Bande dessinée déroutante au premier abord…
On ne comprend pas tout de suite qui sont les personnages… Pourquoi ce gamin vient-il chez cette vieille dame, écouter une histoire qu'il note d'un air impatient avant de repartir presque aussitôt, abandonnant une nouvelle fois la pauvre vieille à sa solitude ?
Le lendemain, le jeune revient encore, il écoute une nouvelle histoire et il repart en ville retrouver les siens. Cette relation semble tout d'abord assez brutale et trop mécanique, comme si les rendez-vous entre les deux personnages, convenus de longue date, étaient subis sans grand plaisir.
Mais plus Meeri se confie, plus le jeune homme, Rapi (on comprend qu'il s'agit de son petit-fils) lui accorde de l'intérêt et il se met en place une relation plus respectueuse et curieuse.
L'évolution de cette relation est le premier point intéressant que l'on suit dans cette bande dessinée. Vient ensuite l'évolution du regard que porte Rapi sur la société actuelle suite aux histoires que lui raconte sa grand-mère. Beaucoup de choses ont changé, mais les mentalités n'ont pas beaucoup évolué. Meeri, bridée dans son enfance par un père violent qui ne communiquait pas, a connu les mêmes angoisses que Rapi, aujourd'hui, qui n'arrive pas à jouir d'un moment de tranquillité à cause d'un sentiment d'urgence qui l'étreint sans cesse, même lorsqu'il n'a rien de spécial à assurer.
Les histoires racontées par Meeri sont souvent dures. Elles parlent d'une époque où la destinée des gens semblait toute tracée dès leur enfance, où la communication et l'ouverture aux idées étaient réduites, voire inexistantes, où l'amour semblait bien ténu. Pour autant, pas de pathétique dans le ton. Meeri raconte tout cela avec un détachement tranquille, ne reniant pas les quelques moments de joie pure qui ont, en dépit de tout, réussi à rejaillir de son quotidien.
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- Tu te souviens que j’t’ai parlé des pages d’écriture que j’faisais pour m’amuser… ? Ben j’ai réalisé que ça m’plairait bien d’en écrire d’autres…et d’les compiler en un vrai bouquin et d’les publier. J’en ai plein l’dos de c’monde hypocrite et en toc. Ca m’démange de dire comment qu’je vois les choses.
- T’as qu’à l’écrire ton bouquin. Il trouvera bien sa place dans ces d’abondance. Deux double-burgers avec deux cafés.
- Pour moi aussi.