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3,6

sur 309 notes
Que dire ? Lamentable. Les déformations sont beaucoup trop nombreuses et la thèse semble aussi peu philosophique que les interventions télévisées de cet homme. Qu'il se reconvertisse dans le journalisme. Et encore, on s'en passerait bien.
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Le livre est assez confus conceptuellement. L'analyse historique est orientée mais cela n'est pas vraiment négatif en philosophie. Elle est surtout très biaisée, de nombreux contre-sens historiques sont présentés et il est navrant que ce chroniqueur soit si apprécié de la population.
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Parce que oui, nous sommes tous du cosmos, comme en faisant partie et comme en étant aussi lui. La mort d'un père. le vin biodynamique. Des animaux dont on ne parle pas. Les étoiles, la philosophie, la vie, le naturel, l'auteur nous livre l'un de ses plus beaux ouvrages, pour une ontologie matérialiste...
Je vous avais déjà parlé de "Sagesse", voici maintenant le premier de la trilogie !
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Ma pensée en terminant le livre :
"Mettez-le au programme scolaire..."
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Bonne lecture... 🌻
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J'apprécie particulièrement, le style romain d'enseignement philosophique, non orthodoxe, de cet ouvrage. En effet, les exemples de la vie, de la nature, nous enseignent d'une autre manière, comme le style biblique paulinien et nous élèvent autant que le style grec qui se place au niveau des idées ou le style russe, orthodoxe, qui se place au niveau des mythes grecs et chrétiens dont une illustration de la méthode est fournie par Ivan (Jean) Karamazov dans le conte philosophique, le Grand Inquisiteur, du roman de Fiodor Dostoievski intitulé Les Frères Karamazov, qui traite de la nature humaine, de la liberté et de la manipulation.
Cosmos nous conduit à l'inéluctable constat que nous sommes des animaux dénaturés. Dans son roman homonyme, écrit en 1952, Vercors nous conduit à rechercher, le "chaînon manquant", hypothétique créature intermédiaire entre l'être humain et le singe. Cette piste de recherche de la rupture entre nous et l'homme sauvage préhistorique est assez commune. Elle se fonde sur la théorie de l'évolution de Darwin, qui est incomplète car elle ignore la coopétition symbiotique, comme le souligne Jean-Marie Pelt en prenant l'exemple des racines des arbres et des champignons. Donc, la recherche du "chaînon manquant" bien que séduisante car les génomes des hommes et du singes présentent des différences de 1% à 2% pourrait s'avérer trompeuse. En effet, cette proximité génétique n'explique pas la dénaturation de l'homme actuel car les évolutions successives sont presque exclusivement des adaptations au milieu naturel dans le cadre d'une loi de la jungle qui est, par ailleurs discutable.
Cosmos, nous conduit à nous interroger sur l'essence de cette coupure qui ressemble, par ses effets, à une domestication comparable à celle du loup qui devint chien. Il s'agirait alors d'une auto-domestication de l'homme préhistorique qui serait devenu un homme moderne hors-sol au moment où, paradoxalement, il se sédentarisa, au néolithique, et cultiva la terre. Dans cette logique, en soulignant que les conventions admises mentionnent des âges délimités par des ruptures technologiques : âge de pierre, du bronze, du fer, ..., de la virtualisation numérique, nous pourrions réfléchir aux buts, aux finalités poursuivies actuellement, à la lumière des leçons du passé.
A quoi va donc nous servir ce nouvel outil numérique, ce nouveau marteau à notre disposition. Allons-nous continuer à nous extraire, en devenant des transhumains qui, dans un vaisseau spatial artificiel, fuiront de la Terre vers Mars, rompant ainsi une nouvelle fois avec la nature, avec le cosmos , devenant ainsi un homme postmoderne hors cosmos, au moment même où nous y voyagerons ? Allons-nous réintégrer la Terre, notre vaisseau spatial naturel, en prendre soin, en cultivant notre jardin, en arrêtant de brûler cette chandelle par les deux bouts ?
Il est grand temps d'y réfléchir par soi-même. Donc, merci au philosophe Michel Onfray pour cette invitation à penser notre devenir et à renouer par là même, avec la notion de progrès, avec celle d'un temps constructeur.
Ainsi posée, cette alternative, qui nous échoit, entre une nouvelle domestication post-moderne et une vie libre en harmonie avec le Cosmos dans laquelle le temps de vivre importe, nous remémore la thèse d'un jeune humaniste sarladais, ami de Montaigne, nommé Etienne de la Boétie, publiée en 1576, intitulée le Discours de la servitude volontaire et souvent résumé par « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres » . Sarlat-la-Canéda, capitale du Périgord noir, une partie de la Dordogne constituée de forêts de chênes verts sombres, est une cité historique et le symbole du savoir-vivre français qui partage des valeurs avec le mouvement Slow initié dans les années 1980.
Une question pour poursuivre la réflexion: la nature est structurée comme un langage. Pour communiquer avec nos semblables, nous apprenons une première langue, notre langue maternelle. Rien ne nous empêche par la suite d'apprendre une ou plusieurs autres langues, nos langues acquises ou par alliance. Ceci ne nous empêche nullement de continuer à parler notre langue maternelle. Comment interpréter ce processus de symbiose entre héritage et apprentissage dans le cadre de notre relation avec le cosmos ?
Bonne lecture.
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Une série de réflexions sur le monde qui change autour de 5 grands thèmes - le temps, La vie, l'animal, le cosmos et le sublime. Onfray nous embarque avec sa langue riche, ses idées foisonnantes, mais on ne sait trop où il nous emmène. Il s'amuse avec les mots, tente de nous provoquer en remettant en cause avec velléité telle ou telle théorie, s'emporte contre tel ou tel contradicteur.
Au final, il reste à la fois cette sensation de foisonnement qui stimule l'esprit et de répétition qui nous assoupisse à trop durer.
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Mais quelle déception! Je me suis laissé tenter par le titre: Cosmo, vers une sagesse sans morale; ainsi que par le prix du meilleur livre de philosophie de l'année. Eh bien, dès le premier chapitre, je n'en pouvais plus des répétitions, des précisions pour redire cent fois la même chose. J'ai alors lu un peu en diagonale, puis sauté quelques pages, pour passé directement au chapitre suivant afin de voir si ce livre était ennuyeux comme ça tout le long. Eh bien OUI! Après cet aride échantillonnage, j'abandonne. Ce n'est pas de la philosophie; on dirait plutôt les réflexions personnelles de l'auteur dans un exercice de style fastidieux.
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Un ouvrage salvateur, éloge du monisme, qui devrait être un bréviaire de l'homme sage.

En quelques 550 pages Michel Onfray nous parle du Cosmos, notre monde, notre géniteur, notre inspirateur.
Comprendre, aimer le Cosmos c'est faire corps et, au-delà, faire âme avec notre nature minérale basale.
L'oublier c'est oublier notre essence. C'est faire l'éloge de ce que nous croyons être le propre de l'homme.
Alors qu'entre les animaux non-humains et nous il n'y a pas de différence de nature mais des différences de degrés, en plus ou en moins…

Michel Onfray nous montre la sagesse et l'harmonie perdues liées au monisme.
Il met le doigt sur la cause de cette rupture, de cette chute de l'Homme.
Pour lui et je crois qu'il a raison, ce sont les religions du livre, les monothéismes qui ont engendré, voulu cette dualité, cette cassure, causant un véritable ethnocide nous coupant de la nature autrefois vénérée et respectée.
Ce sont elles qui ont fait de nous ces débiles horriblement prétentieux qui cassent tout, se croient maîtres du monde alors que nous ne sommes que des animaux amoindris, mal adaptés à notre milieu.
L'homme prédateur supérieur ne fait qu'obéir à son instinct animal. Comme tous les autres il défend son territoire en faisant la guerre, il dévore d'autres animaux, il s'impose en haïssant et "tuant" plus ou moins virtuellement ses concurrents. Il croit, pauvre fou, être libre de ses actes, se placer en dehors de la nature alors qu'il ne fait que s'y soumettre.
Ah oui nous sommes dotés d'une intelligence ! Une intelligence d'un degré peut-être supérieur, différente en tous cas. Mais pourquoi ne l'utilisons-nous que pour tout « bousiller » ?
Les religions ont persuadé l'Homme qu'il sortait de la nature, qu'il est au dessus d'elle.
Quitter sa nature animale ce serait pour l'Homme de refuser de dominer, tuer, polluer, se placer au dessus de ces instincts. Que cette idée est belle et novatrice – pour moi en tous cas.


Mais Michel Onfray se fait aussi complice de cette prétention en croyant que la science peut tout expliquer. Elle peut en effet expliquer beaucoup de ce qui a mené notre Cosmos à ce qu'il est aujourd'hui. A cette merveille microscopique ou macroscopique incluant l'Homme.
Il souhaite voir disparaître tout mystère, toute magie pour ne retrouver qu'une sage harmonie perdue.
Mais la science, ne lui en déplaise, si elle explique, ne peut pas nous aider à comprendre pourquoi.
Il se laisse surprendre à écrire « comprendre (…) à quoi pourrait ressembler un dieu qui présiderait à l'organisation de toute cette mécanique (de la nature) divinement organisée.


Alors bien sûr tout cela est argumenté – trop - au fil du demi-millier de pages et le résultat final est celui d'un affligement sur la nature humaine et l'envie de secouer tout ça pour que les consciences s'ouvrent et qu'un monde meilleur et harmonieux soit enfin retrouvé, s'il en est encore temps.

Mais comment ?

Qu'un maximum de personnes lisent les ouvrages de Michel Onfray serait certainement une des voies à suivre.

Hélas, un autre propre de l'homme – qui est le sale des animaux – est là, complice des religions : le profit.

Et nous n'en sortirons pas vivants…..



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Si vous ne savez pas quoi faire pendant les cinq prochaines années, lisez l'oeuvre de Michel Onfray, mais lisez aussi les ouvrages de ses critiques, ils sont presque aussi nombreux que ses admirateurs. Auteur de plus de cent livres, Michel Onfray est un phénomène éditorial et médiatique (il publie en moyenne trois livres chaque année.). Il se définit lui-même : "anarchiste, socialiste, libertaire, souverainiste de gauche, philosophe hédoniste et matérialiste, athée". Il enchaîne les livres, les articles, les conférences, les entretiens télé ou radio, les éditoriaux, les déclarations, les prises de position politique, économique, philosophique, sociale sur tous les médias y compris YouTube. C'est un philosophe très populaire en France et dans le monde entier, mais il est aussi vivement critiqué. Considéré comme un génie, un maître, un sage pour certains et comme un simple professeur de lycée reconverti en philosophe de salon, voire un imposteur intellectuel, un falsificateur dogmatique pour d'autres. La charge de ses détracteurs est terrible et ses prises de position déclenchent parfois des réactions violentes. Il est assez rare qu'un philosophe, de son vivant, face l'objet d'aussi virulentes attaques rassemblées dans des livres entièrement consacrés à dénoncer ses "contre-sens philosophique". C'est l'objet par exemple du livre de Michael Paraire "Michel Onfray, une imposture intellectuelle". Parmi ses détracteurs, Raphaël Enthoven (essayiste, animateur de radio et de télévision) résume le travail de Michel Onfray de manière lapidaire « Il enfonce des portes ouvertes avec le sentiment grisant de prendre d'assaut la Bastille ».

 Malgré toutes ses critiques, formulées bien souvent par des intellectuels n'obtenant pas la même audience, il trouve un public nombreux pour acheter ses ouvrages, dont certains ont obtenu d'immenses succès de librairie (notamment le Traité d'athéologie).

 J'ai commencé à m'intéresser à Michel Onfray par le biais de ses conférences audio enregistrées à l'université populaire de Caen (publiées en 26 coffrets, plus de 300 CD ! aux éditions sonores Frémeaux, sous le titre "Contre-histoire de la philosophie"). J'ai emprunté à la bibliothèque municipale chacun de ces coffrets pour les enregistrer sur mon disque dur, à ce jour, je n'ai pas encore fini de les écouter. Entre-temps, j'ai lu "Décadence" le deuxième volume de son compendium "Brève encyclopédie du monde" dont "Cosmos" est le premier opus et "Sagesse" le dernier.

 Dans sa "contre histoire de la philosophie", comme dans beaucoup de ses ouvrages, Michel onfray remet en cause la réalité de Jésus. J'ai fait quelques recherches pour trouver des informations sur Saint-Jean dont Michel Onfray dit qu'il n'a pas connu Jésus, chose qui m'a surpris car j'ai lu des textes qui démontraient le contraire. Dans les différentes réponses que j'ai pu trouver (textes et vidéos) il s'avère que les arguments de Michel Onfray, pour convaincant qu'ils puissent paraître, ne résistent pas eux non plus à une bonne critique s'appuyant à la fois sur des écrits, une argumentation et sur des éléments archéologiques (découverte récente d'un vestige de la ville de Nazareth datant de l'époque de Jésus alors que Michel Onfray pense que Nazareth n'existait pas à l'époque de Jésus mais qu'elle a été fondée deux siècles plus tard.). Conclusion : on ne peut pas plus prouver l'existence de Jésus que sa non existence, en revanche son message, lui, a bien une réalité.

 Le judéo-christianisme est un thème un peu obsessionnel chez Michel Onfray, chacun de ses ouvrages est pour lui l'occasion de développer ses thèses sous un angle différent. Ainsi, dans "Cosmos", il reproche au christianisme d'avoir «remplacé les vérités païennes, qui exprimaient un lien entre l'homme et la nature, par un récit métaphorique et alambiqué construit comme un conte à dormir debout. Il s'agissait de séduire un peuple inculte en lui racontant des histoires.» (page 365).

Onfray est un philosophe eudémoniste (1), attaché semble-t-il aux philosophes matérialistes antiques pour lesquels il n'y a pas de dualité corps-esprit, mais que le corps et l'âme sont les résultats d'un agencement d'atomes et qu'il n'y a rien au-delà. Dans ses conférences il développe la philosophie de Démocrite qui dit que pour vivre sans tourment il ne faut ni se marier ni avoir d'enfants, ni faire de politique. l II parle d'eudémonisme de l'évitement, il suggère que l'Eudémonisme doit conduire aussi à l'athéisme.

 Je réfute une partie de ses thèses mais je suis assez séduit par quelques idées, par exemple, je souscris (avec néanmoins des réserves) à son point de vue sur une certaine forme de décadence de notre civilisation ; le bien le plus précieux, la vie sous toutes ses formes, n'est pas respectée, nos gouvernements ne savent pas tirer d'enseignements de l'histoire, les exemples d'actes de barbarie commis par les hommes ne manquent pas, etc. Cependant, son pessimisme est peut-être exagéré et je suis heureux d'avoir trouvé dans les propos de Han Suyin 1916-2012 écrivain (interviewée par Michel Polac dans l'émission bibliothèque en poche de la fin du 12 juillet 1967) un positivisme qui s'oppose largement au pessimisme de Michel Onfray. Elle déclare être profondément optimiste pour l'avenir de l'humanité en soulignant même si l'on doit évidemment constater toutes les erreurs commises par l'humanité, qu'il faut donner à l'homme sa chance. Il n'est présent sur terre que depuis environ 1 million d'années et il peut certainement changer. Cette approche est typiquement Chinoise dans la mesure ou elle pense en millions d'années là ou les Occidentaux se pressent de tirer des conclusions définitives après avoir étudié quelques milliers d'années d'histoire. Michel Onfray a raison de dénoncer les travers de l'humanité telle que l'on peut les constater aujourd'hui, mais il doit prendre en compte le fait que l'humanité est en devenir et qu'il est encore possible de modifier le cours des choses. Une décadence ne peut se définir que d'après une période antérieure qui aurait représenté l'apogée de la civilisation humaine, il n'est pas démontrable que l'humanité ait atteint à un moment quelconque un haut degré d'évolution.

 En revanche, je trouve absurdes ses diatribes contre Greta Thunberg en particulier lorsqu'il s'attaque à son physique ou à son autisme : « Cette jeune fille arbore un visage de cyborg qui ignore l'émotion. » Il lui reproche de « dramatiser, inquiéter, amplifier, exagérer, faire peur, c'est-à-dire tout le contraire de penser, examiner, réfléchir, débattre. » Il prétend qu'elle est manipulée par des intérêts politiques et économiques qui la dépasse.

 Cette critique est d'autant plus étonnante que Greta Thunberg est en phase avec les thèses de gauche altermondialistes de Michel Onfray qui se bat contre ceux qui s'enrichissent au détriment de la planète. Elle milite pour que l'homme redonne à la nature toute sa place, n'est-ce pas ce même message que nous délivre l'auteur de "Cosmos". Je suis étonné de constater à quel point la sottise peut parfois cohabiter avec l'intelligence. Comment peut-il se fourvoyer à ce point, n'a t-il pas déjà brillamment disserté sur le proverbe chinois : "Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt."

 Je le rejoins lorsqu'il défend les opprimés, les exploités, les gens du petit peuple (ouvriers, paysans, artisans), "ceux sur lesquels s'exerce le pouvoir", selon sa propre définition du peuple, mais je m'éloigne de lui lorsqu'il rabaisse, dénigre, fustige, dénature, condamne avec un excès de violence ceux qui ne pensent pas comme lui.

Michel Onfray est donc un homme plein de contradictions qui ne peut pas être pris comme un modèle absolu. Ce que j'aime dans ses livres, et que j'ai retrouvé dans "Cosmos", c'est sa capacité à englober tout l'univers dans chaque concept évoqué ; il convoque les dieux antiques, les forces de la nature, les philosophes de tous horizons, il nous rappelle toute l'histoire des hommes et des idées pour mieux nous faire comprendre sa pensée foisonnante, brillante, enivrante et toujours enrichissante. J'aime quand il cite Virgile "Tout homme peut tirer des leçons sur la marche philosophique du monde en examinant le fonctionnement d'une ruche" (page 64). J'aime quand il critique Sartre qui "haïssait la nature et dit moins vrai et moins juste que Sénèque 2000 ans avant lui" (page 65). J'aime quand il parle des animaux "...Il est évident que les animaux sentent, souffrent, connaissent, échangent, ressentent, qu'ils expérimentent la sensation, l'émotion, l'affection, la perception, qu'ils disposent d'intelligence, de prévoyance...Qu'ils pratiquent l'entraide, qu'ils sont capables de se projeter dans le futur et de conserver une mémoire du passé, puis d'agir en conséquence" (page 231). J'aime son réquisitoire argumenté contre la tauromachie et contre tout ce qui génère la souffrance animale en général. J'aime lorsqu'il nous apprends l'enseignement philosophique que l'on peut tirer de l'observation de la vie des anguilles.

 Dans ce livre l'auteur nous parle aussi de botanique et en particulier de l'intelligence des plantes, d'astronomie, de musique, d'art, de cinéma, de poésie japonaise, de littérature, de vins, de gastronomie, d'agriculture, du peuple Tsigane mais aussi de philosophes et savants d'hier et d'aujourd'hui qui l'ont marqué : Epicure, Nietzsche, Bachelard, Darwin, l'entomologiste Jean-Henri Fabre, Montaigne, le spécialiste de la chronobiologie Michel Siffre, l'astrophysicien Jean-Pierre Luminet. Il nous fait découvrir des auteurs moins connus : l'abbé Meslier auteur d'un mémoire contre la religion, le prête défroqué Prosper Alfaric qui le convertit à l'inexistence historique de Jésus et bien d'autres qu'il est impossible de citer. Il faut se reporter à la bibliographie en fin d'ouvrage qui est plus qu'une bibliographie classique, car il s'agit d'un véritable plaidoyer, un argumentaire pour nous inciter à prendre connaissance d'ouvrages récents ou anciens dont la lecture permettra à chacun de trouver sa place dans la nature, puis dans le Cosmos.

 Cet ouvrage, qui m'a souvent conduit à ouvrir mon dictionnaire et à noter de nombreuses références, est une somme impressionnante de plus de 500 pages sur l'homme et ses liens avec la nature. Michel Onfray ne cesse de m'étonner par son talent d'écrivain, de polémiste, d'essayiste, son érudition, son habileté à dérouler un raisonnement mais aussi de m'agacer, par sa virulence, ses attaques ad hominem, ses contradictions et une assurance qui confine parfois au dogmatisme. On peut donc le critiquer à loisir, ce qui impose au minimum de lire quelques-uns de ses ouvrages et en particulier "Cosmos" dont Onfray écrit, pour en souligner l'importance, qu'il est "son premier livre".

 Une lecture à faire sans relâcher son esprit critique. Michel Onfray est un habile artisan du langage, et il peut parfois, pour la beauté d'un raisonnement ou pire par manque d'objectivité, ne pas vérifier suffisamment ses informations ou ne montrer qu'un aspect des choses, celui favorable à ses convictions. Son talent, qui lui permet d'écrire des volumes épais sur de nombreux sujets en quelques semaines, peut se transformer en talon d'Achille, trop de facilité pourrait l'entraîner à un manque de rigueur. Compte tenu de ces réserves il n'en reste pas moins que Michel Onfray est un auteur passionnant, la lecture de ses livres est très stimulante pour l'esprit et ouvre de très nombreux thèmes de réflexion.

Michel Onfray nous invite à trouver le bonheur ici-bas, car selon lui, il n'y a rien outre-tombe. La seule éternité qu'il nous promet est celle des atomes qui composent notre corps. J'ai du mal à admettre ce matérialisme pur et dur. Je ne crois pas non plus tout à fait au Dieu décrit par la Bible qui n'est peut-être qu'un assemblage de mythes païens, de contes et de légendes. Mais derrière cet emballage façonné maladroitement par l'homme se cache sans doute une vérité qui reste à découvrir. Je pense que la mort est une porte qui s'ouvre sur un autre monde, ce qui n'empêche nullement de rechercher le bonheur ici et maintenant et de nourrir son esprit en prévision de l'éternité.

Bibliograhie :

- "Cosmos", Michel Onfray, flammarion (2015) 562 pages.

- "Contre histoire de la philosophie" , Michel Onfray, 26 coffrets (323 CD audios) Editions Frémeaux et associés. (Existe aussi en version papier en livre de poche en 9 volumes).

Vocabulaire :

Turbide (page 160) : adj. agité, troublé, qui n'est pas limpide (des eaux turbides).

Sotériologie (page 192) : L'étude des différentes doctrines religieuses du salut de l'âme. Les théories du salut occupent une place importante dans de nombreuses religions.

Pécamineux : adj. Qui est de l'ordre du péché; relatif au péché.

Verbigération (page 425) : Trouble du langage, logorrhée caractérisée par une abondance de paroles vides de sens, un flot de mots sans suite et de morceaux de mots ou de phrases mal enchaînés n'ayant plus de sens.

note :

(1) L'eudémonisme est une doctrine philosophique posant comme principe que le bonheur est le but de la vie humaine. L'hédonisme, philosophie qui s'en rapproche, prône la recherche du plaisir.
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Comme d'habitude avec M. Onfray on apprend et on réfléchi. Même si certains moments ont nécessité plus de concentration que d'habitude, ce retour au source naturo-philo-élémentaire fait du bien.
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Merci à Michel Onfray.
Ce livre a été une révélation pour moi.
Ce livre m'a radicalement transformé.
Encore merci et bravo Michel Onfray.
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