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sur 1145 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un des intérêts des productions d'Amélie Nothomb, c'est qu'une fois la 150° page en gros caractères tournée, on peut les lire une deuxième fois sans que cela nous coûte de gros efforts.
Grand bien m'en a pris avec "Psychopompe" dont je n'avais retenu d'une première lecture que l'expression d'un certain nombrilisme avec, entre autres, une énième narration de son enfance nomade au gré des nominations de son père diplomate. Malgré cette délectation à parler d'elle encore et encore en entrant dans des détails sans grand intérêt et des digressions dont je n'ai pas vraiment saisi la portée (une visite dans une léproserie au Bangladesh, l'invitation privée d'un armateur à l'enfant qu'elle était encore), Amélie Nothomb nous livre un texte plus riche qu'il n'y paraît au premier abord.
"L'immense majorité des peuples ont identifié l'oiseau au psychopompe." Psychopompe : adj. et n.m., se dit des conducteurs ou des accompagnateurs des âmes des morts, nous apprend le Larousse. D'où une longue évocation de l'univers des oiseaux suivie d'une réflexion sur la mort, auxquelles s'ajoutent d'intéressantes considérations sur l'écriture, mises en exergue en quatrième de couverture : "Ecrire, c'est voler" . On est en droit de pester contre ses incessants retours sur sa personne mais force est de constater que notre romancière, qui observe que ses "rythmes sont saisonniers" comme ceux des oiseaux, nous offre ainsi des moments d'humour involontaire comme lors de cet excès de modestie : "J'apportai le manuscrit à mon éditeur, qui accepta de le publier."
Certains railleront probablement mon appréciation mais j'ai appris de ce "roman" dans différents domaines, et, je le répète après avoir lu une trentaine de ses romans, Amélie Nothomb n'est jamais ennuyeuse, contrairement à ce Prix Nobel si souvent célébré pour sa "petite musique".
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Avec ce livre je découvre la vie d'Amelie Nothomb sur laquelle je ne m'étais jamais penchée.
Dans le flux de son écriture vive, guillerette, riche, philosophique, elle insère des faits sombres et bouleversants dans de courts paragraphes.
Je les ai reçus comme un coup de poignard en plein estomac. Amélie Nothomb m'émeut dans chacun de ses livres au moment où je ne m'y attends pas.
Ce livre confirme mon admiration pour cette autrice.
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Où il est question d oiseaux, pour leur vol et leur chant. Amelie Nothomb s identifie à eux, surtout dans le travail d écriture. Où il est aussi question de psychopompe, le passeur vers la mort et de son père qui lui a parlé au delà de la mort, pendant l écriture de Soif et Premier Sang. Un Amelie Nothomb de bonne qualité cette année, une biographie qui commence dans sa jeune enfance et sa passion pour les oiseaux
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Quel auteur aurait pensé à conjuguer l'ornithologie et le verbe, les mots, la littérature ?
Qui donc ? La réponse est sous vos yeux.
Amélie Nothomb réussit encore une fois à nous conter une histoire que l'on qualifierait de "À dormir debout" alors qu'en tournant les pages on constate que l'auteure bien connue, nous raconte sa fascination des oiseaux qu'elle compare à elle, ou l'inverse c'est selon...

Amélie me fait découvrir par la même occasion, ce qu'est un psychopompe, le principe qui est d'accompagner un mort, parvenir à le comprendre, l'entendre. Et de nouveau Nothomb nous raconte quelques passages de sa vie, notamment de son enfance et de son entrée en écriture.
Une enfance poignardée par un viol au sein de l'océan, un groupe d'hommes qui s'empare d'elle et ces quelques mots de sa mère: "Pauvre petite" qui la sauveront...

Une descente aux enfers au travers d'une période anorexique et une résurrection. Amélie peut nous parler de la mort au travers de cet ouvrage car elle l'a côtoyée de près...
C'est aussi pour nous l'occasion de lire quelques mots au sujet de sa grand-mère, une vieille dame toute vêtue de noir, elle faisait peur... On imagine bien.

Et c'est en psychopompe avertie que notre auteure va entrer en contact avec Patrick Nothomb, son père, et avec qui elle va avoir un dialogue inédit, sans filtre et sans la pudeur qui caractérisait leur relation de vivants.

Écrire c'est voler, c'est Amélie qui nous le dit, et l'on connait son rituel d'écriture; son litre de thé, l'heure nocturne de son lever pour chercher l'envol en écriture. Parfois, nous dit-elle, elle s'en approche de cet envol. L'essentiel alors, toujours selon l'auteure à succès, est de ne pas tomber, chuter et s'écraser.

Amélie nous dit également ce que j'ai lu de la plume de Stephen King dans "Écriture" au sujet de l'acte d'écrire, c'est à dire se débarrasser du surplus de bagages, de l'excédent. King dit qu'il retire au moins 10 % de ce qu'il écrit lors de la relecture. Il faut chercher à écrire sans détour, sans fioritures, et pour le coup Amélie ne nous assomme jamais avec des pavés, c'est le moins que l'on puisse dire.

Bref, son amour des oiseaux transpire dans ces pages, cependant je me demande pourquoi en parler, écrire à ce sujet maintenant ? C'est ma question après lecture.
Et si j'avais un bémol à citer, c'est cette obsession de placer le mot pneu dans chacun de ses écrits. Car pour le coup il n'est pas, selon moi, bien placé... En effet, j'ai rarement croisé un pneu dans une buanderie...
Vous l'aurez compris, j'ai aimé l'approche de l'auteure envers le monde aviaire, la conjugaison avec l'écriture et ses rituels, son sens, mais cet opus n'est pas, à mon avis, le meilleur de ma chère Amélie Nothomb.
Lien : https://lesmotsricochent.blo..
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J'ai toujours apprécié Amélie Nothomb, dont j'ai lu ça et là quelques romans, et il y a 2 ans, j'ai décidé de tous les reprendre en ordre chronologique, en intercalant évidemment au milieu, le plus récent.

Alors que je viens de terminer "La nostalgie heureuse" qui est son 22ème roman publié, je me suis donc lancée dans Psychopompe, qui vient de sortir, toujours chez Albin Michel.

Oui je dis roman publié, car comme elle le disait à La Grande Librairie la semaine dernière, elle écrit 3 fois plus qu'elle ne publie !
Hygiène de l'assassin fut le roman qui nous a fait découvrir cette autrice, alors que c'était en fait son 11ème manuscrit...

Pour moi, il y a deux Amélie en une ! Il y a celle qui écrit sur sa vie et qui nous raconte depuis son enfance, toutes les vies différentes qu'elle a pu vivre, grâce à son père qui était ambassadeur De Belgique.
Et il y a la Amélie qui nous donne des romans souvent extrêmement loufoques, avec des personnages bien originaux, toujours très profonds, à l'écriture parfois obscure, livres qui demandent parfois une seconde lecture.

Et avec Psychopompe j'ai carrément eu l'impression d'avoir deux livres très différents !
Est psychopompe celui, celle, qui accompagne les âmes des morts dans leur voyage.

La première partie va conjointement nous expliquer sa passion pour les oiseaux, au travers de son enfance et du début de son adolescence, et nous donner quelques anecdotes sur les pays qu'elle va traverser au fur et à mesure des nominations de son père. J'écris bien "traverser" car à part le Japon qu'elle a aimé d'un amour fort, jamais les autres contrées ne lui donneront de telles sensations.

J'ai lu évidemment avec difficulté les lignes où elle parle de son viol à 12 ans par 4 hommes, dans la mer au Bangladesh, moment d'autant plus douloureux et effrayant qu'elle ne les voyait pas !
La folie aurait pu avoir raison de son âme, Amélie a préféré pendant plusieurs années l'anorexie comme échappatoire, voire, comme elle l'a réalisé plus tard, comme purification.

"Désormais, écrire, ce serait voler."

Et puis il y a pour moi une deuxième partie du roman, où elle parle du "caractère" psychopompe des oiseaux, et là j'avoue j'ai moins saisi.
Elle m'a perdue pendant pas mal de pages, j'en ai survolé (c'était le moment pour placer ce jeu de mots...?) quelques-unes, mais elle m'a rattrapée lorsqu'elle parle de la genèse de ses romans, comme Hygiène de l'assassin, Soif et Premier sang dans lequel elle parlait de son père.

J'ai adoré les pages savoureuses où elle nous explique comment elle a écrit quasiment "Premier sang" sous la dictée de son père décédé, parti au tout au début du démarrage de la pandémie du Covid ! (mais pourquoi se sent-on toujours obligé de mettre une majuscule à cette maladie !?)
Comme je n'ai aucune raison de ne pas la croire, je me suis laissée porter par cette belle histoire.

"Cette attitude, je l'ai beaucoup vue, c'est même le choix majoritaire. Les morts d'un côté, les vivants de l'autre."

Ses bouquins sont toujours profonds mais pas toujours très limpides, et je comprends vraiment qu'on puisse aimer, ou pas du tout,le style d'Amélie Nothomb, mais on pourrait faire un livre d'aphorismes de cette écrivaine, tellement certaines phrases sont magnifiques et le style poétique.

"Choisir le très long terme, c'est aussi ne pas se soucier des jugements immédiats."

J'ai aimé les pages qui parlent de l'écriture, me paraissant même utiles pour de jeunes auteurs !
"Le privilège absolu c'est d'écrire".

Bref c'est un livre que je relirai quand l'ordre chronologique m'y invitera, pour mieux saisir le tiers du milieu que j'ai moins apprécié.

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Ma rentrée littéraire s'ouvre chaque année sur le nouveau roman d'Amélie Nothomb. Cette fois l'autrice nous parle de son obsession aviaire pour se dévoiler et nous parler d'elle. Nous nous envolons à ses côtés pour découvrir une Amélie fragile, spirituelle et touchante. Avec pudeur et retenue, elle revient sur des événements qui ont marqué sa vie. Comme bien souvent il faut parfois lire entre les lignes, c'est propre, net, poétique et au delà de son amour et de son identification pour les oiseaux on ressent également et comme toujours son amour pour l'écriture. Amélie Nothomb nous parle d'un drame qui a signé le début de son anorexie, de la disparition de son père, de ses livres et de ses morts. Un rapport à la mort qui m'a beaucoup touchée et qui venu me parler au bon moment. C'est roman intime et émouvant que j'ai trouvé simple et beau à la fois.
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Amélie est trimballée de pays en pays au gré des affectations de son diplomate de père. A douze ans, nageant dans les eaux du golfe du Bengale, elle est victime d'une agression sexuelle par quatre hommes trentenaires. Meurtrie, souillée, elle va s'éteindre à petit feu et sombrer dans l'anorexie, voie de la disparition corporelle. Ce n'est que des années plus tard qu'elle va refaire surface, comme sortie d'une longue apnée. L'écriture sera son viatique, lui permettant de s'évader d'un quotidien trop lourd à porter. Grâce à son style sensible et émouvant, l'autrice nous fait partager une tranche de vie douloureuse. Elle nous fait partager également l'expérience de sa communication avec certains défunts. J'ai bien aimé.
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A partir de différents éléments autobiographiques, l'autrice nous parle de ‘'deuil''. Amélie Nothomb évoque le décès de proches, mais aussi différentes épreuves personnelles telle que le déracinement, l'agression et la maladie qu'il importe de surmonter pour survivre. Dans son cas c'est l'écriture qui permet d'affronter la vie.
Amélie Nothomb fait de l'Esprit Saint un oiseau passeur entre la vie et la mort: un psychopompe. Elle même aspire à devenir oiseau donc psychopompe à son tour (l'inverse fonctionne également).
Dans ce livre qui n'est pas un traité d'éthologie aviaire, j'ai apprécié la manière de parler des oiseaux et cette magnifique punchline: ‘'Ecrire, c'est voler''. Plus généralement, j'ai aimé la façon de raconter l'intime, de dire la folie et l'écriture.
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J'aime toujours autant sa plume, si particulière. Arrivée à la moitié du roman, je commençais à m'ennuyer des tirades sur les oiseaux, et puis finalement toutes les anecdotes, le parcours, la vie, les émotions personnelles m'ont fait changer d'avis. J'ai aimé ce livre. Parfois romancé, parfois essai sur l'écriture, j'en suis sortie un peu chamboulée.
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Toujours agréable à lire, à déguster avec modération pour apprécier la richesse des phrases. Mais un peu déroutant . Entre le monde des oiseaux et celui des morts , on s'y perd un peu. Tous les ans c'est un peu la même surprise et tous les ans nous attendons avec impatience le nouveau cru Nothomb.
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