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EAN : 9782020395649
189 pages
Seuil (14/01/2000)
3.46/5   53 notes
Résumé :
À quatre-vingts ans, Max Opass entreprend de faire faire le portrait de sa femme décédée un an plus tôt. Parce qu'il veut retrouver « la petite lumière dans ses yeux », il se met en quête d'un artiste capable de répondre à sa demande. Un peintre conceptuel, une artiste du dimanche, deux étudiants des Beaux-Arts, une joueuse de bridge qui peint à ses heures perdues, toutes ces rencontres vont le mettre sur une voie qu'il ne soupçonnait pas en se lançant dans l'aventu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Max a 80 ans passés, il est veuf depuis un an, ses deux enfants vivent loin, très loin, à l'autre bout du monde. Il leur écrit, surtout à sa fille, qui est à Tokyo avec compagnon et enfants... Puis il lui prend l'idée de faire faire un portrait de sa femme, on comprend qu'elle l'obsède un peu, et que peut-être ainsi, il arrivera à passer au-delà. Mais aussi, surtout, il voudrait un portrait avec cette petite étincelle dans ces yeux, indescriptible, même pas visible d'ailleurs sur les photos... Chercher l'artiste pour ce portrait sera le prétexte à une jolie petite galerie de portraits, quelques leçons de morale et de tolérance au passage, un peu de remise en cause mais pas trop... Jusqu'à une fin, ou plutôt plusieurs fins assez inattendues, mais finalement normale, parce que même dans sa pseudo-tranquillité de vieillard en forme, Max a avant tout souffler une petite brise légère, similaire à celle du battement du papillon de l'effet du même nom...

Ce roman aurait presque pu porter un sous-titre comme "jamais trop tard" ou quelque chose de ce genre... Je l'ai trouvé agréable à lire, sans prétention, presque tendre, parfois un peu malhonnête comme la tendresse, jamais amer malgré le sujet glissant, parfois drôle, et finalement plutôt tonique et tonifiant à lire =^.^=

(extraits sur mon blog)
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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Le vieil homme et le peintre.
On ne connaissait pas encore Agnès Desarthe et ce premier album photos qui ne contient pourtant que Cinq photos de ma femme, s'avère très prometteur.
Max a dépassé les 80 balais et s'ennuie un peu depuis qu'il s'est retrouvé veuf, ses deux enfants perdus à l'autre bout du monde.
Obsédé par le souvenir de son épouse, le voici à deux doigts de dialoguer avec son fantôme.
Max prend le diable à bras par les cornes et, armé de quelques photos de sa défunte (cinq pour ceux qui ont suivi), se met en tête de faire peindre son portrait.
Notre ami Max (les présentations faites par Agnès Desarthe auront vite fait de nous transformer en ami de Max), notre ami Max se met donc en quête du peintre qui saura lui restituer le je ne sais quoi du regard de son épouse (un je ne sais quoi que l'on ne voit même pas sur les photos - vous voyez ?).

[...] Il se réjouissait à l'idée de la fixer enfin, de caler son joli visage triangulaire dans un cadre doré et de passer des heures, en son immobile compagnie, à discuter en silence.

En homme consciencieux, Max consultera même plusieurs artistes.
Voilà on vous a tout dit. C'est à dire rien.
Car ce roman d'Agnès Desarthe, ce petit bijou, ne peut guère se résumer.
Il faut, au rythme du vieux Max, se laisser porter par la prose, la presque poésie, de l'auteure : tout cela pétille d'intelligence et de fraîcheur (on dirait du champagne), d'humour et d'auto-dérision.
L'esprit rappelle un peu celui d'Echenoz même si le style est bien différent.
Les chapitres voient défiler les trois ou quatre peintres que Max va consulter, ses cinq photos en poche. Autant d'occasions pour des rencontres insolites, de savoureux dialogues et de pertinentes digressions.
Ce n'est pas une galerie de portraits, mais une galerie de peintres.
On se doute bien que l'on n'obtiendra guère plus que quelques images et quelques souvenirs de l'épouse défunte : on sait bien que ce n'est pas la destination ou le portrait qui importent mais le voyage et les rencontres faites en chemin. Finalement on en apprendra beaucoup plus sur Max que sur sa femme, un Max qui tel Dorian Gray, semble rajeunir au fil des chapitres et de sa quête du portrait idéal.
Les différentes rencontres sont un peu inégales (celle du couple d'étudiants par exemple) mais les derniers chapitres avec la vieille dame (Nina) sont un véritable feu d'artifice : on jubile à la lecture des dialogues entre ces deux vieux philosophes.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Très beau livre d'Agnès Desarthe tout en sensibilité et en finesse. Max veut faire faire le portrait de sa femme décédée l'année précédente. Au grès du hasard et des rencontres il commissionne cinq peintres différents dans l'espoir qu'un parvienne à capturer la petite lumière de son amour perdu. Petit à petit on apprend à le connaître, lui et sa Telma son épouse. ses souvenirs remontent à la surface et il nous les fait partager. le tout est rythmé par de belles lettres qu'il écrit à ses enfants tandis que la fin nous rend heureux et nous émeut. Que demander de plus.
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Max est un vieil homme, veuf depuis peu. En guise d'hommage à son épouse disparue Telma, il envisage de faire réaliser un portrait d'elle.
Ce roman est le récit drôle et poignant de ce projet. Et c'est surtout l'occasion d'explorer la relation de Max et Telma, les zones d'ombre de cette dernière (elle n'était pas facile facile, Telma !) , et aussi le rapport à la vie de Max, ses échanges avec ses enfants.
Un joli roman, de très beaux portraits (y compris ceux des peintres rencontrés par Max).
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Max, octogénaire, désire faire faire le portrait de sa femme à différents artistes afin d'honorer son souvenir. Grâce à la rencontrer avec les différents artistes et à ses précieux souvenirs, il va peu à peu revenir sur sa vie et sur son identité.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
[...] Debout dans sa cuisine, Max saupoudrait sa tranche de colin d’échalotes émincées. « Une pincée de sel, une pincée de poivre, et hop ! On referme la papillote. » Il se rendait compte qu’il parlait tout seul, mais il avait décidé de s’accorder ce droit dans deux circonstances : préparation des repas et bricolage. À chaque fois qu’il devait planter un clou, il s’autorisait un bilan de la situation : « Il va falloir que je trouve une solution. Si je plante trop haut, je serai gêné par le placard ; si je plante trop bas, ça traînera dans l’évier. »
Il ne s’agissait pas de tromper la solitude – Max n’avait jamais souffert de ce mal – mais plutôt de commenter l’action pour lui donner plus de poids, s’assurer qu’on n’oubliait rien.
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La seule chose qui m'ait attaché à toi, je ne sais même pas si tu pourras le comprendre, car, pour cela, il faudrait que tu aies des tripes. L'unique raison, c'est ton odeur. L'odeur de ta peau, de ton corps, de ta bouche. Je n'en avais jamais senti de pareille. Une douceur inimaginable. Aussi fâché que je sois, il suffisait que je m'approche. A un mètre de toi, je frémissais déjà. Je posais mes mains sur ton cou pour t'étrangler et ton parfum me désarmait.
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[ Incipit ]

Max s'était longtemps appelé Mathusalem. C'était le nom que lui avait donné sa mère. Au début, les gens s'étaient moqués, lui disant qu'il était mignon mais un peu ridé. Elle riait avec eux et leur répondait : "Il nous enterrera tous !"
Elle fut la première à vérifier sa prédiction. Une semaine avant les trois ans de Mathusalem, elle mourut d’un empoisonnement du sang.
Dès qu’il fut en âge de choisir pour lui-même, ce fils rebelle s’empressa d’oublier l’encombrant prénom. En 1933, tout juste débarqué de Russie, il déclara à l’officier d’état civil français qu’il s’appelait Max et ajouta, moins par respect pour sa défunte mère que par crainte d’éveiller un courroux d’outre-tombe, que Mathusalem venait en second.
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Confronté à la bêtise, à la haine ou à l'injustice, il ne se démontait pas. Il détournait les yeux, se bouchait les oreilles et poursuivait son chemin. Était-ce par lâcheté ? Qui aurait pu en juger ? Espérant peu des hommes et des choses, il était rarement déçu.
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Seulement il hésitait, comme toujours au dernier moment, avant de commettre l'acte décisif. S'il avait pu demeurer éternellement à la frontière des choses, il aurait été parfaitement heureux. La plupart des hommes lui semblaient assoiffés de résultats, tandis que lui se contentait de prospectives. Il se sentait marginal pour cette raison, comme exclu de la ronde qui gouvernait le monde.
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Vidéo de Agnès Desarthe
Par l'autrice & Louise Hakim
Rue du Château des Rentiers, 13e arrondissement de Paris : c'est là que se trouve une tour impersonnelle et peuplée d'habitants tout sauf riches. Là vivaient les grands-parents de la narratrice, Juifs originaires d'Europe centrale, et leur phalanstère, point de départ d'une réflexion superbement libre sur la beauté de ceux qu'on nomme les « vieux » et sur le fait de vieillir soi-même. Ce récit, en forme de déambulation toute personnelle, est à l'image de son autrice : aussi drôle, lumineux que surprenant.
À lire – Agnès Desarthe, le Château des Rentiers, L'Olivier, 2023.
Lumière : Patrick Clitus Son : William Lopez Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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