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3,61

sur 598 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Rarement une couverture de roman aura eu autant d'évocation et d'impact que celle de L'Invisible. Elle évoque, dans un visuel finalement fort simple, la puissance du mécanisme que cache la majeur partie des thrillers et romans à mystères que l'on prend plaisir à dévorer durant l'année.

Elle est surtout à l'image de ce premier roman de Robert Pobi puisque ce dernier morceau de puzzle évoque la pièce manquante qui est sous notre nez pendant toute la lecture de L'Invisible et qui prend place dans son emplacement lors des ultimes pages du livre, révélant ainsi l'incroyable vérité cachée de l'histoire.

Un jolie titre aussi, puisque l'invisible est à la fois devant nous, autours de nous mais aussi hors de notre portée. Il nous nargue, en restant à la périphérie de nos yeux. Comme cet emplacement rouge, le vide devient visible grâce à ce qui l'entoure.

"Il n'y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur EST le chemin."

La dernière fois que j'ai eu l'occasion d'appliquer ce joli proverbe à la lecture d'un roman, c'était avec 658 de John Verdon (la chronique en cliquant ICI). Juste pour dire que parfois, le plus important n'est pas la conclusion d'une histoire mais ce que l'on découvre pendant qu'on la découvre. Mais autant la conclusion de 658 ne m'a pas dérangé plus que ça, alors que la lecture du livre de John Verdon avait été pour moi très enthousiasmante, autant la conclusion du livre de Robert Pobi m'a vraiment déconcerté. La lecture de L'Invisible se révèle être passionnante mais il est difficile de ne pas tenir compte des nombreux faits qui peuvent devenir des incohérences, si l'on prend la peine de les analyser.

Il y a les pièges habituels : à chaque fois que vous allez avoir l'impression de mettre le doigt sur cette fameuse pièce de puzzle manquante, vous allez avoir un élément qui va court-circuiter votre raisonnement.

À l'image de la monstrueuse tempête qui se lève au fur et à mesure que se déroule le roman, l'auteur emmagasine de nombreux éléments qui font monter la puissance de son intrigue. L'angoisse est à son paroxysme, l'électricité est dans l'air, les nerfs deviennent à vif.

Malheureusement, j'ai l'impression que la tempête accouche d'un simple zéphyr. Curieusement, l'auteur semble peiner à véritablement utiliser sa tempête, alors qu'elle est sensé être particulièrement destructrice dans les dernières pages du livre. À l'image de la révélation finale, qui est vraiment une bonne idée mais qui ne gagne aucune épaisseur aux vues des nombreuses incohérences qui sont autant de failles dans la crédibilité de cette explication.

Cependant, L'Invisible forme un magnifique diptyque avec les Visages de Jesse Kellerman (chronique ICI), en nous révélant encore une fois, les nombreuses analogies existantes entre la peinture et les romans.

Laissez-vous hanter par L'Invisible et son horrible vérité...
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Jake Cole revient après trente ans d'absence à Montauk sa ville natale pour revoir son père qui ,atteint de la maladie d'Alzheimer, a eu une crise de démence qui l'a conduit a l'hôpital et l'a salement amoché. Travaillant pour le FBI, on lui demande d'aider le shérif a résoudre un double assassinat particulièrement horrible : une femme et son enfant ont été tués et dépecés. Très vite Jack se rend compte que ces assassinats sont liés a un autre qui a eu lieu une trentaine d'années auparavant et qui le concernait au premier chef puisque c'était celui de sa mère. Une affaire jamais résolue que Jack veut résoudre mais il devra faire vite car une tempête particulièrement dévastatrice se dirige vers sa ville natale et le criminel continue son oeuvre.



Un roman policier (ou thriller) avec un tueur qui tue sauvagement et de manière sanglante on en a lu des tonnes, un roman avec des tempêtes et des ouragans, quelques uns aussi. Mais des policiers avec des meurtres sanglants et des tempêtes en toile de fond, rarement. On peut dire que c'est la bonne idée de ce livre car elle permet d'insuffler au livre une tension (du moins pendant les 3/4 du livre) et de renforcer l'idée de contre la montre. Un contre la montre contre ce criminel qu'il faut empêcher de nuire mais aussi contre cette tempête qui menace de tout emporter et qui rend la résolution des meurtres plus difficile. le soucis c'est que quand la tempête se calme, l'intrigue s'essouffle. L'autre problème c'est que tout le final est bâti sur un principe: que le lecteur ne se doute pas de cette fin. Mais comme ce ressort a déjà été utilisé par d'autres, la puce nous vient rapidement a l'oreille et il ne nous reste qu'un final éventé. Il n'en reste que ce livre est un policier d'honnête facture qui se lit avec plaisir.

Ma note 6/10
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je vais faire une pause dans la lecture de Pobi, car je me sens fatigué de ces histoires invraisemblables ,avec des héros aux profils tres voisins ( des flics entre 2 âges, ayant vécu des histoires sombres, équipé d'un pouvoir sur naturel ( un peu comme les super héros mais sans slip rouge) , avec une femme adorable et un enfant, et qui sauve le monde mais qui est tellement torturé qu'il préférait quitter la police ( chose qu'il ne fera jamais)....et tout cela est bien long....me vient une grande envie de relire Simenon, Camilleri, et d'autres classiques , avec des "héros" normaux.
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Jake Cole, profiler au FBI revient après 30 ans d'absence dans la ville ou il a grandit à Montauk en Nouvelle-Angleterre. Son père, peintre talentueux, reconnu par ses pairs vient d'être admis en urgence à l'hôpital suite à une crise de démence autodestructrice extrêmement violente.

Alors qu'un ouragan d'une grande ampleur se forme et avance vers Montauk, les corps d'une femme et de son enfant dont on ignore les identités sont retrouvés dans une villa de la région atrocement mutilés. le sherif Dan Hauseur demande l'aide de Jake pour l'aider à résoudre ce meurtre abominable.

A peine arrivé sur les lieux du crime, Jake Cole est rattrapé par un passé douloureux dans lequel sa mère est morte selon le même mode opératoire que ces deux inconnus, dans la même ville...

Le lecteur plonge alors dans une ambiance mi fantastique - mi polar au coeur d'une tempête psychologique et météorologique qui manquent un peu de finesse pour être réellement oppressantes et dont certaines incohérences cassent un peu le rythme.

Pour ma part, les ficelles étaient trop visibles, j'ai très vite compris ou l'auteur nous emmenait et cela à gâché mon plaisir de lectrice avide de surprise !

Néanmoins, pour un premier roman, cet auteur Canadien s'en sort plutôt bien puisque il arrive malgré tout à tenir le lecteur jusqu'au bout et constitue certainement un thriller acceptable pour une lecture estivale pour le peu que l'on ne soit pas lassé par les psychopathes, l'hémoglobine et les catastrophes météorologiques !
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Jake Cole est un profiler hors-norme pour le FBI. Son père, qui souffre de la maladie d'Alzheimer, vient de se brûler gravement et a été hospitalisé. A contrecoeur, Jake revient au pays pour s'occuper de lui. Mais pendant ce temps, un homme mystérieux entreprend une série de meurtres horribles : il dépèce puis tue ses victimes. Comme Jake est dans le coin, le shérif va faire appel à lui. Commence une enquête longue et besogneuse alors qu'un ouragan se prépare, d'une puissance inédite, et que les meurtres s'accumulent.

« L'Invisible » est le premier roman de Robert Pobi et s'inscrit dans la même veine gore que « le Silence des agneaux » de Thomas Harris.

L'atmosphère est asphyxiante dès le départ, asphyxiante et bien trash. Avant même d'entrer dans les lieux où les meurtres ont eu lieu, on sait que la scène de crime va être sordide : les policiers sont blêmes, voire verdâtres, en tous cas prêts à rendre leurs tripes… Les sévices infligés aux victimes sont décrits par le menu et l'auteur nous convie à nous les représenter par le biais d'images mais aussi d'odeurs et de goûts… dégoût assuré.

Une atmosphère asphyxiante également car l'intrigue est saturée par les réflexions et raisonnements de Jake, profiler hors-catégorie, aux procédures atypiques. Au fil des pages, on se rend compte que l'enquête n'avance guère, voire pas du tout, tandis que la liste des victimes s'allonge. Dès lors, « L'Invisible » donne le sentiment de traîner en longueur, s'éterniser, sans qu'on n'aperçoive d'issue possible.

D'asphyxiante, l'atmosphère devient houleuse puis déchaînée, à la faveur de Dylan, ouragan bien nommé dont la puissance va surpasser toutes celles que la région avait pu connaître jusque-là. Tandis que l'enquête patine, l'ouragan donne à l'intrigue des couleurs de fin du monde, les éclairs, les vents tonitruants et les vagues dantesques pulvérisant tout sur leur passage, tout… sauf le meurtrier qui continue sa folle cavalcade.

Jusqu'au final où l'auteur va user d'un ressort classique qui m'a semblé ici un peu plaqué. En résumé, « L'Invisible » est un thriller prenant, mais enlisé dans des longueurs qui viennent desservir l'intrigue. L'auteur fait couler beaucoup de sang pour un final un peu raté. Pour autant, les descriptions des ravages de l'ouragan ajoutent une touche originale qui n'est pas pour déplaire.
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Jake Cole revient dans la maison familiale suite à un accident de son père avec qui il est en froid depuis une trentaine d'années.
Jacob Coleridge est un peintre brillant mais un homme caractériel et alcoolique en proie à la maladie d'Alzheimer et une folie apparente.
Jake Cole se retrouve face à ce père détesté mais aussi devant un double meurtre atroce qui est la copie conforme de celui de sa mère, quand il était encore jeune adolescent.
Et l'arrivée d'un ouragan de catégorie 5, le plus terrible à ce jour, ne va pas aider les enquêteurs dans leur tache.

Avec cet ouragan, nous avons droit à une belle leçon de météorologie, de sa formation à sa venue sur Montauk, Long Island. Un climat cataclysmique pour accentuer les tensions et le suspense qui agitent la petite communauté de Montauk et glisser le lecteur dans un état d'urgence fébrile. Plus la tempête est imminente et plus la fébrilité augmente… Mais l'anticipation est souvent plus angoissante que la survenue des faits car je n'ai pas senti le danger extrême de cet ouragan dans le cours des événements…

Jake Cole est un personnage atypique et passionnant! Avec son passé de junkie, alcoolo, tatoué de la tête aux pieds, il détone chez les agents du FBI et sa faculté déconcertante à décoder les scènes de crimes les plus intolérables le rend bien étrange aux yeux des simples flics!
Ajoutez à cette personnalité un drame d'enfance qui le hante et vous avez bien envie de cheminer à ses côtés. Oui, mais…

Le bémol principal de ce roman est un aspect des meurtres un peu trop gore à mon goût et des descriptions de viande hachée un peu trop redondantes. Ok, on est dans l'écorché vif mais pas la peine d'enfoncer encore et encore le couteau dans la plaie pour appréhender le calvaire des victimes et l'horreur de leur agonie!

De plus, l'enquête reste à un état embryonnaire et si le travail d'observateur à l'acuité mentale exceptionnelle de Jake est très bien analysé, le peu d'indices confiés au lecteur nous laisse passifs.
Et dès alors que son oncle évoque un secret du passé, on sait. On sait.
Et voilà, le suspense retombe illico, le dénouement est plié, il ne reste plus qu'à le recevoir.

C'est frustrant et non convaincant. J'aime être partie prenante dans un polar ou thriller, pouvoir établir mes propres hypothèses et être surprise par le talent de l'auteur à me bluffer. Je n'aime pas qu'on me balance des revirements de situation sortis de nulle part sans que des indices aient été semés au fil des pages.
Il y avait matière à un roman exceptionnel mais l'auteur m'a donnée l'impression de ne plus savoir quoi faire de son coupable et de nous refiler la patate chaude avant de se brûler.

« Tuez-moi ».
Voilà, c'est brutal.
Toute une vie de perversion, de vice et de crime et en une seconde, l'illumination que le mal l'habite et qu'il doit expier ses péchés dans l'élimination de sa personne. Et bien non, je ne marche pas. Pas avec la délectation dont il a fait preuve dans les assassinats qu'il a commis…

Au final, c'est un roman qui se laisse lire, pas désagréable pour ceux qui aiment les ambiances glauques, mais qui est tout de même une déception pour ma part avec trop d'incohérences qui ébranlent la crédibilité de l'intrigue qui était, au départ, excellente.
Dommage!
Mais je tenterai tout de même son second roman, Les innocents.
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L'invisible de Robert Pobi, présentation
Jack Cole revient à Montauk, 25 ans après être parti. Il a été appelé car son père s'est énormément brûlé et il est passé par les baies vitrées de sa maison. Tyran, alcoolique, Jack a eu énormément de colère contre son père mais il ne veut pas prendre de décisions.

Le sheriff l'appelle car il y a eu des meurtres. Deux personnes écorchées vives ont été retrouvées.

Avis L'invisible de Robert Pobi
Jake est un agent du FBI. Il a été appelé car son père, qu'il n'a pas vu depuis près de 30 ans, a été hospitalisé. Il a mis le feu chez lui, est passé par une fenêtre. Jake n'éprouve aucun sentiment pour son père. le jour de son arrivée, il est appelé sur les lieux d'un crime, une femme et son fils ont été écorchés vifs. C'est une scène d'une violence indéniable. le shérif n'a jamais vu ça. Mais Jake doit s'imprégner de la scène. Sa plus grand force est de lire tous les indices laissés par le tueur, de les interpréter pour tenter de trouver le coupable.

Lorsqu'il arrive dans la maison de son père, peintre célèbre et reconnu, il trouve le chaos. Des bouts de toile ont été disséminés partout. La maison est sale, remplie de cadavres d'alcool. A cela s'ajoute le plus grand ouragan de tous les temps qui doit arriver dans les plus brefs délais. En plus, la femme et le fils de Jake vont arriver de New-York, pour ne pas le laisser seul.

Les cadavres vont se multiplier. Jake pense que tout est lié, notamment au meurtre de sa mère. Est-ce que son père connaît le coupable ? Il semble bien car il a extrêmement peur. Mais Jake va devoir démêler un véritable écheveau avec tous ces tableaux.

Très professionnel, Jake fait peur à tous car il n'est pas compris, notamment au niveau de sa démarche pour comprendre un meurtre. Jack est très en colère contre son père. On sent que la peur revient très vite également chez lui. Mais il veut aller jusqu'au bout de cette histoire, même s'il a promis à sa femme d'arrêter après cette enquête. Il doit se blinder pour que rien ne l'affecte. Pourtant il en a vécu des drames, de la dépendance. Il veut même oublier jusqu'à tous ses souvenirs. Y arrive-t-il ? En filigrane, sa mère, assassinée, qui souhaite, selon lui, qu'il s'occupe de son père.

L'auteur nous offre un roman magistral au niveau de l'étude psychologique des personnages, surtout celui de Jake. Mais tous ont pu vivre des situations difficiles, comme le shérif ou le père de Jack ? Ce dernier sait-il ce que sa femme a subi et ce qui l'a tué ou qui ?

Même si ma lecture a été poussive, je ne suis entrée dans le roman que pratiquement à la moitié, parce que je ne lisais que quelques pages le soir et bien sûr le matin, dans le matin, j'ai vraiment été scotchée par le final. Je croyais avoir trouvé le meurtrier mais bon, ce n'est finalement pas celui ou ceux auxquels je pensais. Je regrette toutefois que l'auteur me laisse sur ma faim et qu'il n'explique pas pourquoi le meurtrier est devenu comme ça, peut-être son passé et pourquoi il a assassiné ceux qui semblaient compter pour lui.

J'ai bien aimé cette étude sur l'ouragan, ces données météorologiques données, sa puissance, sa transformation.
Lien : https://livresaprofusion.wor..
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Jake Cole, profiler hors-catégorie au FBI, revient dans la maison où il a grandi. Son père, artiste de génie à moitié fou, est mourant. Quand le shérif du coin lui demande de l'aider à résoudre un double meurtre, tout son passé ressurgit. Jake est convaincu que son père connaît l'identité de ce dépeceur fou. Et si la clé résidait dans ces milliers de tableaux peints par son père, qui semblent constituer un étrange puzzle ?
Certes pas le thriller du siècle, l'intrigue à la base n'est pas mauvaise, le rythme est bon, l'idée de ce tableau puzzle pouvant résoudre l'affaire est excellente, mais voilà, il manque un je ne sais quoi?! L'auteur, malheureusement n'approffondit pas certains côtés, rien sur la psychologie du tueur ce qui nous aurait pourtant aidés à comprendre les motivations d'icelui, là j'avoue ma plus grande perplexité . Quant à la fin, pour ceux et celles qui dévorent ce genre de roman, passez votre chemin, celle-ci ne surprend point!
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Toujours à la recherche du thriller qui m'empêchera de dormir, me donnera la chair de poule et me fera pousser de petits cris de stupéfaction à la dernière page. J'ai donc tenté L'invisible, qui avait eu cet effet-là sur Cajou et qui promettait du gore et bien des surprises. Pas de bol pour moi, j'ai très vite découvert où l'auteur voulait en venir, presque dans les moindres détails (alors que je suis loin d'une experte des thrillers, que je suis la reine des naïves et que ce n'est pas bien dur de me surprendre).

Alors oui, les scènes de crime sont vraiment bien décrites et font froid dans le dos. On a presque envie de vomir devant ces pauvres gens écorchés vifs, tant l'atmosphère est palpable. C'est le gros plus du bouquin : le style de l'auteur nous permet de suivre l'enquête comme si on y était et on prend plaisir à découvrir ses personnages et leurs histoires. Si le tout est longuet, l'intrigue reste prenante, surtout pendant la deuxième moitié, où j'espérais à chaque page que je faisais fausse route, qu'un vrai retournement de situation me laisserait enfin pantoise… Sauf que non. Il y a tellement de gros indices qu'il était facile de confirmer mes soupçons au fil de pages. Par exemple, voici les deux détails qui m'ont totalement convaincue que j'étais dans le juste (pour ceux qui l'on lu, cliquez pour voir le spoiler) :

Je pensais vraiment que ce thriller ferait mouche, mais même si ma lecture ne m'a pas déplu, je suis quand même un peu déçue. Surtout que j'aurais aimé plus d'explications finales. Étant donné que je connaissais déjà la chute, j'espérais au moins avoir des réponses à d'autres questions, des précisions… Tant pis !

Un petit mot sur le format Point 2 que je découvre avec ce roman : j'étais sceptique, mais j'adhère totalement. Sur la plage, je l'ai trouvé très pratique pour lire dans n'importe quelle position sans avoir de crampes aux bras. À emporter partout dans sa poche ! Par contre, il va se perdre entre les GF de ma bibliothèque, il faudra peut-être que je lui achète des amis ! Quoi que, 11 € pour ce petit poche, je vais encore réfléchir…
Lien : http://charabistouilles.word..
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Vous conviendrez qu'il n'y a rien de plus frustrant qu'une première de couverture qui ne coïncide pas avec le texte qu'elle est supposée mettre en valeur. le polar de Robert Pobi évite fort heureusement cet écueil et nous offre une couverture certes sommaire mais hautement symbolique. le message est limpide : on comprend qu'il s'agira de résoudre une énigme, de trouver la pièce manquante (invisible ?) du puzzle.

Placé d'emblée sous la houlette de Dante et de sa Divine Comédie via un épitaphe on ne peut plus suggestif (« Mais fixe les yeux vers le bas, car est proche / le fleuve de sang en lequel bout / Quiconque par violence nuit aux autres » chant XII), L'invisible est – sans surprise donc – à la limite du soutenable. Il vous faudra avoir le coeur plus qu'accroché pour encaisser voire même simplement tolérer les descriptions des scènes de crime – où la surenchère morbide est reine – qui m'ont personnellement uniquement terrifiée mais qui, je pense, pourront en incommoder plus d'un.

Si pour ma part j'ai « aimé » la minutie sanguinolente des détails (et là, le lecteur s'interroge : est-elle sadique ? Malade ? Les deux à la fois ? Chut, lisez ma phrase jusqu'au bout !) et si elle ne m'a pas semblé superflue mais au contraire cohérente, c'est parce qu'à mon sens elle étaye l'écriture éminemment cinématographique de Robert Pobi. L'image semble en effet revêtir une importance capitale chez lui et le visuel macabre n'est donc là que pour donner davantage de relief à l'effroi en imprimant non pas des mots mais des images dans notre cerveau.

Plus largement, et comme l'évoque son titre (bien mieux que le titre original d'ailleurs – Bloodman –, ce qui se fait de plus en plus rare donc je tenais à le souligner) l'auteur interroge le visible : ses contradictions et surtout ses chimères. A ce petit jeu, Robert Pobi est maître et malmène nos neurones jusqu'à épuisement. L'invisible joue en effet avec notre perception de la réalité avant de révéler sa vraie nature : un mo-nu-men-tal trompe-l'oeil. L'intérêt de ce polar est donc que l'invisible et le visible ne sont pas perçus comme deux notions antinomiques mais comme deux degrés de discernement différents du réel (et pour de plus amples et sans doute plus claires informations, je vous renvoie à Merleau-Ponty, le Visible et l'invisible, non parce qu'il faut pas déconner, c'est pas un blog philo ici !).

Indépendamment de cette excellente problématique, L'invisible aborde deux thématiques : la folie (du père de Jake d'une part, elle est d'ailleurs au coeur de l'intrigue mais aussi de Jake lui-même, désarmé devant l'ampleur que prennent tous ces meurtres) et le secret de famille. Les relations entre les différents personnages sont d'ailleurs très complexes, notamment celle qui lie Jake à son père, à mi chemin entre la haine et l'admiration tacite ou encore celle qu'il entretient avec son oncle, en qui il cherche désespérément un père de substitution (la plus touchante selon moi).

D'un point de vue psychologique, il n'y a absolument rien à redire. Les personnages sont soignés : mystérieux, écorchés (oh oh oh, non bon d'accord, c'était pas drôle) et insaisissables (le trio magique d'un polar me direz-vous) mais pas que. Les failles des personnages s'amoncèlent au fil des chapitres et l'impuissance grandit, y compris chez Jake : qu'elle soit mentale (il est incapable de résoudre les crimes) ou physique (le pacemaker qui est supposé canaliser ses battements de coeur déraille de plus en plus).

Robert Pobi dissémine en outre ci et là des bribes d'informations de manière à ce que tous les personnages suscitent plus ou moins nos soupçons. Diablement efficace, son style manque toutefois de personnalité (reproche que je fais souvent, cela dit, aux auteurs de polars qui semblent ne vouloir se distinguer que par l'originalité de leur intrigue) : simple, sans fioritures et du même coup un peu passe-partout. Sa plume synthétique dessert également quelque peu son oeuvre.

Le rôle « scénaristique » du climat aurait par exemple pu être plus approfondi. Il est en effet dommage que Robert Pobi ait limité le cyclone a ses caractéristiques météorologiques sans le considérer (ou alors en le suggérant uniquement) comme un personnage à part entière et donc comme un possible outil de complexification de la trame principale. Lui qui aurait donc pu être utile et servir l'intrigue ne joue finalement que le rôle très accessoire et banal de spectre menaçant.

Enfin, et contrairement à la plupart de personnes qui l'ont lu et avec qui j'ai déjà pu échanger sur le sujet, ce n'est pas la chute (possiblement prévisible) qui m'a gênée mais le manque d'explications et de cohérence du dénouement final. Alors oui, c'est vrai, il y a certains indices qui sont peut-être de trop et qui m'ont également mise sur la bonne piste, pour autant, il était impossible de tout deviner et j'ai donc apprécié le fait de découvrir (et comprendre) le « pourquoi » et le « comment », et non pas simplement le « qui » (seul intérêt de 80% des personnes qui lisent des polars, j'ai l'impression...).

En résumé, un polar haletant qui aurait pu gagner (encore plus) en qualité si certains sujets avaient été moins évasifs et si son dénouement, lui, avait été plus rationnel mais qui n'en remplit pas moins son contrat - surtout pour un premier roman. A découvrir au plus vite si ce n'est pas déjà fait !

Le petit plus
Ce n'est pas tous les jours qu'un auteur approche – et dans un polar qui plus est – le monde de l'art et plus largement les notions d'image et de création avec une telle justesse.

N'hésitez pas si :
vous aimez les polars psychologiques ;
vous appréciez le style épuré ;
vous suivez les séries Criminal Minds, Dexter ou encore Luther ;

Fuyez si :
le glauque, le gore, le sinistre (ou tout autre synonyme) vous indisposent ;

***

Le conseil (in)utile
A moins que comme moi vous soyez insomniaques et/ou que vous supportiez très bien les courtes nuits, ne pas (surtout pas !) entamer l'après p. 276 à minuit ou aux alentours tant les 150 dernières pages sont puissamment addictives.

En savoir plus sur l'auteur
Sonatine éditions le décrit ainsi : « Inlassable voyageur, Robert Pobi a longtemps travaillé dans le monde des antiquités. Il vit au Canada. L'invisible est son premier roman ».
Lien : http://blopblopblopblopblopb..
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