Je ne sais pas vous, mais moi j'ai toujours adoré les éléphants !
Ne me demandez pas pourquoi, je ne saurai le dire. Peut-être l'impression de force qu'ils dégagent de par leur taille, surtout les éléphants d'Afrique. Mais aussi j'aime leur regard si doux, leur petits yeux qui exprime une telle humanité. Et derrière cette immense masse on perçoit tellement de sensibilité, de sérénité et de sagesse aussi. Et enfin peut-être parce que chez les éléphants ce sont les matriarches qui mènent le troupeau, …la meute.
Alors voilà quand j'ai eu entre les mains le livre de
Guillaume Ramezi un sentiment bizarre d'ambiguïté c'est emparé de moi. J'avais très envie de la lire mais aussi j'avais très peur de me plonger dans cette histoire et d'en ressortir blessée.
Et c'est bien ce qui est arrivé. Car alors que
Ludovic Miserole lors de sa Garde à vue nous conseille ce livre et après que Mamie Danièle m'ait envoyé sa chronique, je n'ai plus pu résister, j'ai fini par ouvrir ce roman de Monsieur Ramezi et je me suis plongé dedans !
Mais alors que nous raconte «
le crépuscule des éléphants »
A la suite de meurtres atroces commis sur des éléphants au Gabon, Andreas, qui n'a aucune confiance dans les autorités locales corrompues, contacte Camille, lieutenant de police à Paris, pour lui faire part de sa détresse. Cette dernière le rejoint et se retrouve au coeur d'un trafic d'ivoire international.
On retrouve ici Mathias Brunei déjà rencontré dans les
Derniers jours à Alep, il est maintenant médecin de brousse dans un dispensaire de fortune au Gabon et Camille Lambert qui elle était l'héroïne de
L'important n'est pas la chute. Notre auteur les réunis ici dans une enquête qui va se révéler difficile. A croire qu'il aime malmener ses protagonistes.
Nos deux protagonistes se retrouvent, ainsi qu'Andréas un ex de Camille un peu louche, engagés dans la protection des placides et merveilleux pachydermes que sont les éléphants d'Afrique massacrés par milliers chaque année pour la cupidité des uns et la bêtises des autres.
En effet, le trafic s'est organisé, c'est une vraie mafia dorénavant qui gère ces activités illégales. Chacun voulant sa part du gâteau.
Les triades asiatiques tentent de s'approprier l'ivoire pour les revendre à prix d'or en Chine notamment pour ses vertus supposées aphrodisiaque et autres balivernes du genre qui courent dans le folklore et les us et coutumes de l'extrême orient.
Et les autochtones eux essaient de se sortir de leur misère crasse grâce à cette manne bienvenue, ne se rendant même pas compte qu'ils pillent les propres ressources de leur pays. Et qu'ils se sont engagés dans un cercle vicieux gagnant/perdant.
L'écriture de
Guillaume Ramezi est très agréable, très fluide aussi. Elle oscille entre noirceur et légèreté, et heureusement car ici les sujets sont tellement prégnants qu'un brin d'humour nous permet de respirer un peu.
Il est question ici de corruption à haut niveau, de trafics d'influences, de massacre à grande échelle, de protection de la faune sauvage contre la cupidité des hommes, de protection aussi des populations locales contre la bêtise humaine. Ces populations qui malheureusement souvent souffrent des dommages collatéraux que provoquent aux trafics en tous genres.
Et le rythme que nous impose, ici, l'auteur est intense tout comme son immersion en ces terres africaines. On nous laisse peu de répit et on ressort essorés de cette lecture.
En effet j'ai vécu cette histoire intensément, ressentant des tas de sentiments contradictoires, passant de l'empathie à la colère en quelques phrases. L'état des lieux que dresse
Guillaume Ramezi est consternant. A l'heure qu'il est des êtres humains se battent pour protéger la faune et la flore sauvage et bien souvent il y laisse la vie.
Et si ce roman est avant tout un roman d'aventure, il m'a paru aussi comme un polar engagé !
Et ce sera pour moi une lecture marquante et un putain de coup de coeur !!!