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3,18

sur 82 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Molly, comédienne de théâtre évoque évènements, sensations, sentiments, souvenirs le temps d'une journée...Une enfance dans un quartier pauvre de Dublin, une soeur attirée par le théâtre, une rencontre avec John Synge un auteur de théâtre avec lequel elle vit une histoire d'amour, des tournées aux États-Unis, puis les seconds rôles, la solitude, le déclin d'une actrice dont seuls quelques rares admirateurs se souviennent encore...
Muse est une biographie très libre et romancée d'une comédienne irlandaise Molly Allgood, dont la soeur Sara était également actrice. Molly a fréquenté dans sa jeunesse de grands auteurs comme William Yeats, Lady Gregory ou John Synge, connus pour avoir renouvelé le théâtre irlandais.
Joseph O'Connor - frère de la chanteuse Sinead O'Connor - s'est attaché à l'histoire d'amour entre Molly et John, la sublimant quand la véracité de la liaison reste discutée...L'intérêt reste un portrait de femme assez touchant et la description des souvenirs liés à Dublin, de la scène artistique théâtrale toujours en filigrane, les immigrés irlandais aux Etats-Unis.
Le bémol pour moi, un récit au fil des pensées, dont la narration est déstabilisante, en passant du "tu" au "je" puis à de nombreux dialogues où les interlocuteurs ne sont pas toujours présentés, une narration qui demande constamment un effort de mise au point, et me faisant quelquefois perdre le fil de la pensée de Molly...
Muse reste une évocation intéressante mais j'ai dû assez rapidement consulter les sites évoquant Molly ou John Synge pour suivre leur histoire, faute de quoi le propos n'est pas toujours clair et sans ces informations, je serais passée à côté du roman.
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J'aime les histoires d'amour impossible. Parce qu'elles sont souvent les plus poignantes, les plus haletantes.
Et c'est ce qui m'a attiré quand j'ai lu la quatrième page de couverture de « Muse ». Molly est pauvre, belle, rebelle et comédienne. Elle n'a que dix-neuf ans. John a trente-sept ans et c'est l'un des plus grands dramaturges irlandais.
Face à eux, l'incompréhension, le dédain....et je cite cette phrase de l'éditeur : «  Leur passion aurait-elle pu résister au poids des conventions à l'hostilité de leurs proches ? »
Une quatrième de couverture bien aguicheuse ! Alors, forcément, la simple et faible lectrice que je suis a plongé !

Ce fut tout d'abord la déroute. L'emploi de la deuxième personne du singulier.
Voici les premières phrases du roman. «  Au dernier étage de la demeure délabrée, de l'autre côté de la petite rue, la lumière a brillé toute la nuit. Tu la voyais depuis ton lit chaque fois que tu te retournais vers la fenêtre pour prendre la bouteille, par terre. »
Mais qui parle à qui ??
Bon, ce n'était pas trop difficile à comprendre finalement. Au bout de deux ou trois pages, j'ai pris mes repères, et j'ai suivi la « voix » de Molly. Car, selon moi, il s'agissait bien de la voix de Molly Allgood, de son nom de scène Maire O'Neill, qui s'adressait à elle-même de façon à la fois caustique et tendre.C'est cette petite voix intérieure qui m'a traînée, emportée, ballottée, remuée et promenée sur les chemins de la vie de John Millington Synge et de sa muse Molly.
J'avoue que j'ai souvent eu le sentiment de m'être perdue. C'est qu'il n'est pas facile à suivre le fil des pensées de l'actrice vieillie, ivrogne et tombée bien bas, cinquante ans après sa rencontre avec Synge. Et si les méandres de ses souvenirs me parurent parfois ardus à suivre, il n'en reste pas moins de jolis instants de poésie. J'ai aimé parcourir le comté de Wicklow, savourant les moments de solitude et d'intimité des deux héros, dans la sauvage campagne irlandaise. J'ai aimé leur doute, leur désarroi, face à cet amour qui ne les mènerait nulle part, mais aussi leurs échanges légers, à la fois courtois, tendres et bourrés d'humour. J'ai aussi aimé le regard que Molly pose sur les gens et sur la vie. Un regard lucide, qui se veut détaché et malicieux, mais qui n'en reste pas moins imprégné de regrets et de tristesse lancinante.

On ne peut pas dire que j'ai eu un réel coup de coeur pour ce roman mais il est une belle surprise, en ce sens où je ne m'attendais pas du tout à ce style d'écriture. J'en ai même oublié le but premier de ma lecture, qui était, je vous le rappelle, de suivre une histoire d'amour impossible. Ce roman est bien plus que cela.. Il est comme un vieux journal intime dont on tourne les pages de façon désordonnée, s'immobilisant sur un passage marquant, puis relevant la tête vers la fenêtre parce qu'il pleut dehors pour finalement écraser une larme, le regard perdu sur les derniers mots.
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Dépaysant mais un peu lourd : tel est l'effet d'un discours indirect libre utilisé de façon en quasi permanente, et assaisonné de multiples digressions ou métaphores, par ailleurs souvent percutantes. Raconter une histoire en transcrivant ce qu'on croit être les pensées de son personnage, mais qui ne sont le plus souvent que les analyses de l'écrivain, est toujours à haut risque et a souvent pour conséquence de dépersonnaliser le dit personnage. Et c'est un peu ce qui se passe ici où l'auteur semble hésiter sans cesse entre la fiction et la biographie. La tentative de narrer de manière synchronique les diverses périodes de la vie de l'actrice Molly Allgood et de ses liens avec son amant le dramaturge John Millington Synge permet de naviguer facilement entre plusieurs époques et de relier aisément le passé au présent, chose qui se passe fréquemment quand on vit dans ses souvenirs, mais finit par lasser, et si dans l'ensemble j'ai admiré le style, j'avoue avoir poussé un soupir de soulagement en refermant le livre ; à la fin du reste je comptais les pages restantes. Mon conseil : ne pas lire d'une traite , mais par petites étapes pour savourer vraiment ce livre.
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Comme plusieurs, je n'ai pas réussi à "entrer" réellement dans ce livre.
Ceci a surement été en partie dû à une lecture un peu hachée (j'ai éprouvé le besoin de "respirer" d'autres livres de ma PAL) d'un roman qui ne s'y prête pas: de par ses nombreux allers retours passé/ présent, et la difficulté à identifier le narrateur lorsque l'on reprend la lecture.

Mais j'ai apprécié de belles pages de beaux descriptifs (et pas uniquement "la mer qui avale les galets" ou la bourrasque qui glousse en balayant la rue).
Bien sûr l'essentiel est l'amour impossible de Molly. Mais je retiens surtout l'impression légèrement acide de pudeur, de retenue, de lucidité triste... et de sentiments intenses, souvent camouflés par l'ironie, mais qui, parfois, parviennent à s'exprimer.
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La muse du titre français est Maire O'Neill ou Molly Allgood, qui fut la compagne du grand dramaturge irlandais John Millington Synge (1871-1909). Joseph O'Connor, l'une de mes plumes préférées en ma chère Irlande, trame une bien jolie variation sur le thème du grand auteur et de la jeune actrice, avec différences d'âge, de classe et de religion, comme il se doit.

1952, Londres, assez âgée maintenant, Molly vit dans des conditions à la Dickens (un peu exagérées par O'Connor mais la vraie Molly est morte bien désargentée). Victime d'un malaise à la BBC où elle survit à sa gloire bien éloignée, elle va mourir misérablement dans l'alcool et le mépris.

O'Connor s'adresse lui-même à Molly vieille et fait ainsi habilement dans "Muse" (Ghost light en V. O. , ce qui est différent) alterner 1952 et la solitude avec 1907 et les jours ensemble, peu après la création d'une des premières troupes modernes vraiment autonomes, l'Abbey Theatre de Dublin, dont Synge fut avec Yeats et Lady Gregory l'un des fondateurs. La pièce "Le baladin du monde occidental" déclencha une grande hostilité. Ce sont ces quelques mois auxquels nous convie Joseph O'Connor. La liaison de l'actrice et du poète attira tout autant de rumeurs et de sournoiserie. Pas étonnant de la part d'une société irlandaise rétrograde et qui mit très longtemps à s'amender. Plus surprenant, l'intelligentsia et l'élite du milieu théâtral dublinois se comportèrent plutôt avec condescendance envers cette rencontre. L'enchanteresse et le vagabond filèrent, si ce n'est le parfait amour, une passion condamnée par le monde et le temps, dans ce curieux pays dont la scène frémissait d'avant-garde mais dont les coulisses et les rues s'étaient depuis longtemps asséchées sous la rouille.

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Une journée de la vie d'une actrice alcoolique, vieillissante, pauvre et solitaire.
Cette femme, actrice déchue, Molly Allgood -- plus connue sous le nom de Maire O'Neill. Elle a connu la célébrité, la gloire.
Son long monologue intérieur nous éclaire sur ce qui lui arrive aujourd'hui.
A 18 ans, elle est tombée désespérément amoureuse du dramaturge John Millington SYNGE.
Désespérément parce que leur histoire d'amour est vouée à l'échec : elle restera la muse et uniquement la muse de SYNGE. Leur différence d'âge (presque 20 ans), de milieu social, de confession religieuse, l'état de santé précaire de SYNGE.
Molly se moquait pas mal des conventions ; SYNGE, moins, élévé par une mère nourrie de la Bible et fervente protestante.
Ce livre est d'une insondable tristesse. Molly traîne son désespoir et la perte incommensurable de son Pygmalion. Elle était belle, jeune, pleine d'espoir et de vie mais cela ne fut pas suffisant.
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Joseph O'Connor, né en 1963 à Dublin, est un écrivain irlandais et par ailleurs, frère aîné de la chanteuse Sinead O'Connor. Après des études à Dublin puis à Oxford, pendant 10 ans il est journaliste pour The Esquire et l'Irish Tribune. Joseph O'Connor commence à écrire à plein temps en 1989. Muse est un roman datant de 2011.
Londres, 1952. Molly Allgood (1886-1952), soixante-cinq ans vit dans la misère, pourtant cette femme a connu l'amour et la gloire. Comédienne acclamée à Broadway aux Etats-Unis elle fut aussi la maîtresse de John Millington Synge (1871-1909) dramaturge, prosateur et poète irlandais, l'un des principaux artisans du Celtic Revival, mouvement littéraire formé pour redonner vie à la culture irlandaise et l'un des fondateurs du théâtre de l'Abbaye, à Dublin. Elle se souvient de sa jeunesse et des évènements qui marquèrent sa vie…
Muse est un roman, une oeuvre de fiction donc, mais les acteurs principaux sont bien réels ; Molly Allgood actrice sous le nom de Miss O'Neill et John Synge, furent amants en dépit de leur différence d'âge et de leurs origines sociales, dans une Irlande cramponnée sur ses valeurs et partagée entre catholiques et protestants.
Le roman est magnifique mais il est aussi relativement complexe à lire, il faut le savoir.
Je ne vais pas entrer dans les détails car il faudrait résumer une vie entière, de plus fort pleine. Elle, était jeune comédienne (19 ans) et d'origine modeste, lui (37 ans) était en passe de devenir un célèbre dramaturge. Ils vécurent un amour pur mais en jonglant avec les interdits de l'époque et des circonstances : Molly jouait dans la pièce qu'il montait, leurs rendez-vous devaient être calculés et d'une prudence folle mais la rumeur met toujours son grain de sel dans ce genre d'affaire. Les parents des deux parties étaient défavorables à ce rapprochement hors conventions sociales. Ils songèrent à refaire leur vie en Amérique, ils eurent des hauts et des bas, des brouilles et des réconciliations et puis la mort frappa trop tôt le poète.
J'en viens à la complexité de lecture. L'écriture est très début du vingtième siècle, en accord avec les faits et pour mieux sublimer la beauté de cet amour mais où cela ce complique pour le lecteur, c'est qu'à la veille de sa mort, Molly est une femme usée par l'alcool et l'âge ; la narratrice se tutoie, créant un soliloque de petite vieille parlant toute seule, ses propos noyés dans des vapeurs éthyliques ne respectent pas la chronologie, ellipses et raccourcis imposent une lecture très concentrée. Pour un lecteur chevronné ce ne sera pas un obstacle mais pour d'autres…. ?
Le livre conte une vie par le biais de souvenirs jetés en désordre, mais le présent de Molly en cette année 1952, ne dure que quelques jours, entre fin octobre et début novembre. Elle vit alors à Londres, ville qui ressent encore les dommages de la guerre, dans un taudis, à peine nourrie, toujours en quête d'un petit coup à boire, voire un rôle à décrocher pour la BBC.
Il y a des scènes mémorables dans des genres divers : celle où le patron d'un pub lui fait la charité en sauvant les apparences est très touchante, de l'amusant comme cet accrochage entre Molly et Synge lors d'une répétition théâtrale au sujet du ton d'une réplique, ou cette autre encore plus jubilatoire entre elle et un vieil acteur, une scène de fesses (hé oui !) très drôle mais dite dans les termes les plus choisis bien évidemment. Mais peut-être que la plus belle est à la fin, ce passage de témoin entre la vieille actrice au bout du rouleau et une jeune admiratrice, dans les studios de la radio : poignant et sublime.
Amour, gloire et déchéance, dans le monde du théâtre à Dublin, pour une femme qui ne manquait ni d'audace ni de sensualité, une pionnière pour son époque.

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Une vieille femme déambule dans les rues de Londres misérablement vêtue, une bouteille de gin à la main, elle marmonne, complètement perdue dans son passé peu commun. Autrefois elle était une actrice adulée et méprisée aussi, étant la maîtresse de John Synge poète et dramaturge irlandais célèbre. L'auteur décrit le parcours de ces deux êtres d'exception qui s'adorent et font fi des conventions et du puritanisme de cette époque, lui est « un protestant pornographe » pour les irlandais, et elle, l'irlandaise catholique, une traîtresse. Ce récit est en grande partie fictif, mais l'auteur a grandi près de la demeure de Synge, ceci l'a marqué profondément. JB
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Ce roman a un atout de taille: il est très bien écrit. D'ailleurs, le recours au 'tu" qui me gêne parfois permet ici de donner un peu d'énergie à une histoire qui m'a ennuyée. Les réflexions sur le couple m'ont semblé belles mais pessimistes:

C'est de toutes façons un roman que les anglais qualifieraient de "gloomy". Mais on sourit parfois, devant les comparaisons de l'auteur:

Et dans tout cet ennui sort quand-même un moment de grâce quand Molly rencontre une jeune fan et qu'elle lui donne la dernière lettre qu'il lui reste de John, ayant été obligée de tout rendre à la famille de ce dernier. Elle avait pensé vendre cette lettre pour pouvoir s'en sortir un peu mais elle la donne donc à un jeune femme dont le premier geste est d'ailleurs de la refuser, consciente du cadeau incroyable qui lui est fait là.


Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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J'ai beaucoup aimé.
C'est un livre que j'ai lu par petites étapes. En fait il a accompagné quelques moments où le sommeil s'en était allé de l'autre coté.
J'ai du faire un petit effort pour entrer dans le livre. J'ai eu du mal avec les partie où l'auteur s'adresse à l'héroïne en la tutoyant. Mais j'a trouvé cette histoire forte, comme l'est le personnage principale qui ose tenir tête à son metteur en scène, qui conduit sa vie avec une grande indépendance et du courage.
Je le recommande bien
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