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Marcel Péju (Préfacier, etc.)Pierre Vidal-Naquet (Préfacier, etc.)François Maspero (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782707133298
210 pages
La Découverte (09/10/2000)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Pour ne pas oublier le 17 octobre 1961... Cette nuit-là, en plein Paris, des dizaines de manifestants pacifiques du FLN sont massacrés par la police du préfet Papon. Leur nombre reste à l'heure actuelle toujours sous-estimé. Paulette Péju, alors journaliste à Libération, mène son enquête quelques semaines après, articles de journaux et témoignages à l'appui. Tortures, exactions, insultes, le tableau de cette nuit sanglante est édifiant. Publié par les éditions Franç... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Deux petits livres réunis en un seul, qui se complètent car nous voyons les deux visages de cette période troublée.

On commence avec « les harkis à Paris » par réaliser le rôle que le pouvoir politique a fait jouer à ceux qui ont choisi de servir le pouvoir colonial au lieu de ses condisciples et c'est très violent !
Les faits rapportés se situent entre 1955, début d'utilisation des auxiliaires musulmans, engagés dans l'armée ou la police au service de l'occupant en Algérie, puis pendant l'opération « harki » dès février 1959, où fut instauré « un plan de travail en vue de greffer dans les quartiers à forte densité algérienne une force de police autonome ayant toute liberté d'action pour démanteler les réseaux FLN » en France métropolitaine, jusqu'à « l'affaire de la Goutte d'Or », le2 avril 1961.
Pour faire parler un suspect, la police française se méfie … elle se souvient d'une certaine épuration qui suivit l'effondrement du régime de Vichy … demain, sera la paix … il ne faut pas prendre de risques inutiles … on laisse les interrogatoires poussés à d'autres … comme ça, elle garde les mains propres et la conscience tranquille … et cela donne du travail aux supplétifs… du boulot pour les harkis !
Qui sont ces volontaires ?
On leur apprend à manier le pistolet et la mitraillette, différentes façons d'utiliser le tuyau d'arrosage, le fonctionnement du magnétophone, ils sont rémunérés par des primes diverses qui leur offrent un salaire considérable comparé à un manoeuvre nord africain en France !
Ils ont une seule consigne … « essayer de démanteler, par tous mes moyens, la structure du FLN à Paris ».
Suit une longue, très longue liste de témoignages reprenant les dépositions faites par les victimes et c'est insoutenable, j'avoue ne pas avoir pu lire l'intégralité de ces textes officiels, et pourtant loin de moi l'idée de nier l'importance de ces textes, de ces preuves de la violence aveugle commandée par le pouvoir, exécutée par des supplétifs !

La seconde partie de cette réédition « ratonnades à Paris » concerne la nuit du 17 au 18 octobre 1961, « le grand soir ».
Il est question dans ces événements de faire ressortir le rôle de la police de Papon et pas seulement des supplétifs qu'elle avait chargé précédemment du même travail d'asservissement.
Une narration des événements et des suites de cette mobilisation au travers d'extraits de la presse quotidienne parisienne … et le silence assourdissant qui a suivi pour faire comme si … il ne s'était rien passé !

Ces livres sont des documents importants pour notre mémoire collective,
Leur réédition suite à la saisie chez l'imprimeur des éditions originales par la police judiciaire est salutaire.
Puisse l'ouverture des archives sur cette période, aider nos historiens à se servir de ce terreau d'informations pour reconstruire la marche de l'histoire

L'association « 17 octobre 1961 contre l'oubli » nous invite à leur retourner le texte de cette pétition


Le 17 octobre 1961 : pour que cesse l'oubli

Les 17 et 18 octobre 1961, lors d'une manifestation non violente contre le couvre-feu qui leur était imposé, des dizaines d'Algériens étaient assassinés à Paris par des fonctionnaires de police aux ordres de leurs supérieurs. Depuis … ans, ce crime contre l'humanité commis par l'État a été occulté, et ceux qui l'ont organisé n'ont jamais eu à rendre compte ni de leurs décisions ni de leurs actes. Une telle situation est inacceptable, car elle ajouter à ce massacre l'outrage aux victimes et à leurs proches. Pour que cesse cette injustice qui se soutient d'un silence complice et voulu, nous demandons que soit créé un lieu du souvenir à la mémoire de ceux qui furent assassinés, et que la République reconnaisse enfin qu'il y a eu crime.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Paris, I7 octobre. - À l'heure où, sous la pluie, le pavé noirci reflète les enseignes au néon, à l'heure où Paris fait la queue à la porte des cinémas, où Paris pousse la porte des restaurants, où Paris ouvre ses huîtres, au moment où Paris commence à s'amuser, ils ont surgi de partout, à l'Étoile et à Bonne-Nouvelle, à l'Opéra et à la Concorde, sur les avenues, sur les boulevards, aux portes de la Ville, au pont de Neuilly. Ces portes que Paris leur fermait, vingt, trente, soixante mille Algériens les ont franchies sans bruit. À 20 heures, cette heure où le préfet de police prétendait les consigner dans leur « ghetto », les travailleurs Algériens de la région parisienne ont entrepris une longue marche silencieuse à travers les principales artères de la capitale.
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Les harkis, eux, n'ont rien à ménager, rien à perdre que leur uniforme de mercenaire et le salaire de la trahison. Ils ont même tout à redouter d'une solution pacifique de la guerre d'Algérie, puisque sans la guerre et la répression ils ne sont plus rien: ni algériens, ni français. Méprisés par ceux qui les utilisent, rejetés de la communauté algérienne, ils s'acharnent avec d'autant plus de violence sur leurs compatriotes qu'ils assassinent en eux leur propre image perdue; ils tentent d'effacer ce qu'ils ne peuvent plus être, ils fuient désespérément ce qu'ils sont devenus: les faux frères…
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Cette cruauté que symbolise assez bien, en 1957, le massacre de Melouza, ne peut être passée par profits et pertes. Elle colore encore l'Algérie actuelle. Elle montre ce que fut le FLN, à la fois mouvement de libération et structure de pouvoir, visant à réserver à une minorité bureaucratique modelée selon les pratiques et les principes staliniens le monopole du pouvoir, alors même que cette minorité est traversée de tensions, divisée entre des clans qui s'affrontent dans l'ombre. Ces traits également
seront transposés en France, avec l'impitoyable lutte contre le MNA, et la volonté de contrôler l'ensemble de la population algérienne.
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