitue un résumé du livre : un oiseau, et le titre : psychopompe : accompagnement des morts, certainement la partie qui m'a le plus interpelé.
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Définition : adj ou nc, Désigne un conducteur des âmes des morts, dans la mythologie ou la religion. Se dit d'un dieu, d'un héros qui conduit les âmes des morts aux Enfers, ou les en ramène.
Dans ce roman, deux idées bien distinctes.
Une première partie, dans laquelle, Amélie Nothomb partage ses voyages familiaux de pays en pays, du fait des missions d'ambassadeur de son père et sa fascination pour les oiseaux, leurs apparences, leurs vies, leurs vols. Comparant leur liberté à celle de l'écrivain, elle dit « Ecrire c'est voler. »
Dans la seconde partie, l'intitulé de son ouvrage prend tout son sens. En effet, elle revient sur la mort de son père, déjà évoqué dans son roman Premier sang. Elle revit ses relations avec lui, de son vivant comme dans la mort. Un compagnonnage et un accompagnement sensibles et littéraires, apaisants pour elle comme pour lui.
J'ai reconnu son écriture surtout dans ce que j'ai appelé la seconde partie, composée de mots improbables et dans un rapport excentrique avec son père défunt. La première partie, cependant plus obscure, décrit les oiseaux d'une manière farfelu, poétique et imagée. Elle dira, admirative de l'engoulevent : « Son nom parlait pour lui. Etymologiquement, il était celui qui avale le vent… Il était celui qui avait l'aval du vent, il fallait le voir tutoyer Eole… ».
S'approcher du ciel, des dieux psychopompes pour le devenir elle-même tel était sans doute son projet. Elle m'a entrainée dans son sillage.
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Roman plutôt très poétique sur la vie, la mort, les oiseaux...

Ici l'auteure parle de son amour pour l'Oiseau. Elle aurait aimé elle aussi pouvoir déployer ses ailes et voguer dans le ciel ascendant. Pour cela, elle mettra sa santé en danger...

J'ai apprécié cette lecture, bien que je l'ai trouvé à quelques moments franchement ardue. Où l'auteure veut-elle nous mener ? J'ai dû relire plusieurs phrases/paragraphes, pour en comprendre le sens... Beaucoup de mots ou expressions que je ne connaissais pas... Bref, ce n'est pas une lecture de tout repos, ni à lire quand on a la tête ailleurs ou que nous sommes fatiguée.

J'ai tout de même trouvé certains passages absolument sublime. Des métaphores enchanteresses, des comparaisons divines. L'auteure a une plume sans pareille. Personne ne peut écrire sur l'anorexie avec la beauté des mots d'Amélie Nothomb. D'autres sujets tout aussi grave sont présent dans ce roman, et l'auteure réussi là où personne ne légale (de mon point de vue) : rendre la beauté à la vie, même si des moments pénibles l'en traverse.

Pour autant, je ne pense pas que ce sera le roman qui me restera le plus en mémoire de l'oeuvre d'Amélie Nothomb. J'aime sa plume, son humour, sa poésie... Mais l'intrigue du roman ne m'a pas transportée outre mesure. Même si, les derniers chapitres m'ont totalement conquises, il y a des passages que je n'ai littéralement pas apprécié. Des moments où j'ai trouvé que le livre souffrait de longueur...

Reste qu'Amélie Nothomb a une aisance et une beauté pour sublimer chaque mot.
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J'aime lire Amélie Nothomb, j'ai tout lu (avec plus ou moins de joie je le concède) mais j'avoue que "Psychopompe" me faisait peur. Pour la simple et bonne raison que le terme m'évoque toujours "La part des ténèbres" de Stephen King qui me fait regarder les vols de moineaux de manière angoissée... Prenant mon courage à deux mains, je me suis lancée dans le dernier né de l'autrice belge et quel plaisir ! Elle nous y parle de sa nature aviaire, réveillant en moi des images de mouettes (bien qu'elle n'en parle pas). Puis elle enchaine avec une métaphore fumeuse mais agréable sur le cheval de Troie (Team Homère for ever). Surtout, elle finit par un vibrant hommage à son père et à la famille qui touche par sa sincérité et son universalité.
"Psychopompe" est un beau récit qui ne me réconcilie pas avec les vols de moineaux mais bon ça Amélie n'y peut rien.
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Une envolée littéraire et philosophique.
« Désormais, écrire, ce serait voler ».
Un roman très personnel, intime et introspectif, où l'autrice se livre, de sa plume atypique et fantasque.
Je l'ai trouvé subtil et déroutant.

Une lecture de haut vol, avec un tournant philosophique, qui m'a laissée un peu perchée parfois.

L'autrice raconte quelques fragments de sa vie. Sans omettre des épisodes sombres, un évènement traumatique, l'anorexie, et la renaissance.
C'est en fine observatrice, admiratrice et conteuse talentueuse, avec sens du détail et de l'analyse, qu'elle nous présente sa passion des oiseaux et son histoire de dialogue avec les morts.
« Psychopompe est un adjectif et un nom masculin qui désigne les conducteurs des âmes des morts dans l'Antiquité. (Larousse) ».
Une ode à l'écriture. Des moments forts et des ouvertures à de profondes réflexions.
Envol. Patience. Persévérance et reviviscence.
Et toujours des touches d'humour et d'émerveillement. de spiritualité et de perplexité.

Le passage concernant les confidences liées au fort lien avec son père a particulièrement résonné en moi.
« Premier sang » est d'ailleurs à lire, tout comme « Soif » qu'elle évoque aussi dans ce roman, formant ainsi un triptyque - une Trinité – avec « Psychopompe ».

Fidèle à son style (à sa plume !), j'ai apprécié lire ce court mais exigeant roman d'Amélie Nothomb.
La part de spiritualité, mystères, et libre interprétation m'ont intriguée et séduite, comme l'important côté symbolique.
Et ce, dès le début du roman. La grue, animal plein de grâce, sacrée au Japon, emblème de paix et d'espoir.
*
J'ai eu envie d'associer à ce roman deux écoutes musicales « The Cold Song » de Purcell et « le chant des oiseaux » de Pablo Casals.
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Une jeune fille d'une grande beauté s'isole dans un atelier et réalise des étoffes merveilleuses pour combler son mari, marchand cupide. Celui-ci découvre un jour qu'elle est en réalité une grue blanche et qu'elle s'arrache les plumes au péril de sa vie, pour les glisser dans le métier à tisser.
« Psychopompe » est un livre surprenant et beau, dont le conte traditionnel nippon sert de prélude. C'est Nishio-san, la nounou d'Amélie Nothomb, qui le lui racontait quand elle avait quatre ans.
À bien y regarder, il contient les grands thèmes du roman : les oiseaux, l'agression (la bassesse de l'homme révélée), l'écriture (pour écrire, il faut tisser des mots) et le psychopompe (le vol de la grue vers la montagne).

Amélie Nothomb se confie comme jamais, sur sa passion pour les oiseaux, sur l'écriture, sur sa relation avec la mort. Elle nous parle surtout, sans s'appesantir, sur la terrible agression qu'elle a subie à ses douze ans au Bangladesh. Un viol collectif commis par « les mains de la mer ».
Elle cite alors l'impératif passif du grec ancien « Sois mangée ! »
L'anorexie sera d'abord la réponse à ce traumatisme. Elle y voit sa première expérience de psychopompe. le psychopompe est celui qui peut escorter les âmes des morts dans la traversée du fleuve des enfers, et en revenir. Avec son anorexie, elle explique avoir tué quelqu'un en elle et en avoir rapporté les restes. « La morte, c'était la moi d'avant », dit-elle dans un entretien.
Sa mère dira après cette agression simplement « Pauvre petite ! » Puis, plus personne n'en parlera.

Mais ce livre, c'est aussi une leçon d'écriture. Elle exprime tout son bonheur à écrire, à s'envoler et à y trouver la liberté.
Elle dit aussi dans un entretien écrire « en proie à une terreur sacrée. » La peur de retomber. Et si l'écrivain ne retombe pas, c'est grâce au style. « Le style, c'est la façon que chaque écrivain a de voler. »
Elle témoigne de son étonnante relation avec son père diplomate. Tous les deux amoureux des mots, du langage, lui par le biais de la diplomatie, elle de l'écriture.

Bien évidemment, ce livre n'échappe pas à la « mise en scène Amélie Nothomb », avec son ironie, son érudition, son surréalisme, sa personnalité singulière. Et en prime, la perception étonnante de son monde sous l'angle ornithologique, car tout au long de ce roman, les oiseaux et l'écriture sont intimement liés.

Et j'avoue, moi qui m'impatientais déjà au mois de juin, que son écriture m'a offert un grand plaisir de lecture.
Pour moi, « Psychopompe » est un grand cru et vaut le détour !
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Amatrice mais pas groupie, certaines années, je passe mon tour. C'est ce que j'avais prévu de faire avec Psychopompe. Avant de croiser de drôles de réactions... "elle ne dit rien de son viol", "elle expédie le sujet en deux pages", "c'est à peine si on comprend"... et d'entendre la très pertinente chronique de Christine Angot sur Inter. le peuple réclame du sang et des larmes et se retrouve déçu face au manque de détails sur le viol d'une gosse de 12 ans... Me voilà donc à la Fnac, le dernier Nothomb dans les mains. Autant se faire son propre avis...

Comme toujours, le texte est court. Mais il est dense. Nothomb dit le rapport aux oiseaux, le lien à l'expatriation, la puissance de création, le contrôle sur le corps, le dialogue avec la mort, les morts. de son viol, elle dit peu, en effet, pas besoin de mots crus pour qu'on la croie. Bien suffisante, l'évocation des mains dévorantes. La tétanie et l'engloutissement qui suit. Interrogeant, notre besoin de témoignages qui repousserait tout ce qui fait roman vers le vieux monde. Amélie Nothomb ne témoigne pas dans ce livre. Elle raconte. Quand on raconte, on a le droit aux ellipses, à l'invention, à la métaphore. Puisque personne n'oblige au factuel. Et droit au silence.

"Le silence n'est pas une fin de non-recevoir, ni une rupture. Il est même le test absolu, en amitié comme en amour. L'être avec qui l'on peut se taire en harmonie, c'est l'élu." Taire, se taire, faire taire. Et le silence. Rompu par le chant d'un oiseau. La thématique revient souvent. On pense évidemment à Dominique A "si seulement nous avions le courage des oiseaux qui chantent dans le vent glacé". Parce que, comme elle le dit si bien, "aucun oiseau ne se pose en victime". Elle se projette, elle incarne, devenant engoulevent.

De l'oiseau, je me suis ensuite retrouvée happée par l'image du psychopompe et le lien crée avec les fantômes. Avec son père disparu en premier lieu. Un dialogue s'installe, fait de synchronicités. Il est à ses côtés pendant l'écriture de Premier sang, bien que mort et enterré, il guide l'écriture, Nothomb devient passeuse d'âme.

Il me reste à remercier les commentateurs circonspects. Sans eux, je ne l'aurais pas lu !


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-Un bon roman bien que je devrais plutôt dire autobiographie. Amélie se raconte et à mon avis c'est ce qu'elle fait de mieux...L'histoire commmence avec un très beau conte japonnais puis l'auteure mélange avec bonheur : vie aviaire, littérature et écriture. On y retrouve aussi son amour pour son père qu'elle racontait dans "Premier sang". J'y ai appris ce qu'est un psychopompe.
J'adore sa "quatrième de couverture" qui ne raconte pas le livre... Je préfère découvrir un roman qu'être déçue à cause de sa quatrième de couverture accrocheuse mais souvent "mensongère".
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Encore un rendez vous non manqué avec Amelie Nothomb pour cette rentrée littéraire.

Psychopompe, encore un roman qui attise notre curiosité avec un titre assez mystérieux.

L'auteur se livre dans un condensé de pages.
162 pages, c est peu pour raconter une vie, mais c est assez pour comprendre le chemin choisi pour être ce qu'elle est .
On en apprend plus sur sa vie, sa passion pour les oiseaux, qui en virerai même à l'obsession. Son trauma vécu en Afrique,.....

Belle lecture, lyrique et poétique.
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