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EAN : 9791094428245
548 pages
Fleur Sauvage (01/05/2016)
3.36/5   7 notes
Résumé :
Que se passe-t-il dans le cerveau d'un homme qui vient d'être décapité ?

Une odyssée verticale hallucinante...

Préface de Bernard Werber et de Jean-Claude Dunyach.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
On doit L'outre-blanc à Oksana et Gil Prou, binôme inattendu pour des bouquins qui le sont tout autant. Rien d'étonnant quand on voit le nom de l'éditeur : les fleurs sauvages ne poussent qu'en dehors des sentiers battus.
La quatrième a de quoi intriguer. “Que se passe-t-il dans le cerveau d'un homme qui vient d'être décapité ? Une odyssée verticale hallucinante...” Modèle de concision qui a pour avantage de ne pas décevoir les attentes du lecteur vu qu'il ne sait pas à quoi s'attendre.
A l'arrivée, le roman se range dans les inclassables, quelque part entre science-fiction, fantastique, philosophie, récit onirique... Mon avis ira dans la même catégorie. Ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit d'un roman riche au contenu intéressant. A côté, deux défauts l'empêchent d'accéder au niveau de l'excellent Les Thanatonautes de Bernard Werber (qui signe la préface avec Jean-Claude Dunyach). le bilan penche vers le positif, mais c'est un livre qui demande de s'accrocher.

Je vais commencer par les défauts, ce sera fait.
La longueur, déjà. Les volumes épais ne me rebutent pas en soi, encore faut-il qu'ils tiennent la distance. Ici, le problème vient de “l'introduction”. Que je mets entre guillemets, parce qu'elle couvre 200 pages sur les 550. C'est long, très long, trop long.
Sans spoiler toute l'histoire, en gros, une expédition scientifique part grenouiller dans la jungle pour étudier des trucs de savants. Une bande de guérilleros tombe dessus. Enlèvement, séquestration, brimades, le club Med version Ingrid Betancourt. le chef des brigands n'a rien d'un Robin des Bois, seule la rançon le motive, qu'il compte se redistribuer à lui-même. Bon ben 200 pages pour te brosser le décor de jungle et raconter les conditions de kidnapping et de détention, c'est 150 de trop vu l'abondance de redites. Pour rester dans la thématique, faut trancher. La quatrième joue sans doute beaucoup, puisqu'elle annonce une décollation suivie d'une odyssée. En bonne logique, le lecteur s'attend à entrer assez vite dans le vif du sujet.
On ne peut certes pas reprocher aux auteurs de poser le cadre et les personnages, mais la longueur de cette première partie collerait plus avec un thriller politique qu'avec un récit de vie après la mort. Pour détourner un fameux proverbe, l'important, c'est le voyage, pas le point de départ.
Deuxième défaut, les lourdeurs stylistiques. Tout le monde n'y est pas sensible, moi si, chacun son truc. Pas mal de répétitions et de redondances, encore plus d'adverbes en -ment dont la moitié pourrait être supprimée, l'autre remplacée par des équivalents.

L'outre-blanc se rattrape sur le fond. A commencer par l'originalité de l'idée initiale. Se demander ce qui se passe dans la caboche d'un type décapité, dans le genre pitch peu commun, ça se pose là.
Le roman possède aussi de solides références. En premier lieu, on pense bien sûr à l'outre-noir du peintre Pierre Soulages. A travers les notes, citations, allusions, guest stars, les auteurs ont potassé leur sujet, voire leurs sujets au pluriel. Ils mettent à contribution tous les domaines de l'art, de la science et de la pensée. J'ai retrouvé dans L'outre-blanc une richesse analogue à celle des Thanatonautes en matière d'histoire, science, religion, mythologie, philosophie. Cette masse d'informations est utilisée pour servir le propos sans donner l'impression d'un étalage de culture-confiture. C'est le genre de bouquin qui donne envie de farfouiller à droite à gauche pour approfondir les noms, oeuvres et idées évoqués. Platon, Dante, Gilgamesh, Von Kleist, Hugo, Giordano Bruno et d'autres, que du beau monde. Une ouverture culturelle bienvenue et bien amenée.

Un mot sur l'outre-blanc sans italique, ce monde dans lequel vadrouille notre émule de Louis XVI. Comme son nom l'indique, tout y est blanc.
“L'espace est blanc. Uniformément blanc.
L'espace est blanc. Et immense.
L'espace est blanc. Silencieux.
L'espace est blanc. Et vide.” (p.216)
Parti-pris risqué. Un univers pareil, tu te demandes comment on peut y caser une “odyssée verticale” avec tout ce que l'idée implique de souffle épique. C'est possible. Déroutant, surréaliste, symbolique, beau. Et profond dans son approche de la vie après la mort.
Par son étrangeté, l'outre-blanc rappelle les Contrées du Rêve de Lovecraft, avec quelque chose de la persistance de la mémoire de Dali (en version monochrome de blanc pour le coup). Les différents avatars du “cavalier sans tête” (et sans cheval) qui se rencontrent m'ont fait penser à certains textes de Moorcock, monsieur Multivers et Champion Eternel. Si on ajoute les références dont je parlais plus haut, on a vu plus silencieux et vide. L'ensemble évite de verser dans le catalogue type dissert de philo ratée, les auteurs s'appuient sur des figures et des concepts pour mieux déployer leur propre rhétorique, dense mais bien expliquée.

Au final, un roman exigeant avec le lecteur dans ses qualités comme ses défauts. Long à démarrer, mais j'en retiendrai surtout l'originalité et la profondeur de la deuxième partie.
Lien : https://unkapart.fr/l-outre-..
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Un livre hors du commun. Une seule phrase en couverture arrière : "Que se passe-t-il dans le cerveau d'un homme qui vient d'être décapité ?" mais les 200 premières pages font penser à une erreur sur la couverture. Et au 18ème chapitre, le récit bascule et devient hallucinant mais passionnant !
Et quelle recherche dans le vocabulaire !!! Une merveille pour la lecture...
La Beauté de l'écriture...
Quant aux annotations scientifiques, elles sont les bienvenues et accentuent l'impression de réalité.
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Ce bouquin est d'une longueur inégalée et inégalable dans le genre. Je comprends, après lecture, pourquoi je l'ai trouvé dans les étals d'un magasin cheap à 2€ au lieu des 20 préconisés sur la quatrième de couverture.

La seule qualité que je pourrais lui trouver, à la limite, c'est les premières pages qui mettent dans l'ambiance et qui peignent le tableau du personnage principal - Phil C..
Le problème ?
C'est que ces pages ne servent à rien... Elles ne servent pas le propos, on n'en entendra plus jamais parler - ou que très vaguement dans les derniers chapitres.

Globalement le livre est médiocre.
Genre, vraiment.
Parfois des bouquins ne me plaisent juste pas, mais celui-là, détient la palme de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à aujourd'hui. J'ai tenu la distance et me suis accrochée jusqu'à la dernière ligne en espérant un revirement de génie qui n'a, malheureusement, jamais eu lieu.

La préface m'avait plutôt encouragée, mais à partir du moment où Phil rentre dans son introspection c'est une catastrophe ambulante… Un imbroglio de synonymes de blanc, d'explications fumeuses dignes de Wikipédia ; de la pure masturbation intellectuelle qui consiste en un fourre-tout de détails mystico-physiques pour faire étalage d'une connaissance infinie... Les dialogues sont longs et improbables, Phil ne comprend que dalle à ce qui lui arrive alors que c'est évident dès les premières lignes du récit – parce que, faut pas déconner, quand t'es capable de nous citer tous les livres de la stratosphère, que t'es un puit de science aussi complet que Google, que tu nous soules avec tes détails pompeux mais que t'es pas capable de saisir que toutes les personnes qui s'appellent Phil sont une partie de toi, c'est aussi crédible que d'être capable de retenir 180 décimales de pi sans être foutu d'additionner 2 et 2.
Puis alors, dès qu'un chapitre se termine le suivant est là pour résumer le précédent… Les répétitions s'enchaînent au même rythme que les synonymes, les assortiments de mythes, les comparaisons étranges et les projections approximatives. TOUT se mélange sans JAMAIS être pertinent pour le récit de base ou pour le but du personnage principal. Y a des chapitres entiers qui ne servent pas le bouquin mais qui sont juste là pour montrer comme les auteurs sont intelligents, comme ils emploient des mots compliqués pour faire de jolies phrases poétiques, et comme Phil est brillant. C'est nombriliste, ça donne l'impression que les auteurs veulent montrer comme ils sont forts à travers un personnage fade, ennuyeux, solennel auquel on ne s'attachera jamais vraiment parce qu'il est emmerdant avec son ingénu arrogance.

Ce bouquin est à fuir absolument, économisez votre argent… Dans le style m'est avis que vous pouvez trouver des auteurs plus captivants, ingénieux et subtil que ça.
C'est dommage, l'idée de base était cependant bonne et j'étais réellement curieuse de découvrir l'histoire de cet homme – ou du moins de cette tête décapitée… Mais y a rien à apprendre et rien à sauver ici.
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La préface écrite par Bernard Werber et Jean-Claude Dunyach le précise déjà : ce roman est une fiction métaphysique.
Partant d'une intrigue classique : prise d'otages et demande de rançon dans la chaleur étouffante de la forêt amazonienne et à la lisière entre trois états, on bascule d'un coup dans un monde ahurissant.
Structuré comme une cheminée volcanique titanesque et parcouru de milliers terrasses, ce monde immaculé évoque l'Enfer de Dante. Un homme (un spécialiste des exoplanètes à l'université Stanford) se retrouve prisonnier dans un univers totalement blanc -lui-même en fait- où il rencontrera peu à peu des facettes cachées de son "moi" intime . Il plongera, parfois, dans des replis du temps et de l'espace qui le confronteront à des mythes fabuleux ou à des personnalités éminentes qui lui permettront, enfin, de comprendre qui il est vraiment. Même si certaines réalités seront effrayantes.
La fin est magique et hallucinée à la fois.
Un voyage initiatique unique !
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Dans le domaine des littératures de l'imaginaire, certains auteurs se posent parfois d'étranges questions. C'est le cas pour Oksana et Gil Prou qui se demandent ce qui peut se passer dans le cerveau d'un homme qui vient d'être décapité.
Face à cette interrogation surprenante, la réponse qui vient spontanément à l'esprit est : rien ! En effet, il ne se passe plus rien car l'homme est déjà mort. Tout en affirmant ceci, nous réalisons aussitôt que nous avons tort car si la décapitation prive le cerveau de son alimentation en sang et en oxygène, cela ne signifie nullement que le décès soit immédiat. Des observations cliniques dont on préfère ne pas connaître les modalités précises précisent que l'activité cérébrale se poursuit pendant plusieurs secondes ; voire plusieurs minutes.
Les auteurs auraient donc pu envisager cet ahurissant postulat –qui constituerait par ailleurs un pitch idéal pour un roman de SF− en le traitant d'une manière macabre. Presque sordide. Un scénario s'apparentant à une longue noyade en soi-même comme lors d'un étouffement par exemple.
Oksana et Gil Prou sont adeptes des parcours inhabituels. Ils le démontrent une fois de plus ici en prenant le problème à l'envers. Cette mort prévisible et atroce est en réalité le prélude à une longue odyssée dans un « outre-blanc » qui fait écho à l'outrenoir du peintre Pierre Soulages qui magnifie un noir qui se situe au-delà du noir afin d'en révéler la lumière. le processus est inverse ici. Ces paysages fantasmagoriques où règne un blanc immaculé mettent en scène d'innombrables facettes de la personnalité du personnage principal : Phil Caldwell, révélant ainsi ses ombres intimes avant la découverte ultime qui stupéfiera tous les lecteurs.
Partant d'un thriller efficace et classique –une prise d'otages avec une demande de rançon− les auteurs nous plongent au coeur d'une hallucinante épopée intime où la féerie et l'horreur se mêlent en un étonnant cocktail qui fracasse les portes de la perception. Un voyage sans retour possible au sein d'un monde qui se recrée sans cesse. À déguster sans modération.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L'espace est blanc. Uniformément blanc.
L'espace est blanc. Et immense.
L'espace est blanc. Silencieux.
L'espace est blanc. Et vide.
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