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EAN : 9782228905152
271 pages
Payot et Rivages (03/03/2010)
3.34/5   25 notes
Résumé :

Soudain, ils sont devenus riches. Très riches. Millionnaires. Et ce fut par le seul fait du hasard. Eux, ce sont les grands gagnants du Loto. Pour la première fois, la Française des Jeux a permis à des sociologues d’avoir accès à eux.

Pour la première fois aussi, ces gagnants ont accepté de participer à des entretiens approfondis. Ce qu’ils disent, c’est une vie bouleversée, c’est la joie, mais ce sont aussi les questions, des dizaines de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Qui n'a jamais rêvé de gagner au loto ? Qui n'a jamais imaginé ce qu'il ferait de plusieurs millions d'euros ?

Sauf qu'entre rêve et réalité, il y a un fossé.

Les Pinçon-Charlot sont allés à la rencontre de ces grands gagnants qui ont obtenu au moins un million d'euro à la loterie et qui sont suivis par le Service gagnant de la Française des Jeux qui les accompagne dans leur nouvelle richesse. Souvent dans le secret, ils se retrouvent déboussolés et n'ont personne avec qui partager l'énorme nouvelle.

Cet événement extraordinaire constitue un choc émotionnel, une «catastrophe heureuse» et pousse les joueurs à se redéfinir sur l'échiquier social. Les rapports de domination s'inversent et même si c'est en leur faveur, cela ne va pas de soi pour ces gagnants souvent d'origine modeste.

Car ne devient pas riche qui veut et le seul capital ne suffit pas. Être riche s'apprend et passe par l'acquisition de codes sociaux, culturels mais aussi par la connaissance en gestion de patrimoine. le Service Gagnants est là pour ça et leur apporte son soutien.

Ces millionnaires sont soumis au regard des autres, souvent jaloux et mauvais, et beaucoup ont du fuir leur environnement d'origine.

Au delà des autres, c'est aussi un chambardement intérieur, surtout dans les classes populaires, où les gens se définissent par leur travail et où les «riches» peuvent être mal perçus, ce qui amène beaucoup d'entre eux à culpabiliser.

Pourtant, le fait d'être né dans une bonne famille ou de gagner au loto relèvent dans les deux cas du hasard. Mais l'héritier possède les codes et sait être riche, contrairement au gagnant du loto.

À travers les témoignages des gagnants, on découvre une palette nuancée de comportements. Tout n'est pas noir, ni blanc, ni rose. Et il faut être armé pour affronter cette immense et soudaine liberté.

Une lecture passionnante qui parle autant des gagnants que de notre rapport à l'argent. Mais une nouvelle édition s'impose, celle-ci n'abordant pas le monde numérique. Et il y a fort à parier que l'appli FDJ et les réseaux sociaux ont changé la donne.

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Que devient un gagnant du Loto ? On en a généralement une idée assez précise : après un bref instant de bonheur, il se retrouve harcelé de solliciteurs, déboussolé dans un monde dont il ne connaît pas les règles, et se retrouve vite ruiné, ou au minimum coupé de tout ce qui faisait le sel de sa vie, peut-être simple, mais humainement riche.

Bon, on ne va pas se mentir trop longtemps, ça se passe rarement comme ça, et les gagnants ne sont pas trop à plaindre. Mais il faut dire que ce mythe sert tout le monde.

L'argent, en effet, s'hérite souvent. Même s'il existe des personnes qui s'élèvent à la force du poignet, c'est plus l'exception que la règle, la fortune vient souvent par l'accumulation des générations précédentes. Plutôt que de reconnaître l'aspect aléatoire de la richesse à la naissance, les riches se sont bardés de qualités morales (élégance, raffinement, intelligence, …) qui viennent justifier a posteriori leur bonne situation : finalement, si deux bébés, un de famille riche et un de famille pauvre, avaient été échangés à la naissance, le bébé malencontreusement devenu pauvre serait parvenu au même stade de richesse à la vie adulte grâce à son travail et sa persévérance, tandis que le bébé devenu opportunément riche se serait ruiné en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, dû à sa paresse et sa stupidité.

De l'autre côté de l'échelle sociale, on se dit que l'argent ne peut se gagner que par de durs efforts, et que l'argent facile corrompt. D'ailleurs, on en voudrait pas ! (ça tombe bien, personne ne vous en donnera)

Quand on passe d'un monde à l'autre à l'aide une simple grille de Loto, on dérange donc les mythes de tout le monde. Plus que savoir comment dépenser son argent, c'est finalement savoir « comment se comporter correctement comme un riche » qui demande le plus d'efforts, et provoque le plus de malaises.

Essai plutôt intéressant, qui nous oblige à réfléchir au sens que l'on peut donner à l'argent, à sa répartition, au concept même de l'héritage, et à toutes les fables que l'on peut se raconter pour se dire que finalement, on est très bien là où on est.

Un point un peu négatif sur la structure même du texte : le livre est organisé en thèmes, mais on ne suit finalement que quelques familles, et à chaque chapitre, on a un résumé de toutes les informations des chapitres précédents, plus quelques petits détails qui viennent illustrer le thème du moment. Un peu lassant à la longue.
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Vous avez toujours rêvé de gagner au loto ? Eux l'ont fait !

Pinçon-Charlot, le célèbre couple de sociologue spécialisé sur la bourgeoisie, a eu l'autorisation de mener une enquête sur les grands gagnants du loto et de l'euro-million. Il se trouve qu'il n'est pas si facile de gagner tant d'argent d'un coup. Plus qu'une révolution, le gain oblige son bénéficiaire à faire des choix. En choisissant combien vous donnez à vos proches, vous êtes obligé de quantifier vos sentiments vis-à-vis des uns et des autres et cela peut être source de conflit. En fait l'argent ne change rien aux situations familiales mais il révèle des conflits qui pouvaient jusque-là être sous-jacent ou qui n'avaient pas de raison d'éclater. le gain remet en cause les hiérarchies sociales établies par l'âge dans une famille (parents-enfants / ainés-puinés) ainsi que les hiérarchies sociales dans le travail ou les relations d'amitiés. Mais passé le tsunami du gain, la fortune se révèle avec le temps, une "bienheureuse catastrophe". Les réactions sont différentes en fonction de l'âge des gagnants. Une personne jeune aura plus tendance à faire table rase de son existence précédente, tandis que les gagnants plus âgés, qui sont déjà bien installés dans leur vie, sont plus axés vers la transmission de leur fortune et profitent de manière plus sereine de leur chance.

Il n'y a pas de révélations fracassantes dans ce livre mais quelques anecdotes intéressantes. Ainsi, savez-vous que 39% de la population de plus 18 ans n'a jamais joué au loto (personnellement, j'aurais avancé un chiffre inférieur). On apprend par exemple qu'en dessous de 4 Millions d'euros de gains la plupart des joueurs n'arrêtent pas de travailler (cela dépend bien sûr du milieu social du gagnant et de son rapport au travail avant le gain). 1 Millions d'euros placé gentiment à 4% vous rapportera 3300€/mois...

Les gagnants du loto se retrouvent régulièrement au sein d'un club mis en place par la française des jeux. Cela permet de s'échanger des tuyaux. Il y a une grosse inégalité entre les gagnants ! Entre ceux qui ont gagné 1 millions et celui qui en a gagné 100 les possibilités sont bien différentes. La vie est cruelle parfois n'est-ce pas ?
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A priori le sujet de ce court texte n'est pas bien intéressant : les gagnants du loto, bon, c'est pas forcément un grand enjeu dans notre monde qui connaît par ailleurs les plus graves inégalités économiques, et tant d'autres problèmes économiques, politiques, sociaux… A ceci près que le sujet de ce texte, au fond, n'est pas tant les gagnants du loto, que notre rapport à l'argent.
Un texte intelligent, pertinent, servi par une plume efficace, qui pose de grandes questions sans en avoir l'air.
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On apprend quelques petites choses intéressantes, mais bon, pas de tsunami intellectuel en vue. C'est plaisant et facile à lire, c'est déjà ça. malheureusement ça donne aussi très envie d'enrichir la Française des jeux et de devenir un joueur frénétique. Ou à défaut de devenir un sociologue spécialiste des riches parce que ça a quand même l'air super sympa d'entrer dans un tel monde.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Émilie et Philippe apprécient les services rendus par la conciergerie de leur carte de crédit Infinite et le personnel ainsi mis à leur disposition de façon permanente. Une naissance à l'autre bout de la France : aucun problème pour faire livrer une layette assortie d'un petit ours en peluche. Un anniversaire aux États-Unis : le cadeau est livré à la fin du déjeuner. Une pièce d'identité a disparu, sans doute tombée dans un autobus : le service met tout en œuvre pour la retrouver. La carte bancaire se charge ainsi de problèmes extérieurs au domaine de la finance dans une sorte de bancarisation totale de la vie.

Cette carte Infinite, qui dépend du réseau Visa, n'est proposée qu'aux clients offrant de sérieuses garanties. Elle concerne environ 100 000 personnes en France. Elle est plus sélective que la carte Premier, délivrée à près de quatre millions d'exemplaires, mais moins que la carte Centurion du réseau American Express, beaucoup plus élitiste. Tenté, Philippe en fit la demande mais il essuya un refus. L'achat de cette carte n'est pas libre, bien que son coût soit tout de même de 2000 € par ans. Pour avoir l'honneur de cotiser, encore faut-il avoir été sélectionné par American Express comme l'un de leur meilleur clients, et être apte à profiter des services proposés : disputer une partie de tennis avec le premier joueur au classement mondial, ou accéder au terrain de golf de Saint Andrews, en Écosse, ou encore assister à l'opéra du Nouvel An à Vienne... Les cartes de crédit se sont ainsi diversifiées en fonction des niveaux de richesse de leurs détenteurs, devenant de véritables cartes de visite.

(P188)
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La représentation commune des gagnants oscille entre fascination et dénigrement. Les émissions de télévision dont ils sont le sujet font des audiences importantes. Il est courant de les plaindre : tant d'argent va disloquer les familles, le malheur les attend, d'ailleurs l'argent ne fait pas le bonheur. On ne serait pas surpris qu'ils « pètent les plombs. »
[...]
Ce lieu commune est repris dans la presse, autour du thème de l'enfer des riches, notamment avec les jeunes des beaux quartiers, tous accros à la cocaïne et aux soirées folles et capricieuses. Les malheurs sentimentaux qui affligent les familles régnantes, les vedettes du show business ou les étoiles du football alimentent les gazettes avec des photographies de villas tropéziennes, de yachts interminables et de Ferrari rutilantes. Mais c'est pour mieux souligner combien les divorces, les maladies, les accidents viennent remettre à sa place cette opulence, qui, de toute évidence, ne rime pas avec bonheur.

La fortune n'est pas tout et elle peut s'accompagner d'une grande détresse. Décidément, pour reprendre une autre fable, « les raisins sont trop verts. » En sollicitant sa pitié et sa compassion, cette littérature détourne des inégalités l'attention du lecteur populaire et lui donne de bonnes raisons de se satisfaire de son sort. Tout en continuant à jouer au Loto : personne n'est dupe de ces fables qui font du dénuement le meilleur moyen d'atteindre le nirvana. Mais comme la probabilité d'échapper à son destin est faible, autant se dire que les bienheureux sont les pauvres.
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Le gagnant n'est pas un héritier. Son expérience de l'argent est liée au travail, aux contraintes horaires que cela suppose, aux rapports hiérarchiques, à la fatigue. L'argent était pour lui, jusqu'à présent, le produit de ses efforts, du temps passé à le gagner. Il va faire avec le gain l'expérience de l'argent qui « travaille » tout seul. Dividendes, intérêts, bonus fidélité, coupons, plus-values de cession : l'argent comme par miracle génère de l'argent. C'est un secret de polichinelle : l'argent autoproduit est le fruit des prélèvements sur la richesse issue du travail. Là est la source des difficultés de certains gagnants, mis en porte à faux par rapport à leurs conceptions du monde. Leur accès à la richesse est aussi une entrée, par la petite porte, dans le monde des rentiers. Celui des possesseurs d'un patrimoine de rapport qui procure une rente pour laquelle l'essentiel des efforts consiste à savoir se faire conseiller efficacement, car le monde de la finance est une jungle peu sécurisée.
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En devenant riche, sans avoir les attributs qui accompagnent la vieille richesse, le grand gagnant bouscule, lui aussi, l'ordre attendu des rapports sociaux. Avec un gain de plusieurs millions d'euros dû au seul hasard du jeu, l'arbitraire des rapports de domination devient visible. Aussi, dans les beaux quartiers, « le Loto n'est pas un sujet de conversation », nous a dit un riche héritier. Certainement parce qu'on y joue moins qu'ailleurs. Mais également parce que la soudaineté de la fortune met à nu le pouvoir de l'argent que le travail symbolique de la vieille richesse tente d'oblitérer au profit de valeurs culturelles et morales.
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Au-delà d'un certain âge, le gain important ne se traduit pas par une réorganisation globale de la vie, les gagnants paraissent plus soucieux d'aménager leur ordinaire que de plonger dans l'extraordinaire.
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Videos de Michel Pinçon (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Pinçon
Spécial Eté ! Avant une petite trêve estivale !1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs de Jérôme et la librairie La planète Dessin à Paris !!! Et ce soir, ce n'est pas trois conseils de lecture mais plutôt la découverte des collections été des éditeurs à glisser dans les valises ! Lisez des BD et bonnes vacances. -Les incontournables du roman graphique(ALICE GUY Catel & Bocquet, LE CRÉPUSCULE DES IDIOTS Jean-Paul Krassinsky, GUIRLANDA Lorenzo Mattotti & Jerry Kramsky, MAGIC PEN Dylan Horrocks, QUATORZE JUILLET Bastien Vivès & Martin Quenehen, JOHNNY CASH - I SEE A DARKNESS Reinhard Kleist) chez Cas-terman -Version poche (La mémoire dans les poches Récit de Luc Brunschwig. Dessin d'Étienne le Roux, Mauvais garçons Récit de Christophe Dabitch. Dessin de Benjamin Flao, La position du tireur couché D'après le roman de Jean-Patrick Manchette. Adaptation et dessin de Tardi, …) -La sélection BD poche (Seconds de Bryan Lee O'Malley, Glenn Gould de Sandrine Revel, Riche, pourquoi pas toi ? de Marion Montaigne, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Opération Copperhead de Jean Harambat, Noire d'Émilie Plateau, d'après Tania de Montaigne, Lip, des héros ordinaires de Laurent Galandon et Damien Vidal, le Retour de la bondrée d'Aimée de Jongh, le Mystère du Monde Quantique de Thibault Damour et Mathieu Burniat, Guantanamo Kid de Jérôme Tubiana et Alexandre Franc) chez Dargaud -Sarbacane 20 ans (L'Aimant Édition poche Lucas Harari, le dieu vagabond Édition poche Fabrizio Dori, Dans la forêt Édition poche Lomig, Un travail comme un autre Édition poche Alex W. Inker) -La Boîte à bulles 20 ans (La plus belle femme du monde Dorange et Roy, Dans les vestiaires le Boucher, L'immeuble d'en face Vanyda, Kaboul Disco Wild) -Collection Nomad Urban Comics 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture. #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART#MANGA Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/ https://twitter.com/TPTBD
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