Le vent reste incompris

Si « le vent reste incompris », Jean Pichet, né en 1949 à Agen, a su en saisir la matière, la fixer dans ce recueil de poèmes sans en figer l'essence. Tout au long des pages, les mots étirent leurs contours, leurs bruits doux ou plus âpres soufflent aux marges de leurs ombres, leur présence rencontre en soi l'écho de souvenirs enfouis.

La matérialité de l'objet livre est en soi une oeuvre, une ode au poète et à la poésie : la couverture épaisse abrite une mise en page sobre et délicate, oscillant entre blancheur et douceur bleue. Les discrètes aquarelles de Catherine Sourdillon accompagnent en image les poèmes de Jean Pichet.

C'est à une promenade intime que nous invite le poète, au fil du vent, environnements physique et psychique se rejoignant, s'unissant, se nourrissant. Tandis que ses pas se déplient, des impressions, souvenirs se dévident, nous conviant à une communion des sens au plus profond de chemins creux. Tantôt la nuit voile les contours du monde, le sommeil engourdissant les êtres, sauf ceux qui ne sont plus, la lune les contemplant ; tantôt le jour se fait blancheur et lourdeur d'une neige qui assourdit les échos de la vie. le pas devient léger ou bien plus lourd au gré des rencontres, ici un arbre – un chêne ou encore un peuplier – là des feuilles, un lac, un pré ou une mare, les cris de chasseurs, peut-être. Et puis le regard se fait complice d'une grâce éphémère, celle d'une feuille qui descend quand « les autres se contentent de tomber » ; voici l'élue qui, dans sa chute, trouve l'oeil attentif du poète sensible à son élan et le transcrit en mots. L'écho de peurs ancestrales n'est pas loin au fil du voyage, tandis que le vent oscille entre hurlement ou doux murmure.

Reste-t-il incompris ce vent, ce souffle qui épouse les pas du marcheur ? Quoi qu'il en soit, Jean Pichet s'efforce d'en capturer un sens par la toile des mots qu'il grave dans l'écorce du temps. « le vent reste incompris » est un magnifique recueil de poèmes, qui offre un voyage au fond du plus profond, en lisière du temps et de l'espace, là où se nichent des douleurs, pudiques, des douceurs offertes au coeur qui sait les lire.

J'ai pu découvrir ce recueil de poèmes dans le cadre d'une opération Masse critique. Je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions Illador pour ce très beau voyage.

Pour commencer, parlons un peu de l'objet livre, il est très beau, d'un papier cartonné relief qui ressemble à ceux des cartons d'invitations des soirées parisiennes chics ou a un faire part de naissance... Ça donne fort envie!
Ce recueil de poèmes est une promenade le long d'un chemin ou au bord de l'eau, de jour de nuit, sous le soleil brûlant ou sous une pluie battante a travers les saisons...
c'est beau.
Mais c'est sans compter sur ce fameux vent qui peut être trop présent en nous tournant autour comme une aura de migraine sournoise ou presque inexistant juste en s'approchant de notre cheville pour nous faire tomber....
Une lecture agréable et reposante certe, mais qui ne restera pas dans ma mémoire bien longtemps.

( recueil lu dans le cadre de la masse critique Babelio)

OBJET
Le livre est très beau
On l'encadrerait presque
On en ferait un tableau
Et tout serait là

AÏE, CA NE VAUT PAS LE COUP
On a lu des haïkus
Qui soutiraient des "ha"
Pas beaucoup
Mais profonds

Rien de tel à ces descriptions

PARESSE
Pichet a pioché des clichés
Il a enfilé des mots
Un collier d'écolier

Faisons de la place tout autour
Sacralisons le texte
De la marge comme un piédestal

Mais statues de vent
Glace sans reflet
Paresse sur papier de belle qualité

GASPILLAGE OSTENTATOIRE
La supercherie trop visible
La mise en scène lassante
Le mensonge en batterie
Il faut plus que des retours
A la ligne
Pour pêcher
De la poésie

ET DANS TOUT ÇA
Le vent est ici
Bien un con
Pris en otage

(Lu dans le cadre de l'opération Masse critique)
Lien : http://antoastu.com/le-vent-..