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EAN : 9782352876755
200 pages
L'Archipel (10/09/2014)
3.53/5   18 notes
Résumé :

" Nous ne vieillirons pas ensemble s'apparente à ces grands romans de la faiblesse masculine. Insidieusement la réalité de l'abandon s'impose à un homme incrédule qui abusait de son pouvoir, rêvait sa vie et rêvait sa violence. L'art de Pialat est un art d'une puissante humanité, sans précaution, sans scrupule, sans effort pour rendre les personnages sympathiques. On est dans la peau, le gros grain, "l'homme nu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Alors que Maurice Pialat a une réputation d'acariâtre, je trouve que c'est un bon réalisateur et un très bon acteur. Je découvre qu'il a également des talents de romancier.
J'ai revu récemment "Nous ne vieillirons pas ensemble" un film que j'aime beaucoup, et j'ai lu dans la bande-annonce qu'il était adapté du roman éponyme.
Une fois n'est pas coutume je préfère le film au roman notamment parce qu'il est porté par deux acteurs cultes Marlène Jobert et Jean Yanne.
Pour autant, le roman est intéressant puisque que l'auteur s'y dévoile y compris sous ses aspects les moins glorieux. On y trouve aussi des personnages secondaires comme le frère de Colette qui n'est pas dans le film.
A travers ses personnages de Jean et Colette, Maurice Pialat donne à lire des éléments autobiographiques à une époque où il était peu connu et vivait une rupture amoureuse compliquée. C'est le moins qu'on puisse dire car Jean est souvent odieux voir violent avec Colette sa maîtresse. Ce côté brute épaisse au coeur tendre est bien marqué dans le roman car le narrateur peut faire part de ses sentiments.
La brutalité des propos de Jean qui ne veut pas divorcer de Françoise fait face à une Colette jeune et soumise, prête à accepter de se faire maltraitée par amour. Heureusement, elle réussira à échapper à l'emprise de cet homme qui se rend compte trop tard du mal qu'il lui a fait.
On comprend donc le très beau titre "Nous ne vieillirons pas ensemble" de ce roman brut sur la psychologie masculine.


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Tout le monde a vu « Nous ne vieillirons pas ensemble » de Maurice Pialat. Mais c'était un roman autobiographique avant de devenir un film. Publié aux Éditions l'Archipel, je l'ai lu il y a quelques jours dans le cadre d'une opération Masse Critique. Je remercie Babelio et l'éditeur pour cette opportunité.

Lire le seul roman écrit par le réalisateur m'intriguait. Ma curiosité n'a pas été déçue. Il est des livres qui sont de réels coups de poing. « Nous ne vieillirons pas ensemble » met en scène la faiblesse masculine. L'histoire est très simple : Jean a quarante ans, un boulot de cinéaste sans trop de succès. Il est loser, il gueule souvent, devient violent parfois et mène une double vie entre Françoise, son épouse depuis quinze ans, et Colette, sa maîtresse depuis six ans. Jean prend conscience qu'il aime Colette quand celle-ci fatigue de ses abus et commence à l'aimer moins, puis le quitte.

« J'aurais donc été le type du parfait goujat si je n'avais caché le meilleur de moi-même. »

Je dis souvent que l'amour est une corde constituée de filins qui se cassent petit-à-petit, à force de méchancetés. Lorsque le dernier se rompt, il n'est plus possible de rabibocher le tout. « Nous ne vieillirons pas ensemble » illustre parfaitement cette image personnelle et en cela a résonné en moi.
Un véritable coup de poing, je disais. Pialat dépeint son personnage sans aucune complaisance. Son portrait est totalement antipathique. Un homme pitoyable et raté, tant qu'il en devient odieux et violent envers son entourage. Il pense avoir suffisamment d'emprise sur les gens, au point d'avoir le droit de les malmener à sa guise. Colette en fait les frais, subit ruptures et réconciliations, violences et insultes, sans jamais rien dire.

« Non seulement t'es vulgaire mais t'es ordinaire en plus. »

L'écriture est puissante, les dialogues sont ciselés à la perfection. Les sentiments sont extrêmement bien rendus, au travers d'une écriture simple. On vit la souffrance de cet homme dont on ne connaissait finalement qu'un personnage public bien différent. On ressent la douleur de ses femmes. Les épisodes de vie, très courts et elliptiques, s'enchaînent comme autant de séquences de film et donnent un rythme haché au tout. Un choix de structure qui convient à merveille à la langue cassante et se met totalement au service de l'histoire, des personnages, de l'humanité qui se dégage d'eux, de la réalité ; et du malheur de Jean.

Un roman ancré dans la réalité.
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Parrallèlement à ma lecture du roman de C Donner "Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive" qui m'avait donné un petit aperçu du personnage pour le moins anticonformiste de Maurice Pialat j'ai enchainé avec la lecture de son seul roman, Nous ne vieillirons pas ensemble ( qu'il a ensuite adapté en 1972 sur grand écran avec l'immense Jean Yanne, pour « une histoire que Pialat a "écrite parce qu'à l'époque c'était l'événement le plus important de sa vie »

'Ce livre est une autobiographie et également une auto-critique du réalisateur Pialat. qui raconte avec quantité de détails la déchirure d'un amour de six ans sans jamais s'épargner, tant ce narrateur qui lui ressemble tant n'est pas enjolivé.

Un roman sec, taillé à l'os qui montre que contrairement à l'image qu'il renvoyait, Pialat avait une certaine humilité de la part de Pialat qui a su dépeindre son histoire si personnelle, et sans jamais chercher à rendre ses personnages sympathiques, mais puissamment humains.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'aime beaucoup le cinéma de Maurice Pialat et je ne pouvais pas passer à côté du seul (?) roman qu'il ait écrit.
Le roman et le film ne diffèrent fondamentalement pas, le lecteur / spectateur y prend le même plaisir.
J'ai bien sûr vu et été secoué par le film qu'il a tiré de ce roman, notamment par le rôle d'inoubliable salaud campé par Jean Yanne (et qui forme - avec l'autre rôle d'ordure de "Que la bête meure" de Claude Chabrol - le dyptique du pire salaud du cinéma français d'après-guerre !).

Qu'il le fasse à l'aide de l'un ou de l'autre médium, Pialat confère à cette histoire de ménage à trois semi-autobiographique somme toute banale, une puissance dramatique unique : l'excellente direction d'acteurs dans l'un, et un talent d'écriture certain pour l'autre.
Dans un style ramassé, Pialat déploie la même énergie brute qui irrigue son cinéma, se met entièrement au service d'un récit où l'analyse psychologique se devine plus qu'elle ne s'expose de façon ostentatoire.

En tant que lecteur du XXIe siècle, ce qui ne laisse pas de me surprendre, est le surprenante résignation des personnages féminins qui est dépeinte en creux : une épouse qui n'ignore pas la relation extraconjugale suivie de son époux et va même jusqu'à partager avec lui la douleur de la séparation d'avec sa maîtresse (et tout cela, avant la révolution sexuelle de 1968 puisque le narrateur précise que les faits relatés remontent à 1966).
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la masse critique et je remercie Babélio et la Maison d'édition tout particulièrement pour le petit mot d'accompagnement !

J'ai trouvé la lecture de ce livre "éprouvante" : la fin d'un amour, un homme marié et sa maîtresse vont se séparer, un sujet "banal" pour un roman,mais le traitement de cette rupture n'a rien de romantique, au contraire, c'est comme si l'auteur cherchait à prouver que ces deux êtres n'ont plus rien en commun.Il n'ya jamais rien de tendre entre eux même dans leurs hésitations à se quitter.Ont-ils jamais eu à partager réellement quelque chose ?
Ce quotidien qui nous est décrit est sombre,où se trouvent les sentiments du début de leur relation, il n'y a que mépris et fuite.Et ce qui est une séparation devient bientôt un échange entre trois personnages quand l'épouse fait le lien entre l'amant et sa jeune amie....

Une écriture très concise sans fioriture, comme les sentiments des personnages qu'elle raconte....pas de poésie,ici !
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Et moi je subissais seulement, car je cherchais désespérément une famille. J'étais très seul, et la solitude à deux, ça ne dure pas longtemps.
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Je t’ai aimé ! Jamais je n’aimerai personne autant que je t’ai aimé toi !… Quand je t’ai connu et que je savais que j’allais te voir, mon cœur battait, j’étais toute tremblante.
Je l’écoute, ne dis rien, ne bouge pas.
– Si nous nous séparons, je poserai une condition au suivant, celle de recoucher avec toi… J’aime bien faire l’amour avec toi.
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" Si au lieu d’apprendre à écrire j’avais eu le temps d’apprendre à vivre […] les choses secrètement et plus atrocement redoutées arrivent toujours […] La vie m’avait paru horrible, mais je me trouvais encore intéressant moi-même, maintenant, c’est le contraire, je sais que la vie est merveilleuse mais que j’en suis exclu, uniquement par ma volonté, et que c’est là une tragédie futile comme d’avoir le diabète ou le cancer des fumeurs. […] Puis-je te dire mon amour que je ne me suis jamais réveillé avec une femme à moi à mes côtés, que je n’ai jamais été pris au sérieux quand j’aimais et que j’ignore le regard reconnaissant qu’une femme adresse à un homme. "
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Je la regarde se balancer, souriante, dans son deux-pièces rose. Je la trouve ravissante. Je me dis que je ne l’ai jamais aimée autant ; en fait, je ne l’ai jamais aimée avant, je la méprisais (pourquoi ?), et maintenant que je l’aime, je sais qu’elle s’en va. Je me dis que je me souviendrai toujours de cet instant, pendant toute ma vie. Je regarde un petit homme avec une jambe atrophiée par la poliomyélite, qui s’agrippe à la balançoire d’à côté. Il se balance, tout seul. Je vois son regard et je me dis qu’il a l’air plus heureux que moi.
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J’analyse simplement tout ce qui s’est passé entre nous, ce qu’elle est, ce que je suis, pourquoi ça n’a pas marché entre nous. Elle m’écoute sans rien dire. Quand j’ai fini, nous restons encore longtemps comme ça, silencieux. J’ai tout dit, il n’y aura plus jamais à revenir là-dessus. Sur ce plan-là, c’est fini.
Elle va se laver, je la regarde, elle enfile sa culotte. Je ne peux pas me retenir, j’ai un élan d’adoration, je me précipite et lui baise les pieds.
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Vidéo de Maurice Pialat
Maurice Pialat. Projection privée.
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