AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,2

sur 2244 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que dire, si ce n'est qu'Amélie Nothomb a réalisé un véritable prodige. Au sommet de son art, elle nous dépeint la vie d'un Jésus humanisé et humanisant. Bien loin du blasphème, elle nous offre la pureté d'un propos sur l'amour, la croyance et la noirceur de l'être humain.

On ne peut que ressortir grandi d'une telle lecture. Amélie Nothomb parvient à toucher la corde sensible de l'âme humaine, la foi. Puisque la soif s'y apparente, elle nous exprime sa force et son ardeur, car l'être humain est un être de croyance.

En évitant la sphère religieuse, elle s'inscrit, pourtant, dans les profondeurs de l'âme humaine. Il suffit des bassesses et des enfantillages, Jésus est un homme nouveau et nous ouvre les portes vers la sensibilité.

Je n'ai qu'un conseil à vous donner : que l'on apprécie ou pas Amélie Nothomb, on ne peut pas rester de marbre face à un tel talent, ouvrez vos esprits à cette littérature si riche et envoûtante…
Commenter  J’apprécie          71
La Passion selon Amélie. J'ai failli écrire "selon Sainte-Amélie" parce que je pense que l'auteur a tout compris.

A. Nothomb nous présente un Jésus très humain, qui a connu la tentation, à l'instar du Jésus de Scorsese dans son film de 1988 "La dernière tentation du Christ"; Jésus aurait pu tout arrêter et vivre sa vie avec Marie-Madeleine. Et pourquoi pas, après tout ??
De toutes façons, ni dans le film de Scorsese, ni dans ce roman Jésus ne cède à la tentation. le destin de Jésus en est d'autant plus mystérieux. Pourquoi lui ? Pourquoi ces choix ? (Celui de Dieu et de faire sienne cette souffrance)

Dans "Soif", Jésus se résigne et accepte la décision de son Père, décision qu'il trouve quand même un peu ... discutable .

Comme Anouilh qui, en 1944, remet au goût du jour Antigone, Nothomb fait vivre, dans ce récit à la 1ère personne, un Jésus proche du lecteur, accessible au lecteur moderne (dans le vocabulaire, par exemple) un Jésus qui médite sur ses émotions passées, sur le bien, le mal, la souffrance.

Un Jésus qui dit:
"La condition humaine entière se résume ainsi: ça pourrait être pire."
Ce qui est tout-à-fait vrai. Combien de fois devons-nous nous répéter cette phrase au cours de notre vie, afin de trouver la force de continuer ? Une phrase tellement et uniquement humaine.

J'avais lu les premiers romans d'Amélie Nothomb il y a de nombreuses années. Ils ne m'avaient pas laissé un souvenir impérissable. Je trouvais cela bavard pour un résultat très maigre d'une centaine de pages. Bavard et un peu prétentieux.
Soit que l'auteur a fait des progrès (ce qui me semble l'hypothèse la plus crédible) soit que ce roman ait fait vibrer une corde sensible en moi (hypothèse tout aussi vraisemblable) , j'ai beaucoup aimé ce roman "Soif". Je le trouve très réussi, très beau - il m'aura même fait verser quelques larmes, c'est dire.
Tous comptes faits, je crois que je vais m'intéresser à la production récente d'Amélie Nothomb, d'autant plus que le personnage médiatique m'a toujours beaucoup plu (je la trouve très intéressante et réellement très cultivée).

Commenter  J’apprécie          60
En refermant Soif, je me suis dit que je venais de passer un tout bon moment avec Jésus : de son procès à sa mort en passant par le chemin de croix et la crucifixion. Mais comme c'était bien ! Et c'est dit sans ironie. Il m'a plu de l'accompagner dans ses derniers jours de vie et Amélie Nothomb a une fois de plus réussi - avec l'économie de mots qui la caractérise - à m'entraîner sur des chemins surprenants que je n'emprunterais pas spontanément.
Je ne sais pas si elle est croyante ou non, mais elle a en tous cas réussi à perpétuer le message d'amour au travers de cette centaine de pages hyper bien foutues. Lu d'une traite et vivement recommandé.
Commenter  J’apprécie          60
On ressort changé de Soif. L'âme s'en devient aride de questionnements. Entre le mysticisme religieux et la réalité du simple condamnée, Soif est un cheminement en soi, en sa propre soif, transposée sous un divin fait humain. Une oeuvre philosophique à souhait, mais surtout magnifique par son message final. Je m'en vais boire désormais, mais j'attendrai un peu.
Commenter  J’apprécie          60
Depuis bien longtemps je me dis qu'il faut que je tente la lecture d'un Amélie Nothomb !! un choix de livres fort crucial vu le nombre de l'auteur !! j'ai donc commencé par un roman assez court.
Quelle belle et bonne surprise !! j'ai adoré le style, le choix de l'écriture et oh combien la narration. L'histoire est certes très particulière mais oh combien réussie. Ceci m'a décidé à en lire d'autres bien sûr.
Commenter  J’apprécie          60
Les dernières heures du Christ jusqu'à sa résurrection revisitées à la sauce Nothomb.

Quelle magnifique lecture ! Il fallait oser, mais quel coup de maître ! Avec un style délicieux et limpide, on découvre un Jésus empreint d'humanité, qui raconte son parcours, ses miracles, de son point de vue. le début est merveilleux et intense. Puis, vers le milieu l'étincelle commence à s'éteindre avec les soliloques sur l'eau et le fait de ressentir la soif, qui ne semblent être là que pour justifier le titre.

Inégal, certes, mais cela ne le rend pas moins intéressant. Pour avoir déjà lue Nothomb, je pense que l'effet soufflé devient une constante avec ses derniers romans. Ici c'est encore le cas, le soufflé retombe vers la fin. Toutefois, cela ne nuit absolument pas le plaisir de la lecture.

J'ai aimé le Jésus raconté par Nothomb. Je l'ai visualisé comme le magnifique Robert Powell dans « Jésus de Nazareth » (la meilleure interprétation de Jésus et la plus belle paire d'yeux de l'histoire du cinéma). Toute cette humanité, cette simplicité, ces questionnements sur la vie, sur la mort, sur l'amour.

Je me suis régalée avec ce petit livre qui se lit vite. J'ai même ri, surtout lors de la scène du procès, où tous ceux qui ont profité des miracles retournent leur veste avec l'égoïsme caractéristique du genre humain.
Lien : https://gefroideval.wordpres..
Commenter  J’apprécie          60
Hilarant!
Je ne suis pas à la base une fan de Miss Nothomb. J'ai lu quelques uns de ces livres, avec un sentiment mitigé.
Mais là... je pense que c'est certainement l'un de ses meilleurs. Court, comme d'habitude, mais on y trouve quand même de la religion, de l'amour, de la philosophie... et, bien sûr, un pneu!
Je me demande encore comment on n'a pas entendu les hauts cris de certains vu ce qu'elle écrit sur Dieu et sur Jésus!
Commenter  J’apprécie          60
Je fais le même constat qu' Amélie Nothomb "Je sais que je crois mais je ne sais pas en quoi". Ce livre me touche, bien sûr parce qu'il s'approprie un récit fondateur et en en faisant un cinquième évangile Amélie Nothomb nous rend palpable l'incarnation, le crucifié dit bien "J'ai soif " note Jean , mais c'est bien la seule phrase incarnée des évangiles. Il y a qq années j'ai trempé mes pieds dans le Jourdain, j'ai traîné seul sur des chemins caillouteux de Galilée, j'ai pris le verre d'eau offert par un moine dans le jardin des oliviers, j'ai médité sur le Golgotha dans une église sombre et puis.. mes sensations, rien, presque rien ..
Il y a peu de temps un journal scientifique imaginait l'aspect physique le plus probable de Jésus: homme brun, petit, cheveux crépus, peau sombre et yeux noirs... c'est dérangeant, veut-on entendre parler d'une quelconque incarnation de ce personnage ?(c'est pourtant le but..). Là j'adhère de suite à ce livre enjoué, métaphysique et profond, AN dit que ce fut son livre le plus difficile et dont la gestation a été la plus longue.
Qu'est ce-qui nous rend si proche de l'homme de Nazareth avec Amélie Nothomb ? Sa tête collée à la nôtre, il nous susurre des phrases douces à l'oreille où se mélangent éclats de rires et situations tragiques. Écrites à la première personne, nous nous identifions totalement à ces pensées pleines d' inventivité et de surprises géniales: elles sont nôtres.
Je retiens ce passage:
“Je ne veux me rappeler que la liesse de Cana, l'innocence de notre bonheur à boire ce vin venu de nulle part, la pureté de cette première ivresse. Celle-ci ne vaut que partagée. le soir de Cana, ivre nous l'étions tous, et de la meilleure façon. Oui, ma mère était pompette, et cela lui allait bien. Depuis la mort de Joseph, je l'avais rarement vue heureuse. Ma mére dansait, j'ai dansé avec elle, ma bonne femme de mère que j'aime tant…”
Commenter  J’apprécie          52
L'incontournable de la rentrée 2019.
Intégristes religieux catholiques, intolérants : s'abstenir. Ce livre n'est pas fait pour vous.
La réflexion est très philosophique ; l'auteure a le courage de dénoncer le sacrifice du fils pour le bien de l'humanité, à la demande d'un père qui n'existe pas. Les femmes de sa vie, les trahisons, les mensonges, les morts, les vivants... tout est matière à méditer.
J'aurai voulu plus d'approfondissements dans les thèmes envisagés. Comme un goût d'inachevé.
Ce livre tient plus de l'essai. A lire, à relire.
Commenter  J’apprécie          50
Donner la parole à Jésus, c'est gonflé ! Amélie l'a fait

Elle fait parler Jésus et nous fait imaginer les réflexions qu'il aurait pu avoir les dernières heures de sa vie. Fallait vraiment oser !

On retrouve la plume inimitable d'Amélie mais ce récit, mi-roman, mi-essai est bien différent des autres, c'est un récit mystique, philosophique qui demande réflexion et introspection.

On retrouve son humour un peu "caustique" quand d'entrée de jeu, les 37 miraculés plaident coupable et condamne Jésus à la crucifixion. Humiliation suprême.

Mais pourquoi Jésus a-t-il laissé faire cette fin atroce, pourquoi n'a -t-il rien fait ? C'est le point de départ de la réflexion d'Amélie qui avait ce livre en elle depuis tant d'années.

On va "vivre" avec Jésus ses dernières heures , ses pensées, sa portée de croix, sa crucifixion et le sens donné à Jésus fils du Père venu sur terre pour sauver "nos péchés".

Je suis d'éducation catholique et ce livre ne m'a en rien choqué. Il y a de la matière, certaines réflexions philosophiques qui auraient pu il est vrai être plus développées mais c'est peut-être là qu'Amélie veut en venir, à nous de réfléchir...

Quelques exemples :

Le premier miracle des noces de Cana est la découverte pour Jésus de son pouvoir. On n'attendait rien de lui , il en prend plaisir. Ensuite son pouvoir devient un devoir pour les autres ? Et pourquoi ne l'utilise-t-il pas pour lui ?

Il nous parle de Judas, un problème permanent, de la nuance existant entre le mensonge et le secret.

De corps et d'esprit. Amélie prend le postulat de Jésus l'humain, l'incarné qui aime la vie. Elle nous parle du mal qui trouve toujours son origine dans l'esprit, d'un homme qui a connu l'amour - celui de Marie-Madeleine - de la soif et de la mort.

Soif : "Pour éprouver la soif il faut être vivant." Cette soif qui lorsqu'elle devient extrême pousse à la transe mystique. Pourquoi n'y a-t-il pas de mot lorsque l'on cesse d'avoir soif ? Pour la faim, on parle de satiété, pour la fatigue de repos, pour la souffrance, de réconfort mais rien pour la soif ?

Pour Amélie, la gorgée d'eau devient un émerveillement, un éblouissement , c'est Dieu.

Beaucoup de réflexions qu'on aimerait plus profondes, plus développées mais dans ce cas , ne serions-nous pas basculés du roman à l'essai ?

Un récit qui nous parle de la cruauté de l'homme. Quel est ce besoin d'assister au malheur des autres ? S'aime-t-on vraiment ? alors que vaut "Aimer son prochain comme soi-même ?"

Il est différent ce roman mais on retrouve un texte profond, puissant dans un style inimitable.

A vous de vous faire votre idée, un seul moyen lisez-le , quoi qu'il en soit que vous aimiez ou non, il ne vous laissera pas indifférent.


Il était tout de même finaliste pour le Goncourt.


Ma note : 9/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (4250) Voir plus



Quiz Voir plus

Soif (Amélie Nothomb)

Quel âge a Jésus quand il commence son récit ?

11 ans
22 ans
33 ans

11 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : Soif de Amélie NothombCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..