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sur 1390 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Bérénice, reine de Palestine est follement amoureuse de Titus, l'empereur de Rome, qui lui aussi aime passionnément Bérénice. Puis il y a Antiochus, roi de Comagène et ami de Titus qui se meurt d'amour pour Bérénice depuis des années mais n'a jamais le lui avouer du fait qu'elle est promise à Titus.

On pourrait penser à une pièce politique à la Shakespeare, d'autant plus qu'il est question de devoir et de la gloire qu'offre le pouvoir dans cette pièce, mais c'est bien d'amour et surtout de sacrifice qu'il s'agit dans cette pièce.

L'amour vaut-il qu'on lui sacrifie tout même une gloire assurée ? Pour le bien d'autrui, faut-il se sacrifier et brider sa parole ? Face aux règles de l'Etat et tradition d'un peuple, l'amour est-il un motif de transgression acceptable ? Ou faut-il se conformer quoi qu'il en coûte et souffrir un gros coup sur le moment en se concentrant sur les promesses de gloire éternelle ?

Avant la saga du XX° et XXI° siècle des Windsor, et après Roméo et Juliette, Racine explore l'importance et la place que l'on donne à l'amour, senti éphémère et imprévisible face à la morale et aux règles.

Dans cette mise en scène antique, ce sont donc des questions intemporelles que posent le dramaturge. Et il y répond, comme dans certaines chansons, qu'il ne peut y avoir d'amour heureux. Ici le choix, quel qu'il soit mène au sacrifice.

Le fond est très intéressant et la forme très travaillée contient de magnifiques vers, mais que c'est difficile à lire ! Si je n'ai pas lu cette pièce au lycée (et heureusement...), je me souviens d'avoir entendu une enseignante de lettres se demander comment faire passer cette oeuvre au programme si compliquée. Et après avoir expérimentée , en tant qu'adulte qui plus est, je ne peux que confirmer ce diagnostique ! Surtout avec la plupart de nos ados d'aujourd'hui. Ce qui est doublement dommage c'est que le fond peut parler à beaucoup d'ados mais la forme (même si on reconnaît sans problème sa splendeur et sa qualité) typique du XVIIème siècle est si compliquée et loin de l'évolution qu'a connu notre langue que cela a de quoi décourager nos jeunes d'explorer la littérature classique.

Pour ma part, je suis contente d'avoir pu tester la lecture de cet auteur, même si sa complexité syntaxique m'a parfois rebutée. Et même si mon regard de lectrice du 21ème siècle n'a pu s'empêcher de soupirer en lisant ce schéma classique de la femme passionnée guidée par ses émotions et prête à tout pour cet aspect des sphères privées tandis que l'homme est toujours celui plus pragmatique et préoccupé par des considérations matérielles et pratiques : sa carrière, la sphère publique.
Enfin, heureusement, quand on sait utiliser la distance et l'esprit critique on se rattrape vite en se disant que c'était les codes de l'époque. Ouf !
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Antiochus, roi de Commagène, aime Bérénice, la reine de Palestine. Bérénice aime Titus, l'empereur de Rome, qui l'aime aussi mais doit renoncer à elle à cause des lois romaines.

Cette pièce est une tragédie en 5 actes et en vers qui ne s'appuie pas sur la réalité historique, mais permet de flatter Louis XIV (qui avait renoncé à Marie Mancini pour épouser l'infante d'Espagne) en affirmant que la raison d'état prime sur les sentiments d'un souverain.

On se retrouve donc avec un triangle amoureux où tous les protagonistes se lamentent parce qu'ils ne peuvent pas obtenir ce qu'ils veulent. Ce n'est pas très différent de n'importe quelle histoire d'amour contrarié, sauf que ça concerne les puissants du monde antique et qu'on a un peu de mal à s'identifier à eux.

La différence avec les autres tragédies de Racine que j'ai lues jusqu'ici, c'est que pour une fois, ça ne se termine pas sur une brochette de morts sanglantes ^^ Ce n'est pas déplaisant à lire, même si c'est en vers, mais ce n'est pas spécialement passionnant de par le sujet.

A découvrir par curiosité si le genre vous intéresse.
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Très belle tragédie dont la langue est magnifiquement travaillée. le rythme, soutenu et grandiloquent, porte la tension dramatique à son paroxysme.

Dans la veine des grandes tragédies antiques, Bérénice chante les louanges d'une héroïne au caractère fort et trempé, une fierté farouche qui n'appartient qu'aux femmes exceptionnelles.

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Je dois dire que j'ai été un peu déçue par cette pièce, finalement.

La langue en est magnifique, certes, et j'aimerais que l'on écrivisse toujours comme ça. Mais probablement ne suis-je pas très sensible aux règles du théâtre de l'époque (24h, un seul lieu, intrigue simple, etc) car j'ai trouvé l'histoire trop simple, voire simpliste et même inexistante. En effet, l'histoire se résume en une phrase et les dialogues, tout en étant fort pathétiques, n'aboutissent pas à grand chose.

Ils pleurent tous et n'en finissent pas de geindre, sans qu'un seul n'aie le courage de changer les choses. "Je pars... Non, je reste... Ah, que de pleurs... Je l'aime... Ne me retenez pas... Je veux mourir... Mais c'est dit, je pars..."
... Oui, bon... Et la suite? Ah, il n'y a rien d'autre... Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, c'est déjà fini. Quelle déception!
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