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3,88

sur 1854 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sa souffrance, jusque-là, elle la portait en silence, sans espérer grand chose de la vie. Et voilà qu'elle doit soigner son mari, gisant blessé et apparemment inconscient. L'occasion de lui déverser sa peine, ses arrangements, ses vengeances.
La guerre est à sa porte, sa situation de plus en plus précaire, plus rien ne l'arrête.

Cette femme a subi des violences depuis son enfance, son histoire est difficilement soutenable. Le plus incroyable est-ce le silence qu'elle a observé jusque-là ? Ou son sentiment de culpabilité face à une morale misogyne et rétrograde ?
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Ici c'est l'occasion qui s'est présentée, lorsqu'on m'a proposé des places pour aller voir le film Syngué Sabour, Pierre de patience, adapté par Atiq Rahimi lui-même à partir de son propre roman, avec l'aide de Jean-Claude Carrière.

J'avais lu le roman il y a quelques années déjà, et pourtant je m'en souvenais parfaitement. Ce n'est pas un roman où l'action est trépidante. En fait il ne s'agit que de paroles.

Paroles d'une jeune femme afghane dont le mari se retrouve dans le coma après avoir pris une balle dans la nuque. Paroles libérées car elle a peu d'espoir qu'il se réveille un jour, dans l'état de précarité où elle a pu l'installer, au milieu d'une ville en guerre. Se retrouvant seule dans une zone désertée, sa vie entière lui revient et sans accusations, elle fait le constat qu'elle a vécu sans connaître le plaisir ni l'amour. du simple récit, des simples constats, à la révélation de ses secrets les mieux gardés, il n'y alors qu'un pas … qu'elle franchit …

Le concept est simple, mais sur fonds de guerre interne à l'Afghanistan, il est terrible : guerre, condition des femmes, amour, mariage, enfants. La société entière est passée au crible à travers le récit d'une seule vie. La tension est alimentée par le bruit de fond constitué par les roquettes, les alertes et les fuites éperdues pour échapper aux soldats en manque de femmes.

Une tension qui est parfaitement bien rendue au cinéma, et qui a eu pour résultat de me faire sortir de la salle les larmes aux yeux et une boule à la place de l'estomac … Un roman d'une dureté extrême ne pouvait donner d'un film à la limite du soutenable. Mais pourtant ce sont des oeuvres nécessaires, qui nous éclairent sur le monde, ce qui fait l'homme …et nous font prendre conscience qu'on a bien de la chance de vivre en France …

Un roman à découvrir. Un film à voir.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Je referme" Syngué sabour "d'ATIQ RAHIMI ............

Sidérée .....je suis ......... de constater qu'avec une telle économie des mots , on puisse parler de "style" .......... bien écrit , mal écrit ? Ce serait irrévérencieux de juger une telle oeuvre sous cet angle là !
Pour moi la force de ce livre , c'est justement d'avoir outrepassé les règles habituelles des procédés d'écriture .....
Pour nous offrir, à travers ce huit-clos,
Cette atmosphère oppressante ,
Ce rythme scandé des phrases , quasi incantatoire ,
Cette montée en puissance de la tension .....dans une sorte de souffle expiatoire ........

"une histoire rédemptrice", par l'expulsion de LA SOUFFRANCE au travers de la "confession "de cette femme....... qui met en lumière , l'aberration de ce système aliénant , autant pour l'homme que pour la femme, .......

Quant à la fin , pour moi c'est le début d'une nouvelle ère !!! et celle ci naîtra de la femme .........


Une oeuvre à part , riche d'interprétations multiples , et de symboliques .........
J'ai été touchée .....mais aussi troublée ......
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Je viens de relire ,au hasard d'un groupe de lecture ,ce livre, lu une première fois à sa sortie . Je constate avec stupéfaction que je ne lui avais mis que 2 étoiles ,ce qui est loin de mes impressions d'aujourd'hui ! D'où l'intérêt des relectures ! le temps manque malheureusement !
Peut-être le sujet : la condition féminine ,l'Islam ,la violence, est il plus actuel aujourd'hui ? je ne sais, mais cette relecture me fait l'effet d'un coup de poing !
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C'est avec beaucoup de douceur et à travers une plume incisive et précise qu'Atiq Rahimi nous invite à écouter les confessions d'une femme. Qui est-elle, quelle fut sa vie, ses espoirs, ses attentes...
Une conversation intime, entre silences et soupirs, qui offre au lecteur un rôle d'écoute fascinant et précieux.
Dans un climat sombre, oppressant et lourd, c'est toute la finesse d'écriture de l'auteur qui se révèle et éclaire les propos d'une femme seule, lumineuse et solitaire.
Un style fluide qui rend cette lecture plaisante sans pour autant oublier la profondeur du récit et l'émotion qui s'en dégage.
Une oeuvre d'une grande sensibilité qui se pare de belles qualités littéraires
et psychologiques. A découvrir absolument !

Lien : http://art-enciel.over-blog...
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J'ai beaucoup aimé Syngué sabour, pierre de patience même si les dernières pages m'ont un peu moins plu...

L'écriture d'Atiq Rahimi est épurée, sans fioritures inutiles, et elle convoie d'autant mieux les émotions que ne manquent pas de susciter ce roman qui dénonce aussi bien la condition révoltantes des femmes en Afghanistan que l'absurdité de la guerre qui déchire le pays.

Dans ce huis clos oppressant, l'homme et la femme alternent tour à tour dans le rôle de bourreau et de victime. Pas à la même échelle, pas pour des raisons comparables, mais il n'empêche qu'on oscille constamment entre compassion (pour la femme violentée et méprisée par son mari, pour l'homme inconscient privé de soins médicaux qui subit les reproches de son épouse) et aversion (pour le mari fanatique et violent, pour la femme qui règle ses comptes avec un homme inconscient quand elle ne l'abandonne pas lorsque le danger approche). Et même en étant parfaitement conscient que la véritable victime c'est l'épouse, on ne peut totalement renier la pitié qu'inspire le mari.

Il s'agit en tout cas d'une lecture prenante, qui ne peut laisser indifférent.
Lien : https://lecturesdestephanie...
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Le film m'avait enchanté et le livre de la même façon m'a plongé dans une écriture certes épurée mais délicatement poétique et belle !

Les images du film venaient dans mon esprit au cours de ma lecture. l'adaptation par l'auteur lui-même avec l'aide de Jean-Claude Carrière est une magnifique réussite.

Je ne saurais vous dire qui du livre ou du film à ma préférence.... le film fait réellement honneur au livre !

Ce livre est beau, comme une longue litanie. C'est la délivrance d'une femme, c'est un huis clos à presque un seul personnage et pourtant comme dans le film on ne s'ennuie pas on assiste comme cette pierre de patience à la libération par la parole de cette belle femme.

Un récit que l'auteur, Atiq Rahimi à écrit à la mémoire de Nadia Anjuman - Poétesse afghane sauvagement assassinée par son mari - et qu'il dédie à M. D. (Vous trouverez une intéressante interview de l'auteur ICI).

La fin est ouverte, elle laisse le lecteur dans l'expectative ou lui permet de faire son choix...
Dans le film je n'arrive plus à revoir la dernière image...

"La femme rouvre doucement les yeux...
le vent se lève et fait voler les oiseaux migrateurs au-dessus de son corps."

Livre, film, film, livre ...
Lisez et regardez "Syngué Sabour" !
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Malgré l'obtention du prix Goncourt en 2008 - une consécration qui avait fait une belle unanimité auprès de la presse littéraire-, j'étais completement passé à coté du roman, Syngué sabour - Pierre de patience du poète afghan Atiq Rahimi , et j'avoue que je ne savais même pas vraiment qu'il s'agissait d'un monologue d'une femme musulmane dont la parole va peu à se libérer des tabous et des carcans machistes en cours dans ses sociétés. ...

Après avoir vu en salles Syngué sabour - Pierre de patience le film, également du poète afghan Atiq Rahimi, je me dis que j'aurais peut etre du lire le livre avant histoire de savoir où je mettais les pieds :o)


Après le film, qui m'a donc laissé un peu circonspect, je suis allé en bibliothèque jeter un oeil au roman voir si l'adaptation filmique était fidèle ou non au texte de départ. Et incontestablement , j'en suis arrivé à la conclusion que le livre passe beaucoup mieux la rampe que le film.



Dans le roman, les phrases dépouillées, sèches et concises de Rahimi résonnent comme en écho dans l'esprit du lecteur qui est amené alors à ressentir tout le non-dit du récit Au travers de ce monologue émouvant, c'est toute une société qui est décrite: les souffrances des femmes, humiliées dès leur plus jeune âge, mais aussi des hommes, trompés par leur volonté de sauvegarder à tout prix l'honneur de leur famille, de leur village, de leur peuple.

Hélas à l'écran , le résultat est bien moins réussi:.....
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cela faisait un moment que je voulais lire ce livre
Je l'ouvrais , lisais la dédicace «Ce récit, écrit à la mémoire de N.A - poétesse afghane sauvagement assassinée par son mari -, est dédié à M.D » et le refermais.

Une nuit d'insomnie je l'ai finalement lu.
Un tout petit roman mais parfaitement maîtrisé. le sujet est un huis clos : Une femme veille son mari dans le coma. Nous sommes dans un pays (qui n'est pas nommé) en guerre (musulman le pays), les tirs sont sporadiques dans la rue et font ressentir encore plus la pression de ce huis clos, respiration.
La femme commence une longue confession à son mari, on découvre un pan de leur dix ans de mariage, comment le mari s'est retrouvé dans le coma.
De temps en temps, une des deux petites filles du couple entre dans la pièce, respiration.

C'est un livre frappant par sa dénonciation de la guerre, du sort plus que précaire des femmes dans ce pays.. j'ai admiré cette femme sa ténacité, son courage.. j'ai admiré aussi la prouesse de l'auteur, dans un style très simple de distiller les éléments de l'histoire. Au fil de l'histoire la femme se révèle et prend de l'assurance...et on se prend à croire en une vie meilleure pour toutes les femmes victimes des hommes ...

Dans un tout autre style, un livre m'a fait pensé à "Le quatrième mur" de Sorj Chalandon : tout espoir est vain ....
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Un livre trouvé au hasard d'une brocante, j'avais déjà entendu le nom du roman, je l'ai pris sans lire le résumé ni sans savoir à quoi m'attendre... j'ai reçu une énorme claque !
Dans ce monologue nous suivons quelques jours cruciaux de la vie d'une jeune Afghane, bloquée avec ses filles près de son mari djihadiste dans le coma, en plein milieu d'une zone de guerre. Ce terrible récit prend une forme très particulière, pour ne pas devenir folle pendant cette attente désespérée, la femme commence à se confier à son mari inconscient.
Nous découvrons ce que signifie naître femme en ces lieux. L'horreur et les injustice que vivent les filles, les épouses et les mères, traitées comme des marchandises ou des esclaves fait froid dans le dos. C'est en détails que la narratrice revient sur sa vie entière, l'effroi est d'autant plus palpable, que le ton est froid, incisif, percutant. C'est un cri de rage que sort de ces pages, la froideur du récit est saisissante, j'ai rarement reçu une telle claque lors d'une lecture. Et pourtant, ce cri est d'une justesse étonnante, l'écriture est parfois simple et efficace, parfois poétique, le récit est parfaitement maîtrisé.
Qui aurait pu croire qu'un si petit livre pouvait contenir autant de colère.
Une prise de conscience nécessaire et un récit d'une force insoupçonnée... à lire absolument !
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