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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A partir d'un drame qui s'est déroulé en1987, dans un quartier noir délabré du New- Jersey, l'auteur dresse le portrait incendiaire et profondément dérangeant d'une société hantée, troublée et gangrenée par la question raciale,qui lui tient à coeur, comme dans presque tous ses ouvrages.

À l'automne 87, une adolescente afro-américaine: Sybilla , est retrouvée, non loin de chez elle, à demi- consciente, le corps enfoui dans un sac poubelle.

Elle a été enlevée depuis trois jours, battue, violée, par quatre hommes blancs.
Le corps et les cheveux barbouillés d'excréments de chiens et d'injures racistes, tracées au crayon feutre sur la peau de son ventre, emmenée aux urgences, elle accusa " ces flics blancs " de l'avoir agressée.
J.C. Ô plante le décor au coeur de la petite ville sinistrée de Payscane: ses habitants déboussolés, traînant leur extrême pauvreté et leur deseuvrement , le long de la rivière, ses usines à l'abandon, ses quartiers miséreux .....

Elle fait se succéder tous les acteurs de cette tragédie : l'inspectrice chargée de l'enquête Ines Iglesias , la Mére de Sybilla , exaltée, révoltée, dans sa "Croisade de Justice ", son drôle de beau- père, l'énigmatique Anis Schutt, le pasteur et l'avocat qui ont pris fait et cause pour elle, dans leur recherche de la justice, un peu biscornue, car non dénuée d'arriere- pensées.....,
L'auteur, avec une lucidité et une pertinence glaçantes, fouille minutieusement dans les consciences , les mécanismes de l'oppression et du pouvoir,en un - entre -deux assez "inconfortable "entre l' innocence et la culpabilité , les croyances indécentes ou stupides , le spectacle médiatique , la justice , l'injustice, le châtiment .

Un roman dur, profond, âpre, brutal , impitoyable et subtil, qui dérange et interpelle !
On en sort le coeur serré , sidéré par la force singulière que cette " grande dame " des lettres américaines insuffle aux protagonistes de l'histoire, lorsqu'elle nous livre , au style indirect leurs pensées , souvenirs et réflexions , non- dits et paradoxes .......
Cette histoire forte et troublante nous tient constamment en haleine .

Un grand livre, une satire violente et sauvage des relations inter-raciales au cœur de la société Américaine et des dérives du sensationnalisme à travers toute" la Publicité et les Bavardages" des Gens .




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Madame Frye, on a une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne, on vient de retrouver votre fille, Sybilla.
La mauvaise, elle semble avoir été séquestrée, battue, violée, recouverte d'excréments et d'insultes racistes. Sinon, tout va bien.

S'inspirant une fois encore d'un fait divers réel (l'affaire Tawana Brawley en 1971), Joyce Carol Oates dépeint avec force et virtuosité les clivages raciaux qui ne manqueront pas de faire écho avec les tragiques événements de ces jours derniers.

Un truc que je ne m'explique toujours pas, c'est ce manque d'accroche récidivant envers l'écriture de l'auteure.
Il me faut systématiquement un temps d'adaptation certain, voire un certain temps de chauffe, avant de profiter pleinement et de sa plume et de son propos.
Mais une fois ce vilain écueil franchi, c'est plaisir de lire à tous les étages.

Sybilla s'en est sortie mais à quel prix.
Son histoire sordide fait la une de moult gazettes nationales.
Elle aimante également les opportunistes un rien cyniques qui pourraient bien y voir l'occasion d'en faire un porte-drapeau pour la cause, et pourquoi pas une Sainte, voire une martyre, en cas de campagne rondement menée. Et puis quitte à se faire mousser, autant y aller franco dans le travestissement assumé et la manipulation éhontée.
Deux frangins aux faux airs de vautours assoiffés de notoriété maîtrisent tous les rouages scéniques et les roueries impudiques nécessaires à une telle mise en orbite personnelle.

Au-delà de ce triste fait divers, l'auteure dresse le constat implacable d'une société incapable de se sortir de l'ornière raciale.
Ni manichéen, ni moralisateur, ce Sacrifice apparaît comme une déflagration, un camouflet aux yeux des légalistes de tout bord rapidement enclins à prendre pour acquis une vérité qui pourrait bien desservir une juste cause originelle.
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Le fait divers est un élément d'inspiration chez Joyce Carol Oates. le fait divers et les révélations souvent nauséabondes qui en découlent : sur les hommes, sur la société, sur la vie en général. Dans "Sacrifice", l'auteure démarre au plus près de la réalité : en octobre 1987, dans le New jersey, une jeune adolescente noire disparaît durant trois jours. Elle est finalement retrouvée dans la cave d'une usine désaffectée ligotée, couverte d'excréments et portant des injures racistes sur le torse . Elle dit avoir été enlevée, séquestrée, battue et violée par quatre policiers blancs. Dans une ville où les conflits raciaux entre les Blancs et les Noirs sont à vif, c'est l'allumette qui va mettre le feu aux poudres.

A partir de ce fait divers , Joyce Carol Oates offre un récit dérangeant, à la lecture souvent pénible et inconfortable.
Les lieux tout d'abord, la ville fictive de Pascayne et surtout le quartier de Red Rock, sorte d'îlot dans la ville, laissé à l'abandon depuis les émeutes raciales de 1967, nous engluent dans leur grisaille étouffante et miséreuse : maisons incendiées, chaussées défoncées, bâtiments abandonnés, rivière polluée, usines désaffectées... Tout pue, tout est glauque, tout respire la crasse. Et c'est là où vivent Sybilla Frye, la fameuse adolescente du roman, et sa mère Ednetta Frye.

Mère et fille ne sont guère touchantes, on ressent peu d'empathie vis à vis de cette jeune fille sournoise qui a pourtant subit l'horreur. Mais dit-elle la vérité ? Car dès le début la question est posée au lecteur, comme elle l'a été posée dans la vraie vie. Agression (présumée), viol (présumé)... Que cache cette jeune fille qui refuse les prélèvements médicaux et les entretiens avec la police ? Sa mère n'est guère plus coopérative, au contraire. Autour de ces deux femmes énigmatiques gravitent d'autres personnages, d'autres voix qui se font entendre alternativement au cours du roman : l'enquêtrice hispanique, le beau-père, le jeune policier blanc, le révérend et son frère l'avocat, le gourou... Roman polyphonique, le récit alterne ainsi les points de vue de chaque protagoniste, parfois de façon assez déroutante. On le sait, Joyce Carol Oates aime sonder les âmes de ses personnages qui révèlent les noirceurs les plus profondes de leur être. Une chose est certaine : les innocents seront sacrifiés.

"Sacrifice" est avant tout l'histoire d'une manipulation sournoise où le racisme est instrumentalisé pour des raisons pas toujours nobles. La vérité ne compte plus car une croisade est lancée : c'est l'heure pour les Noirs de faire payer leurs crimes aux Blancs. Peu importe les moyens, peu importe les victimes, seuls comptent le pouvoir et l'argent. Mais qui en profitera ?
Entre fiction et réalité, dans un style froid et sans prendre partie, Joyce Carol Oates donne une nouvelle fois à voir les failles et les blessures d'une Amérique où la question raciale reste d'une complexité absolue. Elle nous interroge surtout sur notre relation à la vérité où médias et justice, prophètes et avocats, Blancs et Noirs, brouillent les lignes. Aveuglés par leur haine respective, ils sacrifient les innocents et les idéalistes.

Un roman brillant comme toujours chez Oates, un style âpre, mais dont la polyphonie entrave parfois notre propre vision des choses et dont l'ambiance désespérée vous laisse abattu à la fin de l'histoire.

Reste une question, certes anecdotique même si on pressent la réponse : quelle était la vérité ?
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Sacrifice. Sacrifiée. Perdue....
Une jeune fille, noire, 15 ans, retrouvée attachée à moitié nue dans une cave d'un bâtiment à l'abandon. Agressée, violée, humiliée.
L'Amérique dans son côté le plus sombre : le racisme présent, violent, évident.... et cette pauvre gamine....
Dans ce roman JC Oates s'attaque au racisme qui imprègne la société américaine, mais pas que... D'un fait divers tristement vrai, elle fait une histoire prenante qui va s'interroger sur la victime (de qui est-elle victime ?) mais surtout sur la récupération qui en est faite. Ces moments glaçants où certains vont se faire de l'argent sur cette pauvre gamine.
Rapidement on comprend qu'il y a quelque chose de louche dans cette histoire. Mais l'auteure ne cherche pas à savoir si les faits annoncés sont avérés ou pas. Ce qui l'intéresse c'est ce qu'il va se passer, la prise en charge de la jeune fille par de preux chevaliers pas vraiment honnêtes pour qui elle représente un trésor : une jeune fille noire violée séquestrée qui accuse des flics blancs. du pain béni ! Et c'est parti pour une croisade violente, raciale et manipulatrice. La pauvre gamine est oubliée puisqu'elle n'est qu'un moyen dans cette lutte.
Les personnages sont tous troubles au possible. C'est violent pour chacun, aucun ne sortira indemne de cette histoire. Et cette pauvre fille.... quelle tristesse....
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Encore un grand roman de Joyce Carol Oates, et comme souvent dans ses romans ce n'est pas un conte de fées, c'est un drame contemporain, c'est glaçant, puissant, dérangeant, mais c'est aussi le quotidien de bien des américains de couleurs.
L'histoire de Sybilla, une jeune afro-américaine, retrouvée ligotée et abandonnée dans une usine désaffectée après avoir été battue par des flics blancs. L'auteur nous décrit comment suite à ce drame des personnes dites respectables peuvent s'emparer, manipuler cette pauvre adolescente, sa famille mais aussi la communauté noire, les répercutions que cela peut aussi entraîner.
Une lecture puissante, difficile par son thème, révoltante qui ne peut laisser indifférent.
Joyce Carol Oates dit dans les notes de l'auteur que "sacrifice" est étroitement lié à son roman "eux" l'émeute de Detroit en 1967.
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Un jour peut-être, je serai déçu par Joyce Carol Oates.
Un jour peut-être il y aura, dans son oeuvre pléthorique, un titre qui me fera un peu déchanter ... mais ce jour-là n'est pas encore venu !

Avec Sacrifice, elle nous délivre une fois encore un roman puissant, tragique et fermement ancré dans une réalité terrible : celle des tensions raciales qui depuis toujours déchirent l'Amérique.
Tout démarre par un fait divers atroce, avec la disparition de la jeune Sybilla Frye. Dès les premières pages glaçantes, le désespoir de sa mère Ednetta, arpentant hébétée les trottoirs crasseux de Camden Avenue, dans les bas quartiers de Red Rock, nous saute au visage.
Avec force détails et tout le réalisme qu'on lui connaît, l'auteur nous dépeint une banlieue sordide, un ghetto de misère définitivement abandonné par les pouvoirs publics. Abondantes descriptions d'immeubles insalubres, de voitures calcinées, de terrains vagues jonchés de caddies, de seringues et de préservatifs usagés. L'enfer sur terre.

Quand miraculeusement, trois jours plus tard, Sybilla est retrouvée ligotée dans une usine désaffectée, souillée d'excréments et barbouillée d'injures racistes, et qu'elle prétend avoir été kidnappée et violée par plusieurs policiers blancs, c'est tout le quartier qui entre en ébullition. Les accusations de la jeune fille se répandent comme une trainée de poudre au sein d'une communauté noire déjà sous tension, elle qui depuis trop longtemps s'estime opprimée et victime de violences policières.
Bientôt toute la ville s'embrase, alors que surgissent Marus et Byron Mudrick (un pasteur cupide et son frère avocat lui aussi avide de notoriété), deux rapaces déguisés en fervents défenseurs des droits civiques bien décidés à s'emparer de l'affaire et à instrumentaliser la jeune Sybilla.

Que s'est-il vraiment passé dans cette cave ? Qui sont les coupables ? Sybilla croit-elle elle-même à son histoire ?
Pour les deux manipulateurs peu importe, des Blancs doivent payer, et tant pis s'il devient vite impossible de démêler le vrai du faux. On ne saura d'ailleurs jamais le fin mot de l'histoire (à moins d'aller se renseigner sur Internet pour en apprendre davantage sur le véritable fait divers dont s'est inspiré l'auteur), mais l'essentiel est peut-être ailleurs...
En effet la quête de justice et d'égalité, ainsi que la mise au jour de la vérité, ne sont ici que secondaires : ce que nous raconte Oates, c'est avant tout l'histoire d'une impasse, l'inexorable escalade de la haine.
Les portraits qu'elle dresse, terribles mais toujours pleins de justesse et d'acuité, sont ceux de deux Amériques irréconciliables, et le racisme endémique qu'elle dénonce de sa plume experte fait véritablement froid dans le dos...
Bien sûr le lecteur prend vite fait et cause pour la victime présumée, avant de réaliser que la machine infernale, attisée notamment par la hargne des frères Mudrick est en passe de faire des ravages dans les deux camps, et que l'intolérance des leaders Noirs n'a rien à envier aux abjections des Blancs.

Dans ce texte très dur et parfois un peu redondant (qui préfigurait déjà en 2016 les violences engendrées dernièrement par la mort de George Floyd), Oates n'épargne personne, et surtout pas son lecteur !
Au coeur de la mêlée, le voilà donc rudement chahuté, sidéré par l'ampleur de d'emballement médiatique, effrayé par l'implacable mécanique de la vengeance, pantelant d'effroi mais heureusement convaincu, en fin de lecture, d'avoir tenu entre les mains le livre d'une immense romancière.
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Joyce Carol Oates a le grand talent de nous ouvrir des univers à chaque fois différents et de nous y plonger corps et âme tout au long de son récit. Elle sait manier la langue pour que l'illusion soit complète, et ici encore ça fonctionne : nous nous retrouvons au coeur de ce fait divers sordide, tout en pressentant que les choses sont sans doute encore plus horribles que ce qu'elle nous donne à voir. Au fur et à mesure que le roman se déroule et que nous nous approchons au plus près des divers protagonistes, la vérité se dévoile par petits morceaux, en même temps que la nausée qui nous saisit en comprenant que la discrimination raciale possède des effets pervers difficiles à soupçonner, impossibles à prévoir, et, sans doute, tellement douloureux à vivre. le titre ici prend tout son sens, et la fin nous laisse sans voix, avec juste des interrogations sur l'humanité et ses démons.
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Dans un quartier pauvre du New Jersey, Ednetta Frye cherche sa fille, Sybilla. « Une espèce menacée, les jeunes Noirs. de douze à vingt-cinq ans, on était forcé de craindre pour leur vie dans les bas quartiers de Pascayne, New Jersey. » (p. 13) La gamine est retrouvée quelques jours plus tard, ligotée, maculée d'excréments et d'insultes racistes. Violentée, mais vivante. Vivante, mais mutique. « Personne croira une sale pute nègre sa parole contre la parole d'hommes blancs respectables. » (p. 28) Sybilla ne dit rien de précis sur ce qu'elle a subi et sa mère fait tout pour empêcher la police, les médecins ou les services sociaux d'approcher. Dès le début, quelque chose cloche dans l'histoire de Sybilla. Elle accuse des policiers blancs de l'avoir enlevée et violée : quelle est la part de vérité dans ce crime soi-disant haineux et racial ? « Car le racisme est une plaie sauf quand il est à notre bénéfice. » (p. 41) Alors que plane encore le souvenir des émeutes de 1967, la communauté noire américaine de Pascayne a bien du mal à faire valoir ses droits devant les blancs. L'affaire de Sybilla, d'abord négligée par les médias, devient un scandale retentissant quand le charismatique révérend Marus Murdrick s'en empare et en fait une croisade pour la justice noire. « Nous allons secouer la conscience de l'Amérique blanche en révélant ce qui a été fait à Sybilla Frye : votre fille est une martyre, mais elle sera bientôt une sainte. » (p. 127) le crime devient sensationnel et la vérité s'éloigne d'autant plus, faisant au passage des victimes collatérales.

Comme souvent, Joyce Carl Oates s'empare avec talent d'un fait divers et le transforme en un récit percutant et gênant. L'auteure connaît son pays et les hontes qu'il ne parvient pas à cacher. Racisme et ségrégation positive sont deux revers d'une même médaille de déshonneur accrochée au cou d'une Amérique qui n'est pas la terre promise pour tous. « Être femme et noire : on ne pouvait cumuler plus de désavantages. » (p. 96) En jouant sur les demi-confessions, les presque vérités et les mensonges extorqués, le récit crée son propre écran de fumée. Et le lecteur ne cesse de se demander si Sybilla Frye est une victime ou une affabulatrice, si Ednetta Frye est vraiment une mère trop protectrice. Différents narrateurs s'expriment et présentent une vision différente de l'affaire, mais le puzzle reste incomplet. Et l'injustice et l'oppression gagnent sur l'innocence et la vérité. Sacrifice est un roman fascinant et profondément dérangeant.
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Un bel exemple qui fait oeuvre de sciences humaines appliquées... Lorsque la misère se lit dans le paysage, s'incruste au quotidien au point de rendre tout vie sociale et avenir impossible ! Un livre sans complaisance sur la pauvreté américaine. Si le style d'écriture m'a gêné au début, l'auteure fait mouche dans cette dystopie !
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C'est un roman très fort sur fond de racisme dans l'Amérique des années quatre-vingt. Sybilla, une adolescente noire a disparue, Ednetta sa mère la recherche partout dans la ville de Pascayne dans le New-Jersey. Trois jours après, la jeune Sybilla est retrouvée, elle a été battue, violée, séquestrée, des excréments et des inscriptions racistes sont répandus sur son corps. Dans ses premières déclarations , elle accuse des " flics blancs " d'être à l'origine de ces violences, mais elle refuse de témoigner. Cette accusation va déclencher une suite d'incidents graves dans Red Rock, le quartier noir fait de maisons délabrées, d'usine désaffectées. de chômage, de trafics, de violence et d'une grande pauvreté. Joyce Carol Oates montre comment le racisme se nourrit des excès de la police, en rappelant les drames des précédentes émeutes, et de la récupération des leaders noirs religieux, qui manipulent les foules, et s'appuient sur les médias pour déchaîner les passions, souvent au profit de leur notoriété, voire de leurs finances. le drame que vit Sybilla nous bouleverse dans un premier temps, mais rapidement on perçoit des incohérences dans son comportement. A travers cette fiction on comprend bien la complexité de la cohabitation entre les différentes identités raciales et religieuses, afro-américaine, porto-ricaine, créole, hispanique, asiatique, caucasienne, indienne, puis chrétienne de divers obédiences, et islamique. On est outré par les mensonges des leaders religieux pour déchaîner la violence et déclencher les émeutes qui jalonnent régulièrement l'histoire contemporaine des Etats-Unis. Au delà du roman et de la spécificité des USA, on peut facilement comprendre le mécanisme de déclenchement des émeutes qui peuvent survenir après un incident entre un représentant des populations défavorisées et les forces de l'ordre. Joyce Carol Oates a la réputation d'être un grand écrivain , notamment de la cause des noirs, " Sacrifice " en est une démonstration qui m'a emballée, mais après cette lecture on ne peut être que pessimiste sur la question raciale dans ce pays, notamment après l'élection de son actuel président.
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