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EAN : 9782846821698
160 pages
P.O.L. (09/11/2006)
4.2/5   15 notes
Résumé :
Quand j’ai faim tout me nourrit
racontait cette chanteuse
dont le nom m’est inconnu
un visage la pluie l’aboiement
d’un chien
moi aussi
quand j’ai grande faim
musardant par les rues populeuses
dérivant au gré de mon humeur
je m’emplis de tout ce qui s’offre
des visages des regards un arbre un nuage
la lumière du jour le sourire d’un enfant
tout est absorbé tout me nourrit
Que lire après L'opulence de la nuitVoir plus
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation

Frémissement
à l'intime
du silence

un murmure
d'abord indistinct

puis des mots cristallisent
se nouent les uns aux autres

avec et sans moi
un poème se dicte
me fait don d'une vie
plus intense que la vie


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JE T'AI CHERCHÉE
3

Tu es cette mère que j'ai perdue
Mais comment croire
que la mort
avait pu t'emporter
Dressée dans mon regard
où rôdant dans ma tête
tu ne me quittais plus
Pourtant tu étais absente
Une absente si présente
que forcément
un jour ou l'autre
tu allais apparaître
Alors je t'ai attendue
Tu me parlais à voix basse
et le temps ne pesait pas
Je t'ai attendue
mais tu n'as pas paru
Alors je t'ai cherchée


Cette inconnue qui marchait
devant moi dans la rue
je la suivais
certain que c'était toi
Mais c'était chaque fois
la déception de découvrir
que jamais son visage
n'était le tien
Partout je t'ai cherchée
Dans les bars et les rues
dans les gares et les trains
sur les plages et dans les ports
Partout je t'ai cherchée
Dans bien des villes
et bien des pays
Partout je t'ai cherchée
Et je te cherche encore
Tu es cette morte
qui n'a cessé
d'enténébrer ma vie

p.37-38
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Dimanche vers le sud …


Extrait 2

Dimanche — journée pour moi
particulière, marquée par une attente
véhémente mais toujours déçue

l’attente de l’événement
qui allait me désentraver
déverrouiller ma vie

me pousser sur les chemins
Dimanche vers le sud… dimanche
vers le sud… je ressassais ces mots

qui attisaient en moi
un violent désir de fuite
de décisive échappée vers des terres

de lumière vers la mer vers une Espagne
fantasmée En d’ineffables instants
de liberté et d’allégresse je parcourais alors

en tous sens les vastes étendues
du plateau castillan éclairé
par une pâle lumière d’automne

une lumière douce secrète
et qui n’offusquait pas la nuit
dans laquelle je me cherchais
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JE T'AI CHERCHÉE
2

Je n'avais pas huit ans
Tu es apparue ce jour de juillet
où j'ai appris ta mort
Avant ce jour
j'ignorais que tu existais
J'avais une maman
qui m'aimait et que j'aimais
et rien ne me laissait
soupçonner que j'avais
une autre mère
Puis en quelques mots
on m'a appris ton décès
Je crois qu'à cet instant
je n'ai rien éprouvé
On ne peut ressentir
de la peine
en apprenant la mort
d'une inconnue


Mais je me souviens
de ce qui a suivi
Debout sur le trottoir
devant la maison
j'ai une conscience aiguë
de ce qui m'entoure
Le vieux cep qui grimpe
le long du mur
les feuilles de la treille
bleuies par le sulfate
les troncs d'arbres empilés
devant le grillage du jardin
la cour le portail
le tas de fumier
la porte de l'étable
l'arrière-train d'une vache
couchée sur un lit de paille


Le soleil cogne
et je reste là
ahuri hébété
ne sachant trop
ce qui m'arrive
Un étau me serre
les tempes la gorge
et je me sens vide
Vide et affreusement las
Le temps s'est arrêté
Rien ne rompt le silence
l'immobilité des choses
la torpeur de l'après-midi
Depuis ce jour
je n'ai jamais aimé
le noir de l'été

p.34-35-36
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VERS L'OASIS
À ANNE DE BOISSY

Vous êtes apparue
au fond de la scène
vêtue de bure grise

le silence
s'est établi

Pendant plus d'une heure
vous nous avez tenus en haleine
Avec une douleur retenue
puis avec violence rage sauvagerie
vous nous avez fait
vivre la solitude
le désespoir de cette femme
qui voulait échapper
à la médiocrité de son existence
qui voulait coûte que coûte
s'élever
mais qui déception après déception
a fini par sombrer
engloutie par l'indifférence des siens
et à la folie des hommes
Votre voix votre regard
votre corps seront désormais
ceux de cette inconnue
sans visage
dont j'ai reçu la vie

p.142-143
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Videos de Charles Juliet (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Juliet
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
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