Après avoir lu quasiment tous les tomes liés à Rincevent (il me manque le dernier Héros, que je n'ai pas trouvé, et Allez les mages) le mage qui ne connait aucun sort, j'ai obliqué vers la Mort, au motif que je l'ai croisé plusieurs fois dans les tomes mentionnés, et que j'adore ce personnage.
après Mortimer l'an dernier, j'ai logiquement enchaîné sur "le Faucheur". Dans Mortimer, la mort partait en vacances avec le résultat qu'on sait ( son apprenti avait mis une jolie pagaille dans le continuum spatio-temporel en décidant de sauver une de ses "clientes"). Cette fois, la Mort se retrouve mis à la retraite anticipé par son chef: car oui, la Mort a un supérieur, il n'est la Mort que pour le disque-monde, c'est Azrael qui supervise tout ça, renseigné par son équipe de "contrôleurs du temps". La Mort a tendance a développer une personnalité, et au goût des contrôleurs, c'est inacceptable. Avoir une individualité, c'est vivre, la Mort ne peut vivre, c'est incompatible avec son travail, CQFD. La Mort est donc mis à pied. Les contrôleurs ont juste oublié un détail qui a son importance. Tout ce qui vit doit mourir. C'est vrai partout dans l'univers et aussi sur le disque. Or on a oublié de prévoir un successeur, et tant qu'il n'y en a pas, tout ce qui doit mourir à ce moment là se retrouve coincé entre 2 états. Tout! Humains, animaux, plantes...
Et tous ces esprits n'ayant nulle part où aller vont déclencher une épidémie de "mort-vivantitude" Sur le disque. Même les objets inanimés vont être contaminés par l'excès de force vitale non recyclée.
Pendant que la Mort, devenu vivant, donc mortel (oui, suivez un peu!) décide d'aller utiliser le temps qu'il a enfin en se servant de ses talents en tant que faucheur professionnel chez une paysanne nommé Melle Trottemenu, à l'université de l'Invisible, Vindelle Pounze, 130 ans ( équivalent humains? ou 130 années discales?) attend impatiemment de mourir. Comme il est mage, c'est pratique: il connait déjà l'heure de son départ à la minute près, ce qui permet déjà de l'inscrire sur son agenda , et de se voir offrir un véritable "pot de départ" par ses collègues. Mais la Mort n'est pas au rendez vous, il ne reste donc au fantôme de Vindelle qu'à réintégrer son corps devant ainsi le premier mage-zombie d'Ankh-Morpork.
Inutile de développer plus, c'est quasiment impossible à résumer. sachez seulement que ce livre contient:
- La Mort en salopette et sabots ( j'aime beaucoup la couverture qui parodie l'angélus de Millet)
- Un mage zombie
- le "club du nouveau départ", un véritable syndicat de monstres qui réclame l'égalité des droits avec les vivants. On y trouve un zombie qui tague ses revendications sur les murs, deux vampires parvenus, un esprit hurleur affublé d'un défaut d'élocutions qui doit donc se contenter d'écrire ses hurlements sur un papier et de les glisser sous les portes. Un "homme -garou", un loup tout à fait classique qui une fois par mois est victime d'un sort: il cesse de hurler à la lune, perd ses poils, parle et marche. Et le seul cas connu de croque-mitaine agoraphobe, qui ne se montre jamais.
- l'apparition de la Mort aux rats ( et de la Mort aux puces, car chaque espèce a droit à la sienne)
- une cendrillon septuagénaire.
- un duel à la faux entre la nouvelle Mort et l'ancienne Mort, façon Western
- une référence aux "aventuriers de l'arche perdue"
et bien d'autres choses encore..
Après, je n'ai pas aimé ce tome à 100%, moins que Mortimer par exemple. Tout ce qui a trait à la Mort et à ses aventures champêtre est excellent, à la limite du métaphyqique. Et le personnage évolue de manière de plus en plus humaine, après avoir fait l'expérience de l'angoisse de la mortalité. Et son amitié avec les villageois, avec une fillette, et avec sa patronne est vraiment adorable. Il est "chou" (enfin, si on peu dire qu'un squelette de 2 m 10 armé d'une faux est chou)
Tout ce qui a trait à Vindelle et au club du "nouveau départ" est très drôle aussi.
J'ai moins accroché à l'histoire de l'invasion de boules à neiges et de caddies et au supermarché comme allégorie de la zombification des masses. En fait, c'est une image trop facile je trouve. Et pas génialement exploitée ( Ca donne l'impression que l'auteur est parti sur une idée et ne savait plus trop quoi en faire, donc est brutalement passé à autre chose. de trop terrestre. Qui ne cadre pas avec la "réalité" habituelle du disque. Donc même s'il y a des moments drôles ( et si, enfin! la bande de bras cassés de l'université de magie arrive à faire des sorts dignes de ce nom), je ne sais pas, ça fait un peu cheveux sur la soupe, ça cadre mal avec le ton finalement assez pessimiste mais poétique des aventures de la Mort, ou pessimiste-rigolos des aventures des morts vivants.
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