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EAN : 9782356540607
55 pages
Ypsilon éditeur (08/10/2015)
3.79/5   7 notes
Résumé :
Traduction de Jacques Ancet

Achevé d’imprimer le 10 septembre 1955, La terre la plus étrangère est le tout premier livre de Flora Alejandra Pizarnik, qui le supprimera de sa bibliographie. Considéré comme une oeuvre de jeunesse par l’auteur, c’est le seul livre signé de son vrai prénom « Flora », auquel elle ajoute celui qui sera son seul prénom par la suite, prénom d’écrivain « Alejandra ». Renié car jugé extérieur et non pas antérieur à son oeuvre, ... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
VERS LE PORT

Nuit tiède. Sensation agréable. Les sons abstraits des voix comblaient ses oreilles euphoriques. Il pensait au port qu'il voyait si souvent... port aux couleurs impressionnistes et homme aux bras sales mouillés et brillants et au long duvet humide. Hommes impassibles face aux lointains merveilleux, au ciel entre les bateaux, au paysage dans son ensemble, au sol jonché d'objets de lieux lointains comme des morceaux de monde au cœur mélancolique d'une mer...

Oui. S'enfoncer une nuit dans les rues du port. Et marcher, marcher...

Oui. Seule. Toujours seule. Lentement, très lentement. Et l'air se ferait rare, ce serait un air cosmopolite et le sol plein de mégots de cigarettes qui existèrent un jour, blanches et belles.

Oui. On continuerait à marcher. S'enfoncer dans l'obscurité, marcher...

Oui. Et une étoile donnerait sa couleur à l'ancre d'argent qu'il portait sur la poitrine. Jeter l'ancre. Oui. Tout près de ce bateau géant aux raies rouges et blanches et vertes... s'en aller, et ne pas revenir.
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dédalus joyce
Homme funeste aux clefs nocturnes et corps nu près
du fleuve profond aux reluisants crachats. Homme
aux yeux anti-myopes explorateurs d’infinité. Homme
au visage dans l’ombre et au corps génie abstrait.
Homme sans peur la plume en main sans yeux en être
ni sourire suprême. Homme dieu tu es arrivé seul des
infinitudes stupéfiantômatiques orné de larmes d’une
honteuse supériorité. Homme destructeur de tabous
et de ciels étoilés. Homme aux fragiles vêtements qui
tombent laissant les frères dénudés. Homme sans aliment
à octroyer à ceux qui cherchent. Homme des
hautes mers aux sillons désolés. Homme-bateau blanc.
Homme qui as arraché la vomissure pour enterrer le
mythe. Homme au temps et à l’espace qui traînent de
sages folies. Homme surhomme, froideur et tiédeur en
conjonction. Homme.
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je suis...
mes ailes ?
deux pétales pourris
ma raison?
des petits verres de vin aigre
ma vie ?
un vide bien pensé
mon corps
une entaille sur la chaise
mon va-et-vient ?
un gong enfantin
mon visage ?
un zéro dissimulé
mes yeux?
ah! des morceaux d’infini
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Vidéo de Alejandra Pizarnik
INTRODUCTION : « Le siècle qui commence trouve une Argentine confiante en l'avenir. le positivisme à la mode met une foi illimitée dans les avancées du progrès et de la science, et la croissance de la jeune république autorise une vision optimiste du destin national. La classe dirigeante a bâti son programme sur la base d'une instruction publique et gratuite pour tous, destinée à réaliser l'intégration culturelle de la deuxième génération d'une masse énorme et hétérogène d'immigrants à peine débarqués d'Europe. Cette Argentine, qui est à l'époque une toute jeune nation - sa guerre contre les Indiens n'est terminée que depuis vingt ans -, dépend économiquement de l'Angleterre, est fascinée par la culture française et admire autant l'opéra italien que la technologie allemande. Ce qui ne l'empêchera pas de tâtonner à la recherche de sa propre identité, à la faveur d'un sentiment nationaliste exacerbé dès 1910 […]. L'avant-garde poétique porte le sceau du modernisme, largement diffusé à Buenos Aires par Rubén Darío qui […] marquera d'une empreinte durable la vie culturelle du pays. […] La quête de la modernité inscrite dans le nouveau courant anime déjà ce pays avide de rallier un monde qui ne jure que par Le Louvre, la Sorbonne et Montparnasse. […].  […]  La seconde décennie du siècle […] marque un tournant décisif dans la réalité argentine. […] Hipólito Yrigoyen accède au pouvoir. Avec lui surgit une nouvelle classe sociale, issue de l'immigration et amenée, pour un temps, à prendre la place de la vieille oligarchie qui a dirigé le pays depuis les premiers jours de l'indépendance. […] Cette modernité, qui relie les poètes argentins à l'avant-garde européenne, se concrétise avec le retour au pays de Jorge Luis Borges, en 1921. […] Dans un article polémique paru dans la revue Nosotros (XII, 1921), Borges explique : « Schématiquement, l'ultraïsme aujourd'hui se résume aux principes suivants : 1°) Réduction de la lyrique à son élément fondamental : la métaphore. 2°) Suppression des transitions, des liaisons et des adjectifs inutiles. 3°) Abolition des motifs ornementaux, du confessionnalisme, de la circonstanciation, de l'endoctrinement et d'une recherche d'obscurité. 4°) Synthèse de deux ou plusieurs images en une seule, de façon à en élargir le pouvoir de suggestion. » […] […] les jeunes poètes des années 20 se reconnaissent au besoin qu'ils éprouvent de revendiquer une appartenance et de se trouver des racines. […] Il faut attendre une dizaine d'années encore pour que, dans le calme de l'époque, de jeunes créateurs, avec l'enthousiasme de leurs vingt ans, apportent un élan nouveau et de nouvelles valeurs poétiques. Prenant leurs distances par rapport à l'actualité, ils remettent à l'honneur le paysage et l'abstraction, ainsi qu'un ton empreint de nostalgie et de mélancolie. […] Les années 60 correspondent en Argentine à une période d'apogée culturel. le secteur du livre est en plein essor ; de nouvelles maisons d'édition voient le jour et, conséquence du boom de la littérature sud-américaine, la demande d'auteurs autochtones augmente, ce qui facilite l'émergence de noms nouveaux. […] La génération des années 70, à l'inverse, est marquée au coin de la violence. Plus se multiplient les groupes de combat qui luttent pour l'instauration d'un régime de gauche, plus la riposte des dictatures militaires successives donne lieu à une répression sanglante et sans discrimination qui impose au pays un régime de terreur, torture à l'appui, avec pour résultat quelque trente mille disparus. […] » (Horacio Salas.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Alejandra Pizarnik 2:30 - Santiago Kovadloff 3:26 - Daniel Freidemberg 4:52 - Jorge Boccanera
5:51 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Alejandra Pizarnik : https://universoabierto.org/2021/09/27/alejandra-pizarnik/ Santiago Kovadloff : https://www.lagaceta.com.ar/nota/936394/actualidad/santiago-kovadloff-argentina-pais-donde-fragmentacion-ha-perdurado-desde-siempre.html Daniel Freidemberg : https://sites.google.com/site/10preguntaspara1poeta
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