AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782366582482
416 pages
KERO (01/03/2017)
3.33/5   42 notes
Résumé :
Elle croyait participer à un jeu. Elle ne pensait pas que ça irait aussi loin…

Ils sont douze à participer à un challenge de survie en pleine nature sauvage, dans un coin reculé de la côte est des États-Unis. Tous ont été prévenus : ils seront mis à l’épreuve jusqu’aux limites du supportable. La faim, la solitude, l’épuisement physique et psychologique… Mais au fur et à mesure que Zoo, l’une des candidates, avance dans son périple, le doute s’insinue ... >Voir plus
Que lire après Jusqu'au boutVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
3,33

sur 42 notes
5
1 avis
4
5 avis
3
9 avis
2
1 avis
1
1 avis
Pour un premier livre je trouve celui-ci plutôt réussi mais il y a également certains défauts.

J'ai aimé la trame de l'histoire sorte de "Hunger Games" ou chaque personnage a des caractéristiques particulières et puis le fait de pouvoir quitter "ce jeu" a tout moment en prononçant une phrase.

Ce jeu de téléréalité pousse encore plus loin les codes habituels, les participants comme Zoo vont rapidement se demander ce qui est réel ou ce qui ne l'ai pas. Comme lors d'une attaque d'un animal ou Zoo commence à avoir des doutes sur la véracité de celui-ci.

J'ai aimé certains personnages comme celui d'Exorciste qui est complétement à côté de la plaque durant toute l'histoire.

On a envie de tourner les pages et de voir la suite et les réactions mentionnées dans le livre des téléspectateurs sont très intéressantes et rendent le récit vivant.

Malheureusement je pense avoir décoché à partir de la moitié du bouquin ayant moins d'entrain à tourner les pages et le récit me semblant plus brouillon dès l'arrivée de Brennan.

Je ne suis malgré tout pas mécontente d'avoir lu ce bouquin un peu dans la ligne de l'Oeil de Caine de Patrick Bauwen.



Commenter  J’apprécie          130
J'ai reçu ce livre en SP (version ebook) des éditions Kero via NetGalley et je les remercie chaleureusement.
Au départ, c'est la couverture qui m'a attiré l'oeil. Ensuite, le résumé a achevé de me convaincre que je devais le lire ! Alors, encore une fois, merci !

Tout d'abord, je dois confesser que je ne suis pas une adepte des émissions de télé-réalité (sauf quand ça a attrait à la cuisine). Je n'ai donc jamais regardé FearFactor et très peu Koh Lanta. Pourtant, ce livre, j'avais vraiment envie de le lire !

Pour un premier roman, l'auteure nous livre ici une plume très agréable, fluide et légère malgré le sujet et l'angoisse du personnage principal. J'émets cependant un petit bémol sur une chose, mais on verra ça plus bas.

Vous l'aurez compris, ce livre parle d'un jeu de télé-réalité qui ne va pas se passer aussi bien que prévu. On sait dès la première page, dès la première phrase même, qu'une épidémie est en train de se propager et de tuer des gens. Seulement ça, les candidats perdus en pleine nature ne le savent pas. En particulier Zoo, dont nous auront le point de vue un chapitre sur deux.

En effet, le récit est construit de telle façon qu'il alterne deux narrations.

On commence avec un narrateur omniscient qui nous parle du commencement de l'émission, des Défis (solos ou groupés, course d'orientation, traque, épreuves de survies...), des sentiments des douze participants, du présentateur, des cameramen... le tout dans un ordre chronologique qui nous aide à comprendre les choses. Ces passages nous apprennent aussi quelques petites choses sur la survie : faire bouillir l'eau pour qu'elle soit potable, comment la filtrer, comment relever une piste, comment dépecer et vider les animaux, comment construire des cabanes, comment se servir d'une boussole, comment compter ses pas... C'est assez instructif et il est intéressant de voir l'évolution des personnages, les interactions, leurs réactions...

Puis on alterne avec un chapitre du point de vue de Zoo, jeune femme courageuse et volontaire, qui est seule depuis plusieurs jours déjà et qui n'a aucune idée de ce qui se trame. Pour elle, le jeu continue, tout simplement.

Du coup, certains pourront ne pas apprécier de connaître l'intrigue dès le départ. Moi ça ne m'a pas gêné et je vais vous expliquer pourquoi.
Tout d'abord, avec le point de vue omniscient, on apprend à connaitre les différents protagonistes, on suit leur évolution, les Défis qu'ils rencontrent et la façon dont ils s'en sortent (ou pas) et on se plait à rechercher les premiers signes de maladie. Parce que tout ce qui s'y passe est antérieur au point de vue du personnage principal.
Mais c'est avec Zoo que le livre prend surtout sa dimension angoissante. Pourquoi ? Parce que la jeune femme est seule et qu'elle ignore tout de ce qui se passe autour d'elle. En ce qui la concerne, le jeu continue et, même s'il lui semble de plus en plus dangereux et de plus en plus pénible, elle refuse d'abandonner. Et là vous vous direz : "Mais elle est cruche ou quoi ?" Et bien non. Zoo a un petit souci qui l'empêche de complètement appréhender la situation : après un incident, elle casse ses lunettes et doit donc se déplacer sans. Et autant dire qu'elle n'y voit goutte, ce qui ne l'aide pas à y voir clair (sans mauvais jeu de mots). le petit truc en plus, c'est que, comme les deux points de vue ne se passent pas au même moment, au départ, on ne sait pas si ce que vit Zoo est encore lié jeu ou non et, du coup, on doute. Enfin on pense savoir, mais on ne veut pas y croire...
Néanmoins, je suis d'accord avec certaines personnes pour dire c'est parfois un peu gros et que la crédibilité de l'histoire peu ainsi en souffrir. Peut-on vraiment à ce point confondre ce que l'on pense avec la réalité ? Apparemment oui. Mais cela n'a pas été un obstacle pour moi.

Un passage revient de façon récurrente dans les pensées de Zoo, celui du chalet. J'avoue qu'il a soulevé en moi des tonnes d'émotions et que je ne suis pas passée loin des larmes parfois. Mon petit dernier (3 mois dans 2 jours), a eu son lot de bisous et de câlins... Ceux qui ont lu le livre comprendront.

J'ai vu dans ce livre un moyen de dénoncer la télé-réalité dans la façon dont elle perçoit le public. Il faut du sensationnel, il faut que ça claque. Il faut faire des beaux montages, quitte à sortir des passages de leur contexte et à en couper d'autres. Il faut que ça soit vendeur et tant pis si le rendu des personnalités n'est pas conforme à la réalité.
On voit ça aussi au niveau du choix de certains candidats, comme Serveuse (pas candidate mais recrutée uniquement pour son physique et son côté pas très dégourdi) et Exorciste. du coup, certains personnages sont un peu clichés, comme ces deux-là (la nunuche et l'illuminé). On a aussi un homosexuel, une lesbienne, deux asiatiques (dont l'un est un peu un geek), un noir, un mexicain, un juif, deux roux... le mélange est plutôt hétéroclite mais aussi complémentaire au niveau des personnalités.
Les surnoms montrent aussi le côté cliché la façon dont le producteur considère les candidats : Traqueur est le plus doué du groupe, le professionnel qui connait tout à la survie, Zoo est l'amie des animaux, Air Force est un pilote, Pom Pom Boy le jeune homosexuel, sans oublier Biologie, Serveuse, Charpentière, Rancho, Docteur, Ingénieur, Exorciste et Banquier (le plus effacé des candidats).

Je dois cependant émettre un petit bémol concernant les personnages. Dans la partie omnisciente, ils sont uniquement désignés par leur surnom. Dans les parties de Zoo, toujours par leur prénom. du coup, il est parfois très difficile de comprendre de qui la jeune femme parle. C'est pour ça que je me suis fait une petite fiche avec leur surnom, leur prénom ainsi que leurs caractéristiques (physiques ou non).

En résumé, du suspense, du rythme, un jeu de télé-réalité qui tourne mal à cause d'une mystérieuse épidémie très contagieuse qui tue très vite les gens. Un thriller psychologique avec une pointe d'aventure et un soupçon de fin du monde (donc de science-fiction) dans lequel on angoisse avec le personnage principal. Quelques petits points seraient peut-être à approfondir un peu, mais j'ai tout de même passé un très agréable moment lecture entre les pages de ce livre, presque un coup de coeur, que je recommande sans hésiter.
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
Commenter  J’apprécie          10
Avis Jusqu'au bout d'Alexandra Oliva

Difficile d'écrire cette chronique. J'ai pris énormément de notes pour tenter de me retrouver dans les personnages. Ils ont leur nom de scène, de télé-réalité, mais aussi leurs prénoms donnés par l'héroïne. A part Traqueur, l'Exorciste, Serveuse et Zoo, j'ai un tant soit peu oublié les autres et surtout leurs prénoms. Bref, j'ai eu du mal à lire ce roman, mais pas que pour ça. Il a fallu que j'arrive aux 3/4 pour que j'arrive à y trouver un tant soit peu mon compte. C'est-à-dire au moment où l'héroïne accepte que ce qu'elle vit depuis qu'elle est en Solo n'est pas du tout un jeu.

Ce roman est construit comme une télé-réalité sur de nombreux chapitres. Ils alternent avec la survie de l'héroïne. Si personne n'a vu de télé-réalité de sa vie, vous allez tout comprendre. Une production et animateur qui bénéficient des meilleures conditions. Des candidats que l'on découvre au fur et à mesure et qui sont tous aussi différents les uns que les autres. D'ailleurs, on se demande comment certains peuvent être là mais le but est de faire de l'argent et du buzz. Donc, on les suit en équipes, en solo avec deux ou trois qui se démarquent du lot. Comme dans toute télé-réalité, même si celle-ci est destinée à l'aventure, des alliances peuvent se créer. La fatigue, la faim, les conditions de vie peuvent monter les gens les uns contre les autres. Mais la production est protégée par des contrats en béton. Sauf qu'ils n'ont pas prévu l‘impensable. Ce qui arrive à tous. Comment notre héroïne passe à travers les mailles du filet de ce rapatriement ? Je pense que c'est dû au fait qu'elle ait été malade à un moment donné.

Dans les autres chapitres, on assiste à la survie de notre héroïne qui a décidé d'aller Jusqu'au bout de son aventure et de ne pas prononcer la phrase magique. Son mari l'a laissée partir pour qu'elle vive cette aventure. Elle rencontrera un jeune garçon, la désolation partout mais elle pense que c'est compris dans le scénario. Elle ne veut pas se poser de questions sur ce qu'elle a vu et voit. Il faut qu'elle avance, qu'elle rallie le dernier point. Il faut qu'elle mange, qu'elle fasse front. Même si Brennan parle trop à son goût, ce sera son compagnon d'aventure. Jusqu'à ce qu'elle arrive chez elle et découvre la réalité. A ce stade-là, le roman est bien avancé. Un petit élément nous laisse espérer une fin heureuse. En effet, comme dans tout programme, les réseaux sociaux jouent un très grand rôle. Chacun y va de son commentaire bien protégé derrière son écran. Son moteur est donc son mari qu'elle aime par dessus tout. Il lui a permis de faire face à une mère assez difficile. le seul hic est qu'elle ne veut pas d'enfant. Elle rêve pratiquement toutes les nuits qu'elle assassine son bébé.

L'action se passe aux Etats-Unis. Les paysages traversés ne sont pas magnifiques. le cadre ne s'y prête pas du tout et ne donne pas envie. Comme je l'ai déjà dit, je n'ai pas adhéré au roman. Ce n'est pas une question d'écriture. Peut-être le sujet de la télé réalité et de se perdre dans ce nombre de personnages. Les parties consacrées à l'héroïne m'ont le plus plu. L'écriture est de bonne qualité mais elle n'a pas suffi pour moi, malheureusement.

Je remercie les Editions Kero et Netgalley pour cette sélection.

Résumé Jusqu'au bout d'Alexandra Oliva

Un monteur est en train de travailler sur la diffusion du premier épisode d'une nouvelle télé-réalité. Mais il est malade et il sera parmi les premiers à mourir, même s'il ne le sait pas. La mort va intervenir dans les cinq jours.

Des candidats se retrouvent pour assister à cette aventure. Ils devront faire équipe mais aussi participer à des épreuves en solo.

Elle a faim, elle a soif. Elle a été malade. Mais elle doit repartir pour tenter de réaliser son Défi.
Lien : http://livresaprofusion.word..
Commenter  J’apprécie          20
Bluffant ! Quand téléréalité et réalité se confondent…

Ils sont douze à s'être embarqués dans cette aventure qu'ils croient être une course d'orientation et de vitesse mais qui se révèlera être un jeu de survie ayant pour but de faire craquer les concurrents. Mais cela ils l'ignorent. Tout comme ce qui se passe dans le monde. Parviendront-ils à sortir vivants de l'aventure ?

Dans Jusqu'au boutAlexandra Oliva dénonce la télé-réalité avec son obsession de l'audimat qui fait des candidats, des exhibitionnistes et des téléspectateurs, des voyeurs. Les candidats sont d'ailleurs totalement déshumanisés par la production qui ne les nomme que par un surnom, cela permet de les instrumentaliser sans état d'âme. Par ailleurs ils ont soigneusement été choisis. C'est ainsi que nous avons Traqueur, le candidat hyper-compétent que rien n'arrête ; le rôle de la bimbo sans cervelle a été dévolu à Serveuse ; Rancho fait office de Mexicain et Air Force est le militaire de service ; Petite Asiatique deviendra Charpentière grâce à ses talents pour construire un abri ; il y a également un homosexuel Pom Pom Boy ainsi qu'une lesbienne Biologie ; Exorciste a le rôle d'amuseur et ses compagnons auront bien du mal à le supporter ; Docteur, Ingénieur et Banquier participent aussi à l'aventure ; j'ai gardé pour la fin Zoo, la fille sympa au sourire chaleureux qui défend les animaux. Tous seront les victimes des mensonges et manipulations de la production.

Jusqu'au bout est construit sur l'alternance de chapitres concernant la production et les candidats et ceux basés uniquement sur Zoo. Cela nous permet de comprendre petit à petit ce qui s'est passé, de faire connaissance avec tous les candidats et de les voir interagir, ce qui n'est pas triste. Et puis avec Zoo nous découvrons ce qui peut se passer dans la tête d'un candidat abandonné à lui-même et persuadé d'être toujours dans un jeu et sous l'oeil des caméras.

Alexandra Oliva se révèle machiavélique car tout comme son personnage principal, nous ne savons plus trop discerner la réalité de l'émission, ce qui nous fait tourner les pages les unes après les autres dans notre soif de savoir. En plus, Zoo a brisé ses lunettes ce qui la rend quasiment aveugle, elle ne voit plus que de vagues formes ce qui rend difficile son appréhension et sa compréhension du réel. C'est impressionnant, elle est tellement dans le jeu qu'elle parvient à trouver une explication logique à tout ce qui lui arrive. Confrontée à une épidémie, des cadavres, des villes complètement vides et des enfants abandonnés, c'est hallucinant sa capacité à transformer la réalité : elle pense avoir affaire à une fausse épidémie, des faux cadavres, des animatroniques et même si elle trouve que la production exagère, elle met ça sur le compte de leur volonté de voir jusqu'où iront les candidats. « le cerveau est un organe merveilleux et terrifiant, prêt à tout pour survivre. » Quand elle commencera à comprendre, Zoo va revoir toutes ses priorités et son échelle de valeurs.

Avec les candidats, nous apprenons quelques techniques de survie. Par contre, beurk ! je n'ai vraiment pas apprécié les descriptions de dépeçage des animaux. Et puis surtout, la scène du chalet m'a vraiment perturbée, d'autant plus que Zoo ne cesse d'y revenir, ceux qui ont lu le livre comprendront ce que je veux dire.

J'ai trouvé très intéressantes les réactions des téléspectateurs qui sont mentionnées à la fin de certains chapitres. Nous en apprenons davantage sur les clauses du contrat que chaque participant a dû signer. Certains commentaires sont vraiment à vomir et cela illustre bien le voyeurisme de certains.

Je remercie NetGalley ainsi que les Éditions Kero qui m'ont permis de lire ce livre en Service Presse et de découvrir la plume d'Alexandra Oliva. Jusqu'au bout est son premier roman et c'est une réussite. L'auteure a su ménager le suspense “jusqu'au bout” avec une intrigue qui tient la route et des personnages que l'on n'oubliera pas. Son écriture est fluide et agréable et elle a su rendre ses personnages attachants ce qui fait qu'on ne lâche pas le livre avant de savoir ce qui leur est arrivé.

Lien : http://au-pays-de-goewin.ove..
Commenter  J’apprécie          10
JUSQU'AU BOUT
« Découvrir la vérité ne sera que le début du défi qui attend Zoo… »

Malheureusement, la vérité le lecteur la connait dès les premières pages !
Zoo et ses comparses participent à un jeu télévisé de survie. Dès notre première rencontre avec le producteur et le monteur, nous apprenons qu'ils vont mourir... Zoo, elle évidemment, ne le sait pas et continue son chemin, croisant des obstacles qu'elle pense faire partie du jeu. Mais le lecteur, lui sait. le lecteur lui, s'ennuie ferme !

Le récit alterne 1 chapitre au présent pendant lequel nous suivons Zoo et un chapitre au passé se déroulant à partir du commencement du jeu, ce qui permet au lecteur de mieux comprendre ce qu'il s'est passé et de découvrir les différents protagonistes.
Les personnages ne sont pour moi pas assez travaillés. Soit ils sont caricaturaux, soit on va carrément les confondre. D'ailleurs ici, aucun nom, seulement des surnom (Zoo qui travaille avec des animaux, Serveuse pour la blonde écervelée, Exorciste pour le taré de service ou encore Traqueur).
L'écriture est plus ou moins celle d'un scénario. C'est voulu mais cela reste très limite.

J'ai fini par perdre vraiment patience lorsque Zoo croise le chemin d'un gamin. Est-ce un cameraman venu la suivre ou l'un des seuls survivants à une épidémie dévastatrice ? Là aussi, le suspense ne vaut pas pour le lecteur.

En conclusion, c'est complètement raté !
Le speech aurait pu rappeler "Marche ou crève" de King ou encore Hunger Games mais ne vous y méprenez pas, ici, du suspense, vous n'en aurez que sur la couverture.
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
31 juillet 2017
Un thriller dont ­l’intensité et l’horreur de certaines ­situations ­rappellent ­Hunger Games.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- On pourrait remonter cette clairière jusqu'à son extrémité nord et, de là, prendre un azimut en direction du coude, suggère t-il.
- "Prendre un azimut", ça m'a l'air génial, acquiesce Zoo, puis elle éclate de rire. Mais ça consiste en quoi ?
Commenter  J’apprécie          200
Et comme chaque jour ou presque depuis que Wallaby est parti, je marche, à l’affût d’Indices. Je l’ai baptisé Wallaby parce qu’aucun des cameramen n’a voulu nous dire son nom, et que ses apparitions au lever du jour me rappelaient des vacances en Australie, il y a des années de ça. On campait dans un parc national le long de Jervis Bay et le deuxième jour, au réveil, je me suis trouvée quasi nez à nez avec un wallaby au pelage couleur de marécage. Il me fixait, assis dans l’herbe à moins de deux mètres de moi, et malgré mes yeux qui me grattaient – j’avais dormi avec mes lentilles – je distinguais clairement la rayure de poils plus clairs qui barrait sa joue gris brun. Il était magnifique. Et tandis que je restais clouée de stupeur, émerveillée, je m’étais sentie jaugée, mais d’un regard aussi impersonnel qu’un objectif d’appareil photo.

La comparaison s’arrête là, bien entendu. Wallaby le cameraman aurait du mal à rivaliser avec la beauté du marsupial, et ce n’est pas une campeuse mal réveillée et criant à tue-tête « Un kangourou ! » qui l’aurait fait détaler en quelques bonds. Mais Wallaby était toujours le premier arrivé, le premier à braquer, sans un bonjour, son objectif sur mon visage. Et lorsqu’ils nous ont laissés seuls, pendant le camp de groupe, c’est lui qui est réapparu pour filmer chaque Confessionnal désiré par la production. Aussi prévisible et fiable que l’aurore, du moins jusqu’au troisième matin de ce Solo où le soleil s’est levé sans lui, a traversé le ciel sans lui, s’est couché sans lui – et je me suis dit, ça devait arriver un jour. Le contrat spécifiait que nous resterions seuls pendant de longs laps de temps, filmés à distance. Je m’y étais préparée, j’avais hâte même que cela arrive. Maintenant que j’y suis, je serais ravie d’entendre Wallaby venir vers moi à travers bois.

J’en ai tellement marre d’être seule.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne veux pas y aller. Je n’ai plus pénétré dans aucune maison depuis qu’une poignée de ballons bleu ciel m’a menée jusque dans un chalet où tout était bleu. Une lumière crépusculaire et un ours en peluche, qui m’observait.

Je ne peux pas.

Tu as besoin d’eau. Ils n’utiliseront pas deux fois le même stratagème.

Je m’engage dans l’allée. Chaque pas me pèse, je n’arrête pas de me prendre les pieds partout. À ma droite, mon ombre, aussi agile que je suis empotée, escalade les troncs d’arbres et saute de l’un à l’autre.

Apparaît assez vite, plantée sur une pelouse à l’abandon, une énorme maison à colombages noirs et crépi blanc cassé qui a cruellement besoin d’un rafraîchissement. C’est le genre de maison que, enfant, j’aurais prétendue hantée. Un 4 x 4 rouge me cache la porte d’entrée. Depuis le temps que je ne me déplace plus qu’à pied, ce véhicule me fait l’effet d’un vaisseau extraterrestre. On nous a bien spécifié qu’il était interdit de conduire et ce 4 x 4 n’est pas bleu, mais il n’est sans doute pas là pour rien. Je m’en approche lentement. Auront-ils déposé un pack de bouteilles d’eau dans le coffre ? Ça me dispenserait d’entrer dans ce manoir. La carrosserie est éclaboussée de boue séchée. On voit que c’est de la boue, pas de la terre, car on distingue nettement la dynamique des gerbes. Le motif évoque un test de Rorschach, mais je n’y devine aucune image.

Shhhip ship, ship ship.

Revoilà mon oiseau de braise. Je penche la tête de côté pour essayer de le localiser et, ce faisant, je remarque un autre bruit : le grasseyement discret de l’eau qui court. Le soulagement m’envahit ; je n’ai pas besoin d’entrer dans la maison. La boîte aux lettres n’avait pour fonction que de me conduire à ce ruisseau. J’aurais dû entendre immédiatement son chuintement, mais l’épuisement et la soif ont émoussé ma concentration.
Commenter  J’apprécie          10
Je me couvre le nez avec les pans de ma chemise et je m’approche de la caisse. Leur mannequin est bien là où je m’y attendais, allongé sur le dos. Celui-là, ils l’ont revêtu d’une chemise en flanelle et d’un pantalon de treillis. En respirant à travers ma chemise, je m’engage dans le passage et j’enjambe le mannequin. Le mouvement disperse une nuée de mouches qui reviennent vers moi en bourdonnant. Je sens sur ma peau le chatouillement des pattes, des ailes, des antennes. Mon pouls s’accélère, je relâche mon souffle vers le haut, et le bas de mes verres de lunettes s’embue.

Ce n’est qu’un autre Défi. Rien de plus.

J’aperçois un sachet par terre – un assortiment de fruits secs. Je le ramasse et recule aussitôt, je troue l’essaim de mouches, j’enjambe le mannequin et quitte les lieux en trombe. La porte se moque de ma sortie précipitée en applaudissant.

— Je t’emmerde, je marmonne en ployant le buste, mains écrasées sur les genoux.

Ils devront censurer ça, mais eux aussi, je les emmerde. Rien dans le règlement n’interdit les gros mots.

Je sens la caresse du vent, mais pas l’odeur des bois. La pestilence du mannequin reste emprisonnée dans mes narines. Le premier ne puait pas autant, mais il était encore frais. Celui-ci, comme le précédent, dans le chalet, est censé être plus ancien. J’expire par le nez, de toutes mes forces, mais je sais que cette puanteur va me poursuivre encore plusieurs heures, et qu’en attendant je ne pourrai rien avaler, même si mon corps réclame des calories d’urgence. Je dois me remettre en route, m’éloigner d’ici. Trouver de l’eau. J’ai beau me dire tout ça, mon cerveau bloque sur une autre pensée – le chalet, et leur second mannequin. Le poupon emmailloté de bleu. Cet instant du premier vrai Défi est devenu un souvenir gélatineux, une tache permanente sur ma conscience.
Commenter  J’apprécie          10
J’aperçois un reflet sous une étagère, tout en bas. En me mettant à quatre pattes, la boussole suspendue à mon cou cogne contre le sol. Je la glisse sous ma chemise et remarque qu’à force de frottements, le rond de peinture bleu ciel sur le bord du boîtier est presque entièrement effacé. À cause de la fatigue, je suis à deux doigts d’y voir un signe là où il n’y en a aucun ; on a fourni une peinture de mauvaise qualité au stagiaire chargé de cette tâche, rien de plus. Je m’allonge presque à plat ventre.

C’est un pot de beurre de cacahuète, qui a roulé sous l’étagère ; le verre est fêlé. Je passe le doigt sur la fissure qui court du couvercle jusqu’à l’étiquette, juste au-dessus du B de Bio, et ne sens aucun relief. Ils m’ont laissé du beurre de cacahuète – comme par hasard ; je déteste le beurre de cacahuète. Je glisse le pot dans mon sac.

Les gondoles réfrigérées sont vides, à l’exception de quelques canettes de bière, que je ne prends pas. J’avais espéré trouver de l’eau. Une de mes gourdes est à sec et l’autre, que j’entends ballotter contre ma hanche, est aux trois quarts vide. Sans doute d’autres candidats sont-ils parvenus ici avant moi ; ceux qui n’ont pas oublié de faire bouillir leur eau et n’ont donc pas perdu plusieurs jours à vomir, seuls, dans les bois. Et celui qui a laissé cette empreinte – Julio, Elliot ou le petit geek dont le nom m’échappe – a eu droit aux victuailles de choix. Voilà ce que c’est d’arriver en dernier : on écope d’un pot fêlé de beurre de cacahuète.
Commenter  J’apprécie          10

Video de Alexandra Oliva (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandra Oliva
Découvrez le thriller "Jusqu'au bout", un livre d'Alexandra Oliva. Elle croyait participer à un jeu. Elle ne pensait pas que cela irait si loin... Plus d'informations : http://www.editionskero.com/ouvrage/jusquau-bout
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus

Lecteurs (128) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2871 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..