Me voilà à quarante ans
Avec dans mes mains le portable
À écrire une chronique
En l'absence du capitaine.
Me voilà fragile et bien incapable
De naviguer sur les eaux du chagrin
Ni phénomène ni en ligne droite
Je suis là à tourner en boucle
Des poèmes qui me touchent
Des poèmes qui se souviennent
De l'absence, de la perte et du fracas.
Comme l'été démarre
Il serait triste de se laisser aller
Aux jours gris, aux trous intérieurs
Aux parties terminées
Mais c'est la seule façon
De ne pas oublier.
Il est toujours un être qui nous manque
Plus que de raison, plus que de navigation
Les femmes qui remplissent nos vies
Font des pertes incommensurables
Et on a beau porter tous différentes histoires
Ces deuils nous rapprochent comme des
Aimants. Il n'est plus de temps qui se tordent
Il n'est que des yeux qui débordent
Et des souvenirs qui hantent des silences.
Mais je pense aussi aux soleils
Qu'il nous reste à admirer
Aux collines qu'on va parcourir
En courant avec joie
Aux rencontres fortuites
Qu'il nous va falloir vivre
Aux poèmes enfouis
Qu'il faudra aller déterrer
À ce mot, CONTINUER
Qu'il faudra bien s'approprier
De gré ou de douceur
Pour ne plus se jeter
Contre les murs.
C'est vrai que c'est dur de sourire
De penser que tout ira bien
De se débattre du lundi au dimanche
Mais il faut apprendre.
Et pour cela il y a la poésie
Ce refuge, cet îlot, l'ancre de nos vies
Cette maison au fond des bois
Ce petit bout d'espoir qui nous tient
Debout et avec grâce.
Je ne vais pas te demander
Si ça va, Cécile
Non ça je ne le ferai pas
Je vais plutôt écrire
Des poèmes et des mercis
Pour ce qui demeure
Pour ceux qui restent là
À tenter de vaguement comprendre
Les sillons et les creux
Les drames et les bonheurs
Les volcans et le monde
Les nuits et les nous deux.
Garde-moi quelques paysages
Quelques traversées heureuses
Je ne veux pas de mensonges
Juste des étoiles qui dégringolent
Avec toi, qui les rattrape
Pour en faire un recueil de poésie
Tout à fait sublime, juste tendre
Empli de beautés réconfortantes.
Donne-moi ta main que j'y regarde
Avec attention, les lignes que font la vie
Les points et les raccords de musique
Pour que je m'émerveille encore
De ces mots si simples
Que tu as su écrire pour expliquer
La résilience et les jours d'amours.
Et si je dois finir sur une seule phrase
D'où que me vienne l'idée
Je sais déjà où elle a pris naissance
Elle vient direct de la planque
C'est un coup de coeur. Pas autre chose.
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