« […] J'ai reçu de François Dhôtel (1900-1991), sous la forme d'un « tapuscrit » photocopié […], la merveilleuse suite de poèmes que voici. Je me suis dit qu'André Dhôtel, à la mort de qui je n'ai jamais cru, se dévoilait soudain plus vivant que jamais, avec la lumière pailletée de son regard et son sourire en coin.
[…]
Maintenant ces poèmes sont là, qui n'ont rien de testamentaire, même si l'on devine que leur auteur peu à peu s'absente - mais c'est pour mieux affirmer une présence imprescriptible.
Voici ces poèmes, dans l'ordre où je les ai reçus. […] Les poèmes naissent de la couleur du ciel, du temps qu'il faut, d'un écho des jours ordinaires et miraculeux, comme les impromptus qu'aimait tant Dhôtel, ou les petites pièces de Satie. […]
Au rythme séculaire des premières lectures éblouies,
« Voici donc le chant
de la jeunesse oubliée
et des souvenirs perdus »
[…] » (Jean-Claude Pirotte)
« […] Des paroles dans le vent
en espérant que le vent
est poète à ses heures
et nous prêtant sa voix
harmonise nos artifices.
Nos strophes seraient bien des branches
avec mille feuilles que l'air du large
fera parler peut-être un jour
où personne n'écoutera.
Car l'essentiel serait
qu'on n'écoute jamais
et qu'on ne sache pas
qui parle et qui se tait.
[…] » (Espoir, André Dhôtel)
0:00 - Abandon
2:00 - Attente
3:30 - En passant (II)
4:50 - La preuve
5:30 - L'inconnu
6:15 - Splendeur (II)
6:46 - Générique
Référence bibliographique :
André Dhôtel, Poèmes comme ça, éditions le temps qu'il fait, 2000.
Image d'illustration :
https://clesbibliofeel.blog/2020/04/08/andre-dhotel-idylles/
Bande sonore originale : Scott Buckley - Adrift Among Infinite Stars
Adrift Among Infinite Stars by Scott Buckley is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License.
Site :
https://www.scottbuckley.com.au/library/adrift-among-infinite-stars/
#AndréDHôtel #PoèmesCommeÇa #PoésieFrançaise
Jean-Claude Pirotte/5
5 notes
Résumé :
Écrit comme un journal entre octobre et Noël, sous l'invocation des écrivains aimés, ce livre de poèmes a des accents mélancoliques et même testamentaires.
Chassée parfois par la lumière de ce coin du Jura que le poète habite, c'est pourtant l'ombre qui domine, propice aux ruminations de la mémoire et accueillante aux regrets. " Mais il nous reste un peu de rage/ au cour un brin d'amour humain / le tenace espoir que demain / nous serons élus par l'orage " et ... >Voir plus
Chassée parfois par la lumière de ce coin du Jura que le poète habite, c'est pourtant l'ombre qui domine, propice aux ruminations de la mémoire et accueillante aux regrets. " Mais il nous reste un peu de rage/ au cour un brin d'amour humain / le tenace espoir que demain / nous serons élus par l'orage " et ... >Voir plus
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Je ne connais ni les oiseaux
ni les fleurs ni les arbres
je me connais encore moins
je me cherche dans les décombres
et je me perds dans les chemins
où je ne croise que les ombres.
protégez le secret
des ombres qui s'étreignent
dans les plis de la nuit
et l'or des souvenirs
"Venant de naître. Nu sur une terre nue"
ainsi se dit l'auteur de la route du sel
Roger Bodart je te lis ce soir je remue
le sel mordant le sel brûlant dans la blessure
et cependant le vide est altéré de sel
et les chairs mortes sont avides de torture
"l'ultime phrase commencée avant que fut
le verbe" je l'entends tu la dictes j'ai lu
ce palimpeste obscur je ne sais d'où venu
de quel enfer trahi par un moine inconnu
dont le sang s'est figé dans les enluminures
et le sel né d'un vide ardent qui étincelle
par cette nuit sans nuit dans le puits du réel
j'en goûte l'amertume et la sourde morsure
ainsi se dit l'auteur de la route du sel
Roger Bodart je te lis ce soir je remue
le sel mordant le sel brûlant dans la blessure
et cependant le vide est altéré de sel
et les chairs mortes sont avides de torture
"l'ultime phrase commencée avant que fut
le verbe" je l'entends tu la dictes j'ai lu
ce palimpeste obscur je ne sais d'où venu
de quel enfer trahi par un moine inconnu
dont le sang s'est figé dans les enluminures
et le sel né d'un vide ardent qui étincelle
par cette nuit sans nuit dans le puits du réel
j'en goûte l'amertume et la sourde morsure
Il faudrait écrire un poème
absolument idéal
comme le code Amourabi
un parfait poème comptable
un poème-pâtée pour le chat
un poème-été pour l'hiver
un bilan d'hiver pour l'été
pour chaque heure même une fable
et pourquoi pas la même fable
avec juste un détail nouveau
afin qu'un jour sur la table
de tous les détails oubliés
surgisse accompli le tableau
absolument idéal
comme le code Amourabi
un parfait poème comptable
un poème-pâtée pour le chat
un poème-été pour l'hiver
un bilan d'hiver pour l'été
pour chaque heure même une fable
et pourquoi pas la même fable
avec juste un détail nouveau
afin qu'un jour sur la table
de tous les détails oubliés
surgisse accompli le tableau
Les sanglots longs
de la fission
de l'atome
baignent mon coeur
dans les couleurs
d'hématome
tout suffocant
sous le ciel blanc
nucléaire
"Je mes souviens
des jours anciens"
de la terre
"et je m'en vais
au vent mauvais"
des miasmes
ni ça ni là
pareil à la
métastase
de la fission
de l'atome
baignent mon coeur
dans les couleurs
d'hématome
tout suffocant
sous le ciel blanc
nucléaire
"Je mes souviens
des jours anciens"
de la terre
"et je m'en vais
au vent mauvais"
des miasmes
ni ça ni là
pareil à la
métastase
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