Comme un roman est un des ouvrages que j'ai lu et relu le plus. Il y a tant d'enthousiasme pour la lecture et les livres dans ce court essai qu'à chaque fois, j'en ressors le moral remonté à bloc. Son achat devrait d'ailleurs être remboursé par la Sécurité Sociale.
Daniel Pennac mélange avec humour et maestria souvenirs de lecture, souvenirs en tant qu'enseignant et ceux d'autres profs, idées reçues et les sacro-saints dix droits imprescriptibles du lecteur.
Comme un roman, c'est du bonheur à lire en cent et quelques pages. C'est une envie de partager l'envie de lire ou ses coups de coeur avec d'autres personnes (vive Babelio aussi pour ça!).
C'est aussi, plus égoïstement, l'envie de se (re)plonger dans les divers titres qu'il cite si généreusement. Madame Bovary, Anna Karenine, La ballade du café triste ou Charlie et la chocolaterie.
Pas de jugement, pas de phrases sentencieuses ou moralisatrices, beaucoup d'humour, de générosité et de vécu ("Ton bain, ma chérie mais mon Swift" pour une édition malencontreusement tombée dans la baignoire - pleine bien sûr - et mise à sécher).
Pas d'analyse au pas cadencé ou de grilles à apposer sur le texte. Mais savourer ledit texte dans son ensemble, tel qu'il est et pour ce qu'il est. Un poème n'est pas plus beau découpé et étiqueté en figures de styles. La musique des mots se suffit à elle-même.
J'aime aussi sa façon de raconter la prodigieuse aventure de la découverte de la lecture et comment m-a-m-a-n échappe au néant du sens pour devenir maman, la sienne à soi. Comme le dit si bien
Pennac, on ne s'en remet pas d'une telle découverte.
Alors un grand
merci Monsieur
Pennac de cet amour livresque partagé et à partager. Et un grand
merci à toutes les personnes qui, depuis près de quatre décennies, ont placé sur mon chemin des livres qui m'ont touchée, émue, enthousiasmée, transportée et dans lesquels c'est une part d'elles-mêmes que je retrouvais.