Fuck la mort,
Stéphane Pajot, Locus Solus
Nantes, 1915, le Groupe des Sârs, formé par quatre lycéens, se reforme à l'occasion d'une permission ou d'une convalescence des mobilisés. Ils se retrouvent en haut du pont transbordeur. Parmi eux,
Jacques Vaché, un précurseur du surréalisme selon
André Breton qui l'a connu pendant la guerre.
Cette courte fiction met en scène les quatre jeunes gens ayant réellement existé.
Stéphane Pajot, grand amoureux et connaisseur de sa ville, Nantes nous y balade dans ce qu'elle était
il y a un siècle. Très bien documenté, autant sur les lieux que sur les personnes qu'il présente, son roman se lit avec un plaisir évident. Les Sârs étaient
Jacques Vaché,
Eugène Hublet,
Jean Sarment et
Pierre Bisserié. On croise aussi
André Breton,
Guillaume Apollinaire,
Théodore Fraenkel, tous ceux qui ont marqué le mouvement surréaliste auquel la ville
De Nantes est très liée.
Une très belle idée que de les faire revivre. le récit est très bien mené, émaillé d'expressions locales, de citations des uns et des autres. Il nous plonge dans les années noires de la Première Guerre, dans les esprits de ces jeunes gens qui en reviennent avant d'y repartir, la peur au ventre. La mort rôde, et certains de leurs camarades sont déjà tombés au champ de bataille.
Jacques Vaché, dit Jack, le dandy nantais, blessé au combat s'essaie à l'opium, écrit, déclame. Il aime la vie, ses copains et comme les autres sent bien que cette rencontre sera l'ultime du groupe des Sârs.
Si vous aimez Nantes ou le surréalisme ou les deux, ce livre est fait pour vous. Sinon, l'est aussi si vous aimez découvrir, apprendre, car en plus de la fiction,
il y a un dossier succinct sur chacun des Sârs et des photos.