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EAN : 9782877303095
295 pages
Editions Picquier (19/05/1998)
3.61/5   9 notes
Résumé :
Au Viêtnam, la littérature est bel et bien de retour. Après plusieurs décennies de silence, la littérature vietnamienne est aujourd'hui en pleine renaissance et des écrivains de talent ont surgi. Les quinze écrivains présentés dans ce livre sont parmi les plus importants de cette nouvelle génération qui tente de ressusciter une langue, une culture au passé prestigieux.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Terre des Éphémères est constitué de 15 nouvelles écrites par la nouvelle générations d'écrivains vietnamiens .
Ça parle de la guerre , d' injustices , de misère humaine .
L'introduction est superbe , elle explique que dans un pays qui a connu une si longue période de guerre , puis de misère économique , morale , perte des valeurs ancestrales , la littérature n'avait plus vraiment sa place .
Depuis quelques années , enfin la littérature renait , en même temps que l'espoir .Quand les hommes sont occupés à survivre , il n'y a pas de place pour l'art , la culture .
Je cite ' l'héroïsme s'accommode mal du doute , des interrogations sur la condition humaine . Les héros sont des hommes atrophiés .'
S'exprimer librement dans le Vietnam communiste comme dans tout les régimes communistes pouvait représenter un danger de mort .
La belle utopie d'égalité voulue par les hommes s'avèrera être une épouvantable dictature , on parlait la langue de bois , ce qui ne permet pas l'émergence de la créativité littéraire .
Quelques nouvelles au style plus poétique ont particulièrement retenus mon attention comme celle intitulée ' la ville aux tournesols d'or , où un couple d'amants se retrouvent une fois par an avec pour consigne de ne jamais se dire adieu , pour avoir l'impression de vivre tout le reste de l'année en communion l'un avec l'autre , ils se promettent ainsi que la vieillesse , même la mort ne les séparera pas .
La dixième année des retrouvailles , Ng qui doit rejoindre son bien aimé , tombe malade un peu avant d'entreprendre le voyage , elle a brusquement ses pieds qui gonflent , signe d'une maladie assez grave , mais Ng ne renoncera pas à sa journée de bonheur .
Arrivée à la ville , elle ne reconnaît plus rien , les cochers sont remplacés par des taxis beaucoup plus efficaces mais tellement peu romantiques , et comble du malheur la petite auberge n'existe plus , à sa place s'élève des grands hôtels .
Ng attend l'homme qu'elle aime passionnément , espérant malgré tout sa venue , mais la douleur dans ses pieds est de plus en plus insupportable , elle se rend compte qu'elle a perdu sa fraîcheur , sa jeunesse avec toutes ses années de misère , alors lorsque contre toute attente elle voit arriver l'homme aimé ( il n'a pas de nom dans la nouvelle ) elle préfère repartir pour qu'il garde d'elle un souvenir merveilleux , les adieux n'étant de cette façon jamais prononcés .
C'est très très triste évidemment .
La nouvelle ' un squelette d'un milliard de dollars ' est d'un épouvantable cynisme , elle oppose de façon violente le monde occidental au monde oriental , c'est une fable cruelle , d'autant plus cruelle qu'elle a une base bien réelle. , oui l'argent peut presque tout acheter , heureusement il y a ce presque .
C'est une lecture difficile à classer , très dure , elle décrit un monde complètement désenchanté , désespéré , l'absurdité des régimes qui promettaient des jours meilleurs .
Une lecture pas confortable du tout , éprouvante , mais c'est ça aussi la lecture , parfois elle nous éprouve , nous fait réfléchir .

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Comme l'annonce la quatrième de couverture, « au Vietnam, la littérature est bel et bien de retour. » En pleine renaissance, de nouveaux écrivains surgissent et osent s'exprimer sur les révolutions qu'a connu leur société. Des écrivains qui ont tous pris le maquis à l'époque et qui reviennent à partir des années 1990.

Je ne connaissais que Duong Thu Huong, dont j'ai eu le plaisir de découvrir une de ses nouvelles. Mais dorénavant, je retiens aussi le nom de Phan Huy Duong (qui a également traduit tout le recueil et est traducteur de plusieurs volumes de Duong Thu Huong), de Duong Thanh Vu, de Bao Ninh.

En quelques pages, ils ont produit des textes à part entière : des textes puissants, poétiques, poignants sur une société si différente de la nôtre. Toutes ces nouvelles montrent une facette du Vietnam en guerre, une guerre civile terrible, mais pas aussi terrible que le séisme qui s'est produit dans la société avec le communisme : toutes les valeurs ont été renversées du jour au lendemain, les gens ont changé de travail, d'aspirations, les jeunes ont abandonné leurs études pour se consacrer à l'agriculture.

« Tout était maintenant possible dans la nouvelle société, tout pouvait se négocier, les choses comme les hommes … La seule différence avec l'ancienne société était dans le mutisme complet de nos médias. On n'entendait parler que de réussites totales, de victoires éclatantes, de héros socialistes exemplaires …

Pourtant au fil des pages on retrouve la résurgence de l'ancien Vietnam, celui du respect envers les anciens, celui du respect des traditions, ce qui n'est pas forcément mieux. C'est le portrait d'un peuple désemparé qui ne parvient pas à se retrouver, de désillusions en désillusions : « finalement, refaire sa vie n'était pas aussi excitant que ne l'avaient annoncé les revues et les films révolutionnaires. »

Je n'ai finalement pas été gênée par la forme de la nouvelle car j'ai trouvé que le recueil avait été parfaitement pensé : chaque nouvelle semble rajouter un morceau au puzzle du Vietnam des années 1950 aux années 1980, évoquant tour à tour la campagne, la ville, la jeunesse, les anciens combattants, etc. On découvre leurs valeurs fondamentales, comme l'héroïsme, le génie militaire, mais aussi l'intransigeance idéologique, l'art de la propagande, l'oppression totalitaire et finalement les boat people, la misère économique, le délabrement moral.

Un très beau recueil de nouvelles pour comprendre le Vietnam de l'époque.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Adam et Ève étaient ensemble quand ils quittèrent le paradis .Elle était toujours seule quand elle quittait la chambre gonflée de vents .
La Ville aux tournesols d'or
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Comprends bien ceci : un peuple qui sait se moquer de lui même est un peuple intelligent .
Poussières de vie
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« Tout était maintenant possible dans la nouvelle société, tout pouvait se négocier, les choses comme les hommes … La seule différence avec l’ancienne société était dans le mutisme complet de nos médias. On n’entendait parler que de réussites totales, de victoires éclatantes, de héros socialistes exemplaires …
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