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3,88

sur 1854 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voici un livre qui m'a laissé perplexe.

Il est auréolé de multiples récompenses, son auteur fait l'objet de nombre d'éloges, il offre une vision rare sur la vie dans l'Afghanistan d'aujourd'hui, et l'histoire qu'il raconte est belle et dure.

Et pourtant, je n'ai pas réussi à vraiment rentrer dedans. Que certains passages mettent mal à l'aise, ça c'est normal. Mais je l'ai refermé avec l'impression de m'être heurté à un mur. Il y a dans ce livre quelque chose qui m'a paru totalement hermétique.

Peut-être cela vient-il de la froideur de l'écriture d'Atiq Rahimi, du côté huis clos un peu oppressant. Difficile à dire. Quelque chose semble refuser de s'ouvrir au lecteur. Il regarde l'histoire, mais n'y rentre pas.

En fait, j'ai eu l'impression que l'auteur écrivait sans avoir vraiment envie de partager ce qu'il écrivait. Comme si la publication, les lecteurs, les récompenses, tout cela n'était pour lui qu'une formalité un peu barbante. Que tout ce qui comptait pour lui était de pouvoir retourner le plus vite possible dans son imagination, avec cette femme. Qu'en un sens il était tombé amoureux de son propre personnage, et qu'il n'avait plus vraiment envie de la partager avec ses lecteurs.

Suis-je le seul à avoir éprouvé cette impression ? Cela c'est à vous de me le dire !
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Un livre qui rayonne de douceur, qui sait nous transporter dans ces pays où la chaleur suffocante pousse à la nonchalance, aux pensées vagues... le désespoir d' une femme qui perd inexorablement son mari, touché d' une balle à la nuque, mais qui survit miraculeusement de ces combats fratricides. La question est jusque quand?

Il ne parle plus, regarde obstinément le plafond de ses yeux hagards, sa bouche reliée par un tube à une poche suspendue. A côté de lui sa femme, fidèle. Fidèle à qui, à quoi au fond? A ce mari qui l' a ignorée toute sa vie? A celui qui se contente d' être le père de ses enfants et qui assure leur subsistance? Au coran, à la religion qui lui impose ce comportement? A sa propre morale? Au fond elle - même ne sait pas, peut- être un peu de tout.

Les jours passent, et les espoirs s' amenuisent; au milieu de cette ville ravagée par la guerre. Pourtant cette femme, est toujours là, fait acte de présence. La solitude peut- être la pousse à parler, peut- être pour se donner du courage, peut- être pour défier le destin. Mais parler à qui ? A soi- même? Non depuis trop longtemps justement elle refoule des choses en elle même. Il est plus que temps de se délivrer du poids du passé, des convenances, des non-dits. C' est à son homme qu' elle s' adresse, dans la certitude qu' il peut du moins l' entendre... C' est son mari qui deviendra son talisman, sa pierre de pacience, sa Syngué sabour. C' est lui qui absorbera dans le creux de ses oreilles les secrets les plus inavouables de sa femme... Comment se délivrera-t-elle de cette situation inextricable? Ne joue-t-elle pas sa proprie vie à vouloir tout dévoiler?

L' auteur nous livre ici un beau récit, avec une poésie légère, parsemée d' une musicalité très douce. Rien ne se passe vraiment, comme si ce n' était qu' un mauvais rêve. Pourtant le désespoir de cette femme est bel et bien là, c' est celui de milliers d' autres.

Il nous amène à penser la condition de la femme dans les pays musulmans. La place de la religion dans le foyer, l' autorité des maris. Je me demande quel accueil lui réserveraient ses compatriotes à la lecture de ce livre. Blasphématoire sans doute pour certains...
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e livre a obtenu le prix Goncourt et j'étais curieuse de le lire. J'ai attendu longtemps à la bibliothèque avant de pouvoir l'emprunter. Déjà, en voyant la taille du livre, j'étais un peu dépitée. Il faut savoir que j'ai une nette préférence pour les gros pavés de 600 pages mais j'ai décidé de faire une légère entorse à la règle.
En le lisant j'étais happée par l'histoire et je l'ai fini très rapidement. C'est un long monologue où cette femme afghane déverse tous ses sentiments, tous ses états d'âme, comme une sorte de psychanalyse. Son mari, prostré par la maladie, incapable de réagir et de répondre à ses questions, écoute, et comme la pierre Syngué Sabour, absorbe tout.
C'est merveilleusement bien écrit ! C'est plus un poème en prose qu'une histoire contée où on découvre le statut des femmes en Afghanistan : humiliées dès leur plus jeune âge, soumises à leur père puis ensuite à leur mari et à leur belle-famille, obligées de se taire et d'accepter les règles qui régissent cette société. C'est un livre très triste, très noir, rempli de désillusions et de souffrances où l'auteur arrive à retranscrire avec des mots simples mais très bien agencés les émotions de cette jeune femme.
En refermant le livre, je me suis sentie vide, extenuée et peinée. le livre laisse un arrière-goût amer qui ne passe pas, mais je n'arrive pas à définir les raisons qui me poussent à mettre une note vraiment très moyenne.

Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Dans ce conte métaphorique, Rahimi rapporte la douleur universelle de la guerre et des luttes fratricides interminables qui rongent des pays entiers. Il donne surtout voix au chapitre à ses femmes "d'Afghanistan ou ailleurs" si peu libres de leur choix, cohorte dont la révolte est tue par une violence sourde quotidienne. Les phrases courtes, la rythmique des mots, donnent une musicalité toute particulière au récit, dont la teneur et la force s'amplifient au fur et à mesure que cette femme ose élever la voix.

Lien : HTTP://lire-ecouter-voir.com
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passionnante et désolante situation des femmes afghanes pendant la guerre.
il manque une envolée mais demeure un texte fort.
je n'aurais pas attribué le Goncourt.
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Un livre court construit sur le mode du huis-clos étouffant. Une femme afghane doit prendre en charge seule son mari, un taliban, qui a été blessé et se trouve dans un état végétatif. Elle utilise cette situation pour lui dire tout ce qu'elle a sur le coeur, ce qu'est sa vie, faite de douleurs, de frustrations, de non-dits, sans aucune liberté de choix et sans espoir. le style est très efficace pour faire ressortir le désespoir de cette femme. C'est un récit court, sans dialogue, original dans sa construction qui ne laisse pas indifférent. le lecteur a l'impression de ressentir lui-même les sentiments de l'épouse.
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Pierre de lamentation

Présentation :

Le préambule de « Syngué sabour, Pierre de patience » de Atiq Rahimi précise, laconique, que cette histoire a lieu « quelque part en Afghanistan ou ailleurs ».
En effet, comme le propos se veut universel, ce récit pourrait se passer partout où règne le chaos. Et sur terre, le choix est vaste… Ici, nous sont contés la folie ordinaire du monde, sa misère, son cortège d'absurdités.

Dans la mythologie perse, la « syngué sabour » est une pierre magique à laquelle est associé un rituel : on la pose face à soi pour lentement y déverser sa souffrance, la pierre écoute, absorbe comme une éponge tout ce qu'on lui confie jusqu'au jour où elle éclate. Alors, on est délivré.
Le décor est posé : un homme, une femme, différents personnages secondaires, la guerre et son horreur brute. le tout obéit aux codes classiques de la tragédie.
L'homme, parti combattre au nom du djihad, a reçu une balle dans la nuque qui l'oblige à végéter dans le coma. À son chevet, sa jeune épouse accomplit les gestes de soins quotidiens. Elle voit ce corps diminué dépérir, maintenu en vie par un mélange d'eau sucrée-salée. le temps s'égrène, juste rythmé par la respiration du comateux. Les tirs de mitrailleuses viennent par moments briser la monotonie.
La femme qui, de par sa condition, n'a pas l'habitude d'exprimer ses émotions entame un monologue, qui peu à peu prend la forme d'une mélopée. Ses paroles s'envolent bien plus loin qu'elle pour se transformer en défouloir. Jusqu'ici murée dans le silence, sa rancoeur explose, ses retranchements cèdent. La femme décide en effet de faire de cet époux mal en point sa « syngué sabour ». L'homme sera malgré lui le réceptacle d'inavouables secrets. Jusqu'à l'ultime.

Mon avis :

L'auteur a réussi à montrer avec un talent sans égal combien l'humanité ne se contente pas de toucher le fond. Non, c'est plus fort qu'eux, même à terre, les humains doivent encore racler, se soulager en grattant leurs plaies.

L'écriture est d'une extrême fluidité ; j'ai lu le livre en moins d'une soirée. Ce qui n'en fait pas pour autant un texte facile ou superficiel.
Ceci dit, certains choix narratifs m'ont heurtée. Exprimer son trop-plein de frustrations par la grossièreté, pourquoi pas. Les mots crus sont parfois libérateurs. Admettons. Vouloir ainsi casser un rythme languissant, qui aurait pu devenir soporifique, ça se défend. Mais à certains moments, j'ai trouvé surprenant qu'une femme si soumise puisse se lâcher à ce point. le propos n'aurait, je crois, rien perdu à sa tension dramatique sans ce traitement ordurier.

Par ailleurs, une chose, n'ayant rien à voir avec l'histoire proprement dite, me laisse perplexe. L'auteur franco-afghan, qui a écrit « Syngué sabour » directement en français, justifie ce choix car il lui fallait « une autre langue que la sienne pour parler des tabous ». Soit. La langue française n'est plus à ça près...
Son livre a par ailleurs été récompensé du prix Goncourt 2008 – une très belle reconnaissance ainsi qu'une distinction littéraire suprême, comme le sait chacun. Avec à la clé beaucoup de ventes, comme nul ne l'ignore. Il est bien évident qu'une traduction n'aurait pu connaître pareil couronnement. Décidément, tout un univers m'échappe concernant ce qui se trame dans les hautes sphères…
En tout état, même si je suis habituée à manier plusieurs idiomes, j'avoue ne pas comprendre pourquoi on ne pourrait exprimer ce qui noue les tripes dans sa propre langue. Les tabous ont parfois bon dos.
Lien : http://scambiculturali.over-..
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Ce n'est pas vraiment un roman, on pencherait d'avantage pour une pièce de théâtre ou un synopsis de film. le décor unique est décrit à chaque nouvelle scène qui tente de relancer l'intérêt du lecteur autour de ce combattant dans le coma et de sa femme qui le veille.
On songe à Volpone et à cette idée que la mort supposée d'un proche va susciter les épanchements et les confidences. 
La littérature nous a amplement renseignés sur le sort misérable des femmes sous l'extrémisme musulman aussi rien des révélations de cette épouse ne nous étonne plus. Malheureusement, une fin de tragédie antique fait tomber l'ensemble avec maladresse dans le ridicule.
 Quant au Goncourt, tous les critères semblaient réunis : la condition de la femme en pays musulmans, un pseudo style fait de répétitions et de rappels aux grande tragédies classiques. Politiquement sensible, totalement irréaliste, convenu, ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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Belle histoire mais je ne peux pas dire que j'ai vraiment été emportée par le récit. Les événements que le personnage féminin a subi ou vécu sont certes décrits et dévoilent peu à peu son personnage mais il y a une certaine mise à distance qui m'a empêchée d'être touchée par l'histoire.
Cependant ce livre me laisse songeuse, car pour avoir la chance d'avoir mes racines en Orient et mes branches en Occident, je me demande si nous ne devrions pas redonner à nos corps et au sens ancien du toucher, une place centrale, ni nié ni exhibé, tant il est vrai à mon sens que c'est le corps qui meut l'esprit.
Le personnage masculin qui gît immobile et figé, sans réagir aux sollicitations du monde extérieur, ne symbolise t'il pas nos civilisations, d'un bout à l'autre du monde, qui sont arrivées au bout de leur cycle et qui survivent sous perfusion, pendant que le monde hurle autour de lui sa fureur d'avoir été tant nié ?

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Dans la série de ceux qu'on avait pas prévu de lire si...

...Si un collègue n'avait pas fait irruption dans mon bureau en lançant : "tiens j'ai vu que t'aimais lire, lis ça, et si t'aimes pas, c'est que t'as rien compris !"

(Petite parenthèse pour vous resituer dans le contexte : collègue enseignant, manquant totalement d'objectivité, l'auteur en question ayant été un de ces élèves...)

(Petite parenthèse bis : ceci dit livre en question ==> Prix Goncourt 2008 !)

Moi, offusquée (!) qu'on remette en cause mes capacités de lectrice, j'interromps ma PAL et me lance donc dans : Syngué sabour, Pierre de patience, d'Atiq Rahimi.

Bon, c'est sur ce livre n'aurait jamais croisé mon chemin de lectrice... Pour la simple et bonne raison que, rares (mais vraiment très très rares) sont les fois où je me lance dans livre qui d'avance se joue sur un fond aussi dramatique et aussi dur.



"Tu sais, cette pierre que tu poses devant toi...devant laquelle tu te lamentes sur tous tes malheurs, toutes tes souffrances, toutes tes douleurs, toutes tes misères...à qui tu confies tout ce que tu as sur le coeur et que tu n'oses pas révéler aux autres..." Elle règle le goutte-à-goutte. "Tu lui parles, tu lui parles. Et la pierre t'écoutes, éponge tous tes maux, tes secrets, jusqu'a ce qu'un beau jour elle éclate. Elle tombe en miette."[...]

"Tu sais quoi ?... je crois l'avoir découverte, la pierre magique...ma pierre à moi."[...]

Avant qu'elle ait ramassé son voile, ces mots surgissent : "Syngué sabour !" Elle sursaute, "voilà le nom de cette pierre : syngué sabour, pierre de patience ! la pierre magique !"



Livre très rapide à lire et je dois reconnaître qu'une fois ouvert on n'a plus vraiment envie de le refermer avant d'avoir atteint la dernière page... L'histoire se déroule "quelque part en Afghanistan ou ailleurs", dans un contexte de guerre. Dès le début nous sommes plongés au coeur des pensées, reflexions, confessions les plus profondes d'une femme qui veille son mari blessé et dans le coma... Révélations qui vont toujours crescendo (jusqu'à la dernière page) et qui parfois sont à la limite du supportable. Ecriture simple et fluide, livre facile à lire, au niveau du style, pas de l'histoire évidemment. Suis un peu restée sur ma fin que j'ai trouvé vite expediée et un peu trop irréaliste par rapport au contenu du livre; j'attendais autre chose.. Mais je crois que pour les amateurs de fins qui font reflechir, ou encore de fins où c'est au lecteur de comprendre ce qu'il veut bien comprendre, vous ne serez pas déçu ! A moins que...finalement j'ai rien compris ! ;-)



Livre marquant quoiqu'il en soit !


Lien : http://bulle-de-champagne.ek..
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