AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 1854 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un livre qui trainait depuis longtemps dans un coin, que j'ai ouvert presque sans savoir pourquoi et que j'ai refermé dans la journée, après avoir été happé sans préavis. Ce huis clos famélique et angoissant d'une femme avec son mari djihadiste infirme, qui ne répond plus, qui n'en finit pas de mourir est aussi oppressant que fascinant. On imagine une pièce de theatre contemporaine, sans décor, avec le public comme témoin de ce dialogue à sens unique. Bref, tout ce qui pourrait me dégouter a priori, m'a envouté grace la justesse et la simplicité du propos, qui sans excuser rien ni personne, nous permet d'avoir un autre regard sur ces événements.
Commenter  J’apprécie          70
Quelque part en Afghanistan ou ailleurs, Atiq Rahimi nous raconte le désespoir et la solitude d'une femme.

Au coeur d'une zone de conflit, la narratrice vit recluse et soigne, jour après jour, son mari touché par balle au niveau de la nuque.

Plongé dans un lourd coma, l'esprit de son mari semble s'être à jamais échappé. Au rythme de ses respirations successives, elle veille son corps et prie inlassablement pour le ramener à la vie.

Entre la protection de ses enfants, sa propre survie et sa dévotion mécanique pour son époux, l'héroïne plonge peu à peu dans une profonde solitude.

Ce sentiment d'abandon, elle l'a toujours connu. Mariée à un fantôme parti à la guerre durant trois longues années, elle rencontre finalement un homme froid et violent qui ne lui offrira aucun soutien ni réconfort.

Au fil du livre, la jeune femme entame un long monologue. Son mari deviendra sa « syngué sabour », sa pierre de patience. Dans la culture perse, cette pierre de patience doit recueillir les confessions du monde.

La narratrice lui livre ainsi ses plus intimes pensées et secrets. Elle se libère des chaînes qui l'emprisonnaient et révèle enfin ses désirs et ses frustrations jusqu'à son implosion finale.

Un ouvrage violent et marquant qui traite avec noirceur et dureté le carcan des femmes et leurs difficultés à s'en libérer sous le poids de la culture et des traditions.

Un roman puissant où Atiq Rahimi a su, en quelques pages, redonner une voix à cette femme bâillonnée et faire réfléchir sur la condition féminine au Moyen-Orient.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
Commenter  J’apprécie          70
Syngué Sabour a été acclamé par la critique, et il est vrai que c'est un livre très touchant, parfois dur, qui possède un singularité qui mérite d'être relevée : l'auteur se met dans la peau d'une femme, ce qui est assez rare.

On ne peut rester insensible face à ce cri du coeur qui vient d'une femme afghane qui a pris l'habitude de confier ses peines à une pierre. le roman est magnifiquement bien écrit et très émouvant. Mais si vous voulez vous amuser, alors passez votre chemin.
Commenter  J’apprécie          70
Un récit plein d'émotion qui a beau se passer bien loin d'ici, dans une ville en guerre, il n'en touchera pas moins toutes les femmes. Quelle sincérité dans cette écriture. Une belle surprise.
___________

Dans une maison presque déserte, alors que les bombes tombent tout autour, que les fusils et les bottes claquent sous les fenêtres, une femme veille son mari plongé dans le coma. Elle prie. Les jours s'étirent et sa colère monte au point de déborder ses lèvres scellées. Enfin, elle dit tout. Ce que c'est pour une femme que le devoir de se marier avec un combattant, qu'elle n'a jamais vu, qui n'était même pas présent le jour des noces. Elle qui n'osait - ne pouvait - lui parler quand il était conscient, elle parle d'Allah, de toutes les formes possibles jusqu'aux plus insidieuses des violences faites aux femmes, de sexualité...

C'est un livre magnifique, un énorme coup de coeur pour moi, c'est bien au delà d'un discours féministe. C'est beau et juste.

Syngué sabour, c'est une pierre mythologique à laquelle on parle pour vider son coeur. On dit qu'un jour, elle éclate.
Lien : http://talememore.hautetfort..
Commenter  J’apprécie          70
Critique sous influence : j'ai lu le livre après avoir vu le très beau film d'Atiq Rahimi. le rôle que l'homme assigne à la femme, universel, comme le dit l'auteur en exergue de son roman: "Quelque part en Afghanistan ou ailleurs" et contre lequel elle doit lutter pour s'en affranchir. Et l'homme, prisonnier de son orgueil, de la religion, de sa fierté. Révolte et sagesse, délivrance et liberté sont au coeur de ce texte qui allie douceur et rage, douleur et renaissance.
Commenter  J’apprécie          70
Une femme afghane est au chevet de son époux, grièvement blessé alors qu'il combattait du côté des Talibans. Impotent, paralysé, elle lui parle tout en le nourrissant, le lavant, alors qu'autour d'eux, dans la ville, les combats ne sont pas finis, et que rôdent des bandes d'hommes à la recherche de traîtres à leur cause. La femme parle, exprime ce qu'elle ressent, elle vide le sac immense de ses ressentiments, de sa haine, de sa peur, de son amour aussi, ce qu'elle n'a jamais pu faire lorsque son mari était bien portant...

Une histoire assez terrible, celle de cette femme qui "profite" de ce que son mari soit devenu un "légume" pour lui dire tout ce qu'elle n'aurait jamais pu lui dire autrement. le mélange de ses sentiments, entre amour et colère, est bouleversant, et bien traduit par un style dépouillé et percutant. Un livre "coup de poing"...
Commenter  J’apprécie          74
Beau livre, un style aride mais juste, une introspection en forme de confession presque dérangeante. le livre me fait plus penser à une forme théâtrale très épurée, comme un long monologue avec une mise en scène minimale qui met en relief le discours de la femme. Une belle réussite !
Commenter  J’apprécie          70
Syngué Sabour (pierre de patience) parle d'une femme afghane au chevet de son époux, blessé d'une balle dans la nuque, en pleine guerre civile. Tous les jours, elle se retrouve entre les bombardements, les tirs, les morts avec cette peur au ventre de voir débarquer des soldats à sa porte.
Tout en s'occupant de ses deux petites-filles, cette femme veille sur lui, en lui procurant comme elle le peut, des soins pour le maintenir en vie. Complètement inconscient. Presque sans vie. Allongé. Inerte. Les yeux ouverts fixant le mur.
Alors, elle est là. Tout en s'occupant de lui, l'épouse se remémore. Sa vie, sa rencontre, sa première fois. Elle déballe tout, même ses secrets les plus enfouis. Passant de l'ange au démon avec cette impression de perdre la tête. de toute façon, il ne va pas se lever, il est presque mort.
Et, plus on avance dans la lecture, plus on découvre cette femme ; plus c'est angoissant. le contexte est terrible, le décor est morbide et l'atmosphère est oppressant.

Elle s'adresse à lui comme pour se venger de ce qu'elle a enduré à ses côtés ou avec sa belle-famille, tout en faisant allusion à son enfance. Les mots sont bien choisis, parfois cruels, parfois crus ; pour le blesser dans sa chair, dans son coeur...jusqu'à l'âme, avec de dangereuses paroles comme des électrodes pour le faire réagir. du coup, une sorte de méchanceté prend souvent le dessus et rapidement, elle se ressaisit. Qu'est-ce qui se passe ?
Ses pensées, ses actes sont terrifiants. Elle choque en tant que femme, épouse, mère et musulmane dans un pays où les femmes sont censées être pures, sans reproche.
Mais le plus effrayant dans tout ça, reste la fin.

Remarquable récit très addictif.
Commenter  J’apprécie          60
Quelque part dans un pays en guerre, dans un temps non daté. Une femme veille son mari milicien plongé dans le coma par une balle dans la nuque. Seule, délaissée par la famille de son mari et ayant mis ses deux enfants à l'abri, elle se livre en un long monologue à son époux, inconnu lors de son mariage, absent durant de longues années et refusant toute communication avec elle du temps de leur vie commune. Ce corps allongé, refusant de se réveiller et s'obstinant à rester inerte comme une pierre va devenir pour la jeune femme sa syngué sabour, sa pierre de patience, qui emmagasinera ses maux jusqu'à l'explosion…

Atiq Rahimi livre un récit brut, dépouillé, dans lequel tout est dit simplement, quitte à choquer. J'aime ce style et il colle parfaitement au sujet qui est, selon moi, plus qu'un poncif sur la condition de la femme orientale, un symbole de la condition féminine, de manière plus large. le récit en devient ainsi beaucoup plus percutant, et à la limite le livre mérite une deuxième lecture pour l'aborder sous cet angle.

L'unité de lieu et de temps et les quelques personnages qui ne font que passer dans le récit me font dire que le roman aurait gagné à être adapté au théâtre plutôt qu'au cinéma. Je ne suis pas arrivée à comprendre l'intérêt de la retranscription cinématographique, même si les subtilités du texte y sont plutôt bien rendues.

Pour terminer c'est un livre que je recommanderais, il se lit vite et il est assez prenant. Il faut par contre aimer le style d'écriture de Rahimi, assez sec et dépouillé, et aimer aborder ce type de texte. le texte est universel, froid et nu comme le sujet. Il fait plonger dans une réflexion aussi profonde que l'ampleur du thème abordé.
Lien : https://lasocietedeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          60
Quelque part en Afghanistan ou ailleurs....
ce livre écrit par un homme,qui traitent des conditions féminines,qui arrivent aussi bien à se mettre dans la peau d'une femme est juste un vrai instant d'émotion intense..
cette femme m'a touché,m'a ému,la manière dont sont narré ses pensées m'ont fait passé beaucoup d'émotion,de la colére,de l'indignation;de la tristesse pour toutes ces femmes afghan ou autre qui vivent ces tortures et cette absence de reconnaissance par les hommes..
La manière dont elles sont traités sexuellement...
cette femme dans le livre,dans son discours a son mari dans le coma..
lui explique tout,et,est meme cru que ce sujet là..qui est si réelle.
la fin m'a surprise est rendu triste...pour moi le livre c'est fini trop brutalement...
j'avais l'impréssion que ma lecture nétait pas fini...
mais CHAPEAU,qu une homme ,est pu éprouver autant d"empathie pour écrire cette histoire.....qu'il est pu si bien ce mettre dans la peau d'une femme.....
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (3467) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3212 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}