Syngué Sabour : Pierre de patience

Un petit livre très intéressant sur la vie. le récit d'une femme à son mari blessé. Des sentiments très forts. Croyance en la pierre de patience : si on lui raconte toutes nos misères, elle les engrengera pour les faire disparaitre

Un très court roman, bouleversant.
Une femme veille son mari, grièvement blessé et dont la vie ne tient qu'à un fil. Au coeur de l'Afghanistan en pleine guerre, cette femme tente de le soigner au mieux, de faire ce que son devoir d'épouse lui impose. Et finalement, elle va, petit à petit, dévoiler ses pensées les plus intimes à l'homme qu'elle a épousé. Elle finira par tout dire de sa condition difficile de femme dans ce pays, de ses doutes, de ses souffrances, de ce qu'elle a enduré pendant des années.
L'histoire, on s'en doute, finira mal - l'auteur n'est pas Américain... Mais le choix de situer ce roman dans une seule pièce et de nous dévoiler les pensées profondes de ce personnage rend l'ensemble bouleversant. Bref, j'ai adoré !

Ce roman vous attrape par la cheville, il vous vire à l'envers et vous secoue comme un prunier.

J'ai d'abord été un peu rebuté par le contexte de guerre car, en général, je n'aime pas trop les histoires qui se passent en temps de guerre. Mais, finalement, la guerre n'est en aucun cas le sujet du livre. Il s'agit plutôt d'un huis-clos qui va nous permettre d'entrer dans les souvenirs intimes d'une femme musulmane : et, bien sûr, la réalité de sa vie est bien loin des apparences. C'est prenant. C'est fort et vrai. C'est intéressant aussi, pour moi qui suis un homme, de me mettre à la place d'une femme. Une femme musulmane qui plus est. C'est aussi ce contexte musulman qui est intéressant pour moi qui ne suis pas musulman.
C'est assez court et, contrairement à ce que je redoutais (du fait de la guerre), pas morbide.
Lu en janvier 2010

superbe histoire sur la condition de la femme dans les pays musulmans intégristes. (Afghanistan), le rapport à la sexualité. Une écriture dépouillée, les protagonistes restent abstraits. Un roman court (150 pages). Prix Goncourt 2008

Entre tous les textes écrits sur les violences faites aux femmes, la beauté particulière de ce roman provient de ce que la révolte coïncide avec le retour de l'amour et la réalisation du pardon. le plaisir, sa maturité existe chez toutes les femmes. Il est présent, acquis, non comme une quête mais comme une lutte. Surtout, le plaisir existe et s'affirme comme inscrit dans l'Intelligence. Il existe contre sa répression écrite dans la loi.
Lien : http://ameleia.over-blog.com/

Une femme sans nom prend soin de son mari inerte dans un pays en pleine guerre. Petit à petit, elle lui livre de nombreux secrets; il devient sa syngué sabour. Elle se libère de tout ce qu'elle a gardé enfoui depuis de nombreuses années. Elle espère une réaction ou peut-être davantage d'affection si un jour il sort de son état paralytique.

Ce roman, dur par moment, nous dévoile la réalité des femmes voilées et la façon dont certaines sont méprisées par leur mari. Cette femme se découvre au fur et à mesure qu'elle ouvre son coeur à son mari sans réaction. À lire...

Un livre surprenant. Un mélange de poésie et de vérité noire. L'auteur nous fait entrer dans un monde que pour la plupart d'entre nous nous ne faisons que survoler. Bravo pour ce prix Goncourt mérité, ce qui il faut bien l'avouer, n'est pas toujours le cas.

Un livre qui a été très dur à lire pour moi, je suis presque arrivée à la fin mais j'ai stoppé avant. Une réalité ignoble y est décrite à travers l'histoire de cette femme qui veille son mari inconscient mais vivant. J'ai traversé avec elle son désarroi des premiers jours, le livre commence à déjà plus de 15 jours de veille. Comment elle s'accroche à la religion et à ce que son maître religieux lui a préconisé. Petit à petit sa conscience s'ouvre vers autre chose. Vers son intériorité, et l'état végétatif de son mari va lui permettre de lui livrer des choses qu'elle n'aurait jamais imaginé lui dire, faisant le lien avec cette pierre "synthétique sabour" à qui l'on peut tout livrer et qui explose lorsqu'elle est pleine, permettant ainsi la libération de tout ce contenu.
A travers cette histoire sont abordés la condition de la femme "inhumaine" dans ce pays, la religion et ce que peut en faire l'homme (ici des guerres de pouvoir), la famille et les guerres interieures.
Un livre que ce témoignage rend très humain, qui est venu me toucher sur des zones très sensibles. Mais je suis très contente de l'avoir lu car il a ouvert des fenêtres en moi sur l'intolérable et un espoir de changement

J'étais très curieuse de livre une autre oeuvre d'Atiq Rahimi, après avoir lu Terre et Cendres, et j'ai été encore une fois été touchée par sa plume.
Pourtant petit, le livre est très émouvant et nous plonge dans une réalité différente de la notre.


Seul bémol pour ma part : on sent parfois que notre personnage féminin est écrit par un homme...