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EAN : 9782889601318
98 pages
La Baconniere (02/02/2024)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Inachevée dans son rapport à soi, mais vivante: Pierrine Poget peint les bouleversements tragiques et merveilleux d’une vie.
La narratrice conte à la suite le corps abusé, soumis à la violence, et la reconstruction, dans les souvenirs lumineux de l’enfance ou dans l’abandon au « mystère plus grand que soi » de la maternité. De la douceur de ce monde clos naît la torpeur, rompue par l’amour neuf. Comme elle lutte pour construire un chemin vers elle-même, ce so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Nous n'aurons que des années, plusieurs fois quatre saisons. »

« Inachevée, vivante » , un havre où chaque degré est une aube nouvelle. Étreindre l'écriture, et laissez venir les mots qui écartent les branches cassées.
L'heure spéculative, irradiante, où la narratrice, inachevée, vivante, défie les vents contraires.
Cherche le point fixe et bouscule, l'infinie douleur. L'emprise dans son paroxysme et un viol, où son non, n'était que silence.
« Où l'on ne me brûle plus le ventre avec une cigarette. » « Je crois aujourd'hui que le féminin est l'autre nom d'une intimité avec le vivant. » « Cependant, les jours resplendissent d'une vie sans traduction. »
La hantise des fissures, les miscellanées à l'instar de ce qui maintient près du recommencement, autrement.
Attentive à sa descendance intime. Les vérités cachées qui vont éclore dans une éblouissante virtuosité.
« Changer de forme, de nom, traverser les saisons et accomplir mon cycle. »
Elle revient à Briance, territoire de femme. La rencontre salvatrice avec le vivant. L'immobilité d'un instant de connivence. L'osmose avec la sève initiatique.
Étreindre l'enfant. Relire les gestuelles. La maternité comme les pieds dans une rivière glacée. Les rémanences et les doutes, et le petit coeur qui bat contre le sien. 
« Calme et pleine de lait, l'enfant porte sans bruit sa couronne. » « Parfois, j'écoute sa plainte, ce grelot, ses pleurs enroulés, ouvre la porte, frôle les cheveux. Je donnerais ma vie. » « Je ne suis par prête pour la grande suite, le retour au temps ordinaire. »
la langue approuve, émancipe l'attendu. La révélation au jour présent en prenant soin de laisser cet autrement advenir. La part de liberté absolue, l'hédonisme envers soi-même, enfin. Comme un pardon sans distance et apprivoisé.
Tableau de la vie, la déambulation qui fige son regard. Les traits d'une peinture signifiante.
Ici, tout est réminiscence, ferveur et destinée.
« Je me suis absentée au plus profond de mon corps. »
Ce récit est un edelweiss à flanc de rocher. L'intimité d'une trame-cime. On retient son souffle sous la beauté qui carillonne. le temps est l'émancipation.
« J'aime le génie de leurs constructions. J'entends sur la mer leurs cloches cristallines.
- Sonnailles. Dit la plus petite. »
Ses filles comme des cerceaux de lumière sur le bout de ses doigts. La caresse lande et vague, le sommet de l'amour indestructible, sans zébrure, ni sommeil.
« Quand elles reviennent, je ne sais pas reprendre ma place que j'ai peur d'avoir perdue, comment refaire l'ourlet sur ces heures invisibles ? »
« Inachevée, vivante » un sentiment de grandeur.
Fascinant, ardent, un livre salutaire.
Pierrine Poget est digne d'un génie évident. Elle a publié des recueils de poésie dont « Fondations » qui a reçu le prix de poésie  C.F. Ramuz. N'oublions pas le fabuleux « Warda s'en va. Carnets du Caire », inestimable et lumineux.
« Inachevée, vivante » est la consécration.
Publié par les majeures Éditions La Baconnière.

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Un très beau texte, avec un titre si poétique et énigmatique, comme le texte. Une magnifique couverture avec cette lune troublée, découpée...
Avec de belles phrases, images, mots, l'auteure nous parle de la vie des femmes, des filles, petites filles. Elle nous parle si bien des maux avec de belles phrases face à des tableaux de Jean-Baptiste Camille Corot, Édouard Vuillard, Berthe Morisot et Heidi Bucher, qui l'ont aidé à se reconstruire, à comprendre, à oublier, à assimiler, à pardonner. Il y a des pages magnifiques (comme le récit de cette mère et sa jeune enfant, qui n'a pas encore les mots). Des mots pour décrire des tableaux, des petits moments dans la nature, des petits riens qui font la vie... Bouleversant aussi, car elle nous parle de violence, d'abus.. C'est un roman-poème du devenir «femme, mère, écrivain».
Un texte qui se déguste, il faut se laisser porter par ces mots, images, sensations pour comprendre, assimiler, se reconnaître. Quand la poésie permet de se reconstruire, de se sauver, de parler des maux, de résilience.
Merci Babelio, les éditions LA BACONNIERE et cette masse critique de m'avoir fait découvrir une voix et vais continuer à lire les mots de cette poétesse.



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Comment ne pas succomber à la beauté de cette couverture bleue où la lune découpée en tranches, sombre et nacrée, revêt une aura mystérieuse ?
Mystérieux, je ne suis pas sûre que le terme convienne à ce récit dur et tranchant mais aussi profondément puissant et fascinant. Car dès les premiers mots, la première page, la douleur m'étreint, mon coeur se sert et j'ai mal.
La rencontre, hypnotique et paralysante, celle qui empêche, même de dire non ; alors le silence. Après la violence, puis l'emprise. Première tranche de lune, de vie, de mort ; nouvelle lune.
La reconstruction, à la luminosité imparfaite, jalonnée de tristesse et de culpabilité, zébrée par les cicatrices que l'autrice nomme “griffure”, succède à quelques années d'errance.
La (re)naissance, la vie de mère construite à mesure de l'enfant, son rapport à l'art comme source de compréhension d'elle-même, la femme en elle.

Difficile de mettre des mots sur cette lecture. L'envie de lire à voix haute à plusieurs reprises avec le sentiment de lui donner ainsi plus de place, une nouvelle voix. Une lecture en apnée dans les profondeurs du texte. L'incertitude d'avoir compris toutes les dimensions, des fêlures à la joie.

Cet ouvrage est sorti le 2 février aux éditions La Baconnière.
Merci à babelio et aux éditions La Baconnière pour l'envoi dans le cadre de la Masse Critique Babelio
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Ce livre est bouleversant dès les premières pages. Il est si percutant qu'il est difficile d'en sortir indemne.
La violence et la résilience de cette femme sont d'une beauté incroyable.
L'écriture est belle et simple. Les mots d'une telle justesse
Merci à masse critique d'avoir pu me faire accéder à ce livre.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
De la douceur des sous-bois de Corot, sans étape, je rentre chez moi. Ce qui se déployait depuis des semaines se dévoile : la vie puissante et mortifère de la maison. La décharge de couleur que je viens de recevoir me révèle dans quelle torpeur m’avaient plongée par degrés les naissances en détournant vers le soin d’autres vies le courant de la mienne.
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Partout, la vie réclame d'être accomplie, poussant les corps vers des territoires inconnus
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Je voudrais, avant de mourir, retrouver cette acuité du regard qui est en fait celle du cœur.
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