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EAN : 9782020334143
256 pages
Seuil (02/01/1998)
3.72/5   64 notes
Résumé :
Hercule n'est nulle part en sécurité. Ni chez lui, ni à l'école. Insultes, agressions sexuelles, humiliations, châtiments corporels, la violence perverse des adultes semble infinie. Ce n'est rien, juste une enfance ordinaire, à la campagne, en France, au début des années 60.
Avec son meilleur ami, Hercule invente une société secrète. Ensemble, dans un monde parallèle dont ils sont les seuls à posséder les clés, ils mènent désormais une vie libre et sauvage, e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Les Pieds Bleus, c'est la société secrète qu'ont créée Hercule et son ami Laclope. Deux phénomènes ces garçons-là, vivant dans les années 50. Pas leur langue dans la poche et tout à découvrir. Leur insatiable curiosité les mènera à entrer dans les secrets des adultes, leurs rancoeurs et leurs haines surgies du passé. Mais les grandes personnes ne sont pas tendres avec eux non plus: coups, injures, humiliations et agressions sexuelles leur viennent des parents les plus proches et du maître d'école, dont ils rêvent de se venger. . Une peinture féroce du monde des adultes, par Claude Ponti, qui sait si bien faire rêver les enfants...
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Grande amatrice de Claude Ponti que je connaissais pour ses albums jeunesse, j'avais envie de le découvrir sous cet autre jour, celui du roman pour adulte. L'enfance est toujours omniprésente : le narrateur est un jeune garçon qui raconte, avec ses mots, ce qui l'entoure ; l'école, les copains, la famille. Mais cette fois on est loin des jolies images propres des albums : les faits sont sordides, l'ambiance est crasse, l'impact est dur. Tout le talent de Ponti c'est de savoir mettre dans tout cela une sensibilité folle et une grande poésie. Les mots sont aussi beaux que l'histoire est triste...
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Bouleversant.
Il y avait peut-être déjà chez ce petit garçon maltraité l'imagination qui a fait de lui le grand monsieur qu'est Claude Ponti ou bien la nécessité de s'échapper de situations affreuses a-t-elle abouti au développement de cette imagination débordante. Je crois que je ne pourrai plus admirer un album de Claude Ponti sans songer aux "Pieds- bleus".
Merdel de Borde, c'est le nom du chien du voisin, le sauvera une fois de la violence psychologique perverse de son père mais les persécutions sont continuelles et ce n'est qu'avec son meilleur ami, Laclope, qu'il peut s'évader et redevenir un enfant normal avec une force de caractère admirable.
On est bien en France profonde comme on dit parfois, au début des années soixante, et pour le moins, c'est qu'il y avait des progrès à faire.
Je regrette un peu que le personnage du petit frère Achille n'est pas été plus développé.
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C'est super trashouille, mais c'est bon ! L'univers fictionnel de Ponti est unique, un vrai feu d'artifice. Âmes sensibles s'abstenir bien-sûr, même si je pense qu'il y a là une façon très intéressante de dénoncer les violences faites aux enfants, toutes ces foutues familles-maltraitantes-qu'auraient-dû-plutôt-avoir-un-chien-et-encore-pauv'-bete-! : adopter le point de vue de l'enfant que les adultes abîment et faire se projeter le monde rassurant qu'il s'invente sur la réalité traumatisante qu'il traverse ... Poétique et glaçant !
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Hercule a dix ans. Il vit dans la campagne française des années 60. Il occupe son temps entre l'école, la maison et les instants de liberté avec son copain Laclope. Tous deux s'inventent des histoires extraordinaires et s'autoproclament membres de la tribu indienne des Pieds Bleus. Entre farces et punitions, les deux garçons apprennent à grandir.
Mais on découvre aussi une violence toute différente, ancrée au réel, quotidienne et banalisée. Claude Ponti nous parle de la violence la plus sournoise et la plus intolérable : celle faite aux enfants, maltraités par leur propre famille.
La tribu des Pieds Bleus leur permet de s'échapper de la triste réalité. Mais leurs jeux d'enfants vont réveiller les fantômes des adultes.
Ce livre m'a bouleversée !!!
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il y a l'odeur du carton verni de la valise, l'odeur de mon ours, la douceur rêche de sa fourrure durcie contre ma joue. Je me chiffonne comme une boule de papier. Je fais plein de plis à l'intérieur de moi. Je ne suis pas plus gros que le petit coin de joue qui touche mon ours.
Je ne suis plus que dans ce moment de joue, tellement petit, tellement disparu que je ne pourrais même pas avoir envie de pleurer.
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Le curé les attend sur la ligne d'arrivée, les bras tendus et un mouchoir noué sur la tête à cause du soleil. Il n'a pas voulu garder son chapeau carré, il dit que ça n'est pas digne, que ça pourrait offenser Dieu. Laclope lui a demandé si Dieu était dans son chapeau et il s'est ramassé une baffe. Ce qui fait qu'on ne sait pas, pour Dieu. Mais ça m'étonnerait, le curé ne se lave pas les cheveux et il ne change jamais de chapeau.
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"Si tu as peur de quelqu'un, tu l'imagines à poil."
La phrase de Laclope tourne dans ma tête. Je regarde mon père, ça fait dix jours qu'il me fait la gueule. Il est assis de profil sur sa chaise pour manger sans me voir. Mais moi, je peux le regarder.
Ma mère est transparente. Elle dit :
"Il y a moins de neige, aujourd'hui... Je me demande si j'ai fait assez de pâtes... Vous n'allez pas en laisser, tout de même..."
Elle parle à tout le monde. Personne ne lui répond.
J'ai compté mes pâtes, il m'en reste quarante-sept. Je regarde mon père. Il est à poil.
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Pour moi, j'ai Irène à côté. Elle est toujours gentille avec nous. Ma mère dit que c'est parce qu'elle n'a pas d'enfant, et que nous, on est un peu les siens à la place. Je ne crois pas, elle n'est pas gentille comme Simone qui n'a pas d'enfant non plus. Elle n'a pas la peau et la voix en ruban tue-mouches qui nous collent dessus, elle est gentille dedans.
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" C'est toujours ta cuvée spéciale ?
- Personne ne boira chez moi un pastis que j'ai pas fabriqué. Regardez la couleur, rien de chimique là-dedans, rien que du vrai et de l'alcool maison."
Mon grand-père dit c'est du bon, il a l'air de se demander quand même si ça ne va pas lui ronger son dentier de merde. Il est construit tout autour. On lui ôte, sa tête s'écroule sur son menton, et il s'effondre dans sa vieille peau de linge sale pourri.
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Vidéo de Claude Ponti
À plus de soixante ans, Anna Boberg a exposé jusqu'en France et en Italie mais reste méconnue dans son pays. Depuis sa découverte des îles Lofoten, en 1901, elle y revient chaque hiver, seule, et y reste plusieurs semaines pour capter la beauté brute des paysages arctiques et leurs lumières éblouissantes. Sentant l'âge venir, elle entreprend cette année le voyage plus tôt que d'habitude, dans l'espoir de réaliser enfin le tableau exceptionnel qui lui vaudra la reconnaissance de ses pairs. Au fil de cette saison de peinture, le roman se glisse dans l'intériorité d'Anna, au plus près de ses émotions, il sonde ses attentes et ses ambitions, il ravive des souvenirs. Bien qu'aventurière, Anna est loin d'être une marginale : elle a bien connu l'architecte Charles Garnier, elle a rencontré la comédienne Sarah Bernhardt, elle est une proche du prince héritier de Suède et l'épouse aimante d'un architecte réputé avec lequel elle travaille. Mais sa vocation artistique est tenace, et l'appel des aurores boréales, impérieux. D'une écriture impressionniste, posée, délicate, attentive aux sensations, aux lumières, aux odeurs, aux températures, Sophie van der Linden évoque le geste créatif et la quête artistique d'une femme d'exception.
L'autrice Née en 1973, Sophie van der Linden vit à Conflans- Sainte-Honorine. Elle a signé ou dirigé chez divers éditeurs des ouvrages dans le domaine de la critique en littérature pour la jeunesse, notamment " Claude Ponti " (Être, 2000), " Lire l'album " (L'Atelier du poisson soluble, 2006), " Album[s] " (Actes Sud jeunesse, coll. « Encore une fois », 2013), Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard Jeunesse, 2021). Elle a également publié quatre romans : " La Fabrique du monde " (Buchet-Chastel, 2013 ; Folio, 2014 ; prix Palissy, prix du Livre pourpre, prix Jeune Mousquetaire, prix littéraire de la Passerelle, prix de la librairie L'Esprit large), " L'Incertitude de l'aube " (Buchet-Chastel, 2014), " de terre et de mer " (Buchet-Chastel, 2016 ; Folio, 2019) et " Après Constantinople " (Gallimard, coll. « Sygne », 2019).
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