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Nicole Taubes (Traducteur)
EAN : 9782073014429
128 pages
Gallimard (17/08/2023)
4.18/5   31 notes
Résumé :
Seul, un jeune aristocrate foule le quai de gare d'une station de montagne. Arrivé à son hôtel, à l'affût de la moindre rencontre, il entrevoit une femme élégante, l'air lointain, en compagnie d'un garçonnet. Prêt à tout pour la conquérir, il va feindre l'éclosion d'une amitié avec le fils pour atteindre la mère. Et bientôt, le petit Edgar ne comprendra pas la raison, celle qu'on lui tait et qu'il pressent brûlante, de leur soudaine métamorphose...
"Oh, le sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Brûlant Secret, de Stefan Zweig, est un tourbillon d'émotions continue.


Une station thermale paisible devient le théâtre d'un drame intime. La nouvelle s'ouvre sur une jeune garçon Oscar, en convalescence,et sa mère, Mathilde. La quiétude d'Edgar est perturbée par la présence d'un homme mystérieux, objet de l'attention obsessionnelle de Mathilde.


Ce récit introspectif explore les tourments émotionnels résultant de passions refoulées, créant une tension palpable au sein de l'environnement feutré de la station thermale.


"Brûlant Secret" se distingue par la finesse psychologique de Zweig, qui sonde les méandres de l'âme humaine avec une délicatesse remarquable. L'auteur expose subtilement les conflits intérieurs de Mathilde réprimant des émotions ardentes sous une façade de retenue sociale. L'intrigue, centrée autour de l'homme énigmatique, explore la nature complexe du désir, du regret et de la quête de connexion humaine.


Zweig utilise avec maestria le huis clos de la station thermale pour intensifier les émotions, transformant l'environnement en un miroir des tumultes intérieurs des personnages. Chaque mot est pesé, chaque regard devient significatif, créant une atmosphère d'urgence émotionnelle. L'auteur excelle dans la création d'une tension qui culmine de manière inattendue, laissant une empreinte durable sur le lecteur.


"Brûlant Secret" captive par sa profondeur émotionnelle et son exploration subtile des passions inexprimées. Zweig peint un tableau émotionnel riche, laissant une impression durable longtemps après la lecture. Cependant, la structure délibérément lente pourrait être perçue comme une barrière pour les lecteurs en quête d'un dénouement plus rapide. Certains pourraient également trouver le caractère énigmatique de l'homme au centre de l'intrigue frustrant, bien que cela serve à renforcer le mystère qui imprègne l'histoire.


La maîtrise de Zweig de la psychologie humaine est indéniable, mais cela peut rendre son oeuvre émotionnellement intense, voire déchirante. La nouvelle, bien que concise, demande une immersion totale pour saisir toutes ses nuances.

En conclusion, "Brûlant Secret" est une oeuvre puissante qui résonne au niveau émotionnel, offrant une expérience de lecture profondément immersive pour ceux prêts à plonger dans les eaux troubles de la passion contenue.

Michel
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Prêt à tout pour conquérir une femme, un homme va feindre l'éclosion d'une amitié avec le fils de celle-ci pour l'atteindre. le petit Edgar ne comprendra pas la raison, celle qu'on lui tait et qu'il pressent brûlante, de leur soudaine métamorphose...

"Il ne pouvait pas comprendre qu'on écrasât sous le pied, si simplement, la vérité, comme une allumette enflammée."

On a tous, je pense, ressenti un jour étant enfant, à différentes échelles, que quelque chose se jouait devant nous sans comprendre de quoi il s'agissait. Cette impression que quelque chose d'important nous échappe, que l'on nous ment, que l'on nous met de côté.

"Il est si facile de tromper un enfant, ces naïfs dont on recherche si rarement l'amour !"

Un curieux sentiment qui remet en cause le caractère sacré de l'adulte dans nos yeux d'enfant. Comme si cette vérité découverte nous faisait perdre l'innocence en tuant l'enfant en nous. Comme si du jour au lendemain nous ne pouvions plus aimer ou être aimé inconditionnellement. Trahis, désavoués.

Et puis un jour, un soupçon transforme le sacré en humain. La mère, dieu absolu jusqu'alors, devient femme avec ses failles, ses secrets, ses mensonges, devient une étrangère. Une chute vertigineuse pour un enfant. Nous ne sommes plus sa raison d'être. Forcés de grandir malgré tout en restant coincés dans le corps d'un enfant que l'on écoute pas.

"C'est terrible d'être un enfant avide de savoir et de ne pouvoir questionner les gens, terrible d'être ainsi toujours ridicule devant les grandes personnes, comme si l'on était que sottise et inutilité."

Tant de sentiments s'entremêlent avec brio dans ces quelques pages, portés par la plume pudique mais vraie de l'enchanteur Zweig, nous rappelant si aisément notre condition d'humain fait d'émotions.
Manipulation, intrusion, fourberie acharnée pour cet homme que rien n'arrête.
Egarement, passion, désir, sensualité retrouvée pour cette mère et femme ravivée.
Colère, jalousie, tristesse, incompréhension, sentiment d'abandon pour ce petit garçon délaissé.

Une merveille de littérature, intemporelle.

Le petit plus : découvrir à hauteur d'enfant le monde malhonnête des adultes.
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Un jeune homme arrive seul dans une station de vacances des Alpes autrichiennes. Que faire pour passer le temps ? Partir à la conquête d'une jeune femme.
La maman du jeune Edgar est la personne sur laquelle il jette son dévolu. C'est en approchant le jeune garçon qu'il va arriver à ses fins.

Rien à dire sur l'écriture de Stefan Zweig et le brio avec lequel il décrit les tourments de ses personnages et surtout ceux du jeune garçon.
Le jeune homme est prêt à tout pour conquérir la jeune femme, et surtout à feindre une amitié avec le jeune Edgar. Edgar de son coté, fier d'avoir été choisi par un homme pour être son ami, ne comprend pas son changement d'attitude. La jeune maman, d'abord en retrait, succombe au charme du jeune homme et rudoie son fils qui l'empêche de profiter de ce moment.

Tourbillon de sentiments, finesse de psychologie comme dans les romans déjà lus de Stefan Zweig.
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La nouvelle est une forme d'écriture délicate, qui ne réussit pas à tout le monde. Les plus belles / intéressantes nouvelles que j'ai pu lire sont celles De Maupassant. Il excelle à créer une situation avec un rebondissement final détonnant.

J'ai lu que Zweig était un admirateur De Maupassant. Cela ne m'étonne pas. On retrouve un peu du Maupassant dans cette nouvelle.

Un trio avec un enfant comme trouble fête, il fallait y penser. le style est superbe. Sachant que cette nouvelle date du début du 20eme siècle (1911), il faut se mettre dans le contexte pour comprendre l'attitude d'un enfant de 12 ans face au désir.

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Je veux publier un avis sur ce livre depuis plus d'une semaine, mais je suis bloquée. Peut-être parce que je n'arrive pas à déterminer si j'ai vraiment aimé ce livre, il me laisse un sentiment de malaise que je n'ai jamais eu avec cet auteur. Enfin, jamais, je mens. A vrai dire, depuis que j'ai lu sa biographie sur Marie Stuart, je grince un peu des dents à la lecture de Zweig et il est possible qu'inconsciemment, j'analyse la moindre virgule en l'attendre au tournant.
Je le trouve particulièrement doué dans sa description des sentiments et paradoxalement, je trouve ses personnages très (trop ?) intenses, à la limite de la fracture tant ils se laissent gouverner par leurs pulsions d'amour, d'envie, de haine, de désespoir, de vengeance. Des sentiments qui peuvent emportés, mais est-ce nécessaire de les montrer systématiquement de façon démesurée ? On arrive à comprendre cette intensité chez l'enfant narrateur, l'enfant n'ayant pas encore toutes les cartes en main pour se rendre compte de son état. On peut donc l'entendre et le pardonner.
Mais, chez les adultes, l'affaire peut être plus compliquée. Mon problème a évidemment été le personnage masculin : “Quand […] on traite ce genre d'homme de coureur de jupons, on ne mesure pas toujours combien de vérité […] recèle ce terme qui fait référence à la chasse [..].” L'auteur au moins, ne nous trompe pas sur les intentions de cet homme, qui est absolument détestable du début à la fin du récit, et sur qui sont les victimes de l'affaire même si, notre narrateur, aura une interprétation différente.
Zweig a probablement décidé de tout miser sur l'enfant : un choix intéressant, qui a ses limites cependant. La mère, qui est selon moi celle qui est vraiment la victime de l'affaire (alors qu'on pourrait se dire que c'est seulement l'enfant), est assez mise de côté, on ne la perçoit que par sa gêne, son empressement ou ses « humeurs ». Elle reprend un peu de place à la fin mais dans ce rôle de « celle qui a fait une erreur », on ne s'attarde pas sur elle quand elle est « celle qui subit ».
L'histoire, courte, se lit très vite. C'est une bonne façon de tester la plume de Zweig, le style étant très fidèle au reste de son oeuvre.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle était à cette époque décisive de la vie où une femme commence à regretter d'être demeurée fidèle à un époux qui, en réalité, n'a jamais été aimé, et où le pourpre coucher du soleil lui laisse encore un dernier choix (pressant!) entre la maternité et la féminité. A cette minute la vie, qui paraissait depuis longtemps déjà avoir été réglée d'une façon définitive, est de nouveau remise en question; pour la dernière fois l'aiguille magnétique de la volonté oscille entre la passion et la résignation à jamais. Une femme a alors à prendre la dangereuse décision de vivre sa propre destinée ou celle de ses enfants, d'être femme ou mère.
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Par nature, et bien que non dépourvu de qualités, il aimait être en société, et c'était ce qu'on appréciait en lui ; bien vu dans tous les cercles, il était conscient de sa totale incapacité à la solitude. Non désireux de faire intimement sa propre connaissance, il redoutait le face-à-face avec lui-même et évitait soigneusement pareil tête-à-tête. Il savait qu'il avait besoin de se frotter aux gens pour faire briller ses talents, sa nature chaleureuse et cordiale, et seul, il se sentait inutile et sans flamme comme une allumette dans sa boîte.
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Il s'était enfui par peur et par lâcheté, il en était conscient à chaque seconde, mais au moins pour la première fois, il avait agi de son propre chef, avait vécu une parcelle du réel, jusqu'alors ignoré de sa conscience.
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Stefan Zweig, auteur à succès, se voulait citoyen d'un monde qu'unifiait une communauté de culture et de civilisation. Il n'a pas survécu à l'effondrement de ce «monde d'hier» qu'incarnait la Vienne impériale de sa jeunesse.
Stefan Zweig et tous les grands auteurs sont sur www.lire.fr
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