C'était l'une des rares pièces de Racine que je n'avais pas lu. Et c'est une déception.
A cela, plusieurs motifs : d'abord, l'histoire. Non seulement, c'est une reprise à peine modifiée, de nombreuses pièces antérieures, mais en plus, je la trouve particulièrement plate : une histoire d'amour pas assez complexe, pas assez travaillée, une histoire d'amour bâclée. Tout cela n'est pas du tout entretenu comme il le faudrait ; les personnages,
Phèdre notamment, sont d'une platitude !... On est loin de la rare vérité humaine que cet auteur a su souvent insufflé à ces personnages.
Alors,
Phèdre, rien à sauver ?! Non, tout de même, car il y a une chose dans laquelle racine réussit aussi bien que dans ses autres pièces : le vers.
Oui, c'est ce beau vers, ce vers sublime, ce vers qu'on a envie de déclamer ( ce dont je ne me prive pas ), ce vers, tellement concis, tellement simple, tellement fort, tellement poétique, qui sauve
Phèdre.
Et si j'aime peu cette pièce, si sa composition, ces personnages me semblent tellement moins réussi, que la composition, que les personnages, de
Mithridate, d'
Esther, d'
Athalie, de
Britannicus, d'
Andromaque ou de
Bajazet, cependant, je ne peux rester insensible à ce vers.
Phèdre ?! Une mauvaise pièce bien versifiée.