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EAN : 9782072785634
128 pages
Gallimard (04/10/2018)
3.17/5   9 notes
Résumé :
«Combattre les extrémistes ne veut pas dire les anéantir tous, mais plutôt contrôler le petit fanatique qui se cache en nous».
«Ces trois articles n'ont pas été rédigés par un expert ni un spécialiste, mais par un auteur dont l'engagement s'accompagne de sentiments mitigés» : c'est ainsi que le grand romancier israélien Amos Oz présente ce recueil d'essais, nés à l'occasion de conférences données depuis 2002.
Il y propose une réflexion géopolitique q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Ce n'est pas le niveau de décibels qui caractérise un fanatique, mais plutôt sa tolérance ou son manque de tolérance envers la parole de ses adversaires."

La première partie de cette oeuvre vise à mettre des mots sur le fanatisme, ce "fléau" qu'on peut observer en tout lieux, tous milieux, toutes religions, cultures, partis politiques confondus. le fanatique peut être Monsieur Tout le monde, le voisin, un proche, et peut-être même se cache-t-il dans un coin de notre tête. Il n'est pas dangereux que pour ses idées arrêtées mais aussi pour sa faculté à enrôler de futurs fanatiques en les convainquant qu'il agit "pour leur bien".

La deuxième partie concerne plus les fanatiques israéliens et palestiniens. Amos Oz expose le conflit israélo-palestinien dans les grandes lignes en quelques sortes, mais aussi de manière objective, en définissant le judaïsme selon différents points de vues. L'auteur met aussi en évidence le manque d'issu à ce conflit. La Palestine et l'Israël ne sont-ils pas tous deux dans leur droit de revendiquer ces terres ? Il en convient ! S'ils ne peuvent vivre ensemble, ne pourraient-ils pas dans ce cas y vivre en deux états séparés ? Cette histoire vieille comme le monde trouvera-t-elle un compromis vers une paix durable, c'est la question qui se pose dans la troisième partie.

Amos Oz expose son point de vue, pas seulement en tant que israélien, mais plutôt en Homme de Paix avec cette plume qui le caractérise, une plume trempée dans la tolérance et l'humanité.

Lien : https://pasionlivres.blogspo..
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Ce livre se divise en deux parties, en fait. Dans la première, il parle aux fanatiques, qui existent dans n'importe lequel domaine, et qu'il défini comme le manque de tolérance, d'ouverture et d'écoute à l'opinion de ses interlocuteurs.

Cette première partie sert d'introduction à la deuxième qui est sa vision du conflit israélo-palestinien. Bien sûr, il parle des fanatiques palestinien, et sur les fanatiques israéliens, il les laisse pour la deuxième partie.

Selon lui, il est tout à fait légitime que aussi bien les Juifs que les Palestiniens réclament leur droit à être dans ces terres, mais tous les deux et pas un seul. Selon lui, vues les différences culturelles et historiques, il serait impossible d'avoir un état binational. Une solution serait, donc, deux états : Israël et Palestine.

Et c'est là qu'intervient le fanatisme. S'il y a celui des palestiniens, il y a aussi les deux extrêmes israéliens : l'extrême progressiste qui considère Israël (et les juifs en général) comme une nation/people oppresseur, ... devant revenir en arrière dans son territoire et l'autre extrême des ultra-orthodoxes qui veut aller encore plus loin dans l'expansion.

Bien sûr qu'il y a un impasse et Amos Oz estime que la bonne solution est intermédiaire. Il s'oppose à toute notion de "irréversibilité". Et son raisonnement sur une solution possible s'appuie sur l'histoire estimant ce qu'il serait possible de réclamer pour Israël et ce qui pourrait être rendu aux Palestiniens dans un accord de formation de deux états.

Avec le regard extérieur qui est le mien, il me semble un raisonnement constructif, juste et surtout qui ne s'accroche pas à toutes les arguties en cours, sans toutefois les oublier. D'ailleurs, il n'en parle même pas.
Lien : http://lecture.jose-marcio.o..
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C'est un recueil de trois articles d'Amos Oz : Chers Fanatiques, Non pas une lumière mais plusieurs, Des rêves auxquels Israël devrait renoncer au plus vite. Chacun de ces textes est polémique mais il ne s'adresse pas au même public.

Chers Fanatiques est le plus universel. Il y a des fanatiques partout. Au Moyen Orient comme à Jérusalem, intégristes islamistes, Juifs religieux, mais aussi anti-IVG, vegan, anti-fumeurs....Amos Oz invite à traquer tous les fanatismes, y compris ceux que nous portons en nous-même, sans en être conscient.

"Plus les questions sont ardues et complexes, plus on aspire à des réponses simples, des formules désignant sans hésitation les responsables de nos souffrances, avec l'assurance q'il suffirait de liquider les méchants pour que nos maux disparaissent sur le champ.

C'est la faute de la globalisation, des musulmans, de la dissolution des moeurs, du sionisme, des migrants, de la laïcité, des gauchistes! Il ne reste plus qu'à biffer les mentions inutiles, entourer celui qu'on considère comme le diable et le détruire ainsi que tout ce qui tourne autour) pour s'ouvrir les portes du paradis.


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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critiques presse (1)
LaCroix
30 novembre 2018
Avec Chers fanatiques, [Amos Oz] renvoie les extrémistes de tous bords dos à dos et analyse les ressorts de toute radicalisation. Incitant le lecteur à s’interroger sur son propre potentiel d’intolérance.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Depuis quelques temps, le mot "irréversible" m'irrite et me révulse profondément. L'extrême droite, d'une part, et les cercles postsionistes et antisionistes en Israël et à l'étranger, d'autre part, semblent avoir conclu un pacte secret, une conspiration, pour faire croire que l'occupation des territoires par Israël est irréversible, que les implantations sont irréversibles, que la solution à deux États est irréversiblement perdue. La droite frénétique emploi "irréversible" pour nous signifier que l'annexion des territoires par Israël et définitive et absolue, et que si nous refusons de vivre sous la domination d'une majorité arabe entre la Méditerranée et le Jourdain, nous devrons tout simplement renoncer à la démocratie. Il nous faudra accepter que les Juifs contrôlent le Grand Israël et que les Arabes soient de "joyeux bûcherons et des porteurs d'eau" reconnaissants. Vous, les Israéliens juifs qui valorisez tant la démocratie, vous devrez désormais l'oublier, nous lancent nos fanatiques avec une sorte de jubilation malsaine. Si vous ne voulez pas vivre dans un État arabe à majorité arabe, vous devrez abandonné votre démocratie bien-aimée, l'État de droit, la Cour suprême et vous résignez à vivre sous la domination des rabbins des collines. Cela ne vous plaît pas dans ce cas, dégager et bon vent !
Les postsionistes et des antisionistes de Tel-Aviv et jusqu'au campus universitaires occidentaux répètent la même antienne : l'occupation est "irréversible" et, comme en Afrique du Sud, nous devons choisir entre vivre en tant que nation souveraine dans un État d'apartheid juif, abandonner le rêve sioniste et nous résigner à être une minorité sous la domination arabe. Ça ne vous emballe pas ? Vous pouvez aller voir ailleurs.

La tenaille de la gauche et de la droite qui se referme sur nous, ce double lavage de cerveau, la bombe à retardement de l'"irréversibilité" de la situation, tout cela est destiné à briser l'esprit de la gauche sioniste, qui s'oppose à l'occupation et refuse de contrôler une autre nation, mais continue de croire que le peuple juif a un droit naturel, historique est légitime à une existence souveraine en tant que majorité, ne serait-ce que dans un minuscule État démocratique. La gauche sioniste est vomie par les colons des collines d'une part, et par le front postsioniste et antisioniste d'autre part. Ils la voient aux gémonies depuis des années et rêve de la réduire à néant. On dirait presque que ces deux extrêmes on conspiré pour nous décourager et nous forcer à adopter entre abandonner le sionisme ou la démocratie. Il espère que ce choix cornélien sera si douloureux qu'il nous restera plus qu'à débarrasser le plancher.

Mais au fond, que signifie le terme "irréversible" ? Qu'y a-t-il d'irréversible dans l'occupation israélienne et la répression exercée sur les territoires palestiniens ?
Qui a vu de ses yeux, comme moi, la fondation de l'État d'Israël trois ans à peine après le meurtre des Juifs d'Europe par les nazis de s'empressera pas d'accepter le terme "irréversible". Qui a vu Charles de Gaulle, le héro de la droite française, accorder l'indépendance à l'Algérie, annexée par la France et peuplée de centaines de milliers de colons français fanatiques, ne s'empressera pas de reprendre les menaces des prophètes de l'"irréversible" au pied de la lettre. Qui a vu le pacifiste Levi Eshkol (originaire du kibboutz des Degania), après la guerre des Six-Jours, dirigé l'État juif dans ses frontières les plus élargies depuis le royaume de David; qui a vu Menahem Begin, le chef de la droite israélienne, démanteler "l'empire" Deshkol dix ans plus tard exactement afin de signer un accord de paix avec l'Égypte; qui a assisté au discours du président Sadate, "roi des Arabes" et principal ennemi d'Israël, devant la Knesset pour offrir la paix et la reconnaissance en échange de territoires et a vu Menahem Begin lui serrer la main; qui a été témoin de John F. Kennedy, héros de la gauche américaine, enliser les États-Unis dans le bourbier du Vietnam, dont Richard Nixon, un homme de droite, les en a tirés; qui a observé Isaac Rabin et Shimon Perez, deux faucons militant pour les implantations, serrer la main de Yasser Arafat et tenter de parvenir un compromis visant à aboutir à la création de deux États; qui a vu le jeune adhérent au Komsomol, Michael Gorbatchev, démembrer l'empire soviétique; qui a vu les buldozers d'Ariel Sharon raser les colonies de Sharon à Gaza…, qui a vu tout cela et plus encore n'avalera pas facilement la pilule de désespoir connu sous le nom de situation "irréversible". (111)
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Ma position sioniste, depuis le départ, est très simple : nous ne sommes pas seuls sur cette terre. Nous ne sommes pas seuls à Jérusalem. Je dis la même chose à mes amis palestiniens : vous n'êtes pas seuls sur cette terre. L'autre face de l'alternative serait de diviser cette petite maison en deux appartements encore plus petits. Un logement pour deux familles. Si quelqu'un de part et d'autre de la barrière israélo-palestinienne déclarait : "c'est ma terre", il aurait raison. Mais s'il affirmait : "Cette terre, entre la méditerranée et le jourdain, est à moir et à moi seul", ce serait un homme assoiffé de sang.
p. 106-107
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Jésus a dit à ses disciples :"Pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font." Je suis d'accord avec le premier membre de la phrase, parce qu'au fond, il est toujours possible de pardonner, mais pas avec la seconde proposition. On affirmant ils ne savent pas ce qu'ils font, Jésus considère les humains comme des êtres moralement infantiles qui font le mal sans le savoir. Là-dessus, il se fourvoie et trompe son monde. Quand nous infligeons une souffrance à quelqu'un, même à un chat, nous agissons en connaissance de cause. N'importe quel gamin le sait. La douleur est sans doute le plus grand dénominateur commun à l'humanité. (46)
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Ceux qui refusent ou sont incapables de catégoriser le mal peuvent en devenir les esclaves. Ce qui "mettent dans le même panier" l'apartheid, le colonialisme, Daesh, le sionisme, le politiquement incorrect, les chambres à gaz, le sexisme, les plus grandes fortunes de la planète et la pollution de l'air servent le mal par leur refus même de le catégoriser. (24)
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Aucun homme n'est une île, mais chacun de nous est une presqu'île. Nous sommes tous pour moitié rattachés au continent, à une famille, une langue, une société, des croyances, des opinions, un État, une nation, etc, tandis que l'autre moitié se tourne face à la mer, aux montagnes, aux éléments intemporels, aux désirs secrets, à la solitude, aux rêves, à la peur et à la mort. (42)
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Videos de Amos Oz (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amos Oz
1/10 Amos Oz : Ailleurs peut-être (France Culture - Adaptation radiophonique). Diffusion sur France Culture du 20 juin au 1er juillet 2016. Photographie : Arad. Amos Oz. 2004 © MICHA BAR AM / MAGNUM PHOTOS. La vie de tous les jours dans un kibboutz imaginaire des années 60, décrite par un des plus grands écrivains israéliens contemporains. Roman traduit de l’hébreu par Judith Kauffmann. Adaptation : Victoria Kaario. Réalisation : Jean-Matthieu Zahnd. Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière. Ce feuilleton en dix épisodes est l’adaptation du premier roman d’Amos Oz, « Ailleurs peut-être », publié aux Éditions Gallimard. Amos Oz y dépeint la vie des membres d’un kibboutz imaginaire, celui de Metsoudat-Ram, dans les années soixante. Sur le fil d’une année, Ezra, Reouven, Bronka, Noga et les autres, s’aiment, se trompent, se quittent, font des enfants, légitimes ou pas. Et ces drames intimes qui jalonnent le récit n’entravent en rien la marche de la vie collective, rythmée tant par les célébrations communistes que par les rumeurs qui empoisonnent la vie des villageois. 1er épisode : Un village idyllique, Messieurs-dames 2ème épisode : Le charme de la banalité quotidienne 3ème épisode : Le Premier Mai 4ème épisode : Puissance du mal 5ème épisode : Deux femmes 6ème épisode : Soirées poétiques 7ème épisode : Un personnage diabolique 8ème épisode : Tu es à nous 9ème épisode : Idylle familiale 10ème épisode : Tableau final Avec : Violaine Schwartz, Quentin Baillot, Jean-Gabriel Nordmann, Evelyne Guimmara, Mohamed Rouabhi, Christine Culerier, Rebecca Stella, Nicolas Lê Quang et bien d’autres Bruitage : Sophie Bissantz Equipe de réalisation : Bernard Lagnel et Anil Bhosle Assistante de réalisation : Julie Gainet Source : France Culture
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Amos Oz (1939-2018) R.I.P

Mon père parlait 11 langues, mais il a fait mon éducation en Hébreu, j'étais alors un « petit chauvin déguisé en pacifiste». Un «nationaliste hypocrite et doucereux », un « fanatique », qui jouait à la guerre et s’enflammait contre les Anglais et les Arabes, j'étais, j'étais, comme une panthère dans la .....?......

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