Poétique, noir, âpre et douloureux. Une très beau livre.
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Quand le malheur comme la boue vous colle aux chaussures.
La force de ce roman intense et difficile à lâcher, est que malgré l'oppression présente et l'angoisse d'une fin dramatique, j'ai toujours gardé une lueur d'espoir en me demandant à quelle page cela basculerait.
J'ai également trouvé ce roman très visuel, aucune difficulté à imaginer la ferme, le vallon, les personnages,...
Un excellent moment de lecture à ne pas louper
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La destinée de la famille Shelton n'a pas toujours été heureuse, et le choix du père de quitter le Tennessee voisin pour s'installer dans un vallon isolé à proximité de Mars Hill, au début du 20ème siècle, n'a fait que renforcer cette réalité d'une existence familiale empreinte de rudesse et de dureté.
L'entrée des Etats-Unis dans le conflit de la 1ère Guerre mondiale a vu le fils de famille, Hank, s'engager dans l'armée, et être rapatrié suite à la perte d'une main. Sa soeur Laurel, la fille cadette, demeure alors isolée dans la ferme héritée de leurs parents défunts, au fin fond de ce vallon encaissé et considéré comme maudit par les habitants de la ville : l'absence de lumière, la froideur et une atmosphère poisseuse font que rien n'y pousse, rien ne s'y développe, et personne ne s'y attarde. Et pour ajouter à la morosité engendrée par l'isolement du lieu, la jeune Laurel se trouve également marquée par une tache de naissance, si bien qu'elle est considérée par tous comme l'une de ces sorcières d'un autre temps.
La rencontre au bord de la rivière entre cette dernière et un mystérieux inconnu, muet, esseulé, mais jouant divinement d'une flûte en argent, bouleverse l'existence de la modeste fratrie Shelton, au point d'envisager un avenir orienté sur la cible du bonheur. le temps d'y croire, de s'en illusionner, puis la nature humaine, à travers l'ignorance, les préjugés, l'intolérance, la crainte infondée d'autrui tout autant que la xénophobie, finira par avoir raison de l'amour et de l'espoir, jusqu'à l'épilogue du drame qui clôturera le récit, violent, brutal, irrémédiable et absolu.
Ce roman constitue tout à la fois un hymne à la nature, à la musique, à la beauté des sentiments tant amoureux que fraternels, ainsi qu'une dénonciation tout en subtilité de la bêtise humaine dans le contexte de la guerre.
Poignant !
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