Nous sommes en mai et je viens de
lire mon deuxième 5/5 de l'année 2023 : deuxième coup de coeur absolu pour
La petite lumière après le premier qui était pour
La dernière Reine de
Jean-Marc Rochette !
Pourquoi cet engouement ?
- Première étoile :
Grégory Panaccione avait démontré qu'il savait dessiner l'océan avec un océan d'amour en 2014, son premier gros succès.
La petite lumière confirme qu'il peut s'atteler à bien d'autres décors avec brio. Les scènes de nuit d'extérieur sont propices à la réflexion et celles d'intérieur étonnent par leurs détails dans des parties sombres. Les scènes de jour mettent en valeur des corps de fermes isolés, des hameaux de montagne, des pâturages et de superbes sous-bois.
- Deuxième étoile : au-delà des dessins, je suis de plus en plus sensible aux couleurs, à leurs variations, aux ambiances qui en découlent. J'ai ici beaucoup aimé les alternances de clairs obscurs qui vont avec le temps qui passe et l'état d'esprit des personnages.
- Troisième étoile :
Grégory Panaccione a sans doute trouvé la voie qui lui convient avec des adaptations de romans qui ont un réel message à délivrer. On voit ainsi le nombre de lecteurs et les notes augmenter sur ses trois dernières oeuvres. J'ai offert
Cabot-Caboche, adapté du roman de
Daniel Pennac et je ne tarderai sans doute pas à l'emprunter. Dans
La petite lumière,
Grégory Panaccione adapte le roman d'
Antonio Moresco. Je ne l'ai pas lu, mais au regard des critiques publiées sur le roman originel, l'adaptation graphique semble fidèle.
- Quatrième étoile : dans le début du livre quand le protagoniste cherche d'où vient
la petite lumière, il part interroger un agriculteur spécialiste des extraterrestres. Je ne sais pas si c'est une mauvaise interprétation de ma part, mais je trouve que cet homme, avec ses cheveux blonds raides et son gros nez, ressemble beaucoup au héros de Chronosquad, ce qui me donne à nouveau envie de découvrir cette série, d'autant plus qu'elle est actuellement mise en avant sur les présentoirs de ma bibliothèque municipale. J'aime assez qu'un auteur face un clin d'oeil à ses autres oeuvres, même quand elles sont très différentes.
- Cinquième étoile : un homme venu pour disparaître dans un hameau abandonné voit chaque nuit s'allumer une lumière sur un versant opposé et il va chercher à comprendre d'où elle vient. Ce récit est émouvant dans ses interrogations sur la solitude, la mort, le suicide, la force que donne le fait d'être accompagné. Les réponses ne sont pas apportées clairement, mais le texte et les illustrations emportent vers d'autres cieux, une réflexion sur la vie et ses cheminements.
Si je ne vous ai pas convaincu, je ne peux pas encore vous dire, comme pour
La dernière Reine, de regarder le bandeau avec les récompenses déjà obtenues, car
La petite lumière va paraître uniquement le 10 mai. En revanche,
Grégory Panaccione a obtenu le prix Landerneau Bandes-Dessinées en 2021 pour Quelqu'un à qui parler, autre adaptation graphique d'un roman, et cela ne m'étonnerait pas que
La petite lumière connaisse un aussi grand succès. Et dernier point, pour vous persuader de la qualité graphique, n'hésitez pas, pour commencer, à observer la couverture : je la trouve magnifique !
J'ai reçu ce très beau cadeau dans le cadre d'une masse critique privilégiée et j'en remercie Babelio et les éditions Delcourt.