Si vous avez aimé
Les clients du bon chien jaune de
Pierre Mac Orlan, alors vous aimerez ce roman de littérature jeunesse à l'écriture soignée. Je me croyais, au début du roman, dans les pas d'Yves-Marie : Brest, et le quartier de Kéravel, les forçats qui éduquent le jeune Youenn. Là s'arrête le point commun. Youenn a la maturité de ses quinze ans, suffisamment de jugements pour comprendre la disproportion entre le châtiment et la faute commise par "le philosophe", son meilleur instructeur. Il effectue aussi le chemin inverse d'Yves-Marie, puisqu'il revient au pays pour retrouver sa mère et sa soeur, servantes toutes deux.
Youenn a du jugement, pourtant il écoute son impulsion et son courage en se portant au secours d'une jeune fille, qu'il reconnaît pour être sa soeur. C'est la première fois que sa vie est bouleversée par un acte de courage insensé, ce n'est pas la dernière. Il doit sa survie à sa débrouillardise et embarque, à nouveau.
Je ne qualifierai pas ce voyage initiatique, car Youenn a déjà des idées bien arrêtés, et s'il cite la déclaration universelle des droits de l'homme, il n'est pas un Candide quand il découvre l'esclavage (et les conditions de vie des esclaves), ni un contemplatif. Il a le tort (mais en est-ce vraiment un ?) de toujours écouter son sens de la justice. Son ami Job est plus préoccupé par ses intérêts personnels - ce qui ne l'empêche pas de se comporter comme un véritable ami. Plus âgé, plus soucieux de son confort que de modifier l'ordre des choses (ses années de navigation ont été rudes), il restera sur l'île, pour des raisons différentes.
Soeur blanche, soeur noire est un roman d'aventures superbement illustré, où la fin n'est que le début d'une nouvelle aventure. Mon léger bémol (mais en est-ce vraiment un ?) est que le vocabulaire est un peu difficile pour de jeunes lecteurs.
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