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EAN : 9782330037161
234 pages
Actes Sud (05/11/2014)
3.44/5   9 notes
Résumé :
En une ode résolument optimiste, Lucien X. Polastron propose une histoire du livre de sa naissance jusqu'à l'aube de sa dématérialisation. En premier lieu : l'objet. L'évolution de ses différents supports, son adaptation et son expansion, qu'accompagne l'essor de la littérature. L'approche enlevée et pédagogique de ce fin connaisseur du papier fourmille de savoir, de références, et d'anecdotes servies par un vocabulaire ad hoc : ainsi l'apparition des peaux tannées,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Lucien Polastron propose en 234 pages Une brève histoire de tous les livres, en passant par sa bibliothèque - pardon : ses trois bibliothèques - comme l'avait fait Walter Benjamin dans son Je déballe ma bibliothèque, comme l'a fait dans plusieurs ouvrages Alberto Mangel, plus récemment Cécile Ladjali avec Ma bibliothèque - Lire, écrire, transmettre, ou encore le truculent La traversée des plaisir de Patrick Roegiers. Mais alors qu'on pourrait s'attarder des heures durant dans sa vaste collection, et son érudition non moins grande, Lucien Polastron nous donne une merveilleuse leçon d'histoire pour tout savoir de l'écrit : comment il fut conserver, commet il se déplaça, évolua, jusqu'à devenir ce que nous tenons aujourd'hui dans nos mains - un livre relié (ou broché). Chercheur spécialisé dans l'histoire du papier, Lucien Polastron maitrise l'anecdote à la perfection, ce qui donne beaucoup de charme à ce livre, et il se laisse volontiers aller à l'ironie, voir la critique acerbe de la (fausse) "révolution" numérique actuelle. Au contraire de la musique, qui a fait son retour (et je parle ici du retour sous forme "physique", dans les magasins) sous la format vinyle, avec de (plus ou moins) belles pochettes grand format, le livre n'est pas prêt de "partir", toutefois le public se tourne de plus en plus faire de belles éditions, de beaux objets, des éditeurs innovants et / ou facile à suivre - au design reconnaissable, tout autant qu'à la confiance que l'on peut apporter à leurs choix en littérature, comme Allia, Verticales, POL, Minuit, Bourgois, Corti, Verdier, etc. - et aussi (surtout ! serais-je tenté de dire) vers de bons textes. Qui n'a en effet jamais été tenté d'acheter un livre simplement parce qu'il était orné d'une peinture de Munch, Redon, ou Böcklin ? moi cela m'est arrivé, et j'ai parfois découvert d'excellents textes, mais j'ai été aussi déçu, parfois clairement trompé sur la marchandise...
J'aime beaucoup ce passage sur les couvertures des livres, même si la plupart du temps je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'auteur (il faudrait peut-être lui expliquer que le digital, le numérique n'est pas dénué de graphisme, et que la sobriété n'est pas forcement une uniformisation ou un nivellement, mais c'est aussi un style en soi - jamais entendu parlé du Bauhaus cocolet?), Lucien Polastron est en effet trop pessimiste, trop "vieux-ronchon", il est comme c'est gens qui critiquent la littérature contemporaine sans la lire, il est peut-être trop (intentionnellement?) détaché des jeunes générations qui prisent tout autant les livres et le vieux papier, il faudrait peut-être qu'il lise plus François Bon, allez savoir...
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Non, le papier ne disparaîtra pas au profit du numérique, du virtuel et de l'impalpable.

« La déroute du papier pour la lecture est le contraire d'inéluctable. C'est même une apothéose qui l'attend. »

C'est en effet à ce constat enthousiaste qu'aboutit Lucien X. Polastron dans cet essai érudit, passionné et passionnant, voire même impertinent, où il retrace l'histoire matérielle du livre jusqu'à la tablette numérique. Il note en passant que « to kindle » signifie « attiser la haine » !

On apprend tout sur le papyrus, les tablettes en cire, les peaux de chèvre, le papier et leur fabrication parfois peu appétissante…

On se souvient du temps où il fallait couper les pages et où on dissimulait son livre dans une « liseuse » en cuir, « de façon que ma voisine de compartiment se demande si je suis plongé dans San Antonio ou saint Augustin. »

On apprend à classer sa bibliothèque, à déambuler chez les marchands d'occasions ( des « pérégrinations bouquinisantes »), à respirer l'odeur du papier, à se laisser surprendre, à « découvrir les livres dont vous ne saviez pas que vous les vouliez », à « lire les livres dont personne ne parle. »

Ce livre édité par Actes Sud est imprimé sur « vergé ivoire, un papier permanent… issu d'une pâte TCF entièrement dépourvue de tout produit chloré. » On est loin des premiers papiers issus de la fermentation peu ragoûtante du linge sale…


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Oui, comme l'explique "Sissiphe" (je n'ai plus le pseudo sous les yeux)

Il y a des passages très amusants aussi, par exemple l'auteur raconte le casse tête qu'est le classement des livres pour les lecteurs
L'évolution de la qualités des écrits. Auparavant, les écrivains étaient des érudits, le papier était rare, l'impression laborieuse. Petit à petit cela devient plus courant.
Et nous arrivons ainsi à la liseuse avec nostalgie pour certains, je pense
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( 14/04/2015 )

Quand on aime le livre, cet essai est une petite merveille :-)!! D'Alberto Manguel, un autre auteur, j'avais lu il y a quelques années Une autre histoire de la lecture. J'y avais appris au travers de son essai fouillé comment au travers des siècles, l'évolution de notre lecture c'était faite. Comment elle était passé d'une lecture à voix haute à une lecture silencieuse. Comment elle a influencé au fil du temps l'écriture de certains écrivains...

Riche de ce livre que j'avais tant aimé, je ne pouvais pas passer à côté de celui - ci. Lui qui allait compléter cette découverte en me parlant de l'histoire du support même du livre. Là où le débat actuelle questionne l'avenir du livre, il est intéressant de revenir aux origines pour ce rappeler de ce qu'est un livre, son histoire et surtout de comprendre qu'il est bien plus que le réceptacle des mots d'un auteur...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Par-dessus le marché mais pas seulement en France, cette dernière mouture finit par adopter une vicieuse tendance à l'uniforme et au nivellement, dérive que l'on pourrait qualifier de livredepochienne, comme si chaque publication cherchait à passer inaperçue, tandis que les prix grimpent en proportion inverse du tangible apporté : à 35 euros le Pynchon, par exemple, étonnez-vous que les pauvres ne lisent plus ! Au moins a-t-on quelquefois pour le prix d'un roman une couverture alléchante et illustrée d'un joli paysage ou d'un bikini garni, comme c'est de plus en plus souvent le cas, quitte à fourvoyer minablement l'acheteur potentiel.
(Mais jamais autant que le fit la couverture fantasmagorique accolée aux Chants de Maldoror par une publication vendue dans les halls de gare - est-ce pensable ? - vers 1960 et qui dévoya, mieux que n'aurait jamais pu faire la respectable version Corti de 1953, bien des jeunes gens épris de fantastique bon marché, vers des chemins d'où ils ne revinrent jamais (il parait qu'aventure approchante était déjà arrivée à Philippe Soupault qui, lui, tomba sur cette œuvre alors presque totalement inconnue, au rayon "mathématiques" d'une librairie-papeterie du boulevard Raspail).)
Embarcadères du rêve et du désir, les couvertures, donc bonnes ou mauvaises, il va falloir s'en déprendre aussi : la numérisation les rend inutiles puisqu'il n'y aura plus grand-chose à promettre ni à cacher. D'ailleurs la plupart des grandes maisons d'édition du siècle dernier, à l'instar de leurs dignes prédécesseurs, avaient déjà opté pour une homogénéisation muettes des façades, habillant aussi bien les mémoires de la majorette que les vaticinations du philologue avec une même couleur maison, tout en se partageant confraternellement le peu de spectre disponible : à Grasset le pastis presque pur, à Minuit le blanc azyme, à Gallimard le beurre frais, etc. Le tout en vrac dans un sac de la Fnac, couleur moutarde-écrasée."
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Les religions n’existent que pour compenser la vacuité du ciel par un ensemble de réglementations alambiquées (on déduit accessoirement de cette prémisse que plus orthodoxe est le pratiquant, moins profonde est sa croyance).
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