AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791027805761
Le Castor Astral éditeur (06/02/2020)
4.32/5   145 notes
Résumé :
Noir volcan est un recueil de poésie affranchie, libératrice, terrienne. Il fait partie d’un étonnant renouveau de la poésie constaté par les libraires dont Alexandre Bord : « Des poétesses comme Cécile Coulon et Rupi Kaur, dont les textes ont pu être lus au préalable sur les réseaux sociaux, attirent en librairie des lecteurs qui n’avaient jamais acheté un recueil de poésie. » En quelques années, Cécile Coulon a fait l'objet d'une ascension fulgurante. Elle a pub... >Voir plus
Que lire après Noir volcanVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
4,32

sur 145 notes
5
15 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Dès le premier poème, j'ai pris un uppercut au menton. Les suivants n'ont été qu'enchaînements de directs, du droit ou du gauche, au foie ou aux pommettes.

Il est rare de trouver une telle violence ("intensité" me semble trop faible) émotionnelle dans un bouquin, fut il un recueil de poèmes... Peut-être Les fleurs du mal de Baudelaire ?

J'avais bien aimé vos ronces, Cécile (permettez que je m'adresse à vous ainsi). Elles avaient éraflé mon coeur et parfois zébré ma chair de poule.

On sort de la lecture de votre noir volcan aussi groggy qu'après un match de boxe d'une soixantaine de rounds. Il n'est pas question ici de douleur ou de souffrance ; pas la mienne en tout cas ! La vôtre peut-être ?

Pour moi, pour autant que je puisse l'imaginer, je serais plutôt en état de saturation émotionnelle, comme après avoir fumé un joint. C'est le sourire aux lèvres que j'écris ces lignes...

Bien plus encore que dans les ronces, vous vous mettez ici à nu. Vous dépouillez vos sentiments de leurs oripeaux pour nous les crier à la figure. C'est "beau" comme le ballet des lutteurs qui s'observent, et violent comme les coups qu'ils s'échangent.

Je n'ai jamais compris pourquoi on qualifiait la boxe de "noble art". En revanche, je tiens à vous dire qu'à mes yeux vous apportez de la noblesse, et de la jeunesse, à la poésie, l'un des arts nobles de la littérature.

J'avais conclu ma chronique des ronces par "en tournant la dernière page, on a envie de découvrir la suite". Votre noir volcan ne m'a pas déçu ! Et voilà que j'attend avec impatience vos prochains poèmes.


Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
Commenter  J’apprécie          565
Cécile Coulon dans son plus beau rôle : poétesse.

Dans ses poèmes, Cécile Coulon nous parle de la vie, un peu à la façon de Raymond Carver, dont d'ailleurs elle reconnait l'influence. Pour elle, les situations les plus insignifiantes (comme boire une bière après une journée de travail), les gens les plus banals (le cinquantenaire divorcé), les paysages les plus communs (ainsi un bête mur de palissade se retrouve comme sujet de cantique) sont prétexte à poésie.

Mais il surtout question d'humanité :

« Je me promène parmi les miens et je ne les comprends pas ;

Dans leur maison, la nuit, au-dessus de leur lit,
Ils tracent au plafond deux colonnes : ce qui est bien d'un côté,
Ce qui est mal de l'autre. Ils rangent leurs gestes, leurs paroles,
Leurs pensées dans l'une ou l'autre de ces colonnes
Puis ils peinent à s'endormir, fixant ce plafond blanc,
Les yeux écarquillés, sans penser une seconde à rajouter
Une troisième colonne intitulée : ce qui est humain. »

Elle nous dit « Ils ne savent pas dehors que les toits des mauvaises tuiles abritent des palaces d'amour », car oui parler de la vie, c'est aussi et avant parler d'amour. Alors elle s'interroge « depuis quand est-ce devenu ringard d'être amoureux ? ».

Cécile Coulon écrit sur l'amour avec beaucoup de délicatesse, toute en modestie et en discrétion, ainsi elle « ne reste pas longtemps pour ne pas peser sur [n]os épaules nues, pour ne pas prendre la place qui n'est pas la [s]ienne ». Elle « aime en silence pour protéger ce qui est vrai » et « se cache derrière ses poèmes, parce qu'ils sont plus forts qu'elle ».

Une autre influence, c'est Sylvia Plath :

« Nous sommes si nombreux à nous taire
Quand de vives émotions nous déshabillent
Pour nous laisser là, nus et grelottant d'insécurité.
Nous sommes si nombreux à nous taire
Quand nous ne savons plus comment faire :
Personne ne nous a appris ce que cela signifie
D'être ravagé par la lumière. »

Ou encore :

« Comment faire pour choisir entre ce que je veux et ce que je dois :
Comment faire pour maintenir un pied brûlant
Dans une rivière glacée sans que l'eau ne perde
De sa fraîcheur et la peau de sa fièvre ?
Comment faire pour perdre et ne pas pleurer
D'avoir perdu ?
Comment faire pour apprendre que tomber
Est le meilleur moyen d'être au plus
Proche de cette terre,
Qui, elle,
Ne nous a jamais déçus ? »

La filiation avec Sylvia est moins évidente pour moi, même si on retrouve une certaine fragilité « un refus m'est atroce, les rares moments d'échec ont été suivis de journée plus longue qu'une mer sans vague ». Et de la colère, comme « je porte en moi les grandes violences de mon sang ». Et des paysages de landes et de solitude, de terres noires, de moutons et de brumes froides.

Cécile Coulon rejoint le panthéon de mes poètes préférées, entre Andrée Chedid, Sylvia Plath, Marina Tsvetaieva et Etel Adnan. Bravo, Madame.

Commenter  J’apprécie          363
Ce que j'ai ressenti:

Je veux écrire à peine, à volcan explosif. Les nerfs secoués. Je veux écrire à peine, pour dire que l'angoisse passe en lisant de la poésie. C'est la seule chose qui me calme, mais ce n'est qu'un volcan endormi…Parfois, la terre tremble juste à deux pas de chez-soi mais aux abords des frontières, un mal a marché en nos lieues. Ce peut être le debut de quelque chose, confiné comme ça, un temps pour soi, un printemps plutôt étrange, une étreinte timide vers le bonheur? Ce peut être juste la voix de la douceur. Merci Cécile pour ce moment de frisson Nature.

Je veux écrire à peine, à volcan explosif. La tête plein de ronces. Je veux écrire à peine, pour dire que le Noir ne fait plus peur, que la poésie veille sur nos trajets, les granges et les fleurs. C'est un peu de quotidien, des naissances de matins, des pardons du soir qui s'ouvrent par ma fenêtre…Parfois le désir prend le dessus et envoie des baisers aux géants, puisent l'essence dans nos campagnes. Ce peut être l'orangeraie, un coin de foin, des tranches de vies qui inspirent…Ce peut être juste un fameux nouveau monde, et après…Merci Mademoiselle pour ces fureurs de douceurs.

Je veux écrire à peine, à volcan explosif. Mon coeur reconnecté. Je veux écrire à peine pour dire le bien-être de trouver en ces lignes, un peu d'éclats noirs et de magie volcanique. C'est tellement beau ce nouveau courant de lyrisme. Je ramasse en morceau de ce qu'elle a laissé tombé entre nos mains. Des couleurs pour nos journées confinées, des mots pour apaiser les efforts piétinés. Ce peut être de la tendresse ou des joies retrouvées, un peu de câlins silencieux. Ce peut être des appels en une syllabes. Merci Noir Volcan d'avoir réveiller les feux en-dedans.

Je veux écrire à peine, à volcan explosif. Je ne peux rien faire sinon être en Love total devant ce recueil de poésie. Ma main dans un mouvement énergique, trouvera bien quoi écrire demain.
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          344
Après « Les Ronces » Cécile Coulon nous propose un second recueil de poèmes : « Noir Volcan ». Comme elle le dit elle-même, Cécile Coulon écrit avec les mots de tous les jours, avec les mots de toute la vie. Dans ses poèmes il n'est question que de la vie quotidienne : l'amour, la mort, la passion, la rupture, la vieillesse, l'amour qui s'en va, le vin rouge, les parties de belote, la maison qu'on quitte à regret et ses chers volcans endormis qui imprègnent ses écrits. Cécile est une fille de la terre, une femme d'un terroir, et tous ses poèmes en sont les beaux fruits que le lecteur déguste avec gourmandise.

« Que je ne vois pas pourquoi porter des talons
quand on sait à quel point ça abîme les pieds.
Que je ne vois pas pourquoi porter des souvenirs
quand on voit à quel point ça abîme le coeur. »
Commenter  J’apprécie          320
Noir volcan est un recueil de l'intime et du quotidien.
En effet, l'autrice grande amatrice de running, nous emmène dans un jogging à petites foulées, dans les joies et tracas de sa vie personnelle. Sentiments, amour, amitié, famille se dévoilant au fil des textes. Constats émouvants de la vie quotidienne,
d'une jeune femme sans langue de bois ou toute sa verve poétique ressort avec grâce, mais aussi parfois fracas…
Si le banal de l'existence se fait ressentir, il est toujours magnifié par les souvenirs, la nostalgie d'une époque plus humaine, celle
d'une french touch provinciale unique remplie d'innocence et d'espièglerie joyeuse.
Mais ce qui sublime le recueil, c'est la présence permanente des racines volcaniques de l'actrice, poétesse auvergnate trouvant sa force et son inspiration sur les chemins noir volcan de cette terre qu'elle adore viscéralement.
Je terminerai par une anecdote, un babelionaute qui a lu mon recueil : pas facile d'être rebelle au petit-déjeuner a écrit en conclusion de sa chronique, qu'il me verrai bien travailler avec Cécile Coulon, il n'y avait un pas plus bel hommage à nous faire.
Commenter  J’apprécie          240


critiques presse (1)
Liberation
20 avril 2022
Toujours avec la douceur, parfois amère, d’un regard qui cherche à prendre du recul sur les événements et le temps présent [...]. Un éloge poétique de la lenteur et du don face aux injonctions concurrentielles et à la rentabilité de l’époque.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Perdre

Je n'ai rien perdu.
J'ai eu des jours sans argent,
des jours sans amours, des jours
sans douceur, des jours d'une violence
inimaginable,
malgré cela je suis certaine de n'avoir
rien perdu.
Ni la sensation des douleurs profondes,
ni celle des joies entières.

Je n'ai rien perdu.
J'ai eu des jours sans caresse,
des jours sans paroles,
des jours sans la bonne santé
qui est généralement celle de la jeunesse,
des jours où la paupière ne se hisse plus
sur le paysage d'une chambre vide.
Mon regard était cassé.
Pourtant la fenêtre restait ouverte.
Les cloches sonnaient et le noir de la vallée m'apaisait.

Je n'ai rien perdu.
J'ai eu des jours où tout est fini. Tout.
La vie n'est plus mais le cœur bat encore
et c'est une surprise de l'entendre cogner
quand le reste est éteint. J'ai eu des jours
avec de grandes encoches dans ma poitrine,
des jours d'avalanches dans la gorge,
où l'on blesse quelqu'un qu'on aime
pour ne pas souffrir tout seul,
je marchais dans la rue ramassant devant moi
mes morceaux qui retombaient
d'entre mes bras tordus au pas suivant.

Nous sommes si nombreux à nous taire
quand de vives émotions nous déshabillent
pour nous laisser là, nus et grelottant d'insécurité.
Nous sommes si nombreux à nous taire
quand nous ne savons plus comment faire :
personne ne nous a appris ce que cela signifie
d'être ravagé par la lumière.

Je n'ai rien perdu.
J'ai eu des jours d'amour qui n'en finissaient pas
de se promettre. J'ai eu des jours de longues siestes,
de longues marches, de longues étreintes.
J'ai eu des jours d'une légèreté folle,
qui tenaient dans la paume d'une main d'enfant.
Je ne serais pas fâché si tout doit finir
une bonne fois pour toutes
dans un an ou dans un jour
car ma vie a été pleine de choses que je n'ai pas perdues.

Je veux entendre de nouveau
tes grand éclats de rire
qui m'ont tranché
la gorge.

(P57-59)
Commenter  J’apprécie          140
LE NOUVEAU MONDE ET APRES

Ils auront tondu des kilomètres de pelouse
Autour de maisons plus larges qu’un paradis fiscal au milieu de l’océan,
Ils auront couru d’un bout à l’autre de la ville pour livrer des enveloppes, des pizzas, des assignations,
Ils auront délaissé leur vieille mère ou l’ami d’enfance
Qui attend sous l’abribus à côté de son vélo,
Ils auront appris à faire l’amour sur internet, à faire la guerre à la télé,
À faire semblant pendant les repas de famille.
Leur premier amour leur aura inculqué que tout sentiment fort est vain,
Grandiose et brûlant
Et ils se tiendront le reste de leur vie à distance raisonnable de ces sentiments forts.

Ils auront été embauchés, intégrés, mariés.
Ils ne pensent plus à leur premier amour.
Seulement les soirs d’ivresse avec les collègues de bureau, c’est-à-dire une fois par semaine,
Et un soir bien sûr ça aura été le soir de trop.
Coup de gueule. Divorce. Démission. Gym. Dieu. Putes.
Tout mais pas l’attente de la mort avec ce vide dans la poitrine et ce gras autour du ventre. Tout, mais pas cela.
Pendant ce temps, à la télévision,
Les présentateurs et les experts annoncent un nouveau monde
Et je sais que je n’en ferai pas partie
Parce que dans ce nouveau monde tout sera
Plus simple
Plus rapide
Plus visible.
Toutes celles et ceux qui passent plus de temps en forêt que devant les vitrines,
Toutes celles et ceux qui trempent des tartines de fromage dans leur vin rouge,
Toutes celles et ceux retranchés dans des rêves de terres noires et d’églises hautes
Ne feront pas partie de ce nouveau monde.

Ayant pour seule consolation la lumière à l’aube sur les volcans endormis,
Je chemine lentement, contournant mes propres colères,
Des ampoules humides sous les doigts et les orteils,
Mon vieux cœur boursouflé de souvenirs :

Il est l’heure de se taire.
D’écrire un peu.
Et le reste appartient au nouveau monde.
Commenter  J’apprécie          110
Pour vous deux

Je suis entrée par hasard et je t'ai vue.
Si proche de moi.
Et plus proche encore de quelqu'un
qui te frôlait sans cesse, qui te frôlait sans cesse,
- voilà ce que je me répétais -
qui te frôlait sans cesse
comme une pluie d'été.
Il y a quelques années, j'étais à sa place :
je faisais les mêmes gestes pour te prouver
que j'étais capable de douceur. Je suis persuadée
que cet autre, maintenant, pense comme je le pensais,
que son amour pour toi est grand, unique, et fort.
En vous regardant rire dans la fin de journée,
heureux et contents d'être ici, dans les premières
lueurs d'un amour qui durera aussi longtemps que possible,
en vous regardant j'ai été traversée par un morceau de jazz
déchirant.
Je débordais de ces souvenirs qui reviennent
à la charge comme des bêtes affamées,
j'ai été secouée par l'envie de lui dire de bien faire attention à toi,
de le supplier d'être quelqu'un de bien, de solide,
car on oublie trop souvent d'être plus solide que l'amour.
Je suis entrée par hasard et je vous ai vus.
Si confiants et bienheureux dans cette absence de distance
entre vos mains et vos nuques et vos lèvres.
Je suis libre de tout cela
et je vois dans les regards que vous accrochez
l'un à l'autre
la certitude que vous êtes seuls au monde.
Je vous souhaite sincèrement de le rester, de vous enterrer
dans cette pénombre de tendresse et de chaleur
où toi et moi étions enlacées pendant des mois,
pendant des années.
Je suis entré et je vous ai vus.
Ma liberté s'est brisée
en mille morceaux
et j'étais trop occupée à vous regarder pour les ramasser.
Ne t'écorche pas en marchant dessus
lorsque vous rejoindrez ta chambre ou la sienne.
Bien sûr, aucun de vous deux ne sais encore ce qui arrivera,
moi ça m'est arrivé,
et même plusieurs fois.
Votre bonheur d'être ensemble m'a roué de coup ;
je me cache derrière un paquet enveloppé de kraft brun qu'on
me tend,
à l'intérieur un chèque pour tous les moments
que j'ai passé loin de toi
pensant que tu étais assez solide pour ça,
que j'étais assez solide pour ça,
je me cache derrière ce paquet enveloppé de kraft brun,
à l’intérieur mon emploi du temps
pour les six prochains mois.
Je suis entrée par hasard et je vous ai vus. Ce n'est rien.
Soyez heureux. Mais surtout, soyez solides,
plus solides que l'amour.

(P16-18)
Commenter  J’apprécie          70
Abîmer la douceur (extrait)

Nous devrions cesser de croire que la bienveillance est une vertu infaillible.
Que la douceur est solide. Que l'oreille qui écoute ne tombe jamais malade.
Toute personne qui apporte de la légèreté échange sa chaleur
contre un morceau de vos abysses.
Et nous en redemandons encore et encore
sans chercher à savoir où s'entassent ces mauvais moments
dans la vie de ces autres qui nous prêtent leurs nuances
quand nous manquons de couleurs.
Commenter  J’apprécie          231
LE MUR

Un cantique de rien du tout
Pour cette bicyclette endormie contre un mur
Sur lequel, enfant,
Tu jouais sans doute à marcher droit,
Les bras écartés
Comme si le ciel agrippait tes doigts de chaque côté,
Et dans le sourire que ta joie et ta concentration
Modifiaient à mesure que tu avançais,
Tu ne savais pas encore
Que tu serais aimée et que tu aimerais
De la plus belle des façons :
En silence
Pour protéger ce qui est vrai.
Commenter  J’apprécie          200

Videos de Cécile Coulon (76) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cécile Coulon
Teaser tournée "La langue des choses cachées" tournée | Cécile Coulon
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (365) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1221 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..