« Lorsque les quatre membres de notre famille, main dans la main, forment un cercle de leurs bras, il en surgit un arc-en-ciel chatoyant. Cet arc-en-ciel qui jaillit d'entre nous porte les couleurs de notre famille. »
Quand Izumi et Chiyoko se rencontrent, il n'est point question d'arc-en-ciel mais plutôt de noir, celui broie leurs âmes : Izumi élève son fils Sôsuke mais a du mal à se remettre de son divorce tandis que Chiyoko est sur le point de se suicider. Si c'est Izumi qui fait, sans savoir pourquoi, le premier pas, il leur sera impossible au final de savoir qui a sauvé l'autre. Un amour profond les unit très rapidement, et elles décident de tout quitter pour aller dans la région du Japon « où les étoiles sont belles ». Après quelques difficultés lors de leur installation liées à leur homosexualité, qui n'est pas tellement bien vue au Japon, elles agrandissent leur famille avec l'arrivée de Takara avant de fonder une maison d'hôtes, L'arc-en-ciel (symbole LGBT qui n'est pas tellement utilisé dans ce sens dans le roman).
Ito Ogawa nous narre ainsi une histoire où les bons sentiments, la tendresse, l'amour – familial mais pas que –, en même temps qu'un message discret contre l'impossibilité de se marier entre personnes de même sexe au Japon et les préjugés qui y sont liés, prédominent, malgré une fin un peu douce-amère. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment de lecture, mais pourtant la magie n'a pas vraiment opéré, à mon grand regret. Je me suis un peu ennuyée dans cette histoire où il ne se passe pas grand-chose, et je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages qui sont pourtant bien rendus, à l'exception de la partie en fin de roman narrée par Takara, à laquelle je n'ai pas du tout cru (l'autrice n'a pas réussi à la faire s'incarner). J'étais restée sur «
le goûter du lion » qui avait été un coup de coeur qui m'avait fait oublier la lecture calamiteuse du « Restaurant de l'amour retrouvé ». «
le jardin arc-en-ciel » se situera entre les deux.