Le rêve prémonitoire revêt parfois des formes bizarres, destinées sans doute à attirer plus vivement l'attention du dormeur. En voici un, que M. Dufilhol, officier supérieur en retraite, a extrait de la correspondance d'Hugo Grotius (2e partie, p. 405) et qu'il a publié, on 1893, dans le Phare de Normandie :
Une personne, qui ne savait pas un mot de grec, alla un jour trouver M. Saumaise, conseiller au Parlement de Dijon, pour lui montrer une série de mots qu'elle avait entendus la nuit précédente, pendant son sommeil, et écrits à son réveil, en caractères français: « Apithi! ouc osphraine ten sen appasuehian ? » Elle lui en demanda le sens ; M. Saumaise traduisit: « Sauve-toi! Ne sens-tu pas ta mort que te menace?» Frappée de cet avertissement, celle personne déménagea tout aussitôt. La maison qu'elle habitait s'écroula la nuit suivante.
L'Âme humaine, lorsque son organisnm psychique est extériorisé par le sommeil naturel ou par les influences hypnotiques de diverses natures et de diverses origines, telles que, notamment, celles provenant du somnambulisme naturel ou provoqué, est capable de percevoir non seulement le rayonnement et les vibrations des choses et des êtres, présents ou passés, qui, par suite, soit d'obstacles de toutes sortes, soit de la distance des lieux où ils exercent leur action, sont inaccessibles aux sens ordinaires ; mais encore des choses et dos êtres futurs qui, pour l'homme soumis aux lois et aux limitations du temps et de l'espace, n'ont pas encore à proprement parler d'existence.
Et, enfin, que la mort, « qui sépare définitivement l'homme intérieur de l'homme extérieur, n'est que sentificalion de la vie » ; ce qui faisait dire à Socrate mourant : « Si nous voulons savoir véritablement quelque chose, il faut que nous abandonnions le corps, et que l'Âme seule examine les objets qu'elle veut connaître. »