AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782848767277
378 pages
Philippe Rey (07/03/2019)
3.29/5   121 notes
Résumé :
Adriane Strohl, une adolescente imprudente et idéaliste, vit dans un futur proche : une Amérique totalitaire en 2039 contrôlée à l'excès par la " Véritable Démocratie ", où il est interdit à quiconque de sortir de la moyenne. Alors qu'elle est nommée major de sa promotion de terminale, elle commet l'erreur de vouloir briller dans son discours de fin d'études, et se voit condamnée à être télétransportée dans une bourgade rurale d'Amérique du Nord appelée Wainscotia p... >Voir plus
Que lire après Le petit paradisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,29

sur 121 notes
5
2 avis
4
12 avis
3
8 avis
2
4 avis
1
0 avis
Joyce Carol Oates se lance dans la dystopie... cela ne nous étonne pas vraiment, nous sommes habitués à la voir collectionner les styles et les sujets.


L'histoire :
Elle vient de EAN-23 (23ème année de la création de l'Etat d'Amérique du Nord -créé quelques années après les grandes attaques terroristes du 11/09/? (interdit d'utiliser les anciennes dates à 4 chiffres))
Elle s'appelait Adriane Strohl et doit maintenant répondre au nom de Mary Ellen Enright.
Exilée dans la zone 9 pour être sortie major de sa promotion d'un lycée du New Jersey et surtout, d'avoir naïvement, plusieurs fois fait preuve d'esprit critique. En EAN-23 il vaut mieux ne pas se faire remarquer, ne pas être trop doué, quitte à se modérer dans ses études.
Sans revoir sa famille et ses amies, elle a été condamnée à quatre années d'exil et a donc été télé-transportée en 1959, dans une université du Wisconsin. Elle ne devra pas se déplacer à plus de 15 km de l'épicentre de sa résidence officielle qui est la chambre partagée avec d'autres étudiantes, à l'université de Winscotia Falls (le petit paradis).
Totalement déprimée, Mary Ellen, se sentant surveillée, évite tous les contacts et se plonge avec frénésie dans ses études en sciences humaines.
Pour ne pas prendre le risque de prolonger son exil ou pire, être vaporisée (supprimée), elle est déterminée à se conformer à la liste des instructions imposées... ne pas s'éloigner de la résidence ; ne pas avoir de relation intime ; ne pas révéler sa connaissance du futur ; etc.
Jusqu'à ce qu'elle soupçonne son professeur de psychologie, Ira Wolfman, d'être un exilé comme elle et... qu'elle en tombe amoureuse...

Si l'histoire est intéressante, l'environnement est assez difficile à appréhender au début (les nombreux acronymes utilisés n'aident pas).

Joyce Carol Oates ne déroge pas à son habitude de souligner quelques uns des plus vilains travers de l'Amérique.
Ici, c'est encore le cas... elle imagine un futur où les présidents ne sont même plus élus, mais désignés suivant leur fortune... le plus riche prenant la tête du pays.
"(En cours d'Histoire de la Démocratie Patriote, on nous avait enseigné que, durant les décennies passées, on avait dépensé des centaines de millions de dollars en "campagnes électorales" - geste largement inutile dans la mesure où la présidence revenait invariablement au candidat qui disposait des fonds les plus importants pour sa campagne ; si bien que la procédure électorale avait été modifiée de façon à déterminer quel membre du Parti Patriote serait capable d'amasser le plus d'argent, et c'était cet individu qui était ensuite présenté comme le candidat du parti au cours du vote, sans qu'on ait besoin de dépenser l'argent.)" p. 128

Comme toutes les dystopies, ce que devient le pays fait froid dans le dos. Il est refermé sur lui-même, la prétendue égalité entre les individus n'est qu'un moyen de les empêcher de trop réfléchir. La surveillance, la délation, les sanctions les maintiennent dans la médiocrité.

Peut-être un peu biographique, Oates explore aussi un passé qu'elle a connu... l'université comme étudiante à la fin des années 50 et les années 60. Il y a probablement un peu d'elle dans Adriane/Mary Ellen, avec sa façon d'être acharnée dans ses études et peu liante avec les autres étudiants.

Il faut s'accrocher pour plonger dans ce livre qui n'aborde pas qu'un sujet. Par exemple, il y a celui assez ardu du behaviorisme. Elle développe de façon relativement poussée les recherches en psychologie de ces années-là, et de ce behaviorisme qui n'est pas sans rapport avec la façon dont les humains sont manipulés dans le futur connu par l'héroïne.

Pour ceux qui n'ont jamais lu JCO, je leur déconseillerais de commencer par ce livre-ci et je ne serais pas étonnée que ce roman déçoive même quelques lecteurs familiers de l'auteure.
L'ayant lu il y a plus de six mois, je peux vous dire que ce n'est pas le genre de livre que l'on oublie aussitôt terminé.
Si ce n'est mon livre préféré de JCO, je l'ai assez apprécié... pour son atmosphère, son suspens et aussi pour les questionnements qu'il amène.
Commenter  J’apprécie          412
Paradis ? Vraiment ?
Quiconque a déjà lu quelques livres de Joyce Carol Oates se doute d'emblée que le paradis promis par le titre ne sera certainement pas si paradisiaque que ça... et la lecture ne le détrompera pas.

Une dystopie signée Joyce Carol Oates ? Rien de surprenant : l'écrivain prolifique aime se lancer dans des genres littéraires variés. Ma curiosité est titillée car cela change des nombreux romans que j'ai déjà lus d'elle.
Elle plonge d'emblée le lecteur dans le monde qu'elle a créé, un monde horrible régi par des règles qui font froid dans le dos.
Bienvenue dans les États d'Amérique du Nord (EAN) !
Bienvenue dans un pays totalitaire dans lequel les individus sont priés d'obéir sans protester.
Bienvenue dans une société déshumanisée.
Bienvenue dans un pays dans lequel la vie a bien peu de prix et où les récalcitrants sont éliminés sans états d'âme.

Bienvenue !

Bienvenue dans un monde de sigles inquiétants : ADMD (Actions Disciplinaires contre les Menaces sur la Démocratie), BDSVC (Bureau Démocratique de Surveillance Volontaire Citoyenne), DDJSI (Département Disciplinaire de la Jeunesse et de la Sécurité Intérieure), et bien d'autres qui, mieux que de longues descriptions, font comprendre quel genre de vie on peut mener dans les EAN.
D'autant plus que cet état revendique pratiquer la Vraie Démocratie, et comme chacun sait, plus un pays se proclame "démocratique", jusque dans son nom, moins il l'est : nous connaissons tous des "République démocratique de..." et "République populaire démocratique de"... peu démocratiques en vérité !

Bienvenue dans une dictature dans laquelle seules les lectures autorisées sont accessibles, dans laquelle tout individu qui essaie de penser par lui-même est automatiquement suspect.
Bienvenue dans un régime fasciste qui surveille tout et tous.

Bienvenue !

Vous n'avez pas envie de venir ? Ce pays ne vous tente pas ? Je vous comprends !
Pourtant, j'ai aimé y aller, j'ai aimé en découvrir petit à petit le fonctionnement épouvantable.
J'ai aimé, même si j'ai tremblé, même si j'ai frissonné plus d'une fois : Joyce Carol Oates dévoile tout par de petites touches qui vous plongent dans cet univers terrifiant avec un réalisme redoutable.

La quatrième de couverture l'exprime très bien : "Ce nouveau roman de Joyce Carol Oates offre le troublant portrait d'une société faussement égalitaire où délation et médiocrité sont la règle, un « petit paradis » en saisissant écho avec nos sociétés actuelles."
Le lecteur comprend vite que, comme à son habitude, c'est son pays que Joyce Carol Oates critique dans ce roman : dans un jeu de billard à trois bandes, c'est le portrait des États-Unis contemporains qu'elle dresse.
Un portrait tout de même très caricatural d'une société qui pour se protéger du terrorisme n'aurait trouvé comme réponses que la surveillance constante de tout et de tous.
À travers ce petit paradis, Joyce Carol Oates veut dénoncer des dérives dans lesquelles elle ne voudrait pas voir son pays se laisser entraîner. Mais sa réflexion ne se limite pas aux États-Unis, elle est bien plus universelle : dans sa promenade entre passé et futur, elle nous fait nous interroger sur notre présent et les nombreux questionnements que cette lecture suscite sont, comme toujours, bienvenus.

L'univers totalitaire des EAN m'a enchantée (façon de parler !) et la découverte du petit paradis également (bis !).
J'ai trouvé dans les descriptions de ces deux mondes le mordant et l'ironie que j'aime chez Joyce Carol Oates.
En revanche, j'ai franchement moins aimé la fin du roman.
Désabusée ? Désenchantée ? Cela ressemble tellement peu à cet auteur !
Renoncer à espérer ? Se contenter docilement de ce que l'on a ? Décevante conclusion.
À moins que je ne sois passée à côté de ce qu'il fallait comprendre, qu'il y ait un sens caché que je n'ai pas su débusquer.
Pour cette raison, et parce qu'il n'est pas représentatif de son oeuvre, je ne recommanderais ce petit paradis qu'aux inconditionnels de la grande dame de la littérature américaine.
Commenter  J’apprécie          3710
Une fois n'est pas coutume, le Petit Paradis de Joyce Carol Oates me laisse un peu perplexe. Je reconnais son talent et l'absence totale de frilosité chez elle face à la diversité des genres littéraires.

Ici elle nous convie à un roman dystopique où les États Américains du Nord (EAN pour les intimes) ont imposé la Véritable Démocratie - une fumisterie sans autre nom que régime totalitaire. Il y a du 1984 d'Orwell dans cette partie. La narratrice, Adriane, y est une jeune et brillante lycéenne de 17 ans, majeure de promotion et, de ce fait, suspecte car allant à l'encontre de la Véritable Égalité.

Après arrestation, la voilà devenue un IE - Individu Exilé - dans une obscure université du Wisconsin... en 1959. Avec une nouvelle identité, des souvenirs qui se fragmentent et une peur paranoïaque de déroger aux Instructions du BDSIE (Bureau Disciplinaire de la Sécurité Intérieure pour les Exilés... il y en a un paquet de ces acronymes à ingurgiter dans les premiers chapitres).

Élevée dans le tout numérique, la chute est rude en ces temps reculés où cyberespace,  téléphones portables et autres objets connectés n'existent pas. Elle y découvre pourtant l'amour, qui occupe une bonne part du roman. Comme on est chez Mme Oates, là non plus, ça n'est pas simple.

J'avoue, en refermant ce livre, avoir du mal à pleinement saisir l'intention de l'auteure, au-delà de la dénonciation des mesures sécuritaires depuis le 11 septembre 2001 qui ont rongé tel un acide les libertés civiques sans soulever de grandes protestations. En imaginant de quelques années l'évolution que ça pourrait prendre, elle obtient ses EAN "bigbrotherisés", coercitifs, hypocrites et en guerre contre la quasi totalité du monde.
Mais en dehors de ça, et encore plus le dénouement, je m'interroge avec perplexité. Elle aime jouer et déconcerter son lectorat, c'est un fait. Et ici, un des passages a semé un doute monumental dans mon esprit. Malgré tout, ce Petit Paradis reste un peu trop brumeux pour ma petite cervelle. Peut-être suis-je passé à côté d'éléments permettant de mieux comprendre. Ou peut-être faut-il le temps de repenser et digérer ce texte somme toute ambigu.

En tout cas, ça ne m'empêchera pas de poursuivre mes lectures "oatesques". Même si j'ai moins adhéré à celle-ci que d'habitude, la qualité d'écriture et l'intelligence de l'auteure sont toujours au rendez-vous. Et la fascination que JCO exerce sur moi (et bien d'autres) fonctionne toujours aussi bien.
Commenter  J’apprécie          3611
Le problème, quand on lit Oates, c'est qu'on s'habitue vite à l'excellence ! Depuis de si nombreuses années, livre après livre, elle ne cesse de se renouveler, de nous surprendre et de nous régaler, alors quand il nous arrive (lecteurs-blasés que nous sommes !) de piocher dans son impressionnante bibliographie un roman un tout petit peu "moins bon" que les autres, on est légèrement plus enclin à faire la fine bouche... Si c'est pas malheureux, hein !
C'est en quelque sorte ce qui m'est arrivé avec ce Petit Paradis prometteur, dans lequel je me suis lancé sans crainte, confiant dans le talent de Joyce Carol Oates et pressé de lui découvrir une nouvelle expertise, celle de la dystopie et du roman d'anticipation.

Ça démarrait d'ailleurs plutôt bien, avec la description prégnante de cette superpuissance futuriste, rebaptisée EAN (pour États d'Amérique du Nord) à la suite des Grandes Attaques Terroristes (GAT) du 11 septembre, et dans laquelle les citoyens sont muselés, contrôlés du matin au soir et du soir au matin par différents organes de surveillance, empêchés - autant que faire se peut - de penser par eux-mêmes.
Parmi eux Adriane Strohl, une étudiante brillante mais un peu trop futée, un peu trop curieuse, un peu trop sceptique quant aux faits prétendument historiques qui lui sont enseignés à l'école... Pour avoir osé proférer un discours jugé trop subversif, à l'occasion d'une cérémonie de remise de diplômes et en qualité de major de sa promotion, Adriane est condamnée à quatre années d'Exil en Zone 9 : la voilà "téléportée" séance tenante dans le passé, et plus exactement en 1959 dans une petite université du Wisconsin.

Commence alors le récit un peu morne de son quotidien sur le campus, sous une nouvelle identité, où la jeune fille peine à trouver ses marques et refuse toute intimité avec ses nouvelles condisciples.
Seule dans ce monde "pré-GAT" dont elle ignore tout, elle se croit toujours surveillée par des espions envoyés à sa suite en Zone 9, et sous la menace permanente d'une "Vaporisation" (élimination instantanée du sujet). Aussi n'accorde-t-elle sa confiance à personne, si ce n'est peut-être à cet énigmatique professeur de psychologie, personnage complexe et ambigu...
Mais voilà que l'intrigue s'embourbe, et que l'auteur multiplie les références parfois pointues au behaviorisme et aux travaux de Burrhus Frederic Skinner, ainsi qu'à d'autres courants de la psychologie et de l'étude du comportement.
Tous ces développements font évidemment écho aux pratiques de conditionnement et à l'emprise exercée par les autorités des EAN sur l'ensemble de la population, dans le monde dystopique imaginé par Oates, mais pour les lecteurs (comme moi) pas très calés en la matière ou que le sujet ne passionne pas vraiment, tout ça traîne parfois en longueur.

La fin du roman, qui soulève quelques questions et sème le doute quant à la réalité ou à la virtualité de cette Zone 9 est heureusement plutôt réussie. Dommage qu'entre l'introduction prometteuse et ce final assez ouvert, le corps du récit m'ait parfois semblé un peu faible et un peu laborieux.
Un livre à l'atmosphère décidément très étrange, qui ne m'aura pas forcément convaincu mais qui bien sûr ne remet pas en cause tout le bien que je pense de cette grande romancière : vivement mon prochain JCO !
Commenter  J’apprécie          204
Amatrice de la grande Joyce Carol Oates, j'étais toute prête à la suivre cette fois sur les chemins de la dystopie.
Dans un monde ultra controlé d'où « rien ne doit dépasser », la jeune Adrianne commet le « crime » de se montrer un peu trop brillante lors de son discours de fin d'études. Punition : l'exil dans le Wisconsin de 1959, soit 80 ans en arrière.
Cette situation romanesque semble prometteuse, mais la suite est décevante... Hormis évidemment quelques quiproquos amusants sur les inventions pas encore « inventées » à l'époque reculée où se retrouve la jeune fille...!
Les deux « mondes » auraient peut-être pu être exploités davantage ? (littérairement, j'entends).... enfin c'était un peu mon attente.... et je ne m'y suis pas retrouvée.

Je préfère donc rester par exemple sur le souvenir d'une oeuvre comme « Nous étions les Mulvaney » pour ce qui est de cette autrice.
Commenter  J’apprécie          241


critiques presse (1)
LeFigaro
07 mars 2019
Joyce Carol Oates déploie ses dons à chaque paragraphe de son 46e roman qui invente un totalitarisme ressemblant au présent. Sombre et déroutant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Au début, j'avais trouvé les livres très étranges.
Des objets constitués de papier et de carton conçus pour être "lus". Semblant représenter un tel gaspillage et si peu maniables - des objets qu'on devait tenir à la main (car pour lire, il fallait tourner les pages du livre). On ne pouvait en porter facilement que cinq ou six, alors que sur n'importe qu'elle liseuse on avait accès à des millier d'ouvrages. En revanche, je compris ensuite qu'en cas de coupure de courant on pouvait continuer à "lire" - dans la mesure où le livre qu'on avait en main n'allait pas s'évaporer mais continuerait d'exister. Ce qui était curieux avec les livres, c'était qu'en les tenant et les "lisant", on s'y sentait aussi intimement connecté qu'avec une chose vivante, ce qu'on ne ressentait pas avec un livre numérique ; dès qu'on avait terminé d'en lire un, on l'archivait ou on le détruisait ; sans aucun sentiment ni notion de propriété particulière. On ne pouvait pas le "voir" sur une étagère ou une table ni admirer sa couverture. De fait, il avait été Supprimé.
Commenter  J’apprécie          162
D'après mon père, les anciens livres d'histoire « obsolètes » (c'est à dire « non patriotes ») avaient tous été détruits. Traqués jusqu'aux plus lointains avant-postes − obscures librairies rurales du Dakota, piles de bouquins entassés sous terre dans les grandes bibliothèques des universités, microfilms dans ce qui avait jadis été la Bibliothèque du Congrès. Les informations « obsolètes/non patriotes » avaient été effacées de tous les ordinateurs et de toutes les mémoires accessibles − seules l'histoire et les informations reconstituées étaient autorisées, tout comme seul le calendrier reconstitué l'était aussi.

(Le révisionnisme instauré en vérité d'état !)
Commenter  J’apprécie          170
C’est un phénomène de la vie mentale que le rêveur soit toujours convaincu qu’il est réveillé, même si le rêve devient particulièrement surréaliste. Mais il existe un test. Vous verrez si vous réussissez à vous en souvenir quand vous rêvez, en croyant que vous êtes réveillé. (..) Si vous essayez de lire quelque chose, vous vous apercevrez que vous ne pouvez pas - à la place des caractères imprimés, vous verrez un enchevêtrement de hiéroglyphes, ou rien du tout. Placez-vous devant un miroir, si possible - vous constaterez qu’il ne vous renvoie aucun reflet. Dans votre rêve, vous n’existez pas, il n’y a que des neurones qui crépitent.
Commenter  J’apprécie          173
C'était si étrange d'"écrire". Cette prétendue coordination main-yeux avait pratiquement disparu avant ma naissance - même si Maman et Papa avaient insisté pour nous apprendre à "écrire", à Roddy et moi. C'était tout aussi étrange de "lire" des livres sur des "pages" papier que vous deviez tourner avec vos doigts, et que, si vous le souhaitiez, vous pouviez déchirer ; en revanche, vous n'aviez pas besoin de "courant" ni de moyen électronique pour alimenter le livre.
Mais le plus étrange, c'était la bibliothèque de l'université - un vaste bâtiment en grès brun aux nombreux étages qui descendaient même jusque sous terre, contenant rangée après rangée des "piles" de "livres" qu'on pouvait toucher et ouvrir à la main.
Commenter  J’apprécie          140
Tous les quatre, nous n’en menions pas large sur nos écrans respectifs. Nous avions les yeux injectés de sang. La bouche qui tremblait. Nous n’avions pas l’air innocent. Nous ne ressemblions plus à des élèves de terminale – nous faisions beaucoup plus jeunes. Juste des enfants. Des enfants effrayés. Des enfants qui avaient besoin de leur maman et de leur papa. Des enfants qui n’avaient pas la moindre idée de ce qui leur arrivait.

[« Mesure disciplinaire »]
Commenter  J’apprécie          190

Videos de Joyce Carol Oates (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
autres livres classés : Béhaviorisme (psychologie)Voir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (254) Voir plus



Quiz Voir plus

Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

Un des nombreux romans de Joyce Carol Oates est consacré à Marilyn Monroe. Quel en est le titre ?

Corps
Sexy
La désaxée
Blonde

10 questions
382 lecteurs ont répondu
Thème : Joyce Carol OatesCréer un quiz sur ce livre

{* *}